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La problématique de la fiscalisation du secteur informel. Cas de l'impôt synthétique au Mali

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par Fousseyni Coulibaly
Faculté des sciences économiques et de gestion - Maà®trise 2010
  

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3. SUGGESTIONS/RECOMMANDATIONS :

Au regard donc de tout ce qui précède, les recommandations suivantes peuvent être faites :

ü Développer des formations adaptées pour le secteur informel :

L'amélioration du système général de l'apprentissage permettra d'offrir une formation moins coûteuse dans le milieu du travail. Il est impératif d'initier un appui consistant à la restructuration de l'enseignement technique et professionnel dont l'objectif sera de rehausser l'efficacité des établissements techniques et professionnels.

ü Adapter les structures bancaires aux exigences du secteur informel :

Il est ressorti de l'examen avec certains contribuables du secteur informel qu'ils ont un problème chronique d'accès aux services bancaires. Ces institutions ont peu confiance aux actifs du secteur informel.

Pour combler ce déficit surtout en financement, des agences de microcrédit ont fait leur apparition dans le pays. Toutefois, il conviendrait de multiplier ces dispositifs de microcrédit pour rapprocher davantage les ressources de financement des activités informelles.

ü Aplanir des contraintes économiques :

Il est urgent d'améliorer l'intégration du secteur à la comptabilité nationale, et c'est à partir de là qu'il sera possible d'apprécier le secteur informel. Une fois cette contribution déterminée, il est aisé de trouver les voies et moyens susceptibles d'augmenter les capacités de ce secteur. Au-delà des unités économiques, il faudrait appréhender les filières.

ü Maintenir le rôle de l'Etat dans l'élaboration du cadre institutionnel de concertation de tous les partenaires

L'appréciation du rôle de l'Etat à cause de son passé coercitif, peut prêter à confusion et il est très difficile aujourd'hui pour le secteur informel de reconnaitre à l'Etat un rôle prépondérant autre que la taxe et les impôts. Ainsi, l'émergence des ONG nécessite l'adoption d'outils de coordination étatique afin que leurs résultats et acquis sur le terrain puissent se consolider et se pérenniser. L'Etat doit être attentif et favorable aux initiatives émergentes et accompagner l'expression de ces dynamiques.

ü Augmenter le financement des programmes de formation dans le secteur informel :

Le secteur informel est un grand consommateur de formation et les résultats du Fonds d'Appui à la Formation Professionnelle et à l'Apprentissage (FAFPA), l'attestant éloquemment. Pour ce faire, toute tentative de regroupement des acteurs du secteur informel doit être encouragée car l'association est un puissant vecteur de détermination des besoins de formation.

ü Mettre en place une comptabilité au niveau des contribuables

Les difficultés liées à l'évaluation correcte du chiffre d'affaires de la plus part des contribuables concernés, la majorité des contribuables relevant de l'impôt synthétique étant analphabètes, ne tiennent pas de registre d'achats et de vente tels que stipulés par les dispositions de l'article 175 (nouveau) du CGI.

La charte du contribuable qui définit les droits, devoirs et les garanties des contribuables doit être largement diffusée, ceci dans le but de développer un esprit civique chez celui-ci pour qu'il perçoive l'impôt comme un devoir de citoyen qu'une obligation administrative. En plus de cette charte, des dépliants doivent être élaborés et chiffrés pour l'information du contribuable par rapport aux impôts et taxes dus par catégorie socio professionnelle, la traduction de la revue trimestrielle « Impôt COM» en langues nationales.

ü Réviser les tarifs :

Les difficultés au niveau des tarifs : Ceux-ci semblent peu inadaptés pour certaines professions notamment, les dépôts mécaniques, les dépôts pharmaceutiques, les garages mécaniques. Il existe un écart important entre certains quotités (900.000 à 1.200.000 FCFA) pour les commerçants

Nous recommandons au législateur et l'administration fiscale une révision de ces tarifs peu probants et qui poussent ces contribuables à l'informel au pire ou des tentatives de fraudes et d'évasion fiscale. L'écart important entre ces tarifs crée une grande polémique entre les agents fiscaux et les contribuables au moment des reclassements.

L'absence des zonages, pour la plupart des activités, les tarifs de l'impôt synthétique s'appliquent aux contribuables indépendamment du lieu d'exercice de la profession. Par exemple, le tarif d'une cabine téléphonique (36.750F CFA) est le même à Bamako qu'à Bla.

Le concept de zonage consiste à prendre en compte la capacité contributive des imposables, variable suivant leur zone de résidence l'application du zonage comme critère d'imposition doit être appliqué à toutes les catégories d'assujettis à l'impôt synthétique. Cette situation, si on en tient compte, sera de nature à corriger une certaine inéquité dans le recouvrement de l'impôt. En effet, le zonage tel que nous le recommandons consiste à diviser le territoire en zone I qui correspond au District de Bamako, en zone II qui correspond aux chefs lieux de régions, en zone III correspondant aux autres localités (Cercles, Communes...).

