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La problématique de la fiscalisation du secteur informel. Cas de l'impôt synthétique au Mali

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par Fousseyni Coulibaly
Faculté des sciences économiques et de gestion - Maà®trise 2010
  

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2) Caractéristiques du secteur informel et identification fiscale :

a) Caractéristiques du secteur informel :

Le secteur informel se caractérise par opposition aux critères de celui du formel. Il cherche à échapper à toute réglementation, donc à toute connaissance réelle par les administrations.

D'après les observations des chercheurs, les activités informelles se déroulent dans les canevas caractérisés par les points suivants :

· la taille réduite de l'unité de production ;

· les technologies peu élaborées mais adaptées et à forte intensité de main d'oeuvre ;

· le capital modeste et d'origine locale ;

· la facilité d'accès au métier et la qualification acquise par l'apprentissage en dehors du système scolaire officiel ;

· les coûts de production réduits ;

· le marché de concurrence sans réglementation ;

· les réseaux organisés en vue d'échapper à tout contrôle ;

· l'ignorance répandue des réglementations administratives.

Parmi ces caractéristiques, l'illégalité, qui explique en bonne partie l'ignorance des réglementations administratives, est préjudiciable à l'économie nationale en ce sens que les activités du secteur informel ne se conforment pas aux réglementations fiscales et d'emploi. En conséquence, cette illégalité entraîne pour le secteur informel l'absence de production sociale.

Il est aujourd'hui évident que le secteur informel continue sa progression formidable au point d'asphyxier tous les secteurs de l'économie nationale. Ces derniers sont principalement touchés au niveau du commerce et de l'industrie dont les produits rencontrent une concurrence illégale et même déloyale : des articules similaires produits ou services distribués par les exploitants du secteur informel à peu de frais.

Il est donc utile de signaler enfin, que l'informalité est un phénomène essentiellement urbain directement lié à l'exode rural et aux faibles performances du secteur formel, incapable de résorber une part importante de la population active.

b) Identification fiscale :

Depuis 1985, plusieurs rapports d'études réalisées les unes par des experts nationaux, les autres par des experts étrangers ont insisté sur le rôle capital de l'institution et l'utilisation rationnelle d'un identifiant unique dans la gestion économique, financière et fiscale. Ce qui fut fait depuis le 1er mai 1997.

En effet, un programme d'information conçu par la Cellule d'Appui à l'Informatisation des Services Financiers et Fiscaux(CAISFF) du Ministère de l'Economie et des Finances a été réalisé. Ce programme est géré par la Direction Générale des Impôts (DGI) à travers sa Cellule Informatique et Statistique chargée de l'attribution, de la diffusion du Numéro d'Identification Fiscale (NIF) auprès des différents services utilisateurs et de la conservation à jour de la base des données afin que l'identification fiscale unique produise tous les effets attendus, à savoir :

§ l'élargissement de l'assiette fiscale ;

§ la maitrise des exonérations ;

§ la lutte contre la fraude ;

§ l'amélioration du recouvrement des impôts, droits et taxes à l'Etat, aux Collectivités Territoriales et aux organismes publics ;

§ la mise en oeuvre d'une politique de recouvrement contentieux.

Cinq considérations essentielles ont été retenues pour le NIF, à savoir :

· l'unicité : chaque contribuable doit rigoureusement avoir un numéro d'identification ayant une relation « biunivoque » avec le contribuable, c'est-à-dire une correspondance entre deux ensembles tels qu'à chaque élément de l'un correspond un élément et un seul de l'autre ;

· la permanence : le numéro fiscal est figé, invariant dans le temps et dans l'espace en principe ;

· l'universalité : le système d'identification doit englober toutes les catégories de contribuables sans exception ainsi que toutes les opérations réalisées par ceux-ci ;

· la fiabilité : le numéro d'identification comporte deux éléments constitutifs dotés d'une clé de contrôle ;

· l'extensibilité : le système d'identification peut être attribué pour la période à venir à toutes les personnes ayant acquis la qualité de contribuable.

Pour rendre opérationnel le système du NIF, les mesures légales et réglementaires suivantes ont été prises :

A- Dispositions légales :

§ L'adoption de dispositions légales notamment celles codifiées sur les articles 535 et 545 du CGI aux termes desquels tout redevable de la TVA doit souscrire une déclaration d'existence assortie d'une demande d'identification fiscale.

§ Le bénéfice du droit à la déduction subordonné à l'obtention du NIF.

B- Dispositions réglementaires :

§ L'Arrêté N° 97 /1620 MFC du14 octobre1997 instituant des mentions obligatoires d'identification devant figurer sur les documents administratifs et commerciaux et invitant en conséquence les services fiscaux douaniers à rejeter purement et simplement tous les documents provenant ou destinés à un contribuable lorsqu'il ne comporte pas de NIF.

§ La Lettre Circulaire N° 0013/MF-DNI et N° 0021/MF-DNI obligeant les services fiscaux et les contribuables à porter le numéro d'identification sur tous les documents qu'ils échangent entre eux.

§ Le Communiqué de Monsieur le Directeur National des Impôts invitant les contribuables à mentionner l'identification unique sur tous les documents (factures, traités, bordereaux, correspondances, etc....) destinés à l'administration fiscale ou susceptible d'être soumis au contrôle de celle-ci.

L'exercice a révélé qu'une disposition de l'article 535 du CGI n'est pas observée par l'ensemble des redevables, si bien qu'il apparait difficile de rechercher en payant notamment à la TVA certaines personnes qui négligent l'observation de leur obligation fiscale et de leur droit financier.

Pourtant la disposition de l'article 535 est assortie d'un dispositif de sanction prévu à l'article 545 en ces termes : « le retard et le défaut de déclaration d'existence ou de demande d'immatriculation fiscale prévue par les articles 535 et 536 sont sanctionnés par une amende de 25 000FCFA en cas de retard ou de 50 000 FCFA  en cas de défaut ».

Il y'a retard si la déclaration d'existence ou de demande d'immatriculation est déposée dans les 10 jours qui suivent le terme prévu aux articles 535 et 536 . Au-delà, il y a défaut.

En outre, les contribuables qui n'auraient pas de numéro d'identification fiscale perdent le droit à déduction jusqu'à l'obtention de ce numéro.

L'application du NIF a acquis tellement d'importance en termes d'observation des obligations fiscales, de recoupement et de contrôle que la mission du Fond Monétaire International (FMI), lors de son passage en juillet 1999 à Bamako, a abordé dans un rapport ce point dans tous ses aspects.

Ce rapport fait état des conditions d'application du NIF tout en faisant ressortir certaines difficultés rencontrées au niveau de la DGI et de la Direction Générale des Douanes (DGD).

Parmi ces difficultés, on peut citer le délai d'attribution jugé trop long au niveau de la DGI dans le cheminement de l'information entre les services et l'utilisation partielle du NIF par la DGD qui n'en dispose pas pour tous les opérateurs.

D'avril 1998 à la date du 29 février 2003, la Cellule Informatique et Statistique de la DGI (CIS/DGI) a immatriculé 61. 210 opérateurs économiques dont 17. 606 relevant de l'impôt foncier.

Le NIF est attribué par la Cellule Informatique et Statistique (CIS) et est utilisé par la Direction Nationale du Trésor et de la Comptabilité Publique (DNTCP) dans ses relations avec les fournisseurs de l'Etat, les Collectivités Territoriales et les entreprises publiques.

Le NIF privilégie une gestion saine et moderne des impôts, en permettant ainsi à l'administration fiscale de pouvoir suivre régulièrement la situation des contribuables, au regard de l'observation de leurs obligations fiscales et de leurs droits.

§ d'une part, à l'évaluation fréquente et sans restriction dans le temps de la situation des contribuables afin de déceler les infractions fiscales tant en matière de déclaration, de payement des impôts dus ou de remboursement, que les exonérations,

§ d'autre part, à des recoupements pour maîtriser efficacement les phénomènes de fraude et d'évasion fiscale à partir de sources d'informations crédibles, recueillies afin de faire usage du NIF qui comporte dix (10) caractères (neuf chiffres et une lettre).

Les quatre premiers chiffres indiquent le code du centre d'immatriculation, un numéro de cinq chiffres suivants représente la chronologie dans le centre d'immatriculation.

La clé résulte des neuf chiffres d'après un algorithme. Elle permet de déceler les erreurs qui sont générées éventuellement par la mauvaise transcription des chiffres. Elle est calculée par l'ordinateur.

Recommandations de la commission chargée de l'étude du Numéro d'Identification Fiscale :

Ces recommandations sont formulées par la commission chargée de l'étude du NIF. Pour rendre le NIF performant dans son application, il faut :

§ assurer la mise en place d'un réseau de communication fiable entre les services fiscaux et financiers dans un avenir proche ;

§ réaliser l'opération d'immatriculation avec la plus grande attention et maximum de rigueur en :

-exerçant une recevabilité soigneuse avec vérification des pièces jointes justifiant la demande ;

-organisant un contrôle a posteriori permanent pour vérifier les éléments à partir des documents ;

§ mentionner obligatoirement le NIF sur toutes les déclarations fiscales produites et sur toutes les facturations se rapportant aux opérations de commerce, d'achat et de vente, ainsi que sur toutes les formalités en douane d'import et d'export et d'autres documents administratifs ;

§ justifier l'immatriculation pour toute éligibilité à un marché public ;

§ subordonner la régularité de la facturation ou déduction d'un impôt ainsi que pour toute opération commerciale ou douanière, à la référence, à l'immatriculation dûment délivrée au contribuable par le service fiscal compétent ;

§ responsabiliser les services des impôts, des douanes, du commerce, du trésor et d'une manière générale toutes les administrations de l'Etat et toutes les entités du secteur public, mixte et privé, pour vérifier le cadre de leur relation professionnelle respective, avec tout contribuable, la détention de la carte d'immatriculation ou à défaut s'assurer de la production différée de l'identifiant moyennant une soumission garantie ;

§ assurer une campagne d'information pour permettre la mise en application de l'identifiant fiscal dans les conditions requises pour l'ensemble des opérateurs, cette campagne se traduira par :

-la tenue de séminaires d'information ;

-l'affichage ;

-la diffusion des spots publicitaires à la télévision et à la radio ;

-la publication dans la presse ainsi que dans les écoles commerciales ;

§ veiller au suivi efficace des obligations fiscales des contribuables, l'amélioration du contrôle fiscal et le renforcement du recouvrement en vue de la bonne utilisation du NIF ;

§ doter d'urgence le CIS de moyens permettant une diffusion diligente des données sur le NIF ;

§ gérer les dispositifs de remboursement et des exonérations à partir du NIF ;

§ mettre en place un système facilitant la circulation horizontale de l'information en permettant le transfert automatique des données entre les services ;

§ préserver la confidentialité des données dans le cadre des droits de communication des administrations pour assurer leurs exploitations efficaces ;

§ prévoir l'extension de l'immatriculation à des operateurs non commerciaux comme les Ambassades, les ONG, l'administration public.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway