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Technique et esthétique des photographies de la 7ème édition du festival de la photographie contemporaine de Bamako

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par Mélanie BEREHOUC
Université Paris III Sorbonne nouvelle - Master 1 conception et direction de projets culturels 2009
  

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2. Évolution esthétique, philosophique et sociologique du festival

Depuis 1994, le festival de la photographie contemporaine de Bamako a connu sept Rencontres, placées sous des thèmes différents et a présenté les travaux d'artistes venus de tous les pays d'Afrique. En effet, les éditions successives se sont étoffées et enrichies d'autres ouvertures, de nouvelles signatures, répondant de plus en plus au besoin des photographes du continent de lever l'obturateur sur leurs créations, leurs oeuvres, leurs talents et d'échanger avec le monde.

En 1994, la première édition s'axait sur l'aspect patrimonial plus que le contemporain. Dans tous les esprits, il fallait avant tout révéler au monde une histoire jusqu'alors ignorée. Une espèce d'état des lieux était nécessaire avant de pouvoir proposer des formes plus contemporaines et en phase avec son temps.

Les deuxièmes Rencontres, qui ont eu lieu du 9 au 15 décembre 1996, s'inscrivent dans la continuité de la première, avec l'exposition de nouveaux genres photographiques et de nouveaux artistes africains. En termes d'organisation, cette deuxième édition a accordé une attention particulière à l'intégration des savoir-faire bamakois. Sous le titre « Art et tradition du portrait en Afrique », on voit apparaître la volonté, de la part du commissaire général, de proposer un thème commun aux artistes afin d'homogénéiser les travaux.

Les troisièmes Rencontres, qui se sont déroulées du 7 au 11 novembre 1998, se sont inscrites dans une politique de pérennisation dont le principal objectif était la valorisation des talents et la contribution des Africains à l'art photographique. Elle a combiné l'approche thématique avec une exposition par pays qui mêle différents genres et styles. Elle a souligné la nécessité de s'ouvrir vers de nouveaux travaux, et d'aller chercher les photographes dans toute l'Afrique. C'est à partir de ce moment-là qu'émerge, de la part des organisateurs, une véritable réflexion esthétique, philosophique et sociologique.

La quatrième édition, « Mémoire intime d'un nouveau millénaire » du 15 octobre au 15 novembre 2001 fait office de rupture avec les trois précédentes, dans la mesure où elle est devenue non plus une fête élitiste mais une fête populaire et démocratique, placée dans la rue. Cependant, elle est restée en accord avec l'idéologie des Rencontres, dans le sens où elle s'est obstinée à révéler des talents. La problématique dominante de cette édition a été de montrer

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ces créateurs africains à la lisière du siècle finissant et du siècle naissant, qui ont révélé leur regard sur l'Afrique des catastrophes, des famines, des guerres fratricides et des crises économiques. Les photographes se sont aussi tournés vers les joies et les espoirs d'une Afrique en pleine mutation. C'est aussi à ce moment-là qu'apparaît la dimension internationale et mondiale des Rencontres.

Du 20 octobre au 20 novembre 2003, la cinquième édition a été consacrée aux « Rites sacrés, rites profanes » tandis que la sixième édition s'est développée autour du thème « un autre monde » du 10 novembre au 10 décembre 2005. Ces deux Rencontres font le point sur le passé, le présent et l'avenir en inscrivant les photographes dans une logique de création contemporaine. À partir de là, on peut dire que les Rencontres sont mondialement connues, et sont passées à l'âge de raison. Les problématiques s'inscrivent non plus autour de l'Afrique en particulier mais elles sont universelles et touchent tous les pays et les artistes.

C'est pourquoi, les septièmes Rencontres ont été, pour les photographes, l'occasion de porter leur regard sur la configuration spatiale de la ville et ses relations avec les entités périurbaines les plus diverses. Ils ont souligné les aspects pertinents de cette problématique Ð certainement l'une des plus préoccupantes de notre temps Ð et réalisé des images séduisantes de ce paysage protéiforme. Expressions de talents artistiques, ces représentations ont invité le visiteur à s'interroger sur le sens des espaces et sur les relations dialectiques qu'ils engendrent.

Au fil du temps, on voit apparaître une véritable construction de ce que l'on peut nommer « l'identité des photographies africaines ». Tandis que les premières éditions souhaitaient faire le point sur le continent et mettre au jour ces artistes inconnus du monde, le cheminement philosophique, artistique et sociologique des organisateurs, est arrivé à extraire le meilleur de la création contemporaine et à unifier ces créations dans le but de les placer aux côtés des plus grands du monde. Ces artistes sont aujourd'hui ouverts vers la création esthétique contemporaine. La photographie africaine a cessé de se produire dans le champ ethnologique et exotique pour s'inscrire pleinement dans le champ contemporain.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein