1.6. Les intérêts de l'étude
Considérons ces deux points comme l'objet de cette partie
: intérêt académique, intérêt scientifique.
Intérêt académique
Sans nul doute, ce travail que nous construisons rentre dans
l'obligation de notre mémoire de sortie à la Faculté
d'Ethologie pour l'obtention de la licence. Pour y parvenir, nous avons fait
d'importantes acquisitions ou de sérieux enrichissements
intellectuels. Il s'agit d'une exigence académique.
Intérêts scientifiques
A cet effet, il est très relatif de préciser que
la marginalisation des jeunes dans l'aire métropolitaine de
Port-au-Prince, comme tout autre phénomène social doivent
s'étudier dans ses différents compartiments. Il est d'une
évidence que la sociologie nous permettra de cerner un tel
phénomène, en vertu de quelques-unes de ses théories,
jusqu'ici utilisées dans le but de saisir son impact réel au sein
de la société globale. De quelques recherches faites
jusque-là, en la matière ne nous permettrait pas de les taxer de
systématique, en rapport à la marginalité dans l'aire
métropolitaine de Port-au-Prince. C'est dans cette optique que, nous
nous sommes donnés la peine de construire un inventaire du
problème, tout en contribuant à apporter un type d'explication
sociologique lié à ce phénomène pris dans son
contexte actuel.
1.7. Délimitation du sujet
Il faut préciser que notre travail s'inscrit dans le
cadre général de la sociologie politique. Ce qui veut dire
qu'elle se borne à saisir la dynamique d'interaction entre les jeunes et
leur trajectoires sociales, en tenant compte des autres paramètres
sociopolitiques susceptibles d'expliquer le malaise des jeunes par leurs
stratégies de vie, des acteurs au sein du milieu dans lequel, ils
évoluent : vie de précarité sous toutes ses formes. Notre
délimitation se situe au niveau géographique. Il est pratiquement
impossible pour qu'un travail d'une telle envergure académique et au
niveau de licence puisse couvrir toute la superficie de la République
d'Haïti s'élevant à 27. 750km2. Et aussi, il est
également impossible de couvrir toute la zone métropolitaine.
Pour ce faire, nous sommes bien obligés de mener notre étude dans
les limites de l`aire métropolitaine de Port-au-Prince notamment sous
l'angle de deux quartiers séparément choisis en fonction de leurs
asymétries, à savoir : cité Neuf et poste Marchand.
1.8. Les causes de la marginalité
juvénile
Le rapporteur des Nations unies, Gumisai MUTUME, (Grand
rapports de l'ONU] [Liens de l'ONU pour l'Afrique] explique qu'en Afrique, le
problème du chômage des jeunes est plus complexe que dans d'autres
régions du monde3. Selon le Président du Kenya, Mwai
Kibaki :
« Les économies dont la croissance est lente
ne peuvent créer suffisamment d?emplois pour absorber le grand nombre de
jeunes diplômés qui arrivent sur le marché chaque
année ».
À cet effet, cette population marginale ne fait que se
jeter dans une logique de stratégie de survie, puisque les trajectoires
sociales par rapport à l'éducation, l'emploi et la misère
extreme, mettent leur vulnérabilité à nue et obstruent
encore leur avenir. De ce fait, une photographie d'un des pays du Sud est
pareille à n'importe quel coin de rue de la capitale d'Haïti ; la
ministre Nigérienne et l'OIT n'en ignorent pas. En 2003, Mme. Ngozi
Okonjo-Iweala, ministre des finances du Nigeria dit que : «Des jeunes
hommes et des jeunes femmes traînent dans les rues sans avoir grand-chose
à faire, conduisent des taxis-motos ... et dans certains cas se livrent
à des activités criminelles» D'après
l'Organisation internationale du Travail (OIT, 2006), si l?on
réduisait de moitié le taux de chômage des jeunes dans le
monde, l?économie mondiale pourrait s?accroître « de 2 200
à 3 500 milliards de dollars ».
C'est pourquoi, l'étude de la marginalisation des
jeunes en milieu urbain, bidonvillisé, rurbanisé,
phénomène encore plus criant surtout après le passage du
séisme dévastateur de l'année de 2010, interpelle la
conscience scientifique qui nous permet d'expliquer ce problème, en tant
que fait social, à part entier, pris dans un contexte juvénile ou
sous l'angle de leur trajectoire sociale. La zone métropolitaine de
Port-au-Prince est bel et bien envahie par différentes catégories
de la population, spécifiquement les jeunes, en état de
vulnérabilité, vivant sous les tentes, sous les places publiques,
dans des conditions de vie précaire, des quartiers
dévastés. En outre, le problème de cloisonnement d'fige
qu'il y a eu entre les jeunes et les vieux parait etre encore plus crucial de
l'étudier.
3 Afrique Renouveau, Vol. 20#3 (Octobre 2006) article,
« jeunesse africaine cherche emploi, à la recherche des
solutions urgentes pour des raisons armées des jeunes chômeurs
» P.6
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