CONCLUSION GENERALE
Les risques professionnels dans les mines d'or sont nombreux
et variés. Ils résident essentiellement dans le milieu du
travail, dans l'utilisation du matériel de travail et des produits
chimiques, dans les comportements et agissements des travailleurs. Ces risques
sont regroupés comme suit :
- les risques physiques : contraintes thermiques, bruits,
manutentions, vibrations, nystagmus professionnel,...
- les risques chimiques : utilisation du cyanure, du nitrate de
plomb, du bore, du ciment, de la soude caustique,...
- les risques biologiques : contact avec les microbes,...
- les risques organisationnels : durée excessive du
travail, manque d'hygiène au travail ;
- les risques liés à la circulation de
véhicules et engins lourds et aux déplacements des personnes dans
la fosse ;
- les risques liés aux éboulements et à
l'instabilité des gradins.
Ces risques peuvent causer des maladies professionnelles qui
sont entre autres les silicoses, les affections provoquées par le
ciment, les maladies liées à la manutention et aux vibrations, la
surdité professionnelle et le nystagmus professionnel.
Les mesures de préventions prises vont de la
prévention technique (collective et individuelle) à la
prévention médicale et organisationnelle (visites
médicales, organes de gestion de la SST, l'information et la formation
et l'hygiène corporelle et des lieux de travail). Toute stratégie
de prévention ne peut être efficace qu'avec l'implication
réelle de tous les acteurs (employeurs et ses préposés
d'une part et d'autre par les travailleurs et le CSST) et l'allocation des
moyens conséquents. Les employeurs dans le souci d'assurer leurs
obligations légales ont mis en place les services de
sécurité et santé au travail ainsi que les CSST.
Toutefois, nous avons relevé un dysfonctionnement notoire des CSST dans
la plupart des mines d'or industrielles pour diverses raisons :
- le manque d'engagement des membres du comité et le
manque de formation à leur profit ;
- l'absence de programme annuel de SST élaboré par
la direction ;
- l'absence de programme annuel d'activités du
comité et de budget de fonctionnement ;
- le non renouvellement du mandat dans les délais requis
après expiration,...
A Ces difficultés s'ajoutent d'autres liées
à l'interprétation de l'arrêté conjoint
N°2008-002/MTSS/MS/SG/DGSST du 06/01/2009 sur la composition des CSST
interentreprises et des CSST des mines et carrières aux
réalités des mines qui regroupent plusieurs entreprises
sous-traitantes ou prestataires (article 7),...
Cette étude du rôle du CSST dans la
prévention des risques professionnels dans les mines d'or industrielles
au Burkina Faso ne s'est pas menée sans difficulté. Lors de nos
recherches, nous avons été confrontés à des
difficultés qui ont certes, un impact sur nos conclusions. Ce sont:
> la réticence de certaines institutions et des CSST
à répondre à nos questions ou prouver leur fonctionnement
par des PV de réunion et/ou des rapports d'activité ;
> l'absence de documentation sur le fonctionnement des CSST au
Burkina;
> l'indifférence voire la négligence de
certaines sociétés minières à notre égard
;
Nonobstant les difficultés ci-dessus
évoquées, nous avons conduit l'étude jusqu'à
terme.
Au regard des disfonctionnements des CSST du secteur minier
relevés, nous avons proposé les solutions suivantes pour les
redynamiser:
- le renforcement de la qualification des membres du CSST en
mettant à leurs dispositions des thèmes de formations
nécessaires à l'exercice de leurs fonctions ;
- le renforcement du suivi contrôle du fonctionnement du
CSST assuré par le service de sécurité et le service de
santé au travail à l'interne et par l'IT, l'OST et la CNSS ;
- la création d'un cadre de rencontre annuelle des acteurs
de prévention des risques professionnels dans le secteur minier.
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