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L'impact des foires d'art contemporain dans le marché de l'Art aujourd'hui à  travers la semaine de l'Art contemporain à  Paris

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par Elise GUILLOU
Institut d'études supérieures des arts  - Titre homologué niveau II spécialiste - conseil en biens et services culturels 2010
  

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B- Les acquisitions par le Fonds National d'Art Contemporain

Pour la cinquième année consécutive, le ministère de la Culture et de la Communication a fait procéder par le Centre national des arts plastiques à une série d'acquisitions d'oeuvres exposées à la Fiac pour un budget de 400 000 euros.

La Direction Générale avec le Centre National des Arts Plastiques18(*) ainsi que le Fond National d'Art Contemporain19(*) se déplacent avant l'ouverture à la Fiac. Une première commission est organisée, après une visite des stands, une seconde commission est faite pour définir les achats. Avant même l'ouverture de la Fiac, des inspecteurs et la commission font un travail en amont auprès des galeries. Ils vont privilégier les achats directement aux galeries plutôt qu'aux artistes afin de ne pas entraver le système du marché de l'art.

La commission en 2009 a regroupé - des artistes - :?Marc Descgranchamps, Nathalie Elemento, - des collectionneurs - :?Didier Grumbach,?Jean Mairet - des critiques d'art - :?Philippe Dagen,?Philippe Regnier, - des responsables de la diffusion de lieux de diffusion en région - :?Joëlle Pijaudier, la conservatrice en chef du patrimoine, directrice des Musées de Strasbourg et Jean-Charles Vergne directeur du FRAC Auvergne.

La commission est élue pour trois ans, son but premier est de constituer une vaste collection pour le Fnac. Les artistes français ne sont pas privilégiés lors de ces achats, la commission tend à un grand équilibre dans la répartition de ceux-ci. Ce qui prime est une recherche d'excellence et de singularité.

Depuis le XIXème siècle, l'état achète des oeuvres aux artistes lors des salons et foires, mais les acquisitions faites par le Centre National des Arts Plastiques lors de la Fiac ne remontent qu'à 2005. En effet, l'État a pris conscience de l'importance du marché de l'art. Avant l'État était en dehors du marché de l'art, il se méfiait des fluctuations du marché. De nos jours, les institutions reconnaissent que le marché à un rôle. Il n'est pas possible d'occulter le marché dans la fabrication du goût.

Le Centre National des Arts Plastiques joue un rôle prospectif actif par l'acquisition d'oeuvres d'art venant enrichir le Fonds National d'Art Contemporain. Ces acquisitions visent en premier lieu à témoigner de la création en train de se faire, en enregistrant en temps réel, une situation artistique, qui révèle la diversité des pratiques et des démarches artistiques actuelles dans le domaine des arts plastiques, de la photographie ou du design. C'est ainsi que se constitue, au fil du temps et pour l'avenir, un patrimoine de qualité dont l'éclectisme révèle les courants dominants de chaque époque. Les modalités d'acquisition particulièrement simples - des achats directs aux différents acteurs du marché - permettent en outre, de soutenir économiquement et institutionnellement en premier lieu les artistes, mais aussi les galeries prioritairement françaises ou européennes.

Les trois objectifs principaux qui guident la politique d'acquisition sont : le soutien de la jeune création, la constitution d'un ensemble d'oeuvres cohérent autour d'un artiste afin de mettre en évidence l'évolution de son parcours autour d'un mouvement artistique ou dans un domaine spécifique et la représentation de la création internationale.

Les institutions représentent tout de même une sorte de garde-fou. Elles ne sont pas tombées dans l'extrême et gardent un certain recul par rapport aux artistes « phare » en tête des classements. Pour leurs collections, les institutions regardent à la fois vers le marché de l'art mais vont aussi chercher les artistes dans leur atelier. Dans ces institutions, il y a des historiens de l'art qui recherchent ce qu'il y a de plus pertinent.

L'artiste, au fur et à mesure de son évolution, va sortir de son atelier pour rentrer dans le système du marché de l'art, les institutions vont empêcher que ces jeunes artistes soient obligés de brader leurs oeuvres. Elles préservent des dérives du marché de l'art.

Les grandes expositions ont familiarisé le public avec l'art. Ces deux milieux veulent se rapprocher mais le marché est motivé par ce qui est nouveau, par l'effervescence, à l'inverse des institutions. Lesquelles sont garantes d'une certaine valeur de l'art.

