CHAPITRE 2
DIMENSION ET MESURES DE HAUSDORFF
Dans ce chapitre, nous etudions les mesures de Hausdorff et leurs
proprietes pour introduire la dimension de Hausdorff qui s'appellera plus tard
la dimension des fractals.
Section 2.1
Mesures de Hausdorff
Pour un sous-ensemble non vide U de l'espace euclidien
Rn de dimension n, on definit le diamètre de U, notediam(U),
par : diam(U) := sup{|x - y| : x, y ? U} o`u | · | est la distance
euclidienne usuelle.
Si un ensemble F est recouvert par une collection denombrable
d'ouverts {Ui} de diamètre
00
au plus 8, c'est-`a-dire F ? Ui avec 0 < diam(Ui)
68pour tout i, on dit que {Ui} est un
i=1
8-recouvrement de F.
Soit F un sous-ensemble de Rn et soit s un reel
positif. Pour tout 8 > 0, on definit
00
H;s5(F) := inf {á(s) · E (diam(Ui))
s
vols(Br)
i=1
2
o`u á(s) := rs
ðs/2
= (s 2 +1) (voir [3, p. 327]) avec (t) =
+00f
0
}: {Ui} est 8 - recouvrement de F (2.1)
e-xxt-1dx verifie
(1) = 1, (12) = vð, (t + 1) = t(t)
et vols(Br) signifie le volume de la boule
de rayon r en dimension s.1
1. Cette formule est pour s ? N, mais si l'on cherche a` d'efinir
des dimensions s non enti`eres, il est naturel d'utiliser la màeme
formule pour á(s).
D'efinition 2.1.1 Soient F ? Rn, 0 -<, s < +8 et
0 < 8 < +8. On d'efinit la mesure de Hausdorff s-dimensionnelle
Hs de F par
Hs(F) := lim
ä--0
|
Hsä(F) = sup
ä>0
|
Hsä(F) (2.2)
|
avec la convention Hs(F) = +8 pour s < 0.
Remarque 2.1.2
- Comme Hsä(F) est clairement une
fonction decroissante de 8, l'existence de lim
Hsä(F)
ä--0
est assuree, et cette limite est un supremum et peut àetre
egal a` 0 ou a` +8.
- Cette mesure est appelee aussi la mesure de Hausdorff spherique
(Falconer [8, 9]).
Les propositions suivantes donnent les premi`eres proprietes des
mesures de Hausdorff.
Proposition 2.1.3 Pour tout s ?-. 0 et tout n ? N, la
fonction F 7? Hs(F) est une mesure ext'erieure sur
Rn et d'efinit une mesure sur la tribu bor'elienne
B(Rn).
D'EMONSTRATION :
Il est clair que Hs(Ø) = 0 et que Hs
est une fonction croissante d'ensembles. On verifie facilement que
Hsä(U
kEN
|
Ak) ,<..E
kEN
|
Hsä(Ak)
|
En passant a` la limite 8 ? 0 dans le terme de gauche, et en
utilisant l'inegaliteHsä ,<..
Hs dans le terme de droite, on trouve
Hs(U
kEN
|
Ak) ,<..E
kEN
|
Hs(Ak) (2.3)
|
La fonction Hs est donc sous-additive : c'est bien une
mesure exterieure, definie sur l'ensemble de toutes les parties de
Rn.
Soit M la tribu des ensembles Hs-mesurables, au
sens de l'enoncedu Theor`eme 1.2.2 ; on sait que Hs definit une
mesure sur M. Pour verifier que M contient toutes les parties boreliennes, on
utilise le crit`ere de Caratheodory presenteau Theor`eme 1.2.5. Soient donc A
et B deux parties de Rn verifiant d(A, B) > 0, on cherche a`
montrer que
Hs(A ? B) = Hs(A) + Hs(B).
(2.4)
Pour tout 8 < d(A, B)/2, un ensemble de diam`etre 8 ne peut
couper a` la fois A et B. Si l'on se donne un recouvrement de A?B par des
ensembles de diam`etre au plus 8, on pourra donc en
extraire des sous-recouvrements disjoints de A et B en
considérant d'une part les ensembles qui coupent A, d'autre part ceux
qui coupent B. On déduit que Hsä(A?B) =
Hsä(A)+Hsä(B),
et la conclusion en découle par passage a` la limite.
111
Proposition 2.1.4 Si F ? 118n et ë > 0,
alors
Hs(ëF) = ësHs(F) o`u
ëF = {ëx : x ? F} (2.5)
D'EMONSTRATION :
Si {Ui} est un ä-recouvrement de F, alors {ëUi} est un
ëä-recouvrement de ëF. D'o`u
Hsëä(ëF) 6 á(s)
|
(diam(2 ëUi) )s ës á(s)
cE° (diam(Ui))s
Hëä(ëF) 6
ësHsä(F)
) 2 )
i=1 i=1
|
comme l'inégalitéest valable pour tout
ä-recouvrement {Ui}, en faisant tendre ä ? 0, on obtient
Hs(ëF) = lim
ä--0
|
Hsä(ëF) = lim
ä--0
|
Hsëä(ëF) 6
ës lim
ä--0
|
Hsä(F) =
ësHs(F).
|
En remplacant ë par 1/ë et F par ëF on obtient
l'autre inégalité, d'o`u le résultat.
111
Un raisonnement similaire donne une estimation de la mesure de
Hausdorff sur l'effet de transformations sur les ensembles.
Proposition 2.1.5 Soit F ? 118n et soit f : F ?
118m une application lipschitzienne, i.e. |f(x) - f(y)| 6
c|x - y|, ?x,y ? F (2.6) pour une constante c > 0. Alors, pour tout s
> 0
Hs(f(F)) 6 csHs(F) (2.7)
D'EMONSTRATION :
Si {Ui} est un ä-recouvrement de F, comme |f(F n Ui)| 6 c|F
n Ui| 6 c|Ui|, on a que {f(F n Ui)} est un å-recouvrement de f(F), o`u
å = cä.
Donc á(s) Ei
|
(diam(f(F n Ui)))s cs á(s) Ei 2
(diam(Ui))s
2 . .
, anis]. en prenant d'abord
|
(diam(Ui))s
l'infinimum sur les 6-recouvrements, on a
Hså(f (F)) < cs · á(s) Ei
2 , ensuite, comme l'in'egalit'e est vraie pour tout 8-recouvrement, en
prenant l'infinimum sur ceux-ci, on
obtient Hså(f(F)) <
csHsä(F). Quand 8 ? 0 on a 6 ? 0
aussi, d'o`u le r'esultat. El
Si f est une isom'etrie, i.e. |f(x) - f(y)| = |x - y|, alors
Hs(f(F)) = Hs(F). Donc, la mesure de Hausdorff est
invariante par translation (i.e. Hs(F + z) = Hs(F) o`u F
+ z = {x + z : x ? F}).
Rappellons qu'une mesure ext'erieure est dite r'eguli`ere si,
pour tout ensemble A, il existe un ensemble u*-mesurable X tel que A
? X et u*(A) = u*(X).
Le lemme suivant est utile pour la suite. Voir Falconer[8, p. 4]
pour la d'emonstration. Lemme 2.1.6 Si u* est une mesure exterieure r'eguli`ere
et si {Ai}i est une suite croissante d'ensembles, alors
lim k8u*(Ai) = u*(limAi).
(2.8)
i--
i?8
Th'eor`eme 2.1.7 (R'egularit'e de la mesure de Hausdorff)
Soit s > 0 et soit A ? Illn une partie quelconque.
Alors
1. Il existe un ensemble Gä not'e G avec A ? G et tel
que
Hs(G) = Hs(A) (2.9)
2. Si A est Hs-mesurable et Hs(A) < +8,
alors il existe un ensemble Fó not'e H avec H ? A et
tel que
Hs(H) = Hs(A). (2.10)
D'EMONSTRATION :
1. Si Hs(A) = +8 alors Illn est
l'ensemble ouvert de Mesure (de Hausdorff) infinie. Supposons que
Hs(A) < +8. Pour tout k, on a Hs1/k(A) <
Hs(A) < +8, et on choisit {Ui,k}i un 2/k-recouvrement de A,
ouverts, telle que
X8
i=1
|
~diam(Ui,k) ~s '31 s ( ) + < k'A / k1
á(s) 2
|
On pose alors
[Ok := Ui,k, G := n Ok.
iEN k>1
Il est clair que G contient A, et d'autre part pour tout k on
a
7-1s2/k(G) 6
|
00
i=1
|
~diam(Ui,k) ~s '31 s ( A
6 1/k k') + k1
á(s) 2
|
Il s'ensuit que 7-1s(G) 6 7-1s(A), d'o`u la
conclusion.
2. Soit A est 7-1s-mesurable et 7-1s(A)
< +Do. Par la partie 1 du theor`eme on definit des
ouverts Ok avec A ?
|
00
k=1
|
00
Ok telle que 7-1s( n
k=1
|
Ok \A) = 7-1s( n
k=1
|
Ok)-7-1s(A) = 0. Comme
|
00
tout ouvert de Rn est un Fó, on
suppose que Ok = Fi,k pour tout k, avec {Fi,k}k
i=1
suite de fermes croissante. Gràace au Lemme 2.1.6
ci-dessus
lim
i-00
|
7-1s(A n Fi,k) = 7-1s(A n Ok) =
7-1s(A).
|
Pour tout E > 0 et k > 1 on choisit ik tel que
7-1s(A\Fik,k) < 2-kE.
On pose F :=
|
00
k=1
|
Fik,k ; on a alors
|
00
7-1s(F) > 7-1s(A n F) >
7-1s(A) - 7-1s(A\Fik,k) > 7-1s(A)
- E.
k=1
Comme F ?
|
00
k=1
|
00
Ok, alors 7-1s(F\A) 6 7-1s( n
k=1
|
Ok\A) = 0. Par la partie 1, il existe un
|
ensemble G, intersection denombrable d'ouverts, de mesure
nulle, tel que F\A ? G. Alors Få := F\G est
contenu dans A, c'est une intersection denombrable de fermes, et
7-1s(Få) > 7-1s(F) -
7-1s(G) = 7-1s(F) > 7-1s(A) - E.
On conclut en posant H := S00 F1/k.
k=1
111
Soit A ? Rn de demi-diam`etre r. Il est clair que
le volume de A est 'egal a` á(n)rn si A est une boule, mais
que peut-on dire dans le cas g'en'eral? On est tent'e de penser que A est
inclus dans une boule de rayon r ou r + 6 avec 6 > 0 arbitrairement petit,
mais ce n'est pas forc'ement le cas, comme le montre l'exemple d'un triangle de
càot'e 1 dans R2 et de diam`etre 1. Cependant, l'in'egalit'e
isodiam'etrique ci-dessous assure que le volume d'un tel ensemble est
inf'erieur ou 'egal a` celui d'une boule de màeme rayon.
Th'eor`eme 2.1.8 (In'egalit'e isodiam'etrique)
Soit A ? Rn un ensemble Lebesgue-mesurable, et r son
demi-diam`etre. Alors
voln(A) 6 á(n)rn. (2.11)
Lemme 2.1.9 'Etant donneun cube Q et 6 > 0, on peut ecrire
o`u les Bj sont des boules fermees de rayon au plus 6,
disjointes, et N est un ensemble Lebesgue-negligeable.
Th'eor`eme 2.1.10 (Propri'et'es des mesures de Hausdorff)
X H0 est la mesure de comptage, i.e. H0(A) =
E
1.
pEA
® H1(A) = L1(A), ?A ? R.
(c) Hs(A) = 0, ?A ? Rn si s > n. T
Hn(A) = Ln(A), ?A ? Rn.
D'EMONSTRATION :
X Soit p ? Rn. Pour tout 8 > 0, par d'efinition, on
a H0({p}) = 1.
® Soient A ? R et 8 > 0. On va montrer que
L1(A) > H1ä(A) et puis L1(A) 6
H1ä(A). On a
L1(A) = inf {E(bi - ai) : A ? ]ai, bi[
i=1 i=1
00
{ 00
= inf E(bi -- ai) : A c U]ai, bi[, 0 <
bi - ai 6 8
i=1 i=1
> H1ä(A)
Pour l'autre in'egalit'e, supposons A ? U
iEN
|
Ui, ai:= inf Ui et bi := sup Ui. On obtient
|
diam(Ui) = bi - ai et donc
00 00
H1ä (A) = infá(1) Vbi - 2 ai : A ?
U[ai, bi], 0 < bi - ai 6 ä {
L--,
i=1 i=1
00 00
( X [
i=1 i=1
= inf (bi - ai) : A ? [ai, bi], 0 < bi - ai 6 ä
Soit å > 0 et supposons que {Ui} soit un
ä-recouvrement de A satisfaisant
00
]ai, bi[
i=1
00
P i=1
et
(bi-ai) < H1ä(A)+å. Soient ai := ai-
2iå+1 , et bi := bi+ å
2i+1 . Alors, on a A ?
L1(A) 6
|
00
i=1
|
(bi - ai) 6
|
00
i=1
|
(bi - ai) +
|
00
i=1
|
2i < H1
å ä(A) + 2å
|
. Pour
m m
(c) On va recouvrir le cube unit'e n-dimensionnelle Q = [0,
1]n ? Rn par mn petits cubes Qm,k(1 6 k 1
mn) avec des cotes de longueur (m ? N* et de
diamètre) vn
> 0, on choisit m tel que n
m
|
< ä. Pour s > n, on a
|
Hsä(Q) 6 á(s)
X mn~vn ~s
2m
k=1
= á(s)
vn s
2sms-n
Pour m ? +8, on obtient Hsä(Q) = 0 pour tout
ä > 0. Alors Hs(Q) = 0. Comme Rn est un r'eunion
d'enombrable des translations du cube unit'e, alors
Hs(Rn) = 0.
T Soit {Ui} un ä-recouvrement de A. Gràace a`
l'in'egalit'e isodiam'etrique 2.1.8, on a
Ln(A) 6
|
00
i=1
|
voln(Ui) 6 á(n)
|
X00 ~diam(Ui) ~n
2
i=1
|
En passant a` l'infinimum, on voit que Ln(A) 6
Hnä(A), et donc Ln(A) 6 Hn(A).
