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Typologie des forêts denses des environs de Kisangani en RDC par une méthode d'analyse phytosociologique multistrate

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par Janvier LISINGO WA LISINGO
Université de Kisangani RDC - Diplôme d'études approfondies (DEA ) en gestion de la biodiversité et aménagement forestier durable 2009
  

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Chapitre IV : DISCUSSION

Nous nous sommes intéressés aux formations végétales des strates arborescentes dominante et dominée des forêts de la Réserve forestière de Yoko et de Biaro. Le dispositif d'échantillonnage a ciblé deux types de forêts à savoir la forêt sur un sol sableux et une autre sur un sol argileux. Toutefois il est important de signaler qu'il n'existe pas une démarcation nette entre ces deux types de sol. En effet, Lomba et Ndjele (1998) mentionnent que la forêt de Yoko à un sol qui présente les caractéristiques reconnues aux sols de la cuvette centrale congolaise, catégorie ferralitique du type Yangambi généralement sablo-argileux et décrit par Kombele (2004). Cette caractéristique sablo-argileux serait à la base des interpénétrations de la composition floristique et de faible différence de diversité observées dans nos différents relevés.

Cependant, Vleminckx (2009) dans son étude sur les facteurs déterminant l'organisation de la diversité végétale dans les forêts tropicales humides du bassin congolais a réalisé des comparaisons granulométriques entre les sols sableux et argileux de la Réserve forestière de Yoko. Ses résultats font ressortir une séparation nette et sans recouvrement entre les deux courbes, mettant bien en évidence une démarcation objective entre ces deux types de sol dans notre zone d'étude (figure 36).

Figure 36 : Courbe d'accumulation des pourcentages cumulés moyens en fonction de la catégorie de taille des particules (Vleminckx, 2009).

4.1. Composition floristique et diversité spécifique

Nous avons tenté d'évaluer la diversité spécifique en tenant compte des ensembles structuraux ; les résultats obtenus montrent qu'à l'échelle de nos relevés, les espèces propres (élément propre) de la strate arborescente supérieure sont les plus nombreuses et elles contribuent de manière significative tant en nombre d'individus qu'à la diversité globale de la florule tant pour la forêt établie sur sol sableux que sur celle de substrat argileux. De manière spécifique, si l'on considère l'ensemble structural « arbre dominé » qui n'inclut que l'élément propre plutôt que la « strate des dominés » incluant également la régénération de la strate A, on constante que ce sont toujours les éléments de la strate A qui contribuent en grande partie à la richesse spécifique de la strate des dominés. La part de son élément propre ne représente que 40% de la diversité.

Richesse specifique

120 100 80 60 40

 
 
 
 
 

Sable
Argile

20

0

 
 
 

A a b c

Ensembles structuraux

Figure 37 : Richesse spécifique comparée des ensembles structuraux sur sable et sur argile

Les observations faites par Senterre (2005) dans les forêts de Cameroun et de la Guinée équatoriale montrent des résultats similaires. En considérant les ensembles structuraux il a trouvé que l'ensemble structural « A » contribue à 31,8% de la diversité totale alors que l'ensemble Ad ne représentait que 19,6% ; le reste étant constitué des arbustes et herbacées.

Les mêmes observations ont été rapportées par Nshimba (2008) à l'île Mbiye : 226 espèces pour la strate arbustive et 173 seulement pour la strate A après celle des dominés.

Bien qu'il y ait une forte décroissance spécifique à mesure qu'on évolue du sol vers la canopée, on remarque tout de même que le nombre d'espèces pour les strates A et Ad est toujours supérieur dans la forêt établie sur sol argileux que celle établie sur sol sableux. Ce qui nous permet de considérer le sol sableux a une action beaucoup plus sélective que le sol argileux.

La diminution de la richesse spécifique observée à hauteur de strate décroissante peut être aussi est une conséquence de notre effort d'échantillonnage qui était fixé en fonction des strates et non des ensembles structuraux, ainsi donc l'ensemble structural des dominés était sous-échantillonné que l'ensemble structural des dominants.

Il est important de signifier que dans l'ensemble de 249 espèces recensées dans le dispositif, 152 espèces sont communes à tous les deux types forestiers. Cependant 97 autres espèces n'existent chacune dans un seul type forestier selon la répartition suivante :

- 61 espèces en forêt sur sol argileux dont 8 n'ont pas été identifiées jusqu'au niveau de l'espèce et

- 36 espèces en forêt sur sol sableux dont 3 n'ont pas été identifiées jusqu'à l'espèce.

Il est nécessaire de signaler que vue les caractéristiques propre de chaque entité, la répartition des espèces présentées ci-dessous, ne concerne que la forêt que cette étude a ciblée et ne peut forcement être enregistrer dans d'autres forêts et sur les mêmes supports colonisables. Les tableaux 13 et 14 présentent les espèces propres de chaque type forestier.

