4.2. Analyses d'ordinations et de classification
Les analyses d'ordinations et les dendrogrammes
effectués ont mis en évidence une différence dans la
composition floristique entre le sol sableux et le sol argileux surtout pour ce
qui concerne la strate arborescente supérieure. La DCA
réalisée pour la strate A montre pour le sol sableux une
démarcation nette entre les relevés de Yoko et de Biaro ; bien
qu'étant tous réalisés sur sol sableux. Donc Les distances
floristiques observées semblent corrélées avec les
distances géographiques ; en effet on remarque que les relevés
les plus proches géographiquement présentent des ressemblances et
forment des entités floristiques communes (figure 45).
Figure 45 : DCA pour l'ensemble des relevés de la
strate A (Logiciel CANOCO), avec les données d'abondance. En bleu,
relevés sur sable et en vert, relevés sur argile.
Figure 46 : DCA pour l'ensemble des relevés de la
strate Ad (Logiciel CANOCO), données d'abondance.
Axe 2
-0.5
2.0
-0.5 Axe 1 3.0
YR 2
YR
0 1
YR1 1
YR9
YR 4
YR
1
YR 5
YR 3
YR 8
YR6
YR 7
YR
2
YR1 5
YR14 9
BR2 0
YR1
3
BR1
YR16
BR2
1
BR22
BR2 3
7
BR1
BR1 8
Par contre, la DCA réalisée pour la strate Ad ne
semble pas montrer ces individualisations. On observe des
interpénétrations des relevés. Ceci montre que au niveau
des dominés, le gradient substrat ne semble pas démarquer les
relevés.
Le fait que la différentiation floristique ne soit pas
nette dans la forêt sur argile s'explique par fait que pour la plupart
des espèces de ces relevés, leur abondance spécifique
contribue faiblement à la discrimination des groupes ou encore, c'est du
à l'hétérogénéité des variables
environnementales corrélées à ce type de sol (le %
d'argile, le taux de la matière organique, la pH ainsi que la
conductivité sont tous corrélés fortement à ce type
de sol).
Au niveau de la strate Ad il semble que les densités
élevées des individus de la régénération
qu'on retrouve dans cette strate ne sont pas encore dans leurs conditions
écologiques optimales. En effet, c'est plus le taux d'éclairement
qui est le gradient discriminatoire qui permet la différentiation des
jeunes individus héliophiles se trouvant encore à ce stade.
d'abondance, basées sur le nombre d'individus par
espèce d'espèces communes, on remarque que les relevés les
plus proches dans l'espace présentent de grandes ressemblances, surtout
sur le sol argileux.
Les ordinations et classifications réalisées
dans le présent travail ont permis dans l'ensemble de distinguer deux
grands groupes de forêts : un groupe sur sol sableux et un autre sur sol
argileux.
Nshimba (2008), par les mêmes ordinations à
identifié trois grands groupes dans la végétation de
l'île Mbiye près de Kisangani : la forêt sur terre ferme au
sein de laquelle il définit 3 groupements, la forêt
périodiquement inondée où deux groupements sont
individualisés et la forêt marécageuse dans laquelle on
retrouve trois groupements. Les gradients discriminatoires principaux à
la base de ce regroupement sont l'hygrométrie, l'anthropisation, la
sécheresse et la variation de niveau d'eau du fleuve,
l'écosystème étudié étant insulaire.
Kouob (2009) dans son étude sur les groupements
végétaux des strates arborescentes des forêts matures de
terre ferme de la Réserve de Biosphère de Dja au Cameroun a
défini 5 groupements dont le déterminisme de
l'hétérogénéité est dicté par les
principales variables ciaprès : l'altitude, les pentes, le sable et
l'indice de continentalité.
Senterre dans son étude typologique dans les
forêts littorales de Guinée équatoriale et continentales
dans le mont Cameroun en a défini 10 communautés
végétales dont le déterminisme de
l'hétérogénéité végétale
était dicté par la pluviosité, l'Hygrométrie
(mesurée par le taux de recouvrement des Bryophytes sur les arbres),
l'altitude et la distance à l'océan.
Dans le présent travail, le déterminisme de
l'hétérogénéité des différents
groupes est dicté en général par la texture du sol
(sableux et argileux), l'hydromorphie du sol et la topographie.
Le nombre réduit des communautés
végétales reconnues dans cette étude se justifie par
quelques raisons à savoir : l'échantillonnage n'a ciblé
que deux strates arborescentes contigües ayant en commun un grand nombre
d'espèces de l'ensemble structural A et la démarcation moins
nette entre le sol sableux et le sol argileux.
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