En effet la finalité de tout texte réside dans son application effective car il ne suffit pas de voter les impôts et de les inscrire au budget, mais il faut le réaliser pour cela, nous ne serons terminer sans souligner certains aspects relatifs à l'administration qui n'est pas non plus exempte de faiblesses :

En égard aux attentes et aux objectifs fixés par le Gouvernement et la Direction Générale des Impôts, soit respectivement 321.74 milliards de francs CFA en 2009, 367 milliards de francs CFA en 2010, les moyens humains et matériels restent insuffisants. La formation en gestion et dans les domaines techniques comme la comptabilité et la vérification fiscale est déficiente. Les conditions de travail sont à améliorer, il est à déplorer des formules de rémunération inappropriées pour une administration fiscale moderne, des matériels et équipements de bureau souvent délabrés ou insuffisants. Dans le souci d'atténuer les frictions entre le contribuable et le fisc, nous recommandons que:

- le contribuable soit éduqué, informé du bien fondé de la réclamation du fisc ; l'agent des impôts doit parfois reconnaître la bonne foi du contribuable dont le comportement peut traduire une réelle ignorance de la fiscalité. La compréhension de la chose fiscale n'est pas souvent accessible au contribuable lambda ;

- l'agent du fisc ait un sens élevé, il ne doit pas toujours présumer une fraude partout et de façon illimitée, ni faire preuve d'esprit d'inquisition ; le contribuable est un «client» qui n'a peut être pas toujours raison, mais qui ne doit pas non plus avoir toujours tord ni être présumé de mauvaise foi.

ü Valoriser les activités informelles :

Le secteur informel est un important pourvoyeur d'emplois qu'il faut améliorer, y reconnaitre l'apprentissage et faciliter l'accès des jeunes à des qualifications dans l'artisanat. A cet égard, il faudra chercher à rapprocher le secteur informel des technologies adaptables et de nouvelles compétences.

ü Favoriser une fiscalité adaptée :

Généralement les unités du secteur informel opèrent dans la quasi clandestinité pour échapper à la fiscalité qui leur apparait exorbitante. Un allègement de celle-ci pourrait les amener à s'en acquitter correctement tout en contribuant à l'épanouissement des activités.

ü Promouvoir l'informatisation statistique :

L'informatisation statistique doit être globale en vue de cerner l'importance du secteur informel en matière de production, d'emploi, de revenu, etc....

Ces informations doivent être régulièrement renouvelées pour tenir compte des mutations fréquentes. Cette recommandation trouve le début de solution avec la création de l'Observation de l'Emploi et de la Formation (OEF).

A ces mesures d'ordre général, des mesures spécifiques sont à envisager :

ü Sensibiliser l'ensemble des contribuables relevant de l'impôt synthétique et ensuite les contraindre à la tenue correcte et la présentation à toute réquisition de l'administration fiscale des registres d'achat et de vente probants exigés à l'article 175 du CGI.

ü Renforcer et équiper les services de recherche afin qu'ils puissent collecter le maximum de renseignements aux contribuables et les soumettre très tôt aux services chargés de leur exploitation.

ü Améliorer la collaboration et les échanges de renseignements entre tous les services économiques et financiers de l'Etat.

ü Combattre la corruption par la sélection plus rigoureuse des agents en fonction de leur honnêteté et leur capacité, la modification des récompenses, la sanction sévère des comportements répréhensibles, etc.....

ü Réduire le pouvoir discrétionnaire des agents du fisc par l'adoption de loi fixant un élément du patrimoine à retenir pour l'évaluation de la base d'imposition à l'absence des registres comptables probants.

ü Mettre en place une gestion axée sur les résultats et encourager officiellement les agents atteignant des résultats satisfaisants par des cérémonies de décoration et autres mérites.

ü Lutter contre l'exode rural en créant les conditions favorables au maintien dans le milieu des populations rurales.

ü Promouvoir la construction d'équipements marchands par les municipalités et autres personnes privées ou publiques afin de réduire les étales, les baraques de fortune et mieux fixer les contribuables.

ü Faire participer tous les acteurs de la sphère économique (services publics, organismes parapubliques, associations, ONG etc.....) à la réorganisation de l'activité économique en général et des circuits de distribution en particulier.

ü Combattre l'incivisme fiscal des contribuables par l'application rigoureuse et totale des sanctions prévues par les textes législatifs et réglementaires.

ü Pour la réussite de la reforme fiscale, nous suggérons des révisions périodiques des champs d'application des impôts et leurs taux selon l'évolution économique du pays. Il est aussi souhaitable que le recouvrement des impôts soit simplifié sachant que la plupart des acteurs économiques ne savent ni lire ni écrire.

ü Il est aussi indispensable de les conscientiser afin qu'ils perçoivent cette contribution comme une participation au développement et au financement de l'Etat.

ü Il nous parait indispensable d'organiser le secteur informel en le dotant de sources de financement plus ou moins formelles comme c'est le cas des caisses d'épargne et de crédit et de la Banque Malienne de Solidarité, dont la mission est de répondre aux immenses besoins financiers des paysans, des artisans, des femmes et des jeunes diplômés.

ü Enfin, il est indispensable d'initier des formations continues du personnel de l'administration fiscale et des différents responsables des entreprises

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore