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Contribution des Comités de Sécurité et Santé au Travail (CSST ) dans la prévention des risques professionnels dans les mines d'or industrielles au Burkina Faso

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par Karim BONKOUNGOU
Ecole nationale d'administration et de magistrature du Burkina Faso - Diplome d'inspecteur du travail 2011
  

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Chapitre I : Missions et fonctionnement du CSST dans les mines d'or

industrielles au BF 28

Section I : Les attributions du CSST 28

Section II : Le fonctionnement du CSST 30

Chapitre II : Perspectives de renforcement du rôle du CSST dans la prévention des risques professionnels 4645
Section I : Renforcement des missions du CSST et de la qualification des

membres dans la prévention des RP 46

Section II : Le suivi contrôle du fonctionnement du CSST 49

CONCLUSION GENERALE . 54

BIBLIOGRAPHIE ....56

ANNEXES 61

INTRODUCTION GENERALE

Le milieu de travail comporte le plus souvent des dangers qui constituent des risques pour l'intégrité physique, physiologique, et psychologique de l'homme dont les réalisations se traduisent par les accidents du travail (AT) et les maladies professionnelles(MP). Ces AT et MP ont des impacts socio-économiques négatifs lorsqu'ils surviennent pour la victime et sa famille (souffrances de la victime, invalidité, perte d'un membre pourvoyeur de revenu, ...), pour l'entreprise (dépenses médicales, dégâts matériels, arrêts de travail, perte d'un travailleur qualifié, ...) et pour la nation (réparation des AT et MP).

Selon le BIT, toutes les 15 secondes, 160 travailleurs sont victimes d'un accident lié au travail dont un travailleur meurt d'un accident ou d'une maladie liée au travail ; chaque jour, 6 300 travailleurs meurent d'un AT ou d'une maladie liée au travail soit 2, 3 millions de morts/an, 337 millions d'AT/an entraînant des absences prolongées du travail.

Au Burkina Faso, selon les statistiques de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) on a dénombré de 2005 à 2009, 10 408 AT et MP soit en moyenne 2 082 cas par année. La réparation a coûté plus de 4 435 406 740 FCFA soit un coût moyen 426 154 FCFA par risque professionnel1. Au regard de ces constats, l'Organisation internationale du travail (OIT) a fait de la sécurité et santé au travail une préoccupation à travers l'élaboration des conventions et recommandations en la matière dont entre autres : la Convention N°148 sur le milieu de travail (pollution de l'air, bruit et vibrations) de 1977 , la Convention N°155 sur la sécurité et la santé des travailleurs de 1981, la Convention N°161 sur les services de santé au travail de 1985 (ratifiée par le Burkina le 25 août 1997), la Convention N°176 sur la sécurité et la santé dans les mines de 1995,...

Aussi, les pouvoirs publics, ayant pris conscience des conséquences négatives des AT et MP et pour sécuriser les hommes, ont obligé d'abord les employeurs à prendre des mesures nécessaires pour préserver la santé et sécurité des travailleurs puis, ont ensuite responsabilisé ces derniers à préserver leur propre santé et sécurité et celle des autres.

1Annuaire statistique de la CNSS N°17-Année 2009, Page 123 Tableau 6.1.2, décembre 2010

3

De fait, on se rappelle qu'en France, qu'un décret du 15 Août 1941 institua des comités de sécurité dans les établissements industriels et commerciaux. Il est suivi par une loi du 23 décembre 1982 qui réunit les notions d'hygiène, de sécurité et de conditions de travail, en créant le Comité d'Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT). Cet organe bipartite, composé de l'employeur et ses représentants d'une part et des représentants du personnel d'autre part, a pour mission de contribuer à la protection de la santé et de favoriser la sécurité des salariés de l'établissement ainsi que l'aménagement des conditions de travail. Il veille à l'observation des prescriptions législatives et réglementaires, notamment en matière de risques professionnels, il procède à l'analyse des risques professionnels auxquels peuvent être exposés les salariés.

Au Burkina Faso, c'est le RAABO N°511/T.SS.FP/S du 23 octobre 1986 portant création, composition et fonctionnement comité d'hygiène et de sécurité (CHS) qui introduira cet organe. La notion de « sécurité et santé au travail » a été pris en compte par la loi N°033-2004/AN du 14 septe mbre 2004 portant Code du travail au Burkina Faso et renomma ainsi le CHS en comité de sécurité et santé au travail (CSST)2.Aussi, l'Etat a mis en place des structures chargées de veiller à l'application des dispositions y relatives telles l'Inspection du travail (IT), la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), l'Office de santé des travailleurs (OST), l'Inspection médicale du travail (IMT),l'Administration des mines, les services chargés de l'hygiène et de la protection de l'environnement etc.

Pour l'Inspection du travail, la prévention des risques professionnels est l'une des missions principales qui participe du souci, de protéger l'homme au travail dans la mesure du possible contre les accidents, les maladies et autres désagréments inhérents à chaque profession. Elle vise les objectifs suivants :

- la promotion et le maintien du plus haut degré de bien- être physique, mental et social des travailleurs dans toutes les professions;

- la prévention de tout dommage causé à la santé du travailleur par les conditions du travail;

- la protection des travailleurs contre les risques résultant de la présence d'agents préjudiciables à leur santé;

2 Cf. article 238 la loi N°033-2004/AN du 14 septemb re 2004 portant Code du travail au Burkina Faso

- le placement et le maintien du travailleur dans un emploi convenable à ses aptitudes physiologiques et psychologiques.

Cette mission s'accomplie pour une large part à travers des contrôles dans les établissements ou les entreprises, en vue de veiller en général à l'application des prescriptions législatives et règlementaires en matière de travail et particulièrement d'assurer la préservation et la promotion de la SST.

Le choix de notre thème « Contribution du comité de sécurité et santé au travail (CSST) dans la prévention des risques professionnels dans les mines d'or industrielles au Burkina Faso » est guidé par l'intérêt que nous accordons à la SST en général et à la prévention des risques professionnels par ce comité en particulier.

Dans un contexte d'émergence de l'industrie minière en général et les mines d'or en particulier dans notre pays depuis 2005, avec les milliers d'emplois que ce secteur pourvoit, nous nous posons un certain nombre de questions. Quelles sont les mesures prises pour préserver la sécurité et la santé des travailleurs dans ce secteur de nos jours florissant?

Classées parmi les établissements dits dangereux, insalubres et incommodes installés au Burkina Faso par décret n°2006-347/PR ES/PM/MECV/MCPEA/MATD/ MCE/MFP du 17 juillet 2006, les exploitations minières comportent des risques professionnels d'ordre physique, physiologique, biologique, et chimique. Ces risques sont surtout provoqués par l'utilisation d'engins lourds et dangereux (excavateurs, dumpers, bulldozers, etc.) et des produits chimiques (cyanure, bore, nitrate de plomb, soude caustique, etc.).Mais dans un tel secteur d'activité à hauts risques professionnels, quelle pourrait être la contribution du CSST dans la prévention des risques professionnels ?

S'il est vrai que la législation et la règlementation du travail mettent à la charge de l'employeur la responsabilité d'assurer la sécurité et de protéger la santé des travailleurs qu'il engage dans son établissement ou qui y exercent, elles ne déchargent pas totalement la responsabilité des salariés. C'est pourquoi, le CSST, organe bipartite contribue dans la prévention des risques professionnels.

5

A ce jour sur un total de huit (08) mines d'or industrielles à ciel ouvert3, sept (07) disposent de CSST, la huitième venant de lancer ses travaux de construction en fin septembre 2011. Mais qu'en est-il du fonctionnement de ces comités et de leur apport dans la prévention des risques professionnels ? Quelles sont donc leurs activités réalisées ?

Au-delà de ce centre d'intérêt, la présente étude vise les objectifs suivants :

- renseigner et interpeler les travailleurs, les employeurs et les pouvoirs publics sur une question que nous jugeons d'importance majeure : la SST un droit fondamental. En effet, l'exploitation minière est une activité où la vie et la santé des travailleurs sont menacées par l'exposition à de nombreux dangers. Il apparaît que notre attention doit porter prioritairement sur ce que peut engendrer de tels dangers et aussi sur ce qui contribue à leur réduction ;

- montrer le rôle capital du CSST dans la prévention des risques professionnels

et le rôle des salariés dans la protection de leur propre sécurité et santé ;

- soulever les difficultés de fonctionnement des CSST et faire des suggestions en vue de les redynamiser ;

- contribuer à la promotion de la « culture de prévention »4 dans les mines d'or au Burkina Faso pour un travail décent et une meilleure productivité.

Cette étude sur le fonctionnement des CSST et leur contribution dans la prévention des risques professionnels nous amène à émettre les hypothèses suivantes :

> les employeurs et les travailleurs méconnaissent les missions et tâches du CSST dans la prévention des risques professionnels ;

> les chefs d'établissement sont de moins en moins engagés voire non impliqués dans le fonctionnement du CSST;

3d'autres gisements ont été découvert à Zorgho le Ganzourougou par Orzone et par Volta mining à Bindé dans le Zounwégo

4 ensemble des valeurs, attitudes, règles, systèmes et pratiques de gestion, principes participatifs et comportements professionnels propres à créer un milieu de travail sans danger dans lequel les travailleurs peuvent allier qualité et productivité (Activités normatives de l'OIT dans le domaine de la SST, Rapport VI/BIT, CIT 91ème session 2003, Page 40)

> les CSST dans les mines d'or industrielles ont des difficultés à bien
fonctionner et contribuent moins dans le système de prévention des risques.

Pour conduire et mener à bien notre étude, notre méthodologie de travail a consisté en :

1. des consultations d'ouvrages généraux et de mémoires d'étudiants ;

2. un stage d'un mois au mois d'août 2011 à la mine d'or de Youga ;

3. des entrevues avec :

· des membres de CSST des mines d'or industrielles de Youga, de Kalsaka, d'Inata, de Mana;

· des agents de la direction générale des mines ;

· le chef de service prévention de la C.N.S.S/Ouagadougou ;

4. des enquêtes auprès des acteurs de la prévention des risques tels que:

· les DRTSS de la Boucle du Mouhoun, du Centre-Est, du Nord, du Sahel et du Centre-Nord ;

· le chef de service prévention de la C.N.S.S/Ouagadougou ;

· l'Inspection médicale du travail (IMT), la Direction générale de la protection sociale (DGPS) au Ministère de la fonction publique, du travail et de la sécurité sociale (MFPTSS);

· la Brigade nationale des sapeurs pompiers (BNSP), l'Office de santé des travailleurs (OST), le Bureau des mines et géologie du Burkina
(BUMIGEB) ;

· et des membres de CSST des mines d'or industrielles de Youga, de Kalsaka, d'Inata, de Mana.

Pour la suite, nous avons jugé nécessaire de présenter d'abord dans une première partie, la situation des risques professionnels dans les mines d'or industrielles, dans laquelle nous avons fait l'état des risques professionnels (chapitre I) avant de se pencher sur leur prévention (chapitre II). Dans une seconde partie, nous nous sommes intéressés au rôle du CSST dans la prévention des risques professionnels qui conduit à présenter les missions du CSST et son fonctionnement (chapitre I) avant de nous intéresser aux perspectives de renforcement du rôle du CSST dans la prévention des risques professionnels (chapitre II).

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery