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Le Parlement et les engagements internationaux de l'état du Cameroun

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par Apollin KOAGNE ZOUAPET
Université de Yaoundé II - Master en relations internationales, option contentieux international 2009
  

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B- La valeur contrastée des résolutions d'institutions interparlementaires.

Les institutions interparlementaires sont des organismes de coopération parlementaire tant au niveau sous-régional, régional que mondial68. La valeur des résolutions et autres énoncés des institutions interparlementaires dépend de la nature même de ces organisations.

Selon la définition proposée au cours des travaux de codification du droit des traités par sir Gérard Fitzmaurice, l'organisation internationale est une « association d'Etats constituée par traité, dotée d'une constitution et d'organes communs, et possédant une personnalité juridique distincte de celle des Etats membres »69. Cette définition à laquelle la doctrine dans son ensemble est favorable, attire l'attention sur les deux aspects fondamentaux d'une organisation internationale : son fondement conventionnel et sa nature institutionnelle. L'article 2 paragraphe 1i de la Convention de Vienne de 1969 sur le droit des traités précise simplement que l'expression « organisation internationale » s'entend d'une « organisation intergouvernementale ». De ces définitions, il découle clairement que les institutions interparlementaires ne sont pas des organisations internationales et que par conséquent leurs énoncés ne sauraient lier l'Etat, bien que l'article 1 des statuts de l'Union interparlementaire la présente comme une « organisation internationale des Parlements »70.

Parce qu'elles ne sont pas des organisations internationales avec des Etats comme membres, les énoncés des institutions interparlementaires ne contraignent pas les Etats. A cet égard la

68 Voir Annexe 1 pour les douze institutions interparlementaires auxquelles est membre le Cameroun.

69 Cité par Nguyen Quoc Dinh et Alii Op. Cit. p. 578.

70 Foyer de la concertation interparlementaire à l'échelle mondiale, l'UIP s'est donné pour vocation de promouvoir la paix et la coopération entre les peuples par la voie parlementaire, ainsi que le développement et le renforcement des institutions représentatives en étroite liaison avec l'association des secrétaires généraux des Parlements. Elle est dans les faits l'homologue parlementaire des Nations unies, auxquelles la lie depuis 1966, un accord de coopération.

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terminologie utilisée par l'UIP est fort révélatrice : « engage les Etats à... », « Recommande aux parlements... », « Demande aux gouvernements... », « Appelle les Etats à ... », « prie instamment les organisations internationales... », « Prie gouvernements et parlements de ... », « lance un appel... », « Prie instamment tous les Etats... ». On ne peut même pas les qualifier de recommandation si l'on s'en tient à la définition des professeurs Nguyen Quoc Dinh, Daillier et Pellet selon laquelle la recommandation est « un acte qui émane en principe d'un organe intergouvernemental et qui propose à ses destinataires un comportement donné »71 ; encore moins d'actes concertés non conventionnels ou non binding agreements « que l'on peut définir comme des instruments issus d'une négociation entre personnes habilitées à engager l'Etat et appelées à encadrer les relations de ceux-ci, sans pour autant avoir un effet obligatoire »72. Pour le docteur Cyriaque Esseba73, les résolutions des institutions interparlementaires ont une valeur de simple recommandation qui ne lient que l'Assemblée nationale. Celle-ci ne peut même pas préparer une proposition de loi sur la base des résolutions de l'UIP en vertu de la séparation des pouvoirs.

Toutefois, si les résolutions des institutions interparlementaires ne sont pas obligatoires d'un point de vue juridique, elles sont politiquement contraignantes. En effet, parce qu'il y'a pour elle un risque de suspension en cas de non suivi de résolution, l'Assemblée nationale n'hésite pas à faire pression sur l'Exécutif et bien de projets de lois, devenus lois, prennent en compte généralement les prescriptions de l'UIP. C'est compte tenu de cet impact des résolutions des institutions interparlementaires que se trouvent par exemple au sein de chaque délégation de l'Assemblée nationale à l'UIP un représentant du ministère des relations extérieures en plus du ministre chargé des relations avec les assemblées.

En définitive, si les députés ne peuvent engager l'Etat sur la scène internationale, ils peuvent encore moins décider de mettre fin à ces engagements. L'initiative dans ce domaine appartient de façon quasi-exclusive à l'Exécutif et au président de la République, l'Assemblée nationale devant se satisfaire le plus souvent du contrôle de la mise en oeuvre de ces engagements.

71 Nguyen Quoc Dinh et Alii Op. Cit. p. 377.

72 Ibid. p. 385.

73 Direction des affaires générales et secrétaire administratif de la délégation de l'Assemblée nationale à l'UIP.

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