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La "zinneke parade " :objectifs, moyens, difficultés et résultats

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par Amandine Dooms
Université libre de Bruxelles - Licénciée en information et communication, médiation socio- culturelle 2003
  

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4.2. Participation

La participation est l'essence même de la Zinneke Parade. En effet, sans participants, l'organisation aussi élaborée soit-elle n'a aucun lieu d'être. A travers ses nombreux partenaires de terrain, la Zinneke fait participer environ 3500 personnes plus toutes celles qui aident sans défiler. Une participation donc assez conséquente. Cependant, quelques projets et ateliers zinnekes souffrent d'un manque de participants et en particulier quand ils sont créés spécialement pour la parade. En effet, les associations qui orientent leurs ateliers dans une optique zinneke ont généralement déjà un public fidèle avec lequel ils se mettent d'accord sur cette participation à la Zinneke. Cirqu'conflex par exemple a renouvelé son partenariat suite à la demande de son public qui voulait renouveler l'expérience. Ce type d'atelier a l'avantage d'exister hors de la zinneke donc il continue à fonctionner indépendamment de la parade.

Par contre, les ateliers spécial zinneke sont souvent ouverts sur une période limitée, généralement les six à huit mois avant la parade. Ce côté temporaire implique un effort d'approche renouvelé à chaque édition. Il me semble en effet que l'arrivée dans un atelier est une étape difficile à passer : non seulement il faut trouver des informations sur les ateliers existants, choisir celui qui convient, concrétiser l'envie de participer en se rendant réellement à l'atelier malgré la crainte de l'inconnu et ensuite parvenir à s'insérer dans le groupe en s'ouvrant à des inconnus, confronter

ses attentes avec la réalité de l'atelier pour finalement décider de revenir. Toutes ces étapes, comme autant de risques de laisser tomber, se retrouvent beaucoup moins lorsqu'on est inséré dans l'atelier continu d'une association où l'on retourne chaque année. Dans l'atelier ouvert, cette approche est à refaire à chaque édition de la parade et on a chaque fois un an et demi pour finalement décider de ne pas reparticiper.

Une fois arrivé à l'atelier, la qualité d'artiste et d'animateur du meneur influence beaucoup l'envie de rester (Cf. chap. 2.4). S'ajoute à cela l'aisance que l'on ressent avec les autres membres de l'atelier fraîchement rencontrés, la disponibilité pour revenir chaque semaine... Enormément de paramètres jouent sur l'assiduité des participants et il ne m'est pas possible de les étudier tous ici. Pour pallier à ces difficultés de participation, les zinnopôles essaient de faire continuer les ateliers zinnekes entre les parades, ainsi un groupe fort peut se constituer et aucune pause trop longue ne vient remettre en cause son existence. Plusieurs ateliers ouverts ont ainsi donné naissance à des groupes soudés qui ne cessent de s'améliorer, ainsi la bandaka (percussion et danse brésilienne) ou fanfarah par exemple durent depuis 2000. Ces groupes spécialisés entrent d'ailleurs dans une dynamique complexe à partir du moment où ils font des prestations rémunérées pour différents événements. La logique de base qui fait de la Zinneke un atelier gratuit car les subventions rémunèrent l'artiste se transforment en une logique plus commerciale où les participants se considèrent comme artistes en prestation méritant rémunération. Ce changement crée des tensions au sein du groupe et emmène le groupe dans un mode de fonctionnement qui ne correspond plus à la Zinneke et peut entraîner la fin du soutien zinneke à l'atelier.

Contrairement à certains ateliers pour enfants, les ateliers pour adultes ont cependant l'avantage d'attirer des gens qui ressentent une réelle envie de participer. En effet, les ateliers zinnekes pour enfants, spécialement dans les écoles, souffrent d'un manque encore plus net de participants réguliers. Lorsqu'ils sont organisés comme activités extrascolaires, donc en dehors des horaires de cours, ces ateliers sont peu suivis par des enfants qui ressentent une envie spontanée d'y participer mais plus par des enfants inscrits par leurs parents. Et même lorsqu'ils se sont spontanément proposés pour le stage, le déroulement de l'atelier à l'heure de la garderie les laisse chaque semaine devant le choix entre suivre l'atelier ou jouer dans la cour. Un atelier est d'ailleurs d'autant plus difficile à mener si le public n'est

pas régulier. Il semble en fait que les ateliers dans les écoles ne fonctionnent que lorsqu'une autorité propre à l'école, et reconnue comme telle par les enfants, participe au projet. Ainsi, les ateliers organisés avec le soutien d'un professeur ou d'un éducateur et de préférence aussi l'appui de la direction ont nettement plus de chance d'aboutir que ceux qui ne profitent d'aucun soutien intérieur. Ainsi, les différents ateliers lancés dans les écoles par le zinnopôle sud-ouest pour la zinnode E-volution@bru.be ont tous échoué par manque de public et on constate qu'aucune personne de l'école n'a soutenu le projet.

Une autre source d'échec est l'inscription d'un groupe à la Zinneke sans demander l'avis des participants. Ainsi, en 2002, un groupe de jeunes filles a été amené à faire de la scénographie alors que toutes étaient bien plus passionnées par la danse version star académie. Suivant l'atelier avec bien peu d'enthousiasme, elles ont fini par déambuler sans les objets qu'elles avaient fabriqués, les trouvant trop ringards. Il semble évident que si on leur avait posé la question, elles auraient choisi de faire un atelier de danse qui les aurait beaucoup plus intéressées108.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus