1.11. Que signifie la jeunesse dans « les pays du
Sud » ?
Il est possible que les données des pays du Sud, en la
matière se révèlent beaucoup plus pauvre que pour le
contexte occidental. Penchons-nous tout simplement sur le panorama du
20ème siècle, puisqu`après nous allons donner
les détails liés à la définition de la jeunesse,
tout en précisant son sens au contexte propre dans la zone
métropolitaine de Port-au-Prince, dans les quartiers populaires.
A partir des années 1960 à 1970, pour la
majorité des anciennes colonies, sauf l'Afrique du Sud où la
mission d'avant-gardiste nationaliste de la jeunesse a duré jusqu'aux
années 1990. Il faut préciser que les sociétés du
Sud sont des sociétés à forte hiérarchies, ce qui
veut dire qu'elles s'organisent en fonction des classes d'age bien
défini. Bien avant l'émergence d'une catégorie de jeunes
dans le cadre de la construction des nations filles du colonialisme ou de
l'impérialisme, la jeunesse est assimilée à l'enfance, par
opposition à l'age adulte.
Selon Mamadou Diouf et René Collignon dans le contexte
de la guerre froide et de division du monde en deux camps, la mission
historique de la jeunesse se confirma, agir au nom de l'ensemble de la
société pour porter un discours de rupture et la promesse d'un
lendemain meilleur9.
La jeunesse en tant que groupe social a émergé
de l'opposition aux puissances hégémoniques et, suite à la
baisse d'intensité de cette opposition, les fondements de la jeunesse
sont apparus pluriels et instables. Elle est pratiquement en pleine
recomposition. Acteurs de leur propre construction en tant que groupe social
ayant des fondements indépendants d'un quelconque contexte social,
historique ou politique.
9Mamadou Diouf / René Collignon, Les jeunes du
Sud et le temps du monde : identité et conflit et adaptation, in
autrepaart, no 18, 2011P.7
Pour certains, il y a une certaine similitude entre la
difficile émergence de la jeunesse en tant que catégorie sociale
bien différencié au « nord » comme au « sud
», puisqu'il y a une difficulté de reconnaissance de la jeunesse,
en tant qu'objet de recherche légitime.
1.12. Difficulté naissante d'analyse
scientifique de la jeunesse
L'ouvrage collectif sur les jeunes en Afrique dirigé
par H. d'Almeida-Topor, C. CoqueryVidrovitch et O. Georg illustre
l'intér~t de l'anthropologie en la matière. La jeunesse en soie a
été vue comme un mauvais objet :
« Les jeunes n?étaient pas en eux-mêmes
un champ d?études intéressant Les Anthropologues ont eu tendances
à se plier à cette tradition et, recevant leurs informations des
vieux, se sont eux-mêmes bien peu préoccupés de prendre les
jeunes comme objet d?étude d?observation. La plupart de chercheurs ont
négligé les jeunes en tant que tels, comme sujet en somme
négligeable, peu important sur le plan politique comme celui de la vie
quotidienne. D?où le retard pris en ce domaine. »
A partir des examens d'étude sur la question de la
jeunesse, on observe des déséquilibres dans l'intéret
porté par les différentes disciplines à cette
catégorie de population. Que ce soit l'Histoire, l'Anthropologie et la
Sociologie chacune de ces conceptions peuvent servir à aborder la
jeunesse que dans le cadre des travaux consacrés à
l'éducation, à la démographie, à la famille,
à la santé, l'intégration des enfants au sein des classes
d'ages, l'emploi et la délinquance.
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