GESTION DES RESSOURCES HUMAINES
Claude M. WELLA
Juriste /Doctorant en Droit
Attaché Temporaire d'Enseignement et de Recherche
(ATER)
UNIVERSITE DE LOME- TOGO
claudewel@yahoo.fr
INTRODUCTION GENERALE
Les entreprises n'existent pas sans les hommes et les femmes
qui y travaillent. Le rôle d'un professionnel des ressources humaines
consiste à obtenir du personnel une prestation de qualité.
Pour cette raison, il faut s'appuyer sur une organisation
optimale, sur des collaborateurs expérimentés et surtout sur une
politique dynamique de Gestion des Ressources Humaines (GRH).
SECTION I : QU'EST-CE QUE LA GRH ?
La GRH peut être appréhendé dans un
premier sens comme la gestion des hommes au travail.
Par rapport à ses objectifs et finalités, la GRH
est définie comme un ensemble de pratiques, de managements ayant pour
objectif de mobiliser et de développer les ressources humaines pour une
plus grande efficacité et efficience de l'organisation.
Gérer renvoie à l'idée de faire un choix.
La GRH suppose la prise des décisions sous contraintes. Elle est
influencée par des décisions relevant d'autres parties de
l'organisation : les contraintes financières, comptables,
techniques, juridiques...
La gestion des ressources humaines, ne signifie pas que les
hommes sont des ressources mais que les hommes ont des ressources. La mission
du directeur des ressources humaines est donc de développer ses
ressources (talents, compétences, dispositions particulières...)
de toutes les personnes qui s'investissent au service de l'entreprise et de les
mobiliser à atteindre les objectifs définis dans le cadre du
projet d'entreprise.
Afin de faire face à de nouveaux défis,
l'entreprise n'a pas d'autres options que de maintenir en permanence une
adéquation entre les besoins quantitatifs et qualitatifs d'une part et
les ressources dont elle dispose d'autre part. Cette stratégie implique
une approche dynamique de la gestion prévisionnelle des emplois et des
compétences, une incitation à mobilité et un
développement de l'employabilité des collaborateurs, une
procédure de recrutement exigeante, une ingénierie de la
formation, u, système de gestion interne performant, une concertation et
une négociation permanente.
La GRH telle qu'elle est connue aujourd'hui, s'est construite
de façon empirique et progressive suivant de très près, la
structuration des grandes entreprises industrielles. Les directions des
ressources humaines ont dû répondre à différentes
questions qui se posaient concrètement aux dirigeants. Il est en effet
possible de mettre en évidence un lien étroit entre le processus
de développement de la fonction des ressources humaines et les
circonstances historiques et économiques qui ont fourni le cadre dans
lequel les entreprises évoluent.
Paragraphe 1 : Evolution historique
Le service du personnel, dirigé par un directeur du
personnel, a progressivement laissé place dans les entreprises à
partir des années 1980, à un service des ressources humaines
dirigé par un directeur des ressources humaines.
Cette transformation s'est simultanément
accompagnée de l'évolution du rôle et de la place de la GRH
dans les organisations. Les changements de la fonction des RH sont à la
fois quantitatifs et qualitatifs.
- Une mutation quantitative car les effectifs et la fonction
des RH ont régulièrement progressé.
- Une mutation aussi qualitative parce que les
problèmes et les missions confiés à la fonction des RH
sont progressivement élargis.
Les grilles de lecture des théories qui ont
jalonnées le champ des organisations sur la même période
font apparaitre un aperçu de cette évolution.
EVOLUTION DE LA FONCTION DES RESSOURCES
HUMAINES
Période
|
Théorie dominante
|
Fonction des RH
|
Pratique de la GRH
|
Xxx à 1950
|
Bureaucratie
|
Administration du personnel
|
Règlementation, Procédure
|
1950-1970
|
Courant des relations humaines
|
Service des relations humaines
|
Communication, culture
|
1970-1980
|
Courant socio technique
|
Développement social
|
Organisation du travail
|
Depuis 1980
|
Management stratégique
|
GRH
|
Culture d'entreprise, gestion prévisionnelle.
|
Paragraphe 2 : Les grands domaines de la GRH
Selon Jean-Marie PERRETI, les managements des RH ont pour
ambition de développer les ressources de tous ce qui travaillent pour
l'entreprise et les mobiliser dans le cadre de ses projets.
Ainsi présentée, la GRH poursuit trois
séries d'objectifs.
v Les objectifs explicites
- Attirer
- Retenir
- Motiver
- Former
v Les objectifs implicites
- La productivité
- La qualité de la vie au travail
- Le respect des lois et conventions collectives
v Les objectifs à long termes
- La survie de l'entreprise
- Le profit
- La compétitivité
Ces principaux objectifs ainsi déclinés,
dessinent les grands domaines de la fonction des RH qui peuvent être
regroupés en onze rubriques.
A- Analyse de l'emploi
Elle constitue le point de départ de toute
activité des RH. En effet avant même de savoir de quelle
compétence a-t-on besoin, il est indispensable de connaitre les emplois
disponibles. L'analyse de l'emploi consiste donc à repérer et
répertorier les emplois disponibles dans une organisation.
B- La planification des RH
La planification des RH est un processus d'élaboration
et de mise en application de plan et de programme visant à assurer
à une entreprise, le nombre d'employés et le type de main
d'oeuvre nécessaire et ceci au moment opportun.
C- Le recrutement
Qu'il soit interne ou externe, le recrutement commence par
l'expression du besoin, la description du poste, l'appel à candidature,
la présélection, la sélection et se termine par l'accueil
et l'intégration du nouveau salarié au bureau.
D- Le développement des
compétences
Développer les compétences des travailleurs
suppose des activités d'apprentissage susceptibles d'accroitre leur
rendement actuel et futur en augmentant leur capacité à accomplir
les tâches qui leur sont confiées, par l'amélioration de
leurs connaissances, de leurs habiletés, de leurs aptitudes...
E- Evaluation du rendement
Il est question ici d'un système structuré et
formel visant à mesurer, à évaluer et à influencer
les caractéristiques, comportement et les résultats d'un
employé occupant un poste donné. Elle est aussi qualifiée
d'évaluation du personnel.
F- La gestion des carrières
La notion de carrière fait référence
à la trajectoire professionnelle d'une personne depuis son recrutement
jusqu'à son départ de l'organisation. La gestion des
carrières doit être appréhendée sous deux
aspects : aspect individuel et aspect organisationnel.
Dans son acception individuelle, la gestion des
carrières suppose que l'individu prenne en charge son parcours
professionnel en développant son employabilité.
Sous l'angle organisationnel, la gestion des carrières
implique une planification des mouvements de la main d'oeuvre dans le but de
retenir les employés compétents et de combler les besoins
organisationnels futurs.
G- La rémunération
La rémunération est une activité qui
consiste à évaluer la contribution des employés à
l'organisation, afin de déterminer leur rétribution
monétaire et non monétaire, directe ou indirecte en accord avec
la législation en vigueur et la capacité financière de
l'institution.
H- La communication et l'information
La fonction des RH a joué dès l'origine, un
rôle important dans la mise en oeuvre d'une politique d'information et de
communication ce qui justifie qu'on ait aujourd'hui dans certaines
organisations un directeur des ressources humaines et de la communication.
I- Les relations sociales
Les relations sociales supposent avant tout les relations
entre employés d'une part et les relations entre employés et
employeurs. A ce niveau, ce sont les délégués du personnel
qui se chargent des réclamations individuelles et collectives des
salariés, les membres du comité d'entreprise de l'expression
collective et les syndicats de la négociation.
J- L'amélioration des conditions de
travail
De l'analyse des conditions de travail, la fonction des RH
peut proposer des améliorations pour rendre la main moins monotone et
donc moins ennuyeuse.
K- Le respect de la réglementation du
travail
La législation relative aux relations de travail, doit
être respectée par l'employeur et les employés. La
direction des ressources humaines doit veiller au respect des normes de travail
dans tout le processus de la GRH.
Couvrant un domaine aussi vaste, la GRH implique un
certain nombre d'activités qualifiées d'activités de la
fonction des RH.
SECTION II : ACTIVITES ET MISSIONS DE LA GRH
Paragraphe 1 : Les activités de la fonction des
RH
Une dizaine d'aspects peuvent être
considérées comme entrant dans les activités de la
fonction des RH : administration courante, la GRH, la formation, le
développement social, la gestion des coûts du personnel,
l'information et la communication, l'environnement et les conditions de vie au
travail, les relations sociales, conseil à la hiérarchie dans la
gestion du personnel, les relations extérieures.
Mais seules les principales sont analysées dans le
cadre de ce cours.
A- Administration du personnel
L'administration du personnel est l'aspect qui justifie
l'existence et la perception de la fonction des RH dans une entreprise.
L'administration du personnel recouvre :
- Enregistrement, suivie et connaissance des données
individuelles et collectives du personnel de l'entreprise ;
- Tenue des documents et registre imposés par la
réglementation en vigueur ;
- Application des dispositions légales et
règlementaires dans l'entreprise ;
- Développement des outils informatiques de la
fonction ;
- Administration des rémunérations ;
- Calcul des charges sociales.
B- La GRH et les coûts
La gestion des RH renvoie à la prise en charge
dynamique des hommes dans l'entreprise. Les composantes sont en
particulier :
- La gestion de l'emploi, la gestion prévisionnelle de
l'emploi, les programmes de recrutement, l'embauche, la gestion des
carrières et des promotions, l'analyse des postes et l'évaluation
du personnel.
- La gestion des rémunérations qui doit partir
de l'analyse et de l'évaluation des postes, des grilles de salaires, la
politique de rémunération, l'intéressement et la
participation.
C- Le développement social (la formation)
Les principales taches à ce niveau sont :
- Détection des besoins
- Elaboration d'un plan de formation
- La mise en oeuvre des actions de formation
- Evaluation des résultats
Paragraphe 2 : Les principales missions de la
fonction
On distingue quatre principales missions de la fonction de
gestion des RH.
A- Administrer efficacement
L'administration du personnel doit être assurée
sans carence car c'est à travers elle que sont perçues les
performances des services de gestion des RH par les différents
éléments en particulier la direction générale et
les salariés.
B- Favoriser le changement
Afin d'être un vecteur de changement, la direction des
ressources humaines doit consacrer une part importante de son activité
à encourager les comportements nouveaux plus efficaces et à
mettre en place une culture de changement et de transformation.
C- Développer la motivation des
salariés
Le salarié doit être considérer dans une
approche client-fournisseur, comme un facteur interne dont la satisfaction est
essentielle à la réussite de l'entreprise. L'entreprise doit
connaitre ses attentes et en particulier ses besoins.
D- Mettre en oeuvre la stratégie
La direction des ressources humaines, doit aider l'entreprise
à atteindre ses objectifs stratégiques et faire en sorte que la
stratégie des ressources humaines supporte la stratégie de
l'entreprise.
1ère partie :
L'EMPLOI ET LA GESTION
Définir une politique de gestion efficiente des RH,
suppose une bonne connaissance de la population employée :
effectifs, caractéristique, diversités de statuts...
Il est donc nécessaire d'analyser successivement dans
cette partie, la gestion des effectifs et le contrat de travail.
Chapitre 1er :
LA GESTION DES EFFECTIFS
LA GESTION DES EFFECTIFS
La connaissance du personnel de l'entreprise est une condition
préalable pour une gestion prévisionnelle de l'emploi.
Toute décision dans le sens de la gestion des RH doit
être prise en considération des caractéristiques de
l'effectif et la diversité des statuts.
SECTION I : LES EFFECTIFS
La notion d'effectif fait appel à des
réalités très diversifiées. On retiendra dans le
cadre de ce cours que l'effectif se compose des salariés liés
à l'employeur par un contrat de travail quel qu'en soit la forme, la
durée le caractère permanent ou à temps partiel,
même si l'exécution est suspendue.
Paragraphe 1 : les différentes sortes
d'effectifs
On peut distinguer au moins cinq types d'effectifs.
A- L'effectif habituel
Il regroupe l'ensemble des salariés sous contrat
à durée indéterminée auxquels il faut ajouter les
travailleurs sous contrat à durée déterminée et
à temps partiel pris en compte au prorata du temps de
présence.
B- L'effectif inscrit
L'effectif inscrit rassemble, quel que soit la nature du
contrat de travail, tous les salariés inscrits au registre du personnel.
Ce registre obligatoire, mentionne les entrées et les sorties du
personnel, engagement, licenciement, démission, expiration des contrats
à durée déterminée. Il contient pour chaque
personne les noms, les prénoms, la date naissance, le sexe, l'emploi et
la qualification, la date d'entrée et de sortie.
C- L'effectif fiscal
Font partie de l'effectif fiscal, tous ceux qui figurent
à l'effectif et qui de ce fait, on perçu de l'entreprise une
rémunération à titre de l'exercice.
L'effectif fiscal regroupe aussi bien les titulaires d'un
contrat à durée indéterminée, les contrats à
durée déterminée, les vacataires, les
saisonniers...dès qu'ils ont perçu une rémunération
de l'année. Ne font donc pas partie de cet effectif, tous ceux qui
titulaires d'un contrat n'ont du fait de sa suspension n'ont perçu
durant, aucune rémunération.
D- L'effectif permanent
Il se compose des salariés titulaires d'un contrat de
travail à durée indéterminée, inscrit à
l'effectif pendant toute la durée de l'année
considérée.
E- L'effectif payé
L'effectif payé comprend les salariés qui
perçoivent effectivement leur salaire sauf ceux dont les contrats sont
suspendus.
Paragraphe 2 : La structure de l'effectif
La connaissance et la maitrise de diverses
caractéristiques de la population employée est essentielle pour
la mise en oeuvre d'une gestion prévisionnelle de l'emploi. Les
caractéristiques de l'effectif sont nombreuses mais on en retient
généralement cinq dans le cadre du bilan social de
l'entreprise.
A- La pyramide des âges
A partir des informations contenues dans le registre des RH
notamment la date de naissance de chacun des salariés inscrits à
l'effectif, il est possible de construire une pyramide des âges
professionnelle.
La maitrise de la pyramide des âges du personnel
employé permet à la direction des RH de prévoir les
départs à la retraite, les recrutements...
B- La répartition par sexe
La structure de l'effectif par sexe présente un
intérêt indéniable surtout dans le souci du respect de la
réglementation relative au travail féminin et à
l'égalité professionnelle.
C- La pyramide des anciennetés
L'intérêt réside dans l'influence que
l'ancienneté exerce sur les comportements professionnels des
salariés, leurs statuts et les incidences financières en cas de
licenciement collectif.
D- La répartition selon la
nationalité
La connaissance de la répartition des salariés
par nationalité, permet de lutter contre le chômage des nationaux.
Aussi le travail des étrangers étant soumis à des
conditionsspécifiques, la maitrise de cet aspect permettra de mieux
respecter la législation en la matière.
E- La structure selon la qualification
Etant un facteur essentiel, la connaissance de la structure
selon la qualification, permet l'orientation des plans de formation. Ceci a une
incidence certaine sur la gestion prévisionnelle.
Paragraphe 3 : Les politiques des RH
Il est du rôle de la Direction des RH de définir
et de proposer à la Direction Générale, une politique des
RH. Celle-ci une fois acceptée, deviendra une référence
pour l'ensemble de ligne hiérarchique. On distingue quatre grandes
politiques des RH.
A- La politique de l'emploi.
La politique de l'emploi consiste à fournir à
l'entreprise, les qualifications, les effectifs et les compétences dont
elle a besoin.
Elle comporte tout d'abord la détermination des besoins
en personnel qui débouche sur une politique de recrutement. Cette
approche conduit à une démarche prévisionnelle qui
consiste à chercher, à avoir une meilleure connaissance possible
du personnel employé et de ses mouvements avant toute mise en oeuvre
d'une politique du personnel.
B- La politique de rémunération
La politique de rémunération est très
complexe car elle se situe au carrefour de plusieurs intérêts et
contraintes.
D'abord, la rémunération constitue un coût
très important pour l'entreprise dont les mouvements et
l'évolution doivent être suivis avec attention pour des raisons de
compétitivité.
Ensuite la rémunération est un instrument de
motivation et d'implication du personnel. Elle est source de dynamisme et de
compétitivité lorsqu'elle est gérée dans un sens
téléologique.
Enfin, la rémunération est le revenu des
apporteurs du facteur travail. Elle représente le prix de l'effort
fourni et doit donc correspondre à la valeur de cet effort dans une
perspective d'équité sociale.
C- La politique de valorisation
La politique de valorisation des RH recouvre l'ensemble des
actions voulues par l'entreprise se traduisant par un enregistrement de chaque
salarié au plan du savoir, des savoirs faire, du statut ou de la
reconnaissance sociale. La valorisation recouvre essentiellement la politique
de formation, l'évaluation du personnel et l'amélioration des
conditions de travail.
D- La politique de participation ou d'implication
Cette politique revêt deux sens.
En premier lieu, elle recouvre l'idée de partage
global, d'un partage de gain et de rétribution entre les dirigeants et
le personnel.
En second lieu, la participation implique la recherche de
comportements plus coopératifs et une certaines implication du
salariés.
SECTION II : LA DIVERSITE DE STATUTS
Si le contrat à durée indéterminée
est le contrat de droit commun, la législation du travail autorise
d'autres types de contrats, ce qui justifie la diversité des statuts des
salariés au sein d'une même entreprise.
Paragraphe 1 : Le contrat à durée
déterminée (CDD)
Le CDD est un contrat dans le quel les parties fixent un terme
pour l'expiration de la convention. Le terme doit être certain et
précis. Il doit être écrit, et prend fin de plein droit
à l'échéance. Sa durée ne peut excéder
quatre ans renouvellement y compris.
Paragraphe 2 : Le contrat à durée
indéterminée (CDI)
Dans un CDI, les parties ne prévoient le terme de
l'expiration de la convention. Le CDI est une convention sous condition
résolutoire c'est-à-dire chaque bénéficie d'un
droit unilatéral et réciproque de résiliation.
Paragraphe 3 : Le contrat de travail intermittent
Le contrat de travail intermittent est un contrat de travail
dans lequel le travail est effectué à la
périodicité irrégulière, pour des périodes
de durée variable comprise entre quelques heures et mois.
La conclusion d'un contrat de travail intermittent ne concerne
que les emplois permanents qui, de par leur nature, comporte une alternance de
période travaillée et de période non travaillée.
C'est un contrat à durée indéterminée.
Paragraphe 4 : Le contrat à temps partiel
Le travail à temps partiel est un travail dont les
horaires sont inférieurs d'au moins 1/5 à la durée
légale ou conventionnelle dans l'entreprise. Il précise
l'identité, des droits des salariés à temps partiel et les
droits des salariés à temps complet. Le salarié à
temps partiel bénéficie intégralement des avantages non
financiers et de l'ancienneté. Il bénéficie au prorata du
temps de travail de la rémunération, des primes et des
indemnités.
Paragraphe 5 : Le travail à domicile
Le travail à domicile ne concerne guère que
quelques personnes : des femmes pour la plupart. C'est une forme de
travail à temps partiel. Pour l'entreprise, le travail à domicile
offre l'avantage d'une souplesse et pour le personnel, il présente deux
inconvénients majeurs : faible rémunération et
variation des salariés.
Paragraphe 6 : Le travail temporaire
La législation du travail autorise les utilisateurs
à faire recours à des salariés des entreprises de travail
temporaire pour l'exécution d'une tâche dénommée
mission. Le contrat de travail temporaire ne peut avoir pour objet de pourvoir
durablement un emploi lié à l'activité normale de
l'entreprise utilisatrice. La mission doit comporter un terme fixe avec
précision dès la conclusion du contrat de mise à
disposition.
Paragraphe 7 : la sous-traitance
Elle peut être interne ou externe.
S'agissant de la sous-traitance interne, elle consiste
à confier à son salarié l'exécution de certaines
tâches accessoires à l'activité normale de l'entreprise.
C'est le cas des services de gardiennage, de nettoyage, de restauration... dans
une entreprise.
Quant à la sous-traitance externe, elle revient
à confier à une autre entreprise sous-traitant, une partie de
l'activité de production afin de pouvoir faire face à la
demande.
Somme toute, les travailleurs d'une même entreprise
bénéficient des statuts divers lesquels traduisent la
diversité des contrats qui lient les salariés à
l'employeur.
LE CONTRAT DE TRAVAIL
Chapitre 2
L'employeur et le travailleur sont lié par un acte
juridique appelé contrat de travail. Une personne n'acquiert la
qualité de salarié que si elle bénéficie de cet
instrument juridique.
Le contrat de travail est une convention par laquelle une
personne appelée salarié, s'engage à l'égard d'une
autre personne nommée employeur, à fournir une activité
moyennant rémunération et sous l'autorité de cette
dernière.
Quand un employeur pend donc la décision d'embaucher
une personne, il a un type de contrat à lui proposer comme l'atteste la
diversité des statuts des salariés étudiés dans le
chapitre précédent. Le contrat de travail, quel qu'en soit sa
nature, contient certaine clauses générales et
particulières. En outre, le contrat conclu, peut être
confronté à certaines vicissitudes qui débouchent sur la
suspension ou la rupture selon le cas.
SECTION I : LE CONTENU DU CONTRAT DE TRAVAIL
L'aménagement du contrat de travail fait apparaitre des
clauses générales et particulières.
Paragraphe 1 : Les clauses générales
Le contrat de travail a un contenu plus ou moins long selon
les cas. Mais il doit tous les cas et quel que soit sa forme renfermer quelques
clauses souvent obligatoires.
Le contrat de travail doit contenir entre autre, les
éléments d'identification des parties, la qualification et la
classification du poste, la nature du contrat et sa durée s'il y a lieu,
le salaire...
Dans nombre de cas, il est fait précision des droits et
obligations des parties.
Paragraphe 2 : Les clauses particulières
Certaines clauses du contrat sont dites particulières
en raison de leur nature et de leur portée surtout en cas de litige.
A- L'engagement à l'essai
Quasi systématique dans tous les contrats de travail,
cette clause détermine une période au cours de laquelle les
parties se mettent en observation avec la possibilité de rupture
unilatérale et réciproque sans motivation durant cette
période.
La clause de l'engagement à l'essai doit être
expressément inscrite dans le contrat. Dans le cas contraire,
l'employeur ne peut licencier légitimement un salarié sans
justifier d'une cause réelle et sérieuse. La durée de
l'essai selon les conventions collectives, varie en fonction des
catégories professionnelles. Dans tous les cas, elle ne peut
excéder six mois renouvellement y compris. Au delà de cette
durée légale et conventionnelle, l'essai se transforme en
engagement définitif.
B- La clause de mobilité
Cette clause prévoit dès la conclusion du
contrat, une possibilité de mutation géographique du
salarié. Par la clause de mobilité, le salarié s'engage a
priori à accepter les affections qui lui seront proposées par
l'entreprise. Cette clause n'est valable que si elle est utilisée
conformément à ses principes. Le refus du salarié de se
soumettre à cette clause, constitue une faute pouvant justifier le
licenciement.
C- La clause de non-concurrence
La clause de non-concurrence interdit au salarié de
travailler pour une entreprise concurrente ou de s'installer à son
compte et de faire concurrence à son ancien employeur après la
rupture du contrat. Cette clause constitue un moyen pour l'entreprise de se
protéger contre la mise au service de l'entreprise concurrente de savoir
faire que l'on a à son service.
Néanmoins, la clause de non-concurrence n'est valable
que si elle est limitée dans le temps et dans l'espace.
D- La clause d'édit formation
Par cette clause, le salarié s'engage à la suite
d'une formation payée par l'entreprise, à y rester pendant un
temps au service de cette entreprise ou à lui rembourser en cas de
départ avant l'échéance. Cette clause permet à
l'entreprise de se protéger contre les conséquences
préjudiciables que pourrait avoir le départ d'un salarié
après une formation à la charge de l'employeur. La clause
d'édit formation ne peut protéger l'entreprise que de la
démission du salarié. Elle doit répondre à des
conditions de validité strictes afin d'éviter un usage abusif.
E- La clause de garantie d'emploi.
Cette clause est moins fréquente que les
précédentes dans les contrats de travail. La clause de garantie
d'emploi est celle par laquelle l'employeur s'engage au maintien du contrat de
travail pendant une certaine durée. Elle est appliquée le plus
souvent au profit des salariés expatriés.
SECTION II : LES VICISSITUDES DU CONTRAT DE
TRAVAIL
L'exécution d'un contrat de travail peut parfois
être confrontée à certains aléas conduisant soit
à une suspension soit à une rupture des relations
contractuelles.
Paragraphe 1 : la suspension du contrat de travail
La suspension du contrat de travail est l'arrêt
provisoire de ce contrat du fait de certaines circonstances le plus souvent
passagères.
Durant la suspension, le salarié est dispensé de
l'exécution du travail et n'a de ce fait droit à aucune
rémunération. La loi prévoit un certain cas de
suspension
A- En cas de maladie
La législation du travail distingue deux sortes de
maladies du travailleur : la maladie professionnelle et la maladie non
professionnelle.
La maladie professionnelle est toute maladie du travailleur
liée à l'exercice d'une activité professionnelle. Le
salarié n'aurait pas contracté cette maladie s'il
n'exécutait pas le travail à lui confié par son employeur.
Pour la sécurité sociale, une maladie est qualifiée de
professionnelle si elle remplit la double condition suivante : être
liée à l'exercice d'une activité professionnelle et
être inscrite sur la liste des maladies professionnelles qui est
régulièrement révisée.
En cas de maladie professionnelle, le salariés
bénéficie de la suspension de son contrat, jusqu'à son
rétablissement total.
S'agissant de la maladie non professionnelle, elle est celle
contractée par un salarié sans aucune connexité
établie entre elle et l'exécution de son activité
professionnelle habituelle.
Un travailleur souffrant d'une maladie non professionnelle,
jouit de la suspension de son contrat dans la limite de six mois. Au
delà, l'employeur est admis à le remplacer en le licenciant s'il
le souhaite.
B- Les accidents
Tout comme les maladies, on distingue les accidents ordinaires
et les accidents de travail.
L'accident de travail est défini comme celui qui
survient sur le lieu du travail ou par le fait du travail. On y ajoute aussi
l'accident de trajet. Ce dernier est analysé comme celui qui survient
sur le trajet domicile-lieu du travail-lieu de restauration-lieu de perception
de salaire.
Dans tous les cas, en cas d'accident de travail, le contrat
est suspendu jusqu'à la consolidation de la blessure.
En ce qui concerne les autres accidents sans aucun lien avec
le travail et le trajet du travail, en cas de survenance, le salarié
à droit à la suspension de son contrat de travail pour une
durée de six mois, durée au bout de laquelle son patron est
autorisé à le licencier si besoin se fait sentir.
C- La maternité
La maternité est source d'absence de la femme en
couches et pose des difficultés à l'entreprise. Mais la femme est
protégée par la loi en cas de d'accouchement. La loi accorde
à toute femme salariée en couche, la suspension du contrat de
travail pour une durée de 14 semaines dont 8 avant et 6 après
l'accouchement. Ainsi la grossesse n'est pas un motif de licenciement mais de
suspension du contrat du travail.
Outre ces cas, le contrat du travail peut être suspendu
en cas de grève, de chômage technique, de force majeure, de
service militaire...
Paragraphe 2 : La rupture du contrat de travail
Les relations de travail entre employeur et salarié
peuvent se détériorer et déboucher sur la rupture du
contrat c'est-à-dire à la cessation définitive des
relations de travail. Cette rupture prendra le nom de démission ou de
licenciement.
La démission est la rupture du contrat par le
salarié alors que le licenciement est la cessation des relations de
travail à l'initiative de l'employeur.
Outre cette rupture, le contrat peut pendre fin par la
retraite du salarié.
A- Le licenciement ou la démission
Le licenciement est la rupture unilatérale du contrat
par l'employeur. On distingue le licenciement pour motif personnel du
licenciement pour motif économique.
S'agissant du premier, il est fondé sur la faute ou le
manquement de l'employé. Dans ce cas l'employeur ne peut
légalement procéder à un licenciement que s'il dispose
d'un motif réel et sérieux c'est-à-dire une faute ou
manquement qui rend intolérable le maintien des relations
contractuelles. L'employeur est tenu avant de licencier le salarier d'observer
le délai de préavis et de lui verser toutes les indemnités
qu'exige la législation du travail.
En ce qui concerne le licenciement pour motif
économique, il est lié à des circonstances totalement
étrangères au salarié et entrainant le plus souvent une
incidence financière négative sur le budget de l'entreprise. Les
causes du licenciement pour motif économique sont le plus souvent, la
suppression ou la transformation d'un emploi, la liquidation de l'entreprise,
cessation définitive des activités de l'entreprise pour cas de
force majeur... En cas de licenciement pour motif économique,
l'employeur doit respecter la procédure en la matière notamment
le respect des critères comme l'ancienneté, la qualification et
les charges familiales dans le choix des employés à licencier,
la notification de la liste des personnes à licencier aux
délégués du personnel et la soumission de cette liste
à l'inspecteur du travail et des lois sociales pour contrôle et
approbation.
Contrairement au licenciement, la démission est un acte
unilatéral du salarié. La démission est libre mais le non
respect du préavis expose l'auteur au paiement des dommages et
intérêts à l'employeur. Le plus souvent le montant de ces
dommages et intérêts est égal au montant du salaire
qu'aurait gagné le salarié durant son préavis
conformément aux lois et conventions collectives.
B- La retraite du salarié
La retraite d'un salarié, est la cessation de toute
activité professionnelle après quelques années de service
effectif ou à un âge donné. En droit de la
sécurité sociale, la retraite est analysée comme un revenu
de remplacement versé à un salarié incapable en raison de
son âge. L'âge de la retraite ou la durée du service
effectif donnant lieu à la retraite est défini et limité
par la loi pour des raisons de santé et de lutte contre le chômage
des jeunes. Dans tous les cas, un salarié admis à la retraite
à droit à une indemnité de départ à la
retraite différente de la pension de retraite versée par la
caisse de retraite ou la Caisse Nationale de Sécurité Sociale.
L'indemnité de départ à la retraite largement
inspirée de l'indemnité de licenciement, est calculée
suivant un taux progressif en fonction de l'ancienneté et du salaire
global mensuel moyen (SGMM). Elle est déterminée comme
suit :
- 35% du SGMM par année de présence
pour les 5ère années
- 40% du SGMM par année de la
5ème à la 10ème
année
- 50% du SGMM au-delà de la
10ème année
Une fois l'indemnité de licenciement trouvée, on
la multiplie par le taux correspondant à l'âge et à
l'ancienneté du salarié comme l'indique le tableau ci-dessous.
AGE
|
ANCIENNETE
|
1 à 15 ans
|
+15 à 20 ans
|
+20 à 30 ans
|
+ 30 ans
|
50
|
75%
|
80%
|
85%
|
90%
|
51
|
60%
|
65%
|
70%
|
75%
|
52
|
55%
|
60%
|
65%
|
70%
|
53
|
45%
|
50%
|
55%
|
60%
|
54
|
40%
|
45%
|
50%
|
55%
|
55
|
35%
|
40·%
|
45%
|
50%
|
EXCERCICE
Dr Claude est engagé le 16 septembre 1988 en
qualité de chirurgien à la clinique BONNE SANTE. Il partira
à la retraite le 16//09/ 2018. Il vous demande en votre qualité
de gestionnaire des RH de l'aider à calculer son indemnité de
départ à la retraite sachant qu'il est né en 1958.
NB : son salaire global mensuel moyen sera 215000 F
CFA.
SOLUTION
v Ancienneté du salarié : date de retraite -
date d'engagement
Ø 16-09-2018
16-09-1988
30 ans
v Age du salarié à son départ à la
retraite
Ø 2018
1958
60 ans
v Indemnité de licenciement : SGMM
X Taux progressif correspondant X nombre
d'année effectué dans la tranche.
Ø 215000 x 35% x 5 = 376250
Ø 215000 x 40% x 5 = 430000
Ø 215000 x 50% x 20 = 2150000
2 956 250 f
CFA
v Indemnité de départ à la retraite :
indemnité de licenciement x le taux correspondant
à l'âge et à l'ancienneté du salarié
« confère le tableau ci-dessus ». Le salarié
âgé de 60 ans et ayant 30 ans d'ancienneté, le taux
correspondant ici est de 50%.
Ø IDR : 2 956 250
x 50% = 1 478 125 f CFA
2ère partie
AQUISITION DES RESSOURCES HUMAINES
Acquérir des ressources humaines, suppose deux
activités : le recrutement et la gestion des carrières. Si
le recrutement vise le processus conduisant à l'entrée de
l'employé dans l'entreprise, la gestion des carrières fait
références aux différentes mesures destinées
à motiver en vue de maintenir le salarié recruté dans
l'entreprise.
Il sera donc analysé successivement dans cette seconde
partie, le recrutement et la gestion des carrières.
Chapitre 1 :
LE RECRUTEMENT
Pour des raisons de compétitivité, de rendement
et de survie, l'entreprise a besoin du personnel le plus adéquat. Le
recrutement a donc pour objet la sélection des candidats les plus
indiqués en termes de compétence et de personnalité pour
les besoins de l'entreprise.
Différentes procédures sont à cet effet
utilisées avec des outils appropriés.
On distingue différentes étapes dans une
procédure de recrutement qu'on peut subdiviser en deux notamment la
phase d'examen et celle d'intégration
SECTION I : LA PHASE D'EXAMINATION
Elle comporte les étapes de détermination du
poste et de son analyse ainsi que le choix des candidats.
Paragraphe 1 : Définition du besoin
La définition du poste comporte plusieurs
étapes
A- La demande de recrutement
Elle émane généralement du responsable
hiérarchique directement concerné. Le besoin peut naître du
fait d'un départ lié à la retraite, à une
mutation... ou d'un besoin supplémentaire.
B- Décision de recrutement
La demande de recrutement doit être opportune. Cela
suppose une étude préalable pour diagnostiquer si le recrutement
est nécessaire.
La décision finale de recrutement est prise à
l'échelon supérieur, le plus souvent par le directeur
général.
C- La description du poste
Décrire ou définir un poste revient à
définir sa finalité, ses caractéristiques, les
compétences et habiletés nécessaires. Elle comprend
plusieurs rubriques :
v Identification de l'emploi
v Missions de l'emploi
v Situation dans l'entreprise
v Inventaire des attributions
v Marge d'autonomie
v Les principales responsabilités
v Le contrôle par le supérieur...
La description du poste présente un grand
intérêt pour la réussite du recrutement. Elle doit donc
correspondre à la réalité.
D- Définition du profil
Le profil du poste se distingue du profil du candidat. Si le
premier se limite principalement aux tâches, compétences et
responsabilités, le second va au-delà et fait
référence parfois à la personnalité et à la
moralité du candidat.
Définir le profil du candidat conduit à
décrire le candidat idéal pour le poste défini
préalablement. Certains critères servent de base pour la
définition du profil des candidats.
v Caractéristiques
indispensables : un candidat qui ne présente pas ces
caractéristiques ne peut pas occuper le poste.
v Caractéristiques
essentielles : caractéristiques que doit
posséder un candidat pour assumer convenablement ses fonctions.
v Caractéristiques
souhaitées : celles non nécessaires pour
remplir les fonctions mais qui constituent un atout.
En générale les responsables des RH se servent
de certaines questions pour la définition du poste et du profil du
candidat.
Exemple
- Quel est le titre du poste ?
- Quel est le titulaire du poste ?
- Quelle est la raison d'être du poste ?
- Quelles sont les responsabilités liées
à ce poste ?
- Quelles sont les compétences liées à ce
poste ?
- Quels sont les indicateurs de performance liés
à ce poste ?
Paragraphe 2 : recherche de candidature
Il est conseillé de rechercher plusieurs sources afin
de cibler un plus grand éventail de candidats potentiels. La recherche
peut donc être interne ou externe.
A- Prospection interne
Les premiers candidats à considérer sont les
personnes déjà à l'emploi de l'organisation.
Le recrutement est basé uniquement sur les candidats
internes comporte quelques inconvénients. Il restreint l'apport de sang
neuf, d'idées originales ou de nouvelles perspectives ;
empêche l'entreprise de pouvoir bénéficier de candidatures
externes potentiellement plus expérimenté et plus
qualifiés.
B- Recherche de candidature externe
Lorsque les compétences recherchées ne sont pas
présentes ou disponibles à l'intérieur de l'organisation,
celle-ci a la possibilité de se tourner vers le recrutement externe.
Le recours aux candidatures externes répond à
plusieurs préoccupations :
- Le souci d'enrichir le potentiel interne par l'apport de
sang nouveau
- Pallier à l'impossibilité de trouver dans
l'entreprise, le profil recherché
Plusieurs techniques de recrutement peuvent être
utilisées mais la plus fréquente est le recrutement par concours
qui permet le mieux de sélectionner les candidats les plus aptes en
respectant le principe d'égalité des citoyens.
Le recrutement dans une organisation peut être fait par
le supérieur hiérarchique, par le service des RH de l'entreprise
ou encore par un cabinet de recrutement externe.
Paragraphe 3 : les techniques de recrutements ou de
sélection des candidats
Plusieurs méthodes ou techniques sont souvent
utilisées pour sélectionner ou recruter un ou plusieurs
candidatures parmi les candidatures reçues.
A- Le trie ou la présélection des
candidatures
Elle consiste à faire le tri parmi les dossiers
reçus. L'objectif poursuivi est de parvenir à éliminer les
candidatures peu prometteuses et de ne retenir que les meilleurs candidats
potentiels.
Le trie commence par les lettres de candidatures (lettre de
demande ou de motivation, curriculum vitae...). Une première
confrontation entre les caractéristiques des candidates et les exigences
de l'entreprise conduit à l'élimination de nombreuses
candidatures. Très souvent, c'est à ce niveau que sont
éliminées 90% de candidatures.
La qualité des lettres et curriculum vitae joue un
rôle non négligeable à ce stade.
A l'issu de cette présélection, une convocation
à un entretien ou un questionnaire standard peu être
adressé aux candidats retenus.
B- Le questionnaire
La soumission des candidats à un questionnaire
standard, permet à l'entreprise de vérifier les
compétences, la personnalité du candidat et les
éléments qui sont nécessaires pour le poste à
pourvoir.
La loi exige que les questions posées aux candidats,
aient un lien intrinsèque avec l'emploi proposé et que le
candidat est tenu de répondre de bonne foi.
C- L'entretien
L'entretien est une épreuve orale de discussion avec
les candidats portant sur des questions individuelles.
Il poursuit un double objectif :
- Informer le candidat sur l'entreprise
- Lui permettre de s'exprimer pour qu'il donne plus
d'informations sur son passé professionnel, ses compétences, ses
qualités relationnelles et autres...
C'est une occasion pour le candidat de défendre ses
points de vue et ses expériences avec des arguments convaincants.
Des conditions matérielles et psychologiques favorables
sont à cet effet gage de réussite d'un entretien.
D- Les tests
Les tests sont un ensemble d'épreuves permettant une
description quantifiée des aptitudes des individus placés dans
une même situation. Les candidats ayant été retenus
à l'issu des étapes précédentes sont soumis
à des tests. Les tests de recrutement poursuivent un double objectif.
- Faire apparaître les points faibles éventuels
du candidat pouvant constituer des contre indicateurs du poste,
- Classer les aptitudes des candidats et, les
adéquations entre profils respectifs et le profil du poste.
Ces tests permettent d'établir le bilan des
compétences de la personne du candidat pour occuper un poste
précis et devient un outil d'aide.
Parmi les tests utilisés par les spécialistes,
on trouve les tests de performances (in-basket test : mises en situation),
les tests de fonctionnement intellectuel (analyse,
synthèse, apprentissage) et les tests
psychométriques (valeurs, besoins, trait de personnalité...).
On peut réaliser cette entrevue dans un contexte
informel (lunch dans restaurant, rencontre avec le personnel). On observe
alors le comportement du candidat en situation de groupe.
SECTION II : LA CONCRETISATION DU RECRUTEMENT
Un candidat une fois retenu à l'issu des
différentes étapes précitées, son recrutement doit
être matérialisé par l'embauche, l'accueil et
l'intégration.
Paragraphe 1 : l'embauche
Elle consiste en la signature du contrat, la
déclaration des salariés aux organismes se sécurité
sociale et la précision du poste à occuper.
Paragraphe 2 : l'accueil du nouveau salarié
Désormais salarié, la nouvelle recrue doit
être mise dans de bonnes conditions de travail. L'accueil suppose la
réception du nouveau salarié dans les locaux de travail et la
mise à sa disposition du matériel nécessaire pour
l'exercice de ses tâches quotidiennes. Un tuteur doit être
désigné pour le suivre et le conseiller durant la période
d'adaptation. Il vérifie constamment si le nouvel employé a
toutes les informations pratiques lui permettant d'accomplir sa mission afin de
se familiariser le plus rapidement possible avec son milieu de travail. Le
tuteur l'aide à résoudre les problèmes pratiques et
psychologiques et le présente aux autres collègues de travail.
L'accueil doit être bien préparé afin que
le candidat recruté ne soit pas désorienté.
Paragraphe 3 : l'intégration
Plus longue que la période d'accueil, elle
s'étend sur la période d'essai. Durant cette période les
nouveaux embauchés sont le plus souvent tenté de quitter leur
nouvel emploi. Le processus d'intégration doit reposer sur un rythme
plus rapide d'entretien individuel. C'est pendant ce temps que le tuteur joue
un rôle important.
RESUME DES ETAPES DU RECRUTEMENT
Demande de recrutement
Décision de recruter
Définition du poste
DEFINITIONDES BESOINS
Définition du profil
Candidature interne
Candidature externe
RECHERCHE DE CANDIDATURES
Tri de candidature
Entretien
Tests
SELECTION DES CANDIDATS
Décision finale
Négociation des conditions WWW
Signature du contrat
CONCRETISATION
Sources : Jean-Marie PERRETI, Gestions des
Ressources Humaines, éd. Vuibert
GESTION DES CARRIERE
Chapitre 2
La carrière correspond à une succession des
emplois occupés par un individu au cours du temps. Cette notion renvoie
à la fois au passé au présent et à l'avenir du
salarié dans l'entreprise. La carrière est la trajectoire d'un
salarié depuis son entrée jusqu'à son départ de
l'entreprise. Elle apparaît comme un compromis entre les besoins de
l'entreprise et les besoins exprimés par le personnel. Ce compromis
s'exprime à travers des décisions de recrutement, de formation et
de mutation interne.
SECTION I : L'IMPACT DE LA GESTION DES
CARRIRES
La gestion des carrières implique la prise de certaines
mesures, l'usage de certaines techniques ayant des conséquences
avantageuses sur l'entreprise et le personnel.
Paragraphe 1 : la technique de gestions des
carrières
La gestion des carrières pour la direction des RH,
consiste à concevoir dans le temps, les parcours des salariés et
la succession des postes occupés. Il s'agit de tenir compte du
passé, du présent et de l'avenir afin de concilier les besoins de
l'entreprise et les attentes potentielles des salariés.
La gestion consiste à définir de manière
plus ou moins formalisée la succession des affectations des individus au
sein des structures de l'entreprise, leurs formations et motivations.
Dans son acception individuelle, la gestion des
carrières suppose que l'individu prenne en charge son parcours
professionnel en développant son employabilité.
La gestion des carrières présente un avantage
pour les salariés et pour l'entreprise.
Paragraphe 2 : les avantages de la gestion des
carrières
La gestion des carrières présente un avantage
pour le salarié et pour l'entreprise.
v Les avantages pour
l'entreprise
- Gestion des promotions
- Développement des compétences des
salariés
- Meilleures satisfactions des besoins en personnel du fait
d'une meilleure utilisation des ressources disponibles dans l'entreprise
- Une plus grande motivation et productivité des
salariés
- Meilleur équilibre entre offre et demande de travail
à l'intérieur de l'entreprise.
v Les avantages pour les
salariés
- Opportunité d'évolution dans l'entreprise
- Possibilité de développement professionnel
- Plus grande satisfaction
SECTION II : LES STADES DANS UNE CARRIERE
Les étapes ou stades de la carrière
correspondent à un cheminement, à un cycle de vie. Les
salariés doivent donc passer à travers diverses
expériences communes au cours de leur vie au travail.
Chaque stade est caractérisé par une certaine
homogénéité en termes d'expérience de
carrière. L'âge est un variable central dans l'explication des
successions des différents stades de carrière.
Paragraphe 1 : carrière et mobilité
La notion de carrière est en réalité
liée à celle de mobilité et renvoie donc à un
aspect dynamique. Celui qui fait carrière dans une organisation est donc
sujet à mobilité à l'intérieur de celle-ci.
Il existe plusieurs types de mobilités comme l'indique
le schéma ci-après.
Les différents types de
mobilités
MOBILITE
Mobilité extra organisation
Mobilité intra organisation
Mobilité verticale
Mobilité latérale
Mobilité horizontale
Un salarié peut évoluer à
l'intérieur de son organisation (mobilité intra
organisationnelle) ou en dehors en changeant d'entreprise (mobilité
extra organisationnelle).
- La mobilité verticale correspond au franchissement
des frontières hiérarchiques. Elle est associée à
la notion de promotion.
- La mobilité latérale traduit l'inclusion ou
implication du salarié, son rapprochement d'une position centrale dans
l'organisation. Ce type de mobilité est associé à, la
notion de pouvoir car la mobilité permet à l'individu de se
rapprocher du noyau décisionnel de l'organisation.
- La mobilité horizontale : elle correspond au
changement de fonction entre départements, services ou directions sans
changement hiérarchique.
Ces différentes mobilités peuvent se
combinées. Aussi la mobilité s'accompagne souvent mais pas
systématiquement d'une évolution de salaire et des
responsabilités.
Paragraphe 2 : le plateau de carrière.
La notion de plateau de carrière renvoie à
l'absence de perspective de mobilité. Il existe le plateau de
carrière objectif et subjectif.
- Le plateau de carrière objectif correspond à
la stabilité d'un individu dans le poste ou dans le niveau
hiérarchique depuis plusieurs années.
- Le plateau de carrière subjectif lui autre
répond au sentiment d'un sentiment d'un individu d'être bloquer
dans son évolution de carrière pour les années avenir.
PLATEAU DE CARRIRE
PLATEAU SUBJECT
PLATEAU OBJECTIF
Paragraphe 3 : les différents types de
promotions
On distingue quatre sortes de promotions
- Promotion de catégorie : elle entraine un
changement de catégorie ou accession à la maitrise pour ouvrier
ou un employé accession à l'encadrement pour un agent de
maîtrise.
- Promotion dans la catégorie : elle entraine un
changement de poste, de coefficient voir de qualification.
- La promotion de salaire : elle s'inscrit dans une
politique d'individualisation de rémunération. Elle n'a aucune
incidence sur la définition du poste ni sur le coefficient.
- La promotion collective : elle touche les
salariés d'un même groupe de travail.
3ème Partie
LA STRATEGIE DES RESSOURCES HUMAINES
Gérer les ressources humaines implique une
stratégique, une politique mieux une dynamique. La gestion
stratégique des ressources humaines destinée à
répondre à préoccupations actuelles et futures de
l'entreprise, suppose non seulement une évaluation constante du
personnel, mais aussi d'autres aspects tels que la planification et une
politique de rémunération.
Chapitre 1
L'EVALUATION DES COMPETENCES
Longtemps marginalisée pour défaut
d'éléments d'appréciation, le développement
aujourd'hui d'entretiens d'évaluation contribue à l'apparition
d'une culture d'appréciation du personnel et de son
évaluation.
L'évaluation est un jugement sur le comportement d'un
salarié dans l'exercice de ses fonctions.
Par compétences, il faut entendre, l'ensemble des
savoir-faire, savoir-être que possède un individu. Recenser les
savoir-faire et savoir-être qu'il possède par rapport à des
référentiels afin d'observer les compétences qu'il
maitrise, celle qu'il maitrise moins et celles qu'il ne maitrise pas.
L'évaluation s'exprime sous plusieurs formes :
- Par une notation
- Par un inventaire des points forts et faibles par rapport
à la fonction exercée
- Par un bilan professionnel par rapport aux objectifs.
Elle peut être individuelle ou collective. Mais
d'évaluation pose le problème de détermination des
critères d'appréciation tant qualitatifs que quantitatifs.
SECTION II : LA PRATIQUE DE L'EVALUATION
L'évaluation, présentant des enjeux multiples,
est souvent effectuée par plusieurs acteurs et poursuit nombre
d'objectifs.
Paragraphe 1 : les acteurs de l'évaluation
Les acteurs de l'évaluation sont plus ou moins nombreux
selon l'entreprise et le contexte. Généralement
l'évaluation est l'oeuvre du supérieur hiérarchique. Mais
elle peut être faite par toute personne dans l'entreprise.
A- L'évaluation par hiérarchie
Elle est la plus fréquente dans les entreprises. Dans
90% de cas c'est le supérieur hiérarchique direct qui
procède à l'évaluation des performances de son
salarié, en générale à travers un entretien. Il
peut être secondé par la direction des ressources humaines.
B- Evaluation par le salarié
En plus de l'évaluation hiérarchique, il peut
être demandé au salarié d'effectuer sa propre
évaluation. Cette évaluation résulte de l'entretien
d'évaluation avec le supérieur hiérarchique.
C- L'évaluation par les collaborateurs
C'est une approche plus complète d'évaluation
qui consiste à demander aux collègues, aux collaborateurs ou aux
éléments d'évaluer les personnes sur la base des
critères biens définis. C'est une manière de mettre en
contact le personnel de l'entreprise et permettre à chacun de mieux
cerner son image, son comportement, ses qualités et son style de
management.
Paragraphe 2 : les enjeux de l'évaluation
L'évaluation présente plusieurs enjeux tant pour
l'entreprise à travers l'influence qu'elle exerce sur les
décisions des RH que pour le salarié par les attentes qu'elle
suscite chez ce dernier.
A- Enjeu stratégique
Sur le plan stratégique, l'évaluation permet de
construire et de valider les plans d'évolutions collectives et
individuelles.
B- Enjeu économique
De l'évaluation des compétences dépendra
la décision d'investir dans le développement de ces
compétences. Car toute décision d'investir dans le
développement des compétences a une incidence financière
importante sur le budget de l'entreprise.
C- Enjeu pédagogique
L'évaluation des compétences renforce
l'estimation de soi-même grâce au regard porté par les
autres sur l'image de soi, ses performances et les compétences.
D- Enjeu politique
L'évaluation des compétences présente un
enjeu politique du moment où les résultats des évaluations
donnent des informations précieuses sur l'entreprise et le potentiel de
l'organisation qui vont permettre d'orienter le choix pour la faire
évoluer.
Paragraphe 3 : les objectifs de
l'évaluation
L'évaluation poursuit quatre séries
d'objectifs.
A- Evaluer les compétences des
collaborateurs
Elle consiste à faire le total, des compétences
dont fait preuve une personne quand elle exécute des tâches en vue
d'atteindre un objectif.
B- Evaluer les performances d'une personne
Elle conduit à l'analyse des résultats d'une
activité d'une personne, puis comparer ses résultats à ses
objectifs et aux résultats obtenus par les collègues.
C- Evaluer le potentiel d'une personne
Elle consiste à apprécier les capacités
d'une personne à acquérir rapidement des compétences
nouvelles par la formation ou dans son emploi actuel, afin de lui confier de
futures responsabilités.
D- Evaluer la motivation
C'est le fait de mesurer le degré d'implication
personnel au travail, son niveau d'engagement dans les activités de
l'organisation.
Paragraphe 3 : les avantages et limites de
l'évaluation
L'évaluation des compétences présente
à la fois des avantages et des inconvénients.
A- Les avantages de l'évaluation
Ils sont multiples
- L'évaluation est une occasion de faire le point sur
la période écoulée.
- Elle favorise la motivation en offrant au salarié des
perspectives d'évolution.
- Elle permet de détecter les compétences des
salariés.
- L'évaluation permet de connaitre les attentes des
salariés et d'y répondre.
B- Les limites de l'évaluation
Elles se situent à plusieurs niveaux.
- L'évaluation est source de stress.
- Les outils d'évaluation peuvent générer
des décisions tranchées telles une réponse tranchée
positivement ou négativement.
- Le choix des critères d'évaluation est
difficile surtout pour les postes élevés et parfois peu
objectifs.
- La pratique de plusieurs évaluations combinées
est possible. Aucune technique n'étant supérieur à l'autre
et le choix devant être guidé par le contexte n'est pas
aisé.
SECTION II : ANALYSE DES DIFFERENTES EVALUATIONS
ET LEURS EFFETS
Parmi les méthodes d'évaluations, on peut
retenir l'entretien individuel et collectif, évaluation entre les
collaborateurs et le bilan comportemental. Chacune de ses méthodes
présentes à l'analyse, des avantages et des
inconvénients.
Paragraphe 1 : l'entretien individuel
C'est face à face entre le salarié et le
supérieur hiérarchique. Cet entretien vise à faire le
bilan de l'année écoulée en relevant les aspects positifs
et négatifs afin de fixer les objectifs pour l'année avenir.
A- Les avantages
L'entretien individuel présente au moins deux
avantages
- Il permet au supérieur hiérarchique d'exprimer
directement son jugement sur le salarié en direct.
- Il constitue une occasion pour le salarié d'exprimer
ses points de vue et de faire connaitre ses souhaits notamment en
matière d'évolution de carrière ou de formation.
B- Les inconvénients
- Les facteurs liés à la personne et
l'environnement étant délicat, ils peuvent réduire la
crédibilité de l'évaluation.
- Il est reproché aux managers de manquer de courages
durant les entretiens entrainant des situations délicates des
salariés.
Paragraphe 2 : évaluation par les
collaborateurs
Il est question ici de l'évaluation des
compétences d'un cadre par son entourage professionnel. Le
salarié s'évalue puis ses collaborateurs et son entourage.
A- Avantages
- C'est une évaluation anonyme permettant de s'exprimer
en toute liberté
- Cette évaluation s'exerce dans une durée
limitée
B- Les inconvénients
- L'indisponibilité des évaluateurs fait que le
questionnaire d'évaluation est souvent rempli sans conviction et
sincérité.
Paragraphe 3 : l'entretien collectif
C'est un entretien de groupe qui suit
généralement celui individuel. L'évaluation collective est
particulièrement adaptée dans le cadre d'un projet ou pour une
équipe autonome travail.
A- Les avantages
- L'entretien collectif est moyen de faire le point
collectivement sur le fonctionnement et la performance d'une équipe
- Elle constitue une solution pour atténuer les effets
de sympathie personnelle en situation d'évaluation.
B- Les inconvénients
- Les conditions de l'entretien collectif parfois moins
satisfaisantes peuvent influencer négativement les effets
- C'est une méthode coûteuse en temps
- La mise en place de cet entretien est complexe
- La méthode d'évaluation collective est
insuffisante pour une évaluation de l'individu.
Paragraphe 4 : bilan comportemental
Il permet d'évaluer la performance, les comportements,
les compétences et les potentiels de l'individu. Des simulations sont
organisées en face à face ou en groupe mais, l'évaluation
est individuelle.
A- Avantages
- Cette évaluation faite par un organe externe
présente des garanties de neutralité et d'impartialité.
- Elle fait usage des simulations proches des situations de
travail réel
- Produit des résultats crédibles grâce
aux différents outils utilisés ou à divers
observateurs.
B- Les inconvénients
- Elle est coûteuse
- Des résultats parfois différents du fait de
l'usage de différents outils.
Chapitre 2ème
LA PLANIFICATION DES RESSOURCES HUMAINES
L'expansion de toute entreprise repose sur plusieurs
éléments stratégiques tels que la gestion des
opérations, l'accroissement des marchés et la clientèle,
la gestion financière, la recherche et le développement.
Les questions liées à la gestion des ressources
humaines sont parmi les aspects les plus difficiles à traiter et
à mettre en oeuvre par le gestionnaire.
La planification des RH est un processus d'élaboration
et de mise sur pied, de plan et programme visant à assurer à
l'entreprise le nombre d'employés et de mains d'oeuvre nécessaire
et ceci au moment où elle a besoin.
SECTION II : LA JUSTIFICATION DE LA PLANIFICATION
DES RH
La planification des RH poursuit un certain nombre d'objectifs
précis ayant une importance dans la gestion des hommes au travail.
Paragraphe 1 : les objectifs de la planification
Les objectifs de la planification des ressources humaines
découlent du contexte de survie et de prospérité d'une
entreprise.
A- Le fondement de la planification
Les entreprises de façon générale sont
confrontées à des difficultés liées au maintien
d'un niveau de personnel adéquat.
Elles font face à des choix déchirants. D'un
côté, elles doivent limiter le nombre de leurs employés
pour des raisons financières. De l'autre, elles doivent pouvoir compter
sur les meilleurs talents disponibles dans leur créneau
d'activité si elles veulent croître et se tenir à la rude
concurrence des économies de marché.
Dans ce contexte, la capacité d'évaluer avec
précision les futurs besoins en main d'oeuvre devient un
élément crucial de l'élaboration des stratégies
d'affaires des entreprises.
La planification des ressources humaines peut devenir une
tâche à haute valeur ajoutée si elle est
réalisée de façon efficace.
B- Les objectifs
La planification a pour objectif de :
v Maximiser l'utilisation des ressources humaines et assurer
le développement continu ;
v S'assurer de la capacité de production
nécessaire pour soutenir les objectifs organisationnels ;
v Coordonner les activités des ressources humaines avec
les objectifs organisationnels ;
v Accroître la productivité de l'organisation.
Paragraphe 2 : L'importance de la planification
La planification des ressources humaines a une importance dans
le fonctionnement de l'entreprise. On peut regrouper cette importance en quatre
rubriques.
Ø La planification permet de considérer les
coûts liés à la gestion de ressources humaines comme un
investissement et non une dépense difficile à
effectuée ;
Ø Elle permet d'orienter la gestion des RH vers
l'avenir ;
Ø Elle fait apparaitre l'existence d'un lien entre la
planification des RH et les autres fonctions organisationnelles ;
Ø La planification conduit à
l'intégration des activités de recrutement, de
rémunération et les avantages sociaux, la formation, la
planification organisationnelle et la gestion des carrières dans une
perspective de gestion plus globale.
SECTION II : LES ETAPES DE LA PLANIFICATION
La planification se réalise suivant cinq étapes
comme l'indique le schéma ci-après.
2- Prévision des besoins en RH
5- Planification des actions des RH
1-Réflexion stratégique
4-Analyse de l'écart
3-Prévision des disponibilités des
RH
Paragraphe 1 : réflexion stratégique
(étapes 1)
Cette étape vise à réfléchir sur
l'avenir de l'organisation : que se passera t-il d'ici deux, cinq ou dix
ans ?
L'activité de réflexion stratégique
permet de faire le bilan de la situation actuelle pour l'analyse de
l'environnement externe.
L'opération consiste à identifier les
éléments qui influencent le développement de
l'organisation et à faire établir un diagnostic de
l'environnement.
Environnement interne
|
Environnement externe
|
ü Situation financière
|
ü Marché du travail
|
ü Force et faiblesse de l'entreprise
|
ü concurrence
|
ü Départ planifié, mobilité...
|
ü Mobilité et profil de la main d'oeuvre...
|
Dans la pratique, la réflexion stratégique
suppose certaines activités de la part du gestionnaire des RH telles
que :
Ø Inventaire des emplois et les effectifs par
catégorie d'emploi (âge, ancienneté, sexe,
nationalité) ;
Ø Analyse des emplois et la répartition des
activités ;
Ø Elaboration des référentiels de
fonction.
Paragraphe 2 : planification des besoins en
ressources humaines
(Étape 2)
Cette étape consiste à identifier clairement le
type de compétences, les ressources nécessaires à
l'entreprise ainsi que le moment le plus opportun pour l'embauche de personnel
afin de mettre en oeuvre les actions qui permettront d'atteindre la situation
idéale selon l'échéancier établi.
Certaines questions permettent d'identifier les
besoins.
- Quelles fonctions devons-nous combler ?
- Comment les fonctions actuelles
évoluent-elles ?
- Quel types de compétences faudra t-il ?
- De combien de personnes aurons-nous besoin pour effectuer ce
travail ?
- A quel moment et pour combien de temps ?
- Au sein de l'effectif actuel, y a-t-il des employés
qui peuvent réaliser le travail ?
- avec du perfectionnement, y a-t-il des employés qui
pourrons réaliser le travail ?
Le responsable chargé de la planification des RH a le
mandat de recenser les besoins dans chaque secteur de l'organisation et de
traiter l'information de manière à déterminer le nombre de
postes nécessaires pour atteindre les objectifs fixés lors de la
réflexion stratégique. Le nombre de postes nécessaires
est intimement lié à la capacité de production de
l'entreprise.
Paragraphe 3 : Prévision des
disponibilités des ressources
humaines (étape 3).
Avant d'embaucher de nouvelles ressources, il est
recommandé d'analyser la disponibilité de l'effectif actuel. Pour
se faire, il faut connaitre les compétences et les habilités de
tous les employés actuellement en poste.
Pour chacun d'entre eux, il faut connaitre :
- l'expérience professionnelle
- le rendement
- le champ d'expertise
- les intérêts, aspirations et projet de
carrière.
Cette analyse a lieu lors de l'évaluation du rendement
de l'employé.
Paragraphe 4 : analyse de l'écart
(étape 4)
Cette étape consiste à comparer le nombre de poste
prévus (demande future) dans chaque catégorie d'emploi en tenant
compte des exigences du poste avec le nombre d'employés susceptibles d'y
répondre.
L'analyse permettra de déterminer s'il s'agit d'un
écart quantitatif (manque ou surplus de main d'oeuvre)
ou qualitatif (manque de compétences et habiletés
nécessaires) pour combler les postes à pourvoir.
Paragraphe 5 : la planification des actions
liées aux ressources humaines (étape 5)
Lorsque l'écart est bien établi, il est plus
facile de choisir les meilleures actions à poser pour combler
l'écart constaté.
Type d'écart
|
Action
|
Ecart quantitatif
|
Embauche
|
Programme de recrutement interne et externe
|
Réduction : mise à pied,
suspension/licenciement, retraite anticipée
|
Ecart qualitatif
|
Restructuration
|
Evaluation de la performance
|
Réaffectation des ressources
|
Apprentissage, formation et perfectionnement.
|
Il faut définir le type de stratégie à
mettre en place et élaborer ensuite un plan d'action afin d'atteindre
les buts et les objectifs fixés.
Ce plan doit comporter les objectifs visés, les
personnes responsables ainsi que les échéances prévues
pour chacune des actions de planification des ressources humaines.
Chapitre 3
POLITIQUE DE REMUNERATION
La politique de rémunération est
élément essentiel dans la gestion des ressources humaines et de
respect des normes de travail.
Elle trouve sa justification non seulement dans ses objectifs
mais aussi dans son aspect d'élément de motivation. Aussi
l'application d'une politique de rémunération comporte des
étapes.
SECTION II : LE FONDEMENT DE LA POLITIQUE DE
REMUNERATION
La politique de rémunération se fonde sur ses
objectifs et sa mission.
Paragraphe 1 : la justification de la politique de
rémunération
Fruit du respect des lois et conventions collectives, la
politique de rémunération répond à la
volonté de l'entreprise d'attirer les meilleures compétences par
des rémunérations élevées.
La rémunération est un moyen qu'une organisation
possède pour maintenir son effectif et attirer les nouveaux candidats
pour rejoindre cet effectif.
Il faut pour y parvenir déterminer la capacité
de payer de l'organisation, le montant de la rémunération qu'elle
désire affecter aux différents postes, la
rémunération offerte sur le marché et effectuer des choix
quant aux niveaux de rémunération directe et indirecte.
L'objectif ultime de toute politique de
rémunération, est de créer un sentiment de reconnaissance
et d'équité pour les employés actuels et futurs. Elle
constitue un élément de motivation des salariés.
Paragraphe 2 : les objectifs de la politique de
rémunération
La politique de rémunération poursuit les
objectifs globaux suivants :
ü Attirer et recruter les candidats répondant aux
besoins de l'organisation
ü Démontrer de la reconnaissance aux
salariés en leur versant une rétribution juste (quelle
augmentation pour chacun : la même pour tous ou les augmentations
individualisées en fonction du mérite personnel)
ü Etre compétitif par rapport au marché
(équité externe)
ü Contrôler les coûts liés à la
masse salariale (primes : quelles primes et sur quel critère les
accorder), 13ème mois, avantages en nature ...
SECTION II : LES ETAPES D'UNE POLITIQUE DE
REMUNERATION
La politique de rémunération s'applique suivant
des étapes.
Paragraphe 1 : définition des enjeux de
l'organisation en matière de rémunération
Pour que la rémunération devienne un moyen de
gestion, les stratégies de rémunération doivent être
cohérentes avec les objectifs organisationnels. Il faut donc clarifier
les objectifs de l'entreprise en se posant quelques questions.
§ Quels sont nos objectifs de
développement ?
§ Quelles sont les perspectives d'avenir ?
§ L'entreprise évolue-t-elle dans un marché
très compétitif ?
§ Quelle est l'importance de la main d'oeuvre au sein de
l'entreprise ?
§ Quelle est la capacité de payer de
l'entreprise ?
§ Quel investissement l'entreprise désire-t-elle
faire dans son capital humain ?
Paragraphe 2 : identification et choix des
éléments de rémunération
Les responsables d'une entreprise doivent savoir avec
précision, les buts qu'ils souhaitent atteindre avec la politique de
rémunération.
On peut se servir de certaines questions pour y parvenir.
§ Ya t-il des risques élevés que les
employés soient attirés par l'offre d'une entreprise
concurrente ?
§ L'avenir de l'entreprise repose-t-il sur un avantage
concurrentiel ?
§ Manque-t-on de main d'oeuvre ?
§ L'entreprise doit elle recruter des gens
possédant une grande expertise ?
Lors de cette seconde étape, il est nécessaire
d'inventorier toutes les possibilités de rémunération qui
permettront à l'entreprise d'atteindre les résultats
souhaités en fonction des facteurs souhaités.
Une stratégie complète de
rémunération comprend des modes de rémunérations
directe et indirecte.
La politique de rémunération directe comprend
les éléments financiers directs tels : le salaire de base,
les bonis ou primes sur les objectifs de rendement, participation aux profits,
commissions sur les ventes, octroi d'option ou d'actions de l'entreprise...
La rémunération indirecte est constituée
des :
- Eléments financiers indirects : assurance
collective, primes aux initiatives, allocations des dépenses
d'affaires...
- Eléments d'appui au développement des
compétences : budget de formation par employé, abonnement
à des revues spécialisées, achat de documents
spécialisés...
Paragraphe 3 : analyse des emplois
Il est très difficile d'atteindre une
équité et un équilibre parfait au niveau de la
rémunération. Afin d'atteindre le plus haut niveau
d'équité possible, l'établissement des salaires de base
doit se faire selon les responsabilités et les tâches de chaque
poste.
Les critères les plus utilisés pour
évaluer les emplois sont :
· Les qualifications et l'expérience
· Les responsabilités
· Les efforts intellectuel et physique
· Les conditions de travail
L'analyse permet de comparer et de classer les emplois les uns
par rapport aux autres selon le degré d'exigence requis et ainsi
évaluer leur valeur relative.
Paragraphe 4 : détermination de la grille des
salaires
La grille salariale est un tableau qui donne pour chaque
travail, la fourchette de salaires. Pour déterminer la grille salariale,
il faut identifier le minimum et le maximum versés sur le marché
pour chaque emploi et ajuster ces montants en fonction de ce que l'entreprise
est prête à débourser.
La grille salariale vise à établir une structure
d'équité interne : équité en
emploi/égalité salariale/ équité salariale.
Equité en emploi
L'équité en emploi est un ensemble de mesures
qui visent à identifier et éliminer les obstacles à
l'emploi pour certaines catégories de personnes (les femmes, les
personnes handicapées, les membres des minorités visible qui sont
souvent désavantagés au plan de l'emploi). Il est question du
respect du principe d'égal accès à l'emploi.
Egalité salariale
L'égalité salariale vise à établir
un rapprochement entre un emploi et le salaire qui correspond. C'est le respect
du principe « un salaire égal pour un travail
égal ».
Equité salariale
L'équité salariale souscrit au
principe : « un salaire égal pour un travail
équivalent ».
L'objectif est d'attribuer un même salaire dans le cas
où les emplois seraient jugés équivalents en termes
d'engagement, de formation ou d'effort.
Le travail peut être différent, mai jugé
de valeur équivalente dans l'entreprise. Exemple : comparer les
emplois de secrétaire et de mécanicien dans une entreprise.
Paragraphe 5 : établissement des augmentations
salariales
L'établissement des augmentations salariales se fait en
mettant sur pied différents niveaux de salaire pour un même
poste.
Ensuite déterminer les facteurs d'augmentation qui
marqueront le passage d'un niveau à un autre.
Paragraphe 6 : comparaison des
rémunérations avec celles offertes sur le marché.
Cette étape consiste à vérifier si les
salaires offerts reflètent la réalité du marché du
travail. Cette comparaison tient compte de différents facteurs tels
que : la taille de l'entreprise, la situation géographique, la
rémunération globale et le secteur d'activité.
Il faut noter que chaque secteur d'activité dispose une
grille de rémunération avec ses avantages. /.

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