Il nous reste a` montrer l'in'egalit'e inverse.
Soit maintenant A un ensemble Lebesgue-mesurable, on choisit une
famille {Ui} de cubes Qi recouvrant A telle que
00
i=1 voln(Qi) 6 Ln(A) + ä,
o`u 8 > 0 est arbitrairement petit. Pour de tels cubes, on
peut trouver une constante cn, dépendant uniquement de n,
telle que
á(n)r(Qi)n =
cnvoln(Qi)
On déduit que Hn 6
cnvoln.
Pour chaque Qi on introduit une famille de boules
(Bi,j)j>1 et un ensemble négligeable Ni vérifiant les
conclusions du Lemme 2.1.9; en particulier, Hn(Ni) 6 cn
· 0 = 0. On a donc
Hn(A) 6
|
X8
i=1
|
Hn(Qi) =
|
X8
i=1
|
(E
j>1
|
Hn(Bi,j) + Hn(Ni))
|
X8
i=1
X8
i=1
X j>1
Bi,j) =
E8
6
i=1
voln(U
j>1
voln(Bi,j) =
voln(Qi) 6 Ln(A) + 8
111
Lemme 2.1.11 Soit A ? Illn et supposons que 0 6 s <
t < +8 et 8 > 0. Alors :
Hsä(A) >
8s-tHtä(A). (2.13)
D'EMONSTRATION :
Soit {Ui} un 8-recouvrement de A. Comme diam(Ui)s =
diam(Ui)s-t · diam(Ui)t et
diam(Ui)s-t > 8s-t, alors
Hsä(A) >
8s-tHtä(A).
111
Selon le Lemme 2.1.11, on a le théor`eme suivant :
Th'eor`eme 2.1.12
Soit A ? Rn et supposons que 0 6 s < t < +8.
Alors :
1. Hs(A) < +8 = Ht(A) = 0.
2. Ht(A) > 0 = Hs(A) = +8.
06 On peut le montrer facilement
si nous utilisons (2.13)
D'EMONSTRATION :
1. Soit ä > 0 et supposons que {Ui}i?N satisfait diam(Ui)
6 ä et
á(s) ·
E8 ( 2 )diam(Ui))s
6 7-1sä
(A) + 1 6 7-1s(A) + 1
i=1
On obtient
|
7-1tä(A) 6 á(s) ·
|
X8 ~diam(Ui) ~t
2
i=1
|
á(t)
= · á(s) ·
á(s)
|
X8 ~diam(Ui) ~s ~diam(Ui) ~t-s
2 2
i=1
|
:((st)) (7-1s(A) + 1) · (2ä)t s
·
Pour ä ? 0, on obtient 7-1t(A) = lim
ä?0
|
7-1tä(A) = 0.
|
2. l'assertion 2 est une consequence immediate de 1.
111
Section 2.2
Dimension de Hausdorff
D'apr`es le Theor`eme 2.1.12, la mesure s-dimensionnelle d'un
ensemble vaut d'abord l'infini pour s petit, puis zero si s d'epasse un certain
seuil, qui est precisemment la dimension de l'ensemble. Alors on a la
definition suivante :
D'efinition 2.2.1 La dimension de Hausdorf f2 d'un
ensemble F est donn'ee par :
dimH(F) := sup{s : 7-1s(F) = +8} = inf{s :
7-1s(F) = 0}. (2.14)
On a donc
(
+8 si s < dimH(F)
7-1s(F) = (2.15)
0 si s > dimH(F)
La dimension de Hausdorff satisfait les proprietes suivantes :
2. Que certains auteurs appellent «dimension de
Hausdorff-Besicovitch».
Hs(F)
+8
0
dimH(F)
FIGURE 2.1 --- Graphe de Hs(F) en fonction de s pour
un ensemble F Th'eor`eme 2.2.2 (Propri'et'es de la dimension de
Hausdorff)
1. A ? B = dimH(A) 6 dimH(B) 3. (Monotonie)
2. dimH (U Ai) = sup dimH(Ai). (Stabilit'e d'enombrable)
8
1. Si A ? 118n un ensemble d'enombrable, alors
dimH(A) = 0.
2. Si A ? 118n un ensemble ouvert, alors dimH(A) =
n.
3. dimH([0, 1]n) = n.
D'EMONSTRATION :
i=1
1. A ? B implique que Hs(A) 6 Hs(B). Donc
on a dimH(A) = sup{s : Hs(A) = +8} 6 sup{s : Hs(B) = +8}
= dimH(B).
8
2. Une cons'equence imm'ediate de la monotonie donne dimH ( U Ai
I ?-. dimH(Ai), pour
i=1
tout 1 6 i 6 8. Alors
dimH
|
[ 8
i=1
|
Ai)> sup 16i68dimH(Ai).
|
Dans l'autre càot'e, si s > sup
16i68
|
dimH(Ai), alors Hs(Ai) = 0 pour tout 1 6 i 6 8.
Donc
|
3. si A ? iRn alors dimH(A) 6 n.
~
U Ai) = 0, qui donne i=1
dimH
|
[ 00 i=1
|
Ai)6 sup 16i600dimH(Ai).
|
00
3. Supposons A = {ai}. On a H0({ai}) = 1 et de plus
Hs({ai}) = 0 pour tout s > 0
i=1
et i > 1. Ca implique que dimH({ai}) = 0 et par la
partie 2 du theoreme, on a
dimH(A) = sup
16i600
|
dimH({ai}) = 0.
|
4. Comme A ? 118n, alors dimH(A) 6 n, et comme A
contient une boule n-dimensionnelle (car tout ouvert de Illn est un
reunion denombrable de boules ouvertes n-dimensionnelles et bornees), alors
dimH(A) > n. D'o`u l'egalite.
5. D'apres la partie 4 du Theoreme 2.1.10, on a
Hn([0, 1]n) = Ln([0, 1]n) = 1 et
par la partie 3 du màeme Theoreme, on a Hs([0,
1]n) = 0, ?s > n. Alors
dimH([0, 1]n) = inf{s : Hs([0,
1]n) = 0} = n.
El
Proposition 2.2.3 Soit F ? Illn et soit f : F ?
Illm une application lipschitzienne de constante c > 0.
Alors, pour tout s > 0, on a
dimH(f(F)) 6 dimH(F) (2.16)
D'EMONSTRATION :
Si s > dimH(F), alors par la Proposition 2.1.5, on a
Hs(f(F)) 6 csHs(F) = 0 car Hs(F) =
0. Donc si Hs(f(F)) = 0, alors s > dimH(f(F)).
Ainsi, si s > 0 et s > dimH(F), alors s > dimH(f(F)).
Donc dimH(f(F)) 6 dimH(F).
El
Corollaire 2.2.4 Soit f : F ? Illm une application
bi-lipschitzienne, i.e.
? 0 < c1 6 c2, c1|x - y| 6 |f(x) - f(y)| 6 c2|x - y| (2.17)
Alors
dimH(f(F)) = dimH(F). (2.18)
Ce corollaire d'evoile une proprietefondamentale de la
dimension de Hausdorff. «C'est l'invariance de la dimension de
Hausdorff par des applications bi-lipschitziennes». Ainsi, deux ensembles
de dimensions differentes ne peuvent avoir d'applications bi-lipschitziennes
entre eux.
En general, la dimension donne certaines proprietes
topologiques de l'ensemble. Par exemple, chaque ensemble de dimension plus
petite que 1 est totalement discontinu comme le montre la proposition
suivante.
Rappellons qu'un espace E est dit totalement discontinu si la
composante connexe de chacun de ses points est l'ensemble reduit a ce point.
Proposition 2.2.5 Un ensemble F ? Rn avec dimH(F) <
1 est totalement discontinu.
D'EMONSTRATION :
Soient x et y deux points distincts de F. Definissons une
application f : Rn ? [0, 1[ par f(z) = |z - x|. Comme f est
contractante car |f(z) - f(w)| < |z - w|, on obtient par la
Proposision 2.2.3 que dimH(f(F)) .<, dimH(F) < 1. Ainsi, f(F) est un
sous-ensemble de R de mesure H1 ou longueur nulle et a donc un
complement dense. Choisissons r avec r ?/ f(F) et 0 < r < f(y),
il s'ensuit que
F = {z ? F :|z - x| < r} ? {z ? F :|z - x| > r}
Donc F est la reunion de deux ouverts disjoints, l'un contenant x
et l'autre y, donc x et y appartiennent a` deux composantes connexes
differentes de F.
Th'eor`eme 2.2.6 (Dimension des graphes)
Soit f : Rn ? Rm une fonction
lipschitzienne et soit A une partie mesurable de Rn. On note
G(f, A) = {(x, f(x)) : x ? A} le graphe de f sur A. Alors
dimH(G(f, A)) = n si Ln(A) > 0 (2.19)
Remarque 2.2.7
- De manière generale, la dimension de Hausdorff d'un
graphe est superieure ou egale a` la dimension de l'espace de depart ; elle
peut être strictement superieure pour des applications qui sont seulement
Hàolderiennes (ou encore moins regulières) et pas
Lipschitziennes.
Section 2.3
Calculs des dimensions
4. L1(C) = L1(
|
T00
k=1
|
Ck) = lim
k-+oo
|
L1 (Ck) = kli>m00 (23) = 0.
|
Nous allons a` present calculer les dimensions de Hausdorff de
quelques ensembles simples et bien connus. Commençons par l'exemple
utilisepar Hausdorff lui-même pour illustrer sa notion de dimension.
Exemple 2.3.1 L'ensemble triadique de Cantor :
L'ensemble triadique de Cantor est d'efinit comme la limite
des ensembles ferm'es Ck, o`u C0 = [a, b] (prenant [a, b] = [0, 1]) et
Ck est obtenu a` partir de Ck_1 en supprimant le tiers
(ouvert) central de chacune des composantes connexes de Ck_1.
L'ensemble r'esultant est clairement de mesure de Lebesgue nulle
4, on peut se demander quelle est sa dimension.
FIGURE 2.2 - Premi`eres etapes de la construction de l'ensemble
triadique de Cantor
Th'eor`eme 2.3.2
log 3.
Soit C l'ensemble triadique de Cantor. Alors dimHC
=log 2 La dimension de Hausdorff est dejàplus
difficile a` calculer. Par ailleurs, on peut faire un calcul heuristique simple
en tirant parti de la construction auto-similaire de l'ensemble C et la
proposition de changement d'echelle 2.1.4.
CALCUL HEURISTIQUE :
L'ensemble de Cantor se divise en sa partie gauche
Cg = C n [0, 3 1] et sa partie droite Cd =
Cn[23,1], toutes deux egales a` l'ensemble de Cantor
multiplie par un facteur 31. Comme C est reunion
disjointe de ces deux parties, C = Cg ? Cd. On a pour tout s >
0
2
H8(C) = H8(Cg) +
H8(Cd) = (3 1)8 H8 (C) + (31)8 H8 (C) =
38H8 (C)
ce qui impose 3s = 2, i.e. s =
log 2
log 3.
On peut le faire par un calcul rigoureux mais avec moins des
conditions.
CALCUL :
Notons Ck la reunion des intervalles de longueur 3-k,
appeles intervalles fondamentaux,
lors de la k`eme etape dans la construction de C
= T8 Ck. Soit {Ui} le recouvrement de C
k=0
composede 2k intervalles de longueur
3-k. Comme C est compact (voir [4]), on peut toujours supposer que
les Ui forment une collection finie de sous-intervalles fermes de [0, 1].
Ainsi, en supposant que ce recouvrement est celui pour lequel l'infinimum est
atteint, on trouve :
Hs(C) = lim
k?8
|
1-k s
k (C) = lim á(s) · 2k · (- 2 )
. ?
k8
|
k
Apr`es rearrangement des termes, Hs(C) = á(s)
lim . Or, cette limite tend vers 0
2s k?k8 ( 2 3s
2 8 pour verge 1, et elle 32s
lorsque 3 1lle di a l'infini > 1. Autrement dit,
elle se situe entre 0
et +8 lorsque 2
= 1, c'est-`a-dire pour s = log 2 Donc, la dimension de
Hausdorff de
3s log 3
log 3.
Remarque 2.3.3
- La methode de calcul «heuristique» utilisedans le
Theor`eme 2.3.2 donne la vraie reponse pour la dimension de plusieurs ensembles
auto-similaire.
l'ensemble triadique de Cantor est log 2
Exemple 2.3.4 La courbe de von Koch :
On obtient la courbe de Koch par it'erations a` partir du
segment [0, 1] en remplacant le tiers central par un
triangle 'equilat'eral de cot'e le tiers qu'on enl`eve, puis en
recommencant cette op'eration a` l'infini sur chaque
segment de la figure obtenue.
Th'eor`eme 2.3.5 Soit K la courbe de Koch. Alors dimHK = log 4
log 3.
CALCUL HEURISTIQUE :
La courbe de von Koch se divise en quatre partie egaux a` la
courbe de von Koch multiplie1 par un facteur 3. On a pour
tout s > 0
Hs(K) = 4 ·
Hs(13K) = 4 Hs(K)
3s
11 Z'
FIGURE 2.3 - Premi`eres etapes de la construction de la courbe de
von Koch ce qui impose 3s = 4, i.e. s = log 4
log 3.
CALCUL :
Soit {UiI le recouvrement de K composede 4k
intervalles de longueur 3-k. Ainsi, en supposant que ce recouvrement
est celui pour lequel l'infinimum est atteint, on trouve :
7-1s(K) = lim
k?8
|
7-1s3-k (K) = lim á(s) · 4k
(32k) s = lim á(s) ( 38)
4
koo k--oo 28
?
|
4 4
Or, cette limite tend vers 0 lorsque < 1, et elle diverge a
l'infini pour > 1. Autrement
3s 3s
dit, elle se situe entre 0 et +Do lorsque 4 = 1, c'est-`a-dire
pour s = log 4. Donc, la dimension
3s log 3
log 3.
Exemple 2.3.6 La courbe de Koch quadratique (type 1) :
On obtient La courbe de Koch quadratique (type 1) par
it'erations a` partir du segment [0, 1] en remplacant le
tiers central par trois cot'es d'un carr'e, puis en recommencant
cette op'eration a` l'infini sur chaque segment de la figure
obtenue.
de Hausdorff de la courbe de von Koch est log 4
Th'eor`eme 2.3.7
Soit K1 la courbe de Koch quadratique de type 1. Alors dimHK1 =
log 5
log 3.
CALCUL HEURISTIQUE :
La courbe de Koch quadratique de type 1 se divise en cinq parties
egales a` la courbe de 1
Koch quadratique multipliepar un facteur 3. On a pour
tout s > 0
5
7-1s(K1) = 5 ·
7-1s(3K1) = 3s 7-1s(K1
11 Z'
FIGURE 2.4 - Premi`eres 'etapes de la construction de la courbe
de Koch quadratique 1
ce qui impose 3s = 5, i.e. s =
|
log 5
|
|
log 3.
|
CALCUL :
Soit {UiI le recouvrement de K1 compos'e de 5k
intervalles de longueur 3-k. Ainsi, en supposant que ce recouvrement
est celui pour lequel l'infinimum est atteint, on trouve :
7-1s(K1) = lim
k?8
|
k
7-1s-k (K1) = lim á(s) · 5k
(32k )s = li k-- 28 m á(s) ( 38)
5
k?8 oo
|
5 8 pour < 35s
Or, cette limite tend vers 0 lorsque 3 1 et elle
diverge a l'infini > 1. Autrement
dit, 5
elle se situe entre 0 et +cc lorsque = 1, c'est-`a-dire pour s =
log 5 Donc, la dimension
3s log 3
log 3.
Exemple 2.3.8 La courbe de Koch quadratique (type 2) :
On obtient la courbe de Koch quadratique (type 2) par
iterations a` partir du segment [0, 1] en le partageant sur
huit segments de màeme longueur et en joignant les points suivants
de Hausdorff de la courbe de Koch quadratique de type 1 est log
5
consecutivement :
p0=(0,0)
|
p1=(0.25,0)
|
p2=(0.25,0.25)
|
p3=(0.5,0.25)
|
p4=(0.5,0)
|
p5=(0.5,-0.25)
|
p6=(0.75,-0.25)
|
p7=(0.75,0)
|
p8=(1,0),
|
puis en recommencant cette operation a` l'infini sur
chaque segment de la figure obtenue.
11 Z'
FiGuRE 2.5 - Premi`eres etapes de la construction de la courbe de
Koch quadratique 2 Th'eor`eme 2.3.9
log 4 2
Soit K2 la courbe de Koch de type 2. Alors dimHK2 =log
8 3 CALCuL HEuRisTiQuE :
La courbe de Koch quadratique de type 2 se divise en huit partie
egales a` la courbe de
1
Koch quadratique multipliepar un facteur 4. Pour tout
s > 0
7-1s(K2) log 8
|
=
=
|
8 ·
3 2
|
1
7-1s(4
|
=4s87-1s(K1)
|
|
impose 4s 8, i.e.
ce qui = s =
log 4
|
CALCuL :
Soit {UiI le recouvrement de K1 composede 8k
intervalles de longueur 4-k. Ainsi, en supposant que ce recouvrement
est celui pour lequel l'infinimum est atteint, on trouve :
7-1s(K2) = lim 7-1s4-k(K2) = lim k?8 k?8
|
8k (
4-k s ..m á(s) ( 8
)k
á(s) · = 11
2 k?8 2s 4s)
|
8 8
4s
Or, cette limite tend vers 0 lorsque 4s < 1 et elle diverge a`
l'infini pour > 1. Autrement
8
dit, elle se situe entre 0 et +Do lorsque = 1, c'est-`a-dire
pour s = log 8. Donc, la dimension
4s log 4
de Hausdorff de la courbe de Koch quadratique de type 2 est 3.
2
Exemple 2.3.10 Le flocon de von Koch :
Le flocon de Koch s'obtient de la même facon
que la courbe de von Koch 2.3.4, en partant d'un triangle equilateral au lieu
d'un segment de droite, et en effectuant les modifications en orientant les
triangles vers l'exterieur.
FIGURE 2.6 - Premi`eres étapes de la construction d'un
flocon de von Koch
Th'eor`eme 2.3.11
Soit FK un flocon de von Koch. Alors dimHF K =log
4
log 3.
CALCUL :
Comme le flocon de Koch est une réunion finie des courbes
de von Koch FK =
3
U Ki et
i=1
par la propriété2 du Théor`eme 2.2.2 on a
:
3
log 4
dimH(FK) = dimH U Ki = sup dimH(Ki) = dimH(K) = log 3
15i53 i=1
Exemple 2.3.12 Le triangle de Sierpinski :
On obtient le triangle de Sierpinski par iterations a` partir
d'un triangle equilateral duquel on enl`eve le triangle central, i.e. celui
dont les sommets sont les milieux des cotes du triangle de depart, et on
recommence cette operation a` l'infini sur chaque triangle restant.
FIGURE 2.7 - Premi`eres étapes de la construction d'un
triangle de Sierpinski
Th'eor`eme 2.3.13
log 2.
Soit S le triangle de Sierpinski. Alors dimHS =log
3
CALCUL :
On voit que le recouvrement optimal utilise des boules de
diam`etre 8 = 2 · v3. Notons
2k
que 8 tend vers 0 lorsque k tend vers l'infini. Dans chaque cas,
on utilise 3k boules. Ainsi, en
supposant que ce recouvrement est celui pour lequel l'infinimum
est atteint, on trouve
FIGURE 2.8 - Recouvrements d'un triangle de Sierpinski
Hs(S) = lim
ä-.0
|
Hsä(S) = lim
k-.00
|
s
v3
á(s) · 3k 2k 3 = V3 · a(s) ( 2s)
|
Or, cette limite tend vers 0 lorsque 3 3 < 1 et elle diverge
a` l'infini pour > 1. Autrement
2s 2s
dit, elle se situe entre 0 et +8 lorsque 3 = 1, c'est-`a-dire
pour s = log 3 Donc, la dimension
2s log 2
log 2.
Exemple 2.3.14 Le tapis de Sierpinski :
L'id'ee de l'ensemble de Cantor est de couper un segment en
parties 'egales, d'enlever une de ces parties, et de recommencer.
C'est cette id'ee qui pr'eside aux tapis de Sierpinski que nous allons
examiner.
de Hausdorff du triangle de Sieprinski est log 3
Th'eor`eme 2.3.15
Soit S le tapis de Sierpinski. Alors dimHS = log 8log 3.
FIGURE 2.9 - Premieres étapes de la construction d'un
tapis de Sierpinski
Voir l'exemple prochain pour le calcul concernant cet exemple.
Exemple 2.3.16 L'éponge de Menger :
On obtient l'éponge de Menger par itérations a`
partir d'un cube qu'on découpe en 27 cubes de cotés le tiers du
premier, puis on enlêve le petit cube central et les 6 cubes ayant une
face commune avec lui, on recommence cette opération a` l'infini sur
chaque cube restant. Avec d'autre maniêre si chaque face de
l'éponge de Menger est un tapis de Sierpinski.
Théorème 2.3.17
log 20
Soit M l'éponge de Menger. Alors dimHM =
FIGURE 2.10 - Premieres étapes de la construction de
l'éponge de Menger
log 3 .
D'une maniere générale, McMullen, est dans [22],
démontre que la dimension de Hausdorff d'une carpette de Sierpinski
généraliséR qui définie par
( 00X ! }
\' 00
xk yk
R = nk , : (xk, yk) ? A (2.20)
mk
k=1 k=1
o`u A c {(a, b) : 0 6 a < n, 0 6 b < m, n m} telle que
dimH(R) = logm
|
m-1 P
j=0
|
)
tlogn m o`u
j
|
log r
tj est le nombre de i tels que (i, j) ? A. Si n = m, on a dimH(R)
= avec r = |A|.
log n
11 Z'
Pour l'exemple 2.3.14, on a n = m = 3 et r = 8 et pour l'exemple
2.3.16 on prend n = m = 3 et r = 20.
Exemple 2.3.18 La courbe de Peano :
On obtient la courbe de Peano par it'erations a` partir du
segment [0,1] en le partageant sur neuf segments de màeme longueur et en
joignant les points suivants cons'ecutivement :
p0 = (0,0) p1 = (13,0) p2 =
(13,13)
p3 = (23,13) p4 =
(23, 0) p5 =(13, 0)
p6 = (31, 3) p7 =(23, 3)
p8 = (23, 0)
p9 = (1, 0).
puis en recommencant cette op'eration a` l'infini sur
chaque segment de la figure obtenue.
FIGURE 2.11 - Premi`eres étapes de la construction de la
courbe de Peano
Th'eor`eme 2.3.19
log 9
Soit P la courbe de Peano. Alors dimHP =log 3
|
= 2.
|
CALCUL :
De même facons, soit {Ui} le recouvrement de
P compos'e de 9k intervalles de longueur 3-k. Ainsi, en
supposant que ce recouvrement est celui pour lequel l'infinimum est atteint, on
trouve :
7-1s(P) = lim
ä?0
|
7-1sä(P) = lim
k?8
|
k
á(s) . 9k (3 k) = lim
á(s) ( 9 ) .
2 k?8 2s 3s
|
Cette limite se situe entre 0 et +oo lorsque 9 = 1, c'est-h-dire
pour s = log 9. Donc, la
3s log 3
dimension de Hausdorff de la courbe de Peano est 2.
|