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Les transitions démocratiques en Afrique noire francophone. Réflexion sur le cas de la Guinée (Conakry )

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par Oumar KOUROUMA
Université Hassan II, faculté de droit de Mohammedia (Maroc ) - Licence fondamentale de droit public 2010
  

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SECTION2 : DU TRANSFERT DU POUVOIR COLONIAL A L'ETAT HERITE

Face à la montée des révoltes et la prise de conscience de l'élite africaine de Guinée, le colonisateur français n'eut d'autres choix que de leur remettre le pouvoir. Et les pressions exercées évolueront des simples revendications sociales et professionnelles à celle de l'indépendance entière. Dans ce contexte historique, nous tenterons de rappeler les causes et les acteurs de ce transfert (paragraphe1) après quoi il sera important de dégager les caractéristiques de l'Etat Africain qui en est issu (paragraphe2).

PARAGRAPHE1 : LE TRANSFERT DU POUVOIR A L'ELITE LOCALE : CAUSES ET ACTEURS

Comme penseront la plupart des auteurs, la colonisation portait en elle ces propres moyens de destruction. Cette affirmation est d'autant vraie que les causes du transfert du pouvoir aux africains sont inhérentes au système lui-même. Mais aussi, il faut noter que ce transfert ne s'est pas fait de manière mécanique, elle suivra des séquences selon l'importance des actions des principaux acteurs. Ces actions que nous considérons ici comme ayant été, essentiellement, les facteurs à la base de l'accession à l'indépendance, furent d'abord d'ordre social (I) avant de se politiser (II).

I. LES REVENDICATIONS SOCIALES EN GUINEE ou le ROLE DES ACTEURS SOCIAUX

La contestation sociale en Guinée a été essentiellement le fait des ouvriers, organisés au sein de groupes syndicaux, mais le rôle des paysans sera aussi déterminant.

En effet si depuis 1884 la classe ouvrière française a obtenu le droit de grève, pour les guinéens il va falloir d'énormes luttes. Ces luttes commencent en 1906 car jusqu'à cette période n'étaient règlementés que le recrutement et le contrat de travail. Cette grève fut déclenchée par les ouvriers des chemins de fer et durera un mois. Ces travailleurs se sont révoltés contre les mauvais traitements et l'insuffisance de nourriture.

Bien que cette première action fût sévèrement réprimée, les mouvements continueront en 1909, en 1912, 1918. En Avril 1920, ils deviennent plus sérieux avec une insurrection qui se produit dans l'entreprise Morosini dans la ville de Mamou et dans la plupart des maisons coloniales.

Toutefois, durant toute cette période, les ouvriers vont rester sans structure réelle. Cette situation changera à la fin de la seconde guerre mondiale lorsque la France accorda le droit de constitution de syndicats. C'est ainsi que les fonctionnaires, les salariés du secteur privé et les artisans vont créer les premiers syndicats d'abord autonomes puis confédérés. Ce sont : l'union des syndicats confédérés de Guinée (U.S.C.G) qui fut la première et la plus puissante ; ensuite le C.F.T.C qui vient en second lieu et regroupe les ouvriers des entreprises minières ; et enfin le syndicat autonome des cheminots.

Ainsi instituées, ces nouvelles forces sociales vont exercer d'énormes pressions directement sur l'administration coloniale et indirectement sur la métropole. Pour ce faire, héritant d'une condition de travail et de vie en décadence74(*) après la seconde guerre mondiale, les salariés guinéens vont entreprendre un vaste mouvement de contestation. En effet, tout part avec les cheminots du 10 octobre 1947 au 19 mars 1948. Ce fut l'une des grèves les plus importantes par la durée et la victoire qui s'ensuivit. Mais en Juin 1950, une autre grève d'une plus grande envergure eut lieu sous la direction du plus grand mouvement syndical : l'U.S.C.G. Elle conduit à l'arrestation des principaux leaders (Sékou Touré, Lamine Fofana, Papa N'diaye et Faber Raymond). Toutefois le résultat sera important car en plus de la libération de ces leaders, une augmentation de salaire eut lieu passant de 120 francs à 160 avec la réinsertion des salariés licenciés. Par ces actions dont nous ne pourront tout citer ici le syndicalisme guinéen se révéla défenseur des intérêts du peuples guinéen et africain. Il permettra ainsi d'obtenir du colonisateur un ensemble de droits et amélioration, bien que mitigée, des conditions de vie des travailleurs. Dans le même contexte, l'élite guinéenne va développer une capacité de lutte par son organisation et sa discipline. Et d'ailleurs que son leader incontournable Sékou Touré va fonder l'hebdomadaire des travailleurs en 1952.

