0.3. Considérations générales sur
la notion de typologie en milieu forestier tropical
Les principes fondamentaux de la typologie des forêts
tropicales reposent d'une manière générale sur leur
structure, leur physionomie, leur composition spécifique, leur abondance
des taxons et sur les différentes phénophases qui y
règlent la survie des espèces qui s'y développent.
Bien que ces différences aient été mises
en évidences pour caractériser ces forêts, il se
dégage un constat curieux d'un noyau floristique identique, qu'on
retrouve dans presque tous les types forestiers en Afrique centrale et qui
constitue un fond floristique commun.
La difficulté dans la définition typologique de
ce milieu forestier comme le constatent Lebrun et Gilbert (1954), repose dans
les variations incessantes observées dans sa composition floristique
dues à une grande hétérogénéité
spatiale.
A cette hétérogénéité
spatiale dans la composition floristique, s'ajoutent également des
causes de variations d'ordre climatique, physiographique et édaphique
qui caractérisent les peuplements forestiers tropicaux en plusieurs
microhabitats structurés, résultant de l'influence
environnementale caractérisant chaque type forestier. Ce qui se traduit
par des individualités dans la composition floristique et la structure
de ces forêts (Fournier et Sasson, 1983 ; Schnell, 1976 ; Schnell 1987)
le long des gradients écologiques tels que l'altitude (Bouxin, 1977 ;
Senterre, 2005), de facteurs édaphiques (nature et texture) et
topographiques (Parmentier, 2003, Nshimba, 2005), ou de la distance qui
sépare deux entités floristiques (Chapman & al.
1997).
En typologie, l'approche phytosociologique sigmatique explique
la manière dont les plantes s'associent dans le temps et dans l'espace
pour composer les différentes entités de la
végétation. Les populations d'espèces
végétales qui exploitent un même habitat naturel ou
biotope, constituent les unités phytocénotiques dont la
phytosociologie cherche à décrire la composition et les
variations floristiques (Senterre, 2005 ; Nshimba, 2008). Cette approche
constitue un soubassement théorique pour le développement des
outils pratiques de la typologie des forêts denses tropicales. Mais comme
le démontre les auteurs précités, cette approche a
montré ses limites car étant purement descriptif.
D'où la nécessité d'une approche plus
globalisante connue sous le nom de la phytosociologie synusiale
intégrée (Gillet, 2000). Cette approche s'attache non seulement
à la physionomie, mais aussi à l'organisation spatiale des
composantes et à leur capacité à s'organiser en
communauté. C'est-à-dire qu'elle met l'accent sur la tendance de
certaines espèces à vivre ensemble, non pas dans un même
site, mais dans un même type de milieu. Ces espèces forment ce que
Senterre définit comme « élément écologique
».
vue fonctionnel et regroupent des espèces qui vivent
ensemble et qui partagent des stratégies de vie similaires (Gillet,
2000).
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