Ainsi, à l'occasion de la 32e édition de la Foire Internationale d'Art Contemporain (6-10 octobre 2005), le Ministère de la culture et de la communication a souhaité marquer l'importance qu'il accorde au soutien du marché de l'art en France, en proposant au Centre National des Arts Plastiques de procéder, pour la première fois, à une série d'achats d'oeuvres présentées à la Fiac, afin d'enrichir les collections du Fonds National d'Art Contemporain. Trente-quatre oeuvres ont été acquises pour 420 000 euros dont Canevas de Pascal Pinaud, Excentrique de Daniel Firman ou Clouds d'Arik Levy.

En 2006, le Cnad a retenté l'expérience et a acquis trente oeuvres d'Art Contemporain pour le montant de 400 000 euros dans vingt-neuf galeries différentes.

En 2007, quarante-deux oeuvres pour le même montant et en 2008 trente-quatre oeuvres.

Cette année, le Fond National d'Art Contemporain a été doté de vingt-quatre oeuvres acquises dont Su Mei Tse, Julien Prévieux, Eva Nielsen, David Lamelas, Rachel Labastie ou Adel Abdessemed. 20(*) Ces artistes à la fois d'origines différentes (Luxembourg, France, Algérie ou Argentine) travaillent aussi différents médiums (vidéo, peinture, porcelaine...). Chacun de ces artistes a une thématique qui lui est propre. Rachel Labastie, dans sa récente série Entraves, répertorie les instruments de la contrainte, reproduisant en fine porcelaine blanche les fers des esclaves, transformés en singuliers trophées d'un passé colonial où coexistaient les hommes libres et ceux privés de droits. Par sa réactualisation, sous une forme à la fois séduisante et néanmoins bien fragile, elle rappelle la permanence d'un esclavage dit « moderne », produit d'une société normalisante.

Julien Prévieux, quant à lui, entretient une ambiguïté entre mobilier et immobilier, entre sphère privée et façade publique, entre l'intériorité du retrait et l'extériorité de l'extrait. Le Lotissement propose une modélisation de ces espaces en creux que furent laboratoire, bureau, atelier. Ce sont les lieux du retrait où la pensée se met en acte, desquels est livrée l'enveloppe, l'image d'une pensée mise en musique, en texte ou en objet. Rassembler ces architectures serait penser un aménagement du territoire de la pensée, autrement dit penser une politique publique de l'engagement personnel.

Su-Mei Tse, née à Luxembourg en 1973 d'un père chinois et d'une mère britannique, a très vite saisi l'intelligence du contraste, du métissage. Elle en a fait une source d'inspiration, de réflexion pour son travail de plasticienne et de musicienne. Ses oeuvres mêlent cinéma, photographie, musique et danse, dans une logique avant tout émotionnelle. Son travail conserve la force d'un regard tourné vers l'humain, uniquement guidé par son interprétation personnelle. Le réel n'est pas analysé, il est mis en scène. Avec Open score, 2007, Su-Mei Tsé reprend des sujets comme l'autisme, déjà abordé avec Chambre sourde, 2003 et Le Musicien autiste, 1999-2003.

Ainsi ces choix sont faits conformément aux orientations de la politique d'acquisition du ministère de la Culture et de la Communication : être attentif à la jeune création, acheter des oeuvres marquantes d'artistes confirmés pour constituer des ensembles significatifs et être ouvert aux différents courants de l'art.

Les oeuvres acquises rejoignent alors la collection du Fonds National d'Art Contemporain, la plus grande collection internationale d'art vivant rassemblée en France, conservée par le Centre National des Arts Plastiques. Ces oeuvres sont exposées au public grâce à une politique active de prêts et dépôts. Chaque année, près de cinq cents oeuvres sont mises en dépôt dans les musées, les administrations et les ambassades. Parallèlement, près de deux mille cinq cents oeuvres sont prêtées pour des expositions temporaires, en France ou à l'étranger. Les récentes acquisitions en arts plastiques ont été exposées à Grenoble, Nantes, Marseille, Rouen, Lyon et Amiens, ainsi qu'à Genève, Sao Paulo, Mexico, au Musée de Rochechouart. ?

Les collections design ont été montrées à Taipei, Séoul et Saint-Étienne, puis à Paris, en 2004, dans un grand déploiement de deux mille objets. De grands ensembles monographiques ou thématiques de photographies sont régulièrement présentés à l'étranger, aux biennales de Moscou, de Bamako et en Chine, ainsi que lors d'expositions à Séoul ou Bangkok, ou encore en Espagne, au Portugal et en Pologne.

* 18 DRAC

* 19 FNAC

* 20 Liste complète et visuels de certaines acquisitions en annexe p. 74 à 78

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