En outre, à côté du mouvement syndical, les soulèvements de paysans seront d'une très grande importance.

En effet, depuis, l'implantation de l'administration coloniale en Guinée, cette couche de la population est soumise à d'atroces exploitations par les administrateurs coloniaux et surtout des chefs de cantons. Ils subissent en grande partie le travail forcé ou travail pour les chefs de cantons qui sont les notables sans perception de salaire. Cette pratique est encore plus importante au Fouta et dans la région forestière où la stratification de la société semble être encore beaucoup rigide. Ainsi lorsqu'ils obtenaient des paysans le poulet à 30francs, ils le revendaient sur le marché à 150francs et les oeufs achetés à 1 francs étaient revendus à 5francs.75(*)

Ces chefs de cantons très favorables à une colonisation qui leur laissent les mains libres sont à la base de la corruption même des inspecteurs et préleveurs d'impôts. Ce qui accrut les abus. C'est pourquoi la réaction fut sans précédent, des révoltes aux exodes en passant par la dissimulation des biens. D'où dès 1911, certains s'attaqueront aux chefs de cantons et bruleront les champs dans les régions de la basse Guinée et de la Guinée forestière. De même les régions de Kouroussa et de Fouta en connaitront. Pour cette dernière ce furent les Coniagui. Leur insurrection sera encore plus importante en 1945 lorsqu'il devait fournir l'essentiel des efforts de guerre.

Cependant, le caractère inorganisé de leur mouvement les rendra longtemps vulnérables. Ce qui leur poussera à être les premiers supporters du PDG (le Parti Démocratique de Guinée) en 1947 et 1949 alors que ce parti était encore rejeté de tous.

La présence des femmes dans ces revendications n'est pas à oubliée.

Par ailleurs renforcés dans leurs actions sociales, les guinéens vont très tôt changer de contenu et de visées de leurs réclamations. Ils penchent pour la libération politique du pays d'où l'intervention des partis politiques.

II. DE LA POLITISATION DE LA CONTESTATION A LA DECLARATION DE L'INDEPENDANCE : le rôle des partis politiques

Parler de la phase politique des revendications anticolonialistes en Guinée ne peut se faire qu'en faisant recourt au rôle joué par les partis politiques dans cette lutte. Cependant s'il est vrai que ce rôle des partis politiques dans la conquête de l'indépendance en Guinée fut déterminant, force est de reconnaitre que leur action sera à l'origine de la plus grande division des guinéens tel nous le connaissons aujourd'hui. Nonobstant cette adversité, de grands efforts seront fournis pour rendre la contestation nationale. Pour donc aborder cette phase cruciale de l'histoire de la Guinée, il conviendra de distinguer deux périodes : celle de la libération dans la division ou l'émergence des premières formations politiques (A) et la période de la cherche d'une dimension nationale à la lutte (B). Cette dernière période est incarnée par l'historique PDG (Parti démocratique de Guinée).

A. L'EMERGENCE DES PREMIERES FORMATIONS POLITIQUES GUINEENNES : la libération dans la division

D'entrée, il faut dire que c'est sur des bases tribalistes, ethnocentriques et régionalistes que les premiers partis politiques ou nous dirons associations à caractère politique sont nées en Guinée et ce avant 1945. Elles sont abordées dans une analyse de sociologie politique par l'américaine Schachter Morgenthau76(*). Dans ces travaux, elle énumère quatre groupements politiques provenant chacun d'une région naturelle du pays. En premier lieu, l'Amical Gilbert-Vieillard mis en place par les intellectuels peuls de l'école normale William-Ponty. C'était la plus importante et le mieux organisé des groupements régionaux dès le début. Ce groupement sera beaucoup plus proche de l'administrateur colonial avec l'aide de qui il réalisera de nombreuses victoires aux élections notamment en 1945, 1947 et 1953. Ensuite venait le groupement mandingue qui, au départ n'était qu'une simple représentation de la haute Guinée avec à sa tête un enseignant lettré musulman du nom de lamine Ibrahima Kaba. C'est cette association qui sera remplacé plutard par l'Union mandé créée par Sékou Touré, Kéita koumadian, Sinkoun kaba et Framoï Bérété. A ces deux, il faudra ajouter les associations de la Guinée forestière et de la basse côte.

Durant les huit premières années d'élection en Guinée (1947-1953), les affrontements entre ces formations régionales ne vont pas cesser. Les unes accusant les autres de collaborer avec le colonisateur. Bien qu'il puisse arriver parfois qu'elles s'unissent (comme ce fut le cas par exemple en 1945 où les représentants des trois dernières régions citées plus haut s'unirent pour battre le candidat peul qui avait accueilli plus de voix au premier tour)77(*), ces unions étaient cependant éphémères car, elles étaient divisionnistes et ne concernaient que la période des élections. Aussi il faut dire que les attaques verbales racistes étaient une règle du jeu politique. A ce titre l'A.G.V rappela les victoires peulhs contre les autres groupes ethniques lors des guerres précoloniales. De même les autres les reprocheront toujours leur engagement du côté du colonisateur. Ce qu'ils (les membres de l'AGV) appelaient : « Allons prudemment».

Dans ce contexte de morcellement et de quête de privilèges, les partis politiques ne purent réellement influencer l'administration coloniale qui fut au contraire renforcée par le jeu de la division pour régner car chaque député guinéen qui gagnait n'était qu'un ennemi des autres.

C'est dans cette situation que certains leaders pris conscience de la nécessité de nationaliser la lutte.

B. LA RECHERCHE D'UNE DIMENSION NATIONALE A LA PROCLAMATION DE L'INDEPENDANCE : la création de l'Etat guinéen

En effet, prenant conscience de la limite des actions régionalistes face à la persistance de la domination coloniale, certains guinéens chercheront à se retrouver dans un grand parti, un mouvement commun pour une Nation et un Etat communs. Ce fut, selon nous, le début de l'existence de la véritable Guinée.

C'est cette idée qui sera à la base de la nouvelle lutte pour l'indépendance. Cette nouvelle lutte sera incarnée par le PDG (Parti Démocratique de Guinée).

Le PDG en Guinée fut une section du RDA (Rassemblement Démocratique Africaine), le plus grand parti panafricaniste constitué à l'initiative du député et futur président ivoirien Houphouët Boigny en Octobre 1946 à Bamako. Il a été officiellement constitué en Mai 1947 en remplaçant le Parti Progressiste de Guinée (le PPG) de Kéita Madeira. Ce dernier avec certains de ses amis participeront au rassemblement constituant du RDA et c'est à leur retour qu'il décide de mettre en place un parti national.

Le but de ce parti tel consigné dans les tomes de Sékou Touré78(*) était donc d' : « unir, dans des organismes démocratiques et unitaires géographiquement définis, dans des hommes et des femmes de toute race, de toute religion, autour d'un programme commun pour une action commune.

Cependant, la maladie du régionalisme et les oppressions de l'administration vont très tôt ralentir l'élan que prit le parti. A ces facteurs il faut aussi ajouter les idées que véhiculait le parti par sa dénonciation vigoureuse de la colonisation et des chefferies traditionnelles qui lui sont fidèles. De même «la plupart des diplômés guinéens de William-Ponty, désireux de tirer immédiatement profit de l'introduction des élections en Guinée, restèrent en dehors79(*)». Seules quelques poignées de progressistes y resteront.

Mais cette situation devrait changer en 1951 lorsque le syndicaliste Sékou Touré fut choisi pour devenir candidat du parti à aux élections législatives. Delà, le parti se lança dans la conquête du pouvoir jusqu'à 1957.

Mais pour doter le parti de moyens efficaces il fallu l'inscrire dans l'activisme syndical, dont l'U.S.T.G (Union Syndicale des Travailleurs de Guinée) sera le fer de lance. Alors leader syndical et membres de la direction du parti, Sékou Touré lance, avec l'aide de guinéens de la Côte D'Ivoire, une lutte énergique contre la livraison obligatoire de produits agricoles en région forestière. Ils protesteront aussi contre la lenteur que prenait l'adoption du code du travail. Ces mouvements se poursuivront en 1952, et 1953. En cette dernière année il fut organisé la plus importante grève qui dura 66 jours et se termina par la victoire des syndicalistes. A partir de là, le pouvoir colonial commença a redouté le mouvement susceptible de le défaire. Car la puissance de l'action syndicale à viser politique se dégageait. Il est désigné secrétaire général du parti le chef syndicaliste Sékou Touré. Ce qui complètera le mariage du parti avec le syndicat pour des objectifs beaucoup plus politiques. Cette réalité est illustrée par ce propos de Sékou Touré quelques années plutard : «faire l'histoire du mouvement syndical africain, c'est écrire une véritable histoire de la lutte des peuples d'Afrique»80(*).

Ainsi, le poids du mouvement était devenu si important surtout par son organisation à l'intérieur du pays qu'on pouvait parler d'une seconde administration.

Grâce à cette structure et sa discipline, le parti allait affronter la décisive année de 1956 où la loi-cadre pour les territoires d'outre-mer dite loi-cadre Deferre, fut votée par le parlement français. Cette loi annonçait la création de conseil de gouvernement dans les territoires d'Outre-mer. Elle marquait une étape importante dans l'évolution des colonies françaises en général mais particulièrement de la Guinée. En même tant une nouvelle piste de tension s'ouvrait car les partis politiques devraient s'affronter. D'une part le PDG-R parfois avec plus de violences. Le PDG-R.D.A contre son principal adversaire, le BAG (le Bloc Africain de Guinée).

Si en 1956, les deux partis obtinrent des sièges à l'Assemblée française : deux pour le PDG-RDA et un pour le BAG, les choses vont aller plus vite pour ce premier lorsqu'il remportera une écrasante victoire en 1957 à l'Assemblée territoriale (56 sièges sur 60). Ce qui donne au puissant parti le pouvoir de former le premier gouvernement guinéen dont le vice président fut Sékou Touré et le président restait le gouverneur français J. Ramadier. C'était un très grand pas dans le transfert du pouvoir colonial à l'élite locale. Mais bien avant cette date, il faut dire que d'énormes affrontements auront déjà lieu, faisant de nombreuses victimes entre les partisans des deux partis. Nonobstant, le PDG profitera de sa présence au pouvoir pour préparer le terrain de l'indépendance en prenant des mesures importantes telle que la suppression de la chefferie traditionnelle et leur remplacement par une administration au sens républicain du terme. Ainsi le nouveau vice président tentait de forger une nation guinéenne en éliminant les traces du régionalisme.

C'est bien dans ce dessein que la majorité des guinéens déjà membres du PDG feront face à l'historique référendum gaulliste proposé en 1958 aux colonies françaises qui vivaient depuis quelques années auparavant une certaine autonomie.

En effet, en Mais 1958 la IVème république disparaissait en France et le général De gaulle venait au pouvoir. Dans le même contexte un débat houleux avait lieu entre les partisans de quatre idées maitresses sur l'avenir des colonies : au primo se trouve les partisans de l'indépendance immédiate, ensuite ceux qui soutiennent d'une confédération d'États indépendants composée de la France et d'un groupement d'États africains doté d'un exécutif fédéral (Léopold Sédar Senghor, Sékou Touré) ; puis les partisans d'une communauté de type fédéral avec des rapports inégalitaires entre la France et les membres africains jouissant d'une autonomie interne (F. Houphouët-Boigny). C'est cette dernière proposition qui sera choisie par le général De gaulle et pour laquelle il ferra campagne dans les colonies.

A cet égard, contrairement à toutes les autres colonies, la Guinée, désireuse de prendre en main son destin, ferra le choix de dire « non » à cette proposition française. Elle optera pour une indépendance immédiate sans pour autant prétendre rompre ces liens politiques et économiques avec la France. C'est en ce sens que le père de l'indépendance, Sékou Touré, déclarait le 25 Août 1958 lors du passage du général De Gaulle : « Nous préférons la pauvreté dans la liberté à la richesse dans l'esclavage (...) ; nous ne renoncerons jamais (...) à l'indépendance (...). Notre coeur, notre raison, en plus de nos intérêts les plus évidents nous font choisir (...) l'interdépendance et la liberté dans cette union (avec la France) plutôt que de nous définir sans la France et contre la France».

Cette décision sera matérialisée par le vote du 28 Septembre 1958 où il aura 1 136 324 bulletins pour le Non et 56 981 pour le Oui.

Par cet acte, la Guinée rentrait une fois encore dans l'histoire, la première colonie française d'Afrique noire à avoir son indépendance. De là, naissait enfin l'Etat guinéen. Mais quels sont les traits fondamentaux de cet Etat à peine né ? C'est à cette question que nous tenterons de répondre.

* 74 En 1946, pour le salarier qui pouvait obtenir 46 francs par jour, il ne pouvait se doter que de huit kilogramme de riz. Cinq plutard il ne pouvait acheter que cinq kilogramme de riz. (Alpha Condé
Guinée : Albanie d'Afrique ou néo-colonie américaine ?
Paris. Editions Git le Coeur. 1972. p.270)

* 75 Ibid.

* 76 R. Schachter Morgenthau, le multipartisme en Afrique de l'Ouest francophone, paris, années 60, éd. Harmattan, p.239-276.

* 77 Cette pratique continua de façon variante. Comme ce fut le cas en 1946 où les jeunes de la basse Guinée soutinrent le candidat peulh, et en 1953 l'Union mandé fit autant. En 1951, l'AGV, en abandonnant Yacine Diallo va soutenir Mamba Sano de la forêt.

* 78 Le multipartisme en Afrique de l'Ouest francophone, paris, années 60, éd. Harmattan, p.246

* 79 Ibid. p.247

* 80 Colloque sur «L'Histoire du Mouvement syndical africain» tenu le 6 décembre 1982 à Conakry.

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