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Les fondements et la doctrine de la politique étrangère américaine

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par Abdessalam Saad JALDI
Université de Mohammédia - Mémoire de fin d'étude pour l'obtention de la licence des études fondamentales droit public section française 2007
  

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Chapitre III: La politique étrangère américaine contemporaine

Section A : Un nouvel ordre mondial ?

George Bush (1989-1993) : créer l'après Guerre Froide

George Bush eut la charge difficile d'être le premier président américain depuis près de 50 ans à faire passer le monde de l'ancien système international bipolaire de la Guerre Froide à un nouveau contexte mondial dans lequel les Etats-Unis avaient le statut d'unique grande puissance. Le président, qui appartenait à la branche « réaliste » et gestionnaire des reaganiens s'attacha, dans un contexte international très instable, à créer de nouveaux liens avec l'ancien ennemi russe et ses satellites qui proclamaient alors tour à tour leur indépendance. Décider des nouveaux objectifs de politique étrangère des Etats-Unis dans le monde de l'après Guerre Froide, il lança, avec ses conseillers, le concept de « Nouvel Ordre Mondial », éminemment wilsonien, puisqu'il se basait sur le respect du droit international et des grandes institutions de coopération : « Nous nous devons aujourd'hui, en tant que peuple, d'avoir une intention de rendre meilleure la face de la nation et plus douce la face du monde »

C'est en partie au nom de ce nouvel ordre mondial que les Etats-Unis s'opposèrent militairement à l'invasion du Koweït par l'Irak en 1990-1991, et ce dans le cadre d'une politique multilatéraliste, puisque la coalition dirigée par les Etats-Unis s'était constituée dans le cadre officiel des Nations Unies. Cependant, cette guerre, dite « Guerre du Golfe », allait avoir des conséquences désastreuses dans les années 1990 et le début du XXIème siècle : la présence américaine sur les lieux saints de l'islam et l'évidente hégémonie économique et militaire des Etats-Unis révélèrent au monde entier que l'on était bien passé à une autre ère de l'histoire des relations internationales... Les Etats-Unis allaient-ils devenir les « gendarmes du monde », voire imposer au monde entier leur système de valeurs ?

Clinton : le retour des démocrates (1992-2000)

L'originalité de Bill Clinton a été d'étendre à la sphère économique le concept de sécurité nationale américaine. « Wilsonien pragmatique », il a lié le libéralisme économique au modèle démocratique. Bill Clinton a ainsi conduit une politique de soutien aux pays les plus prometteurs dans ces deux domaines, afin de rendre le monde plus sûr pour les démocraties et les Etats-Unis.

« Notre stratégie de sécurité nationale est donc fondée sur l'objectif d'élargir la communauté des démocraties de marché tout en dissuadant et en limitant la gamme des menaces qui pèsent sur notre nation, nos alliés et nos intérêts. Plus la démocratie et la libéralisation politique et économique s'imposeront dans le monde, notamment dans les pays d'importance stratégique pour nous, plus notre nation sera en sécurité et plus notre peuple sera susceptible de prospérer ».

Contrairement aux réalistes, Clinton a favorisé le Soft power (Pouvoir attractif) aux dépens du Hard power (pouvoir coercitif, notamment les moyens militaires). Ce concept de Soft power, qui est « la capacité d'arriver à ses fin par un pouvoir de séduction et d'attirance, plutôt que par la menace ou la marchandage. », a été défini par Joseph S. Nye, secrétaire adjoint à la Défense de 1994 à 1995. Il s'appuyait notamment sur la coopération internationale et donc le multilatéralisme. Cependant, la politique étrangère de Clinton devint de plus en plus unilatéraliste sous l'influence du Congrès très conservateur. Bill Clinton enregistra des demi-succès : Accords Rabin-Arafat en 1993 et accords de Wye Plantation en 1998, mais remise en cause de ces progrès en 2001 ; intervention et victoire de l'OTAN en 1999 au Kosovo, mais persistance des conflits dans la région, entre autres.

George W. Bush : les néoconservateurs et l'hyper-terrorisme (2000- ...)

Comme plusieurs ouvrages (America is back, Washington et le monde...) et documentaires (Fahrenheit 9/11, le monde selon Bush) le notent, il convient d'abord de souligner a quel point le nouveau président Bush est apparu en novembre 2000 comme peu intéressé par les questions de politique étrangère, laissant envisager un isolationnisme modéré (projet du bouclier antimissile ).
Mais le poids de l'entourage du président et l'accélération des événements suite aux attaques-attentats du 11 septembre 2001 ont provoqué un grand changement de stratégie internationale des Etats-Unis. Dans l'équipe présidentielle composée essentiellement de néo-conservateurs (v.def) d'obédience reaganienne, les modérés, des gestionnaires réalistes (Colin Powell, Secrétaire d'Etat, Condoleezza Rice, secrétaire à la Sécurité Nationale), s'effacent derrière le poids des extrémistes (Donald Rumsfeld, Ministre de la Défense, Paul Wolfowitz, son conseiller, et John Ashcroft, ministre de la justice), qui font partie des wilsoniens réalistes.

Ces néo-conservateurs cherchent à façonner le monde selon les valeurs américaines, comme désirait le faire le président Wilson au début du XXème siècle, comme le montrent nombre d'interventions du président Bush, dont celle du 12 septembre 2001 : « nous avons trouvé notre mission ». Mais, comme Roosevelt, ils emploient des moyens « musclés » (menaces et coercition militaire) pour arriver à leur fins, et non l'instauration et le respect de règles internationales. C'est pourquoi Pierre Hassner, spécialiste des Etats-Unis, qualifie leur politique de « wilsonisme botté ».

Les attaques-attentats du 11 septembre, en provoquant un choc psychologique important, ont ainsi constitué une véritable opportunité à une partie de l'équipe présidentielle de George W. Bush. En effet, les « faucons » de l'administration Bush, formés dans le contexte de la Guerre froide, recherchaient un moyen de conserver une marge de supériorité et la puissance américaine, qui ne se justifiait plus dans le contexte des années 1990.

Le 11-septembre a été le déclencheur d'une nouvelle forme de conflit, celle d'une gigantesque puissance contre ce que George W. Bush a nommé « l'axe du Mal »... Mais quel est cet « axe du Mal » ? Des Etats aussi différents et sans relations comme la Corée du Nord et l'Iran ? Des Etats autoritaires ? La civilisation et la religion musulmanes ? Le terrorisme ? Mais peut-on faire la guerre contre le terrorisme, alors que ce terme ne désigne qu'un moyen de faire la guerre, et non une idéologie, un système économique, une religion, une culture ou une civilisation, et encore moins un Etat ?

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