Tableau 13 : Espèces propres à la forêt sur sol sableux

Afzelia bipindensis

Lovoa trichilioides

Alchornea yambuyaensis

Manilkaria marcoleus

Anopyxis klaineana

Oxyanthus formosus

Apocynaceae 1

Pancovia laurentii

Apocynaceae 2

Rothmania sp.

Autranela congolensis

Strychnos sp.

Buchnerodendron speciosum

Synsepalum dulcificum

Cathormion altissimum

Synsepalum stipulatum

Chytranthus setosus

Tesmania africana

Cola lateritia

Tetraptera tetrapleura

Cola sciaphylla

Tetrorchidium didymostemon

Combretum lokele

Trichilia welwitschii

Dialium zenkeri

Turrea vogelii

Diospyros bipendensis

Turreanthus africanus

Elaeis guinensis

Vitex congolensis

Ficus sp

Xylopia phloiodora

Gilletiondendron mildibraedii

Xylopia sp.

Irvingia gabonensis

 

Isolona congolana

 

Tableau 14 : Espèces propres de la forêt sur sol argileux

Aidia congolana

Hesteria parvifolia

Albizia adiantifolia

Inconnue 2

Albizia ferruginea

Inconnue 3

Albizia zygia

Inconnue 4

Alstonia congensis

Inconnue 5

Antidesma membraneceum

Inconnue 6

Beilschmieldia variabilis

Inconnue 7

Bombax buonopuozense

Khaya anthotheca

Bridelia ndellensis

Maesopsis eminii

Caloncoba crepiniana

Mammea africana

Caloncoba subtomentosa

Mimusops wanerkei

Campilospermum densiflorum

Mitragyna stipulosa

Cleistopholis glauca

Moraceae 1

Cleistopholis patens

Morelia senegalensis

Cola congolana

Morinda lucida

Cola louisii

Olax gambecola

Croton haumanianus

Pachyelasma tessmanii

Dinophora spenneroides

Pachystela excelsa

Dracaena arborea

Parkia bicolor

Dracaena sp.

Pericopsis elata

Drypetes louisii

Pychnathus marchalianus

Duboscia dewevrei

Rabdophyllum anoldianum

Entandrophragma utile

Rothmania lujae

Eriocoelum microspermum

Rothmania macrocarpa

Erythrophloeum suaveolens

Sorindea africana

Erythrina droogmansiana

Sorindea gilletii

Zantoxylum inaequalis

Triplochyton scleroxylon

Ficus exasperata

Uvariopsis congensis

Ficus mucuso

Vitex welwitschii

Garcinia ovalifolia

 

Grewia trinervia

 

Guibourtia demeusei

 

La lecture de ces deux tableaux montre qu'en termes des espèces propres, la forêt établie sur sol argileux est plus diversifiée que celle établie sur sol sableux.

4.1.1. Abondance relative comparée

L'analyse comparative des abondances relatives montre que Scorodophloeus zenkeri est l'espèce qui a la plus grande différence d'abondance relative entre les deux types d'habitats, et qu'elle est la plus dominante sur sol sableux pour la strate A (figure 38) tandis que Cola griseiflora marque cette différence au niveau de la strate Ad (figure 39).

20

15

10

5

0

-5

Sable
Argile

Figure 38 : Abondances relatives moyennes des 10 espèces dominantes de la strate A (comparaison entre les deux types de sols).

9

8

7

6

5

4

3

2

1

0

-1

sable
argile

Figure 39 : Abondances relatives moyennes des 10 espèces dominantes de la strate Ad (comparaison entre les deux types de sols)

La dominance de Scorodophloeus zenkeri, de Julbernadia seretii et même de Polyalthia suaveolens et Cynometra hankei dans la strate A de la présente étude semble être dictée par les facteurs sol et topographie. En effet selon Vande weghe (2004) et Lebrun et Gilbert (1954) Scorodophloeus zenkeri domine généralement les plateaux sabloneux et forme avec Julbernadia seretii un noyau d'espèces dominantes dans l'alliance OxystigmoScorodophloeion (Lebrun et Gilbert 1954) appelée aussi « forêts semi-caducifoliés à Scorodophloeus zenkeri ». Parmis les espèces caractéristiques (élément propre) de la strate Ad Cola griseiflora a montré une abondance et une fréquence significative. Cette mésophanérophyte est typique de la strate arborescente dominée de l'alliance OxystigmoScorodophloeion. Il en est de même pour Aidia micrantha.

La dominance de Petersianthus macrocarpus et de Pericopsis elata sur le sol argileux semble un peu surprénante. Ces espèces ont été observées en très grande densité et en agrégat dans les relevés réalisés sur un plateau argileux près de la rivière Biaro. Pseudospondias macrocarpus présente une fréquence relative très marquée sur ce sol. Cette espèce est typique des endroits hydromorphes.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand