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La participation des populations dans la construction des équipements publics marchands financés par le Programme National de Développement Participatif (PNDP )

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par Loà¯c Bertrand BIANGO NYAMA
Université catholique d'Afrique centrale - Master 2008
  

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Paragraphe 1.2.1 : Contact avec l'administration coloniale

Le contact entre les Béti et l'administration coloniale s'est fait en 1894 malgré l'arrivée en 188755(*) des premières expéditions allemandes. Alors les Béti se mirent au service des Allemands et les suivirent pour les travaux de portage, délaissant peu à peu l'agriculture

Paragraphe 1.2.2 : Contact avec la mission chrétienne

Ce contact s'est établi avec l'installation de celle-ci dans les années 190156(*) à Yaoundé. Sur le coup, les Béti se sont de nouveau mis au service de la mission. Ainsi, Les missionnaires ont donc commencé à prendre en charge certaine famille ; ce qui les a poussées à se défaire de l'agriculture.

C'est ainsi que les autochtones se sont défaits des habitudes agricoles d'antan au détriment du travail auprès des missionnaires. Cette situation a favorisé le développement de l'agriculture de subsistance où, il n'apparaît pas une production excédentaire pouvant faire l'objet d'une commercialisation sur le marché. Avant d'ériger les équipements marchands, il était nécessaire d'encourager les populations au changement de comportement en les sensibilisant sur l'importance de l'agriculture, en favorisant la création des GICs et autres groupes d'entraides.

Le cas des villages Mfida, Fegmimbang, Okoumé nous parait un des cas les plus illustratif car la population est fortement christianisée ; c'est-à-dire ayant rencontrée la mission chrétienne il y a longtemps. Les populations de ces villages pratiquent essentiellement une agriculture de subsistance donc il n'apparaît pas une production supplémentaire qui peut être écoulée sur le marché. C'est pour cette raison que les marchés sont pratiquement dépourvus de culture vivrière et par ricochet les équipements marchands sont inutilisés. On peut aussi noter l'entrée remarquable de la culture du cacao dans les moeurs des Béti, qui se fait au détriment des cultures vivrières.

Paragraphe 1.3 : Absence d'esprit communautaire

Le PNDP est mis en oeuvre à travers les communautés ou les communes. Or, dans certain cas le communautarisme n'existe que dans le cadre du PNDP. Le village Mfida est à ce titre un exemple illustratif car le village est constitué des clans ci-dessus cités. Or, ces clans ne se sentent pas liés parce qu'ils n'ont pas la même histoire. Il semblerait même que « Mfida » en Ewondo signifierait un regroupement de personne venant d'horizons divers. Les habitants de Mfida eux-mêmes disent que leur village est les « Etats-Unis » ; juste pour signifier que le village est une tour de Babel et qu'ils n'ont pas une histoire commune pouvant les liées dans le cadre communautaire.

La composition socio-ethnique du Cameroun est fondamentalement marquée par une pluralité des identités. Cette pluralité identitaire peu jouée en faveur ou en défaveur du développement économique et social. Banock par exemple dans un ouvrage intitulé Le processus de démocratisation en Afrique : le cas du Cameroun,57(*) démontre que le facteur ethnique est un frein éventuel ou un élément de blocage du processus de démocratisation en Afrique. Ceci parce que « l'appartenance ethnique est un fait social universel : tout être humain crée sa culture à l'intérieur d'une communauté qui se définit par opposition aux autres...L'identité culturelle est ce que les gens en font plutôt qu'une fatalité historique » 58(*).Dans une étude au titre Démocratisation, exacerbation, régimes identitaire et rivalités ethnique : le cas du Cameroun, Zambo Belinga met en relief les rivalités entre les Bulus et les Bamilékés dans le Sud du Cameroun précisément à Ebolowa et Sangmelima. Les premiers accusent les seconds d'une intelligence nuisible car pour eux, ce sont des envahisseurs qui détiennent toute les boutiques ; les seconds traitent le premier de paresseux n'aimant que la jouissance sous toutes ses formes. C'est ce type de conflit qui apparaît dans la communauté de Mfida, où, au sein d'une même communauté mais avec des clans différents. Ce comportement fragilise le sens même du communautarisme et explique l'absence de dialogue franc entre les membres de la communauté de Mfida.

* 55 Idem

* 56 Idem

* 57 Michel Banock, Le processus de democratiosation en Afrique : le cas du Cameroun, L'Harmattan, Paris, 1996.

* 58 Julien Lonsdale, « Ethnicité morale et tribalisme politique » in présence Africaine, 1996, page 99.

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