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Gestion communautaire de l?hydraulique villageoise a dandjihouhoue : notion de bien d?interêt collectif

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par Xavier SEHO
INJEPS / UNIVERSITE D'ABOMEY CALAVI - Administrateur d'Action Sociale et Culturelle 2009
  

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2.2. PROBLEMATIQUE

``Nul ne connaît la valeur de l'eau jusqu'à ce que le puits tarisse'' observait Benjamin Franklin, l'un des pères de l'indépendance américaine.5(*) Cette citation rend fidèlement compte de la situation que vivent certaines communautés rurales béninoises. Plusieurs communautés voient l'accès à une eau saine impossible bien que disposant de points d'eau réalisés à des millions de francs. En effet le mode de gestion privilégié de l'hydraulique villageoise mis en place au Bénin, et dans beaucoup d'autres pays d'Afrique, est communautaire. A l'initiative des projets financés par les bailleurs de fonds, les points d'eau sont placés sous la responsabilité de comités de gestion villageois, chargés d'assurer la pérennisation des ouvrages à travers la constitution de caisses de maintenance. La mise sur pied de comité visait la garantie d'une transparence dans la gestion et une responsabilisation de toute la communauté concernée. Ce qui devrait confirmer la solidarité agissante qui caractérise les milieux ruraux africains en général et béninois en particulier. Cette solidarité se remarque à plusieurs niveaux et constitue un des critères de la vie en commun. La construction d'une case, le labour d'un champ était l'oeuvre d'une solidarité. A cela s'ajoutent la dignité et l'équité qui constituent des valeurs partagées et admises par tous dans les milieux ruraux. Ces éléments endogènes subissent souvent une influence des facteurs exogènes qu'apportent les projets de développement. La gestion des ouvrages ne devrait pas souffrir d'irrégularités puisque associant les bénéficiaires.

Or, la réalité s'avère éloignée du modèle, et beaucoup de malentendus surgissent autour des notions de biens collectifs et d'intérêt public. Plusieurs comités ont ainsi fait preuve, soit par une incapacité, soit par l'absence de motivation, de mauvaise gestion. La gestion des CGPE cache généralement plusieurs irrégularités. Il se pose ici la question de savoir à quel niveau se situe le problème. Est-ce les populations qui n'assimilent-elles pas bien les réalités nouvelles apportées par les projets ? Ou les projets qui ne répondent-ils pas aux exigences du milieu ? Ou encore, s'agirait-il d'une mauvaise communion entre les réalités exogènes et celles endogènes ?

Il faut cependant noter que les CGPE reçoivent, après leur constitution ou élection, une formation censée outiller les acteurs dans la gestion efficiente de l'ouvrage. Cette formation est renforcée par le suivi des ONG et partenaires qui sont présents dans toutes les communes et qui jouent un rôle d'intermédiation sociale. Ces derniers assistent, parfois en témoins impuissants, à des cas de mauvaises gestions des CGPE. Cette situation est l'une des pressantes auxquelles doivent faire face les communes. En effet, la maîtrise d'ouvrage, qui, jusque là relevait des compétences de l'Etat central, devient une compétence des communes.

Des points d'eau non fonctionnels, des conflits au sein des membres des CGPE, l'inexistence de point d'eau, sont autant de problèmes en instance dans les communes. L'inexistence de points d'eau dans les villages paraît la plus urgente des préoccupations. Mais les communes ne pourront relever ce défit si de nouvelles bases de gestion des points d'eau ne sont définis. Les préoccupations relatives aux points d'eau non fonctionnels et aux conflits au sein des CGPE paraissent, pour leur part, organisationnelles. Cela repose sans nul doute la problématique de l'opportunité de l'analyse de la situation et des choix de nouveaux modes de gestion.

Trois modes de gestion sont admis au Bénin en matière d'hydraulique villageoise :

· La gestion directe communautaire;

· La gestion indirecte déléguée ou affermage;

· La concession.

La gestion directe communautaire est celle priorisée jusque là et exécutée dans les milieux ruraux. Elle consiste en la gestion des ouvrages par des CGPE constitués d'habitants de la localité et ayant à charge la pérennisation et la maintenance de l'ouvrage.

La gestion indirecte déléguée ou affermage est un mode dans lequel les consommateurs n'ont pas de rôle direct et ne sont pas forcément constitués en association. Si une association existe, elle n'aura pas de responsabilité directe dans la gestion des ouvrages et son rôle se limitera à celui d'une association de consommateurs susceptible d'interpeller la commune en cas de dysfonctionnement du système.

La concession quant à elle est le contrat par lequel la commune, moyennant une redevance, autorise une personne physique ou morale à réaliser l'ouvrage public et à en assurer la pérennisation.

Ces trois modes de gestion ont plus ou moins été pratiqués. Celui privilégié à plusieurs égards est le mode communautaire. Mais la question qui se dégage est la suivante : quel mode de gestion favoriserait dans le même temps l'intérêt public et la commune qui hérite désormais de la maîtrise d'ouvrage en matière d'hydraulique villageoise. (Article 90 de la loi n0 97-029 du 15 Janvier 1999 portant organisation des communes en République du Bénin.) Partant de ce constat et des contre-performances enregistrées dans le domaine nous postulons que :

* 5 Benjamin Franklin, cité dans le rapport mondial sur le développement humain 2006, p 152.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand