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Impact du risque politique sur les investissements directs étrangers en Afrique subsaharienne

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par Didier Joël Kama N'GBESSO
Université d'Auvergne Clermont- Ferrand1, centre d'études et de recherches sur le développement international - Master 2 2010
  

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I.4.3 Approche micro-politique du risque politique 

Selon Al Khattab, Anchor,& Davies (2007)8(*), l'évaluation du risque micro-politique a été l'objet de très peu d'attention. Cependant, Alon & Herbert (2009) soutiennent que « la rapide évolution et l'émergence du risque micro-politique comme facteur important dans le commerce international suggèrent le besoin d'une opinion concise, utile pour les décideurs internationaux ». Ces auteurs soulignent par ailleurs que le risque micro-politique n'est pas indépendant du risque macro-politique puisqu'ils ont des composants identiques dans l'environnement économique, social et gouvernemental. Ainsi disent-ils les évaluations du risque micro-politique sont utilisées pour augmenter ou ajuster les scores du risque macro-politique qui est plus général. Selon Alon & Herbert (2009), le risque micro-politique est donc « l'incertitude associée aux résultats ou évènements provenant de processus politiques, qui ont des conséquences spécifiques et potentiels pour la firme........ . Ce processus politique peut être la conséquence de résultats ou d'évènements qui émanent de facteurs environnementaux internes ou externes au pays hôte, et qui affectent soit positivement soit négativement les opérations des firmes, leurs actions, leurs conditions financières. Notre analyse du risque micro-politique se fera sur la base du modèle élaboré par Alon & Herbert (2009), eux-mêmes inspirés par le modèle de Simon (1982). Ils modélisent le risque micro-politique en trois dimensions distinctes : les éléments de la dimension interne, les éléments de la dimension externe, et les éléments de la dimension liées à la firme9(*).

(a) La dimension interne du risque micro-politique.

La dimension interne du risque micro-politique se subdivisent en 3 éléments : les facteurs économiques internes du risque micro-politique, les facteurs sociaux internes du risque micro-politique, et les facteurs gouvernementaux.

Les facteurs économiques internes : ce sont les conditions de travail, la congruence avec les intérêts et objectifs de l'économie hôte et la disponibilité d'autres entreprises dans la même industrie. Pour de la Torre & Neckar (1988), « si des offreurs alternatifs ne sont pas disponibles dans une industrie importante, les pays sont dans le court terme moins enclin à réguler l'industrie car leur pouvoir de négociation est diminué ».

Les facteurs internes liés à la société : selon Hofstede (1991) in Alon & Herbert (2009), les facteurs internes du risque politique liés à la société sont culturellement liés. Ce sont :

ü les écarts de pouvoir : pour Alon & Herbert (2009) c'est une situation dans laquelle les membres d'une société acceptent l'inégalité et développent une structure hiérarchisée. Ainsi des pays avec de larges écarts de pouvoir tendent à être autoritaires (e.g. East Asia) ou ont des démocraties semblables à des dictatures.

ü le désir d'éviter l'incertitude : c'est la situation de peuples avec une culture réfractaire à des situations non structurées, pas claires et imprévisibles. Selon Alon & Herbert (2009), les sociétés qui ont un important désir d'éviter l'incertitude tendent à être ethnocentriques, xénophobes, ont des extrémismes religieux et acceptent probablement moins les idées étrangères.

ü le collectivisme (ou tribalisme) : dans les pays tribalistes - contrairement aux pays individualistes - les individus sont dirigés par les intérêts du groupe, ce qui peut entrainer la corruption.

Les facteurs internes liés au gouvernement :

ü le nationalisme : cet élément peut conduire à un sentiment négatif du gouvernement envers les étrangers dans certains pays10(*).

ü le niveau de contrôle du gouvernement : plus de contrôle du gouvernement expose la firme étrangère à plus de risque. Le gouvernement peut préférer des firmes locales ou bien des individus ou des firmes "connectés" au gouvernement pour des raisons politiques ou économiques.

ü la congruence avec les objectifs du gouvernement.

ü la transparence et la corruption11(*).

(b) La dimension externe du risque micro-politique

La dimension externe du risque micro-politique se subdivisent également en 3 éléments : les facteurs économiques externes du risque micro-politique, les facteurs sociaux externes du risque micro-politique, et les facteurs externes liés au gouvernement.

Les facteurs économiques externes du risque micro-politique comprennent :

ü le degré de dépendance de l'économie : un pays hôte peut être dépendant d'un autre pays, ce qui peut influencer son pouvoir de négociation. La dépendance peut être liée à l'aide étrangère, les transferts au PIB.

ü les politiques économiques du pays hôte : un conflit entre le pays hôte et le pays d'origine des firmes étrangères peut entrainer des représailles dirigées contre les entreprises étrangères et ainsi augmenter l'exposition au risque politique.

ü le déficit de la balance des paiements : les déficits dans la base des paiements nécessitent souvent d'être remédiés par les contrôles du commerce ou de la monnaie, particulièrement sur les multinationales du pays hôte.

Les facteurs externes liés à la société sont :

ü l'opinion dans le pays hôte : la population dans le pays hôte peut avoir une opinion négative sur une compagnie notamment à cause des facteurs incluant le dumping environnemental, les comportements non éthiques, les complots de pots de vin ou de corruption.

ü les activistes internationaux : les activistes ayant une ligne de conduite idéologique ou politique peuvent attaquer les firmes (par exemple à travers des manifestations, des boycotts) et/ou des pays (par exemple à travers les embargos, les actions de régulation défavorable) pour leurs positions sur les droits de l'homme, l'environnement, la globalisation, le travail des enfants, le racisme.

ü le degré d'écart culturel : le degré d'écart culturel entre le pays hôte et le pays d'origine des firmes étrangères affecte le risque politique.12(*)

Les facteurs externes liés au gouvernement sont :

ü les relations diplomatiques (ou économiques) : en cas de tensions entre le pays d'origine et le pays hôte, la firme multinationale peut subir les conséquences qui sont évidemment pas liées à sa performance dans le pays hôte.

ü l'adhésion à des accords bilatéraux ou multilatéraux : plus un pays signe des accords bilatéraux ou multilatéraux (tels que les marchés communs, les unions douanières...), plus les bénéfices sur investissement sont élevés, ce qui conduit à réduire le niveau du risque politique.

ü l'instabilité de la monnaie locale.

ü (c) Les éléments de la dimension liée à la firme

La dimension liée à la firme se compose comme suit :

ü La contribution de la firme à l'économie locale : le transfert de technologie peut réduire les hostilités dans le pays hôte notamment si la technologie peut être diffusée dans l'économie locale à travers la formation ou des actions importées. (Eden, Lenway, & Schuler, 2005)13(*). Selon Grosse (1996) in Alon & Herbert (2009), une firme étrangère qui investit plus, en créant plus d'emplois, est moins exposée au risque politique, et les firmes ayant de hauts niveaux d'exportation sont moins dépendants du pays hôte et peuvent ainsi l'aider à améliorer sa balance des paiements et donc l'exposition au risque politique.

ü Le pouvoir de négociation de la firme relativement au gouvernement local : pour Grosse (1996), la dépendance de la multinationale au marché local accroit le pouvoir de négociation du pays hôte et décroit celui de la firme, augmentant le niveau d'exposition au risque micro-politique.

ü la structure de la gouvernance : la structure à travers laquelle la filiale est gouvernée peut avoir un impact puissant sur les relations avec le pays hôte. Un objectif majeur du gouvernement est soutenir son objectif de la balance des paiements. De ce fait, les politiques financières des firmes qui sapent la balance des paiements du pays hôte ne sont pas généralement vues de manière positive, et peuvent ainsi encourager les restrictions financières.

* 8 De la Torre & Neckar, 1988 ; Robock & Simmonds, 1983 in Alon & Herbert (2009) signalent « le besoin croissant pour des modèles croissants du risque micro-politique ».

* 9 Voir Alon & Herbert (2009) pour plus de détails et les informations sur les différents taux attribués à chaque facteurs et aussi comment utiliser le modèle.

* 10 Selon McNulty (2007) in Alon & Herbert (2009), "Un degré élevé ou croissant de nationalisme peut conduire à la nationalisation, l'expropriation, ou l'indigénisation".

* 11 Selon Rodriguez, Uhlenbruck, & Eden (2005), la corruption et le manque de transparence dans le processus et les conditions de négociations des termes d'entrée sur un marché sont d'importantes barrières à l'entrée.

* 12 Alon & Herbert (2009) prennent comme exemple les firmes taïwanaises qui ont de faibles niveaux de risque politique en Chine par rapport aux firmes américaines, en dépit des tensions politiques entre les deux gouvernements respectifs.

* 13 Alon & Herbert (2009)

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote