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Les ONG locales de développement et la question de pérennisation de leurs acquis dans la préfecture de Kankan ( Guinée).

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par Mamadou Sounoussy DIALLO
Université de Kankan ( Guinée) - Master II recherche en sociologie 2012
  

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INTRODUCTION

La forme d'organisation sociale que l'on désigne sous le vocable Organisation non gouvernementale, est au carrefour de deux courants de pensée, `'associationniste'' et `'missionnaire''. Les ONG ont construit leur crédibilité, auprès des opinions publiques et des donateurs, sur leur distance, leur hostilité, aux logiques et aux symboles de la puissance étatique.

Que ce soit dans le climat idéologique de la fin des années 1960 ou le mouvement anti-totalitaire dans les années 1970 et 1980, elles entretinrent longtemps une certaine défiance à l'égard des logiques de puissance de la « Realpolitik » qui caractérisaient le comportement des Etats. De leur côté, nombreux d'Etats les considéraient avec suspicion compte tenu de leur pouvoir de nuisance médiatique, dont l'indépendance semble être leur maître mot.

Les ONG ont plus ou moins su répondre à des besoins réels, en particulier dans des situations difficiles pour lesquelles l'acheminement des appuis, des moyens matériels et humains nécessitaient : connaissance du terrain et capacité à identifier de façon précise ceux qui devaient recevoir l'aide en priorité. Les actions des ONG dans leur dimension concrète, envoi d'argent et/ou de personnels, étaient d'abord matérielles. Il s'agissait de creuser des puits, de construire des écoles, des dispensaires, de tracer des routes, de réaliser des petits systèmes d'irrigation...

Certaines microréalisations laissaient des traces visibles sur le terrain et on pouvait alors envoyer aux donateurs des photos de ce qui avait été fait avec leur argent