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Analyse de retombées des projets de développement des agences du système de Nations Unies dans la réduction de la pauvreté en territoire de Masisi en RDC: cas du PNUD / PLCP dans la collectivité chefferie des Bahunde 2007- 2012

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par Phidias MUFANZARA
Université catholique de Lyon - Master en développement 2011
  

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I.1.3 Pauvreté monétaire comme biens premiers et capabilités

On s'intéressera ici à deux autres approches: celle présentée par JOHN RAWLS et celle D'AMARTYA SEN pour ce dernier. L'idée est de quantifier la pauvreté, de comprendre à quel degré elle existe, tout en tenant compte de la manière dont la pauvreté est définie dans les pays en voie de développement9.

Pour les partisans de l'analyse de la pauvreté en termes monétaires, le niveau critique des dépenses pour qu'une personne ne soit pas considérée comme pauvre est de 1,25 dollar par jour est défini par la moyenne des seuils de pauvreté nationaux dans les pays en voie de développement.

7 Pogge et Reddy (2002) remettent en question la méthodologie utilisée par la Banque Mondiale pour établir les lignes de pauvreté internationales

8Louise-Marie Asselin Anyck Dauphin chercheurs du Centre Canadien d'étude et de coopération International : La pauvreté et l'équité, Octobre 2010, P.1 à 20

9Sen, Amartya, 1987, On Ethics and Economics, Oxford, Basil Blackwell ( trad. fr. Ethique et Economie, Paris, PUF, 1993).

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Ces seuils sont pour la plupart calculés comme étant le coût associé au niveau minimum de calories ou au niveau de consommation nécessaire à la survie, et donnent lieu à un seuil de pauvreté international qui permet d'effacer les divergences d'un seuil de pauvreté national à l'autre.

L'approche de Sen est radicalement différente. L'économiste indien approche plutôt la pauvreté en termes de "capabilités", au sens de "CAPACITES A ETRE OU A FAIRE",les pauvres étant ceux qui ne possèdent pas ces capacités à être ou faire. La pauvreté en tant que manque de ressources monétaires est vue par Amartya Sen comme étant très réductrice, puisqu'elle ne tient, par exemple, pas compte de la condition physique de l'individu ou de ses accomplissements personnels.

Le manque de ressources monétaires a effectivement conduit à une famine, sans que celle-ci ait été liée à une pénurie alimentaire mais plutôt au manque de capacité des individus à faire face à l'interdiction de la culture du pavot, se retrouvant alors sans ressources.

Le concept de capabilité qui découle de cette étude est celui d'un bien-être mesuré par ce qu'une personne réussit effectivement à accomplir avec les ressources dont elle dispose, compte tenu de ses caractéristiques personnelles et des circonstances extérieures. Une idée supplémentaire se trouve dans la notion de capabilité: l'individu est certes capable de certains accomplissements, ceux-ci étant à sa portée. Cependant l'accent n'est pas mis sur l'idée de résultat, d'accomplissement effectif, mais véritablement sur la capacité à être ou faire. Amartya Sen propose ainsi l'approche des capabilités en contraste avec deux théories populaires à l'époque: la pauvreté monétaire fondée sur la satisfaction par les ressources (notamment Martin Ravallion) et la pauvreté au sens de John Rawls.

POUR JOHN RAWLS (Philosophe américain) dans son ouvrage intitulé « la théorie de la justice »: Chaque personne doit avoir un droit égal au système le plus étendu de libertés de base égale pour tous, compatible avec le même système pour les autres (principe d'égale, liberté);les inégalités sociales et économiques doivent être organisées et compatible façon à ce que, à la fois, on puisse raisonnablement s'attendre à ce qu'elles soient à l'avantage de chacun, et à ce qu'elles soient attachées à des positions et des fonctions ouvertes à tous (principe de différence)10.

Aussi, des valeurs sociales telles que la liberté, l'égalité, les bases sociales du respect de soi, appelées "biens premiers" par John Rawls, se doivent d'être réparties entre les individus de telle sorte que tous les membres de la société, considérés comme libres et rationnels, acceptent le contrat social tant que les inégalités économiques et sociales bénéficient à tous.

10JOHN RAWLS: La théorie de la justice, Paris, Seuil, 1987, P.29

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Les biens premiers doivent ainsi être utiles à chacun afin de l'aider à réaliser ses projets de vie; ils sont la base d'un véritable contrat social sur lequel s'entendent tous les membres de la société, et sont une condition nécessaire pour l'exercice de la justice et du bien.

POUR JOHN RAWLS :La pauvreté est alors définie de manière universelle par le manque de biens premiers. Utiliser la théorie de la justice de Rawls comme définition de la pauvreté est cependant un exercice difficile, puisque cela signifie qu'il est possible de définir un ensemble de besoins primaires universels, communs à tous, et sans tenir compte des variabilités individuelles. Ces besoins sont les suivants: droits et libertés de base (comme la liberté d'expression, d'association, de mouvement), choix de l'occupation (libre accès aux différents choix de vie), pouvoirs et prérogatives, revenu et richesse, et enfin, les bases sociales du respect de soi11.

Sen reproche aux biens premiers de Rawls de n'est pas tenir compte du fait que les individus peuvent retirer différents degré de satisfaction de biens premiers universels. Des différences d'usage et d'utilité liées au sexe ou à l'âge, par exemple, peuvent mener à beaucoup de possibilités différentes malgré des ressources au départ identique.12

Cette observation va dans le sens de Sen, selon qui les biens premiers ne tiennent pas compte du fait que les individus peuvent retirer différents degrés de satisfaction en fonction de leurs caractéristiques individuelles. Aussi, "il faut tenir compte du fait que nombre de "pauvres", en termes de revenus et d'autres biens premiers, présentent également des caractéristiques - âge, handicap, mauvais état de santé, etc. - qui leur rendent plus difficile la conversion des biens premiers en capabilités de base, telles que la capacité de se déplacer, de mener une vie saine et de prendre part à la vie de la collectivité. Ni les biens premiers ni les ressources définies plus largement ne peuvent rendre compte de la capabilité dont jouit effectivement une personne" (Sen, 1987)13.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway