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La "zinneke parade " :objectifs, moyens, difficultés et résultats

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par Amandine Dooms
Université libre de Bruxelles - Licénciée en information et communication, médiation socio- culturelle 2003
  

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1. INFORMATIONS GÉNÉRALES

Il me paraît important de situer globalement la Zinneke Parade avant d'en étudier les objectifs et les résultats. Ainsi suivent un historique de la parade et une explication de son organisation.

1.1. Historique

1.1.1. Le carnaval de Mirko Popovitch9

L'origine de la Zinneke Parade repose principalement sur un projet d'un professionnel de l'animation socioculturelle, Mirko Popovitch, directeur du Centre Culturel La Vénerie. Ce belge d'origine yougoslave depuis longtemps passionné par les problèmes d'identité a vu dans Bruxelles 2000 un bon moyen de réaliser un projet qu'il mûrissait depuis une petite dizaine d'années : un carnaval d'été. Cette idée remonte au début des années nonante lors des stages qu'a suivis Mirko Popovitch à Montbéliard avec Jacques Livchine. Ce dernier pratiquait alors au sein du Théâtre de l'unité une remise en question artistique du quotidien des habitants de la bourgade avec pour but de casser la mise en condition sociale des gens par une interpellation artistique forte.

Mais le projet de carnaval d'été tire surtout son essence du réveillon des boulons organisé par ce même artiste. Cet événement a pour but de faire descendre dans la rue tous les gens qui n'ont pas les moyens de s'offrir une saint sylvestre digne de ce nom afin qu'ils défilent ensemble dans une parade artistique et festive au lieu de marquer leur mécontentement par des activités aussi enrichissantes que, par exemple, brûler toutes les voitures du quartier. Le réveillon des boulons est précédé de plusieurs mois de préparation lors d'ateliers donnés de préférence par des artistes au cours desquels la relation à la société dans sa complexité historique et interculturelle est transformée en créations artistiques diverses.

Mirko Popovitch a vécu la naissance du réveillon des boulons comme une sorte de
révélation. Un questionnement sur l'identité belge s'en est suivi, une identité

9 Interview avec Mirko Popovitch du 16/02/2004

complexe dans ses divisions communautaires, régionales et culturelles. L'appel à projet lancé pour Bruxelles 2000 lui apparaît comme l'occasion en or pour développer un travail inspiré du réveillon des boulons sur Bruxelles. Des recherches commencent dès 1996 et l'idée de créer un grand carnaval d'été créatif avec la participation d'artistes et de Monsieur tout le monde défilant sans amplification sonore est clairement formulée en 1997. Mirko Popovitch réunit alors d'autres spécialistes des arts de la rue pour développer les principes fondamentaux du projet. Marcel de Munnynck se joint à ce << groupe-moteur >> en tant que chargé de mission pour l'aspect socio-éducatif de Bruxelles 2000.

L'idée de carnaval d'été rencontra deux autres idées pour devenir la zinneke parade. Tout d'abord, il y eut un projet de mise en place de pôles culturels de quartier ayant une méthode de travail qui relie le socio-éducatif à l'artistico-culturel et créant également des liens dans le sociétal au sens large. Cette idée de Marcel de Munnynck a trouvé dans le carnaval de Mirko Popovitch un contenu idéal10. Ensuite, s'ajouta le projet de Marcel Rijdams, intitulé << cinq passerelles pour le pentagone >>, de créer des ponts symboliques et multiculturels entre l'intérieur de la petite ceinture de Bruxelles et les quartiers extérieurs11.

La fusion des trois idées eut lieu au cours de réunion notamment avec l'aide de Michel Crespin, metteur en scène de rue marseillais, qui proposa la notion de << parade >> qui associée au nom typiquement bruxellois de zinneke donna au projet le nom qu'on lui connaît maintenant. Le terme de << parade >> fut préféré au terme de << carnaval >> pour « mieux évoquer l'envie de montrer les différentes cultures des habitants de Bruxelles dans un vaste spectre collectif et déambulatoire »12. Le terme Zinneke, lui, désigne la Petite Senne, rivière de Bruxelles aujourd'hui recouverte dans laquelle on jetait les chiens bâtards. De là découle l'extension de la signification de zinneke aux bruxellois qui sont tous des << bâtards >> mais sympas, curieux et résistants 13 . Voilà qui met encore plus en évidence la volonté

10 Interview de Marcel de Munnynck du 22/07/04

11 Interview de Marcel Rijdams du 27/04/04

12 Wieland C. La rue est a nous. Zinneke, une parade créative à Bruxelles, Bruxelles, 2002, La vénerie et fondation Jacques Gueux. p.24

13 Interview de Marcel De Munnynck du 9 septembre 2003

multiculturelle de la Zinneke Parade : mélangeons les cultures puisque nous sommes tous le fruit de mélanges.

La volonté de qualité artistique du projet s'est concrétisée dès la préparation par l'engagement de Jean-Claude de Bemels, professeur de scénographie à la Cambre, comme coordinateur artistique. Il amène l'idée fondamentale de travailler non seulement sans amplification sonore mais également sans moteur, ce qui oblige par exemple un travail collectif pour pousser des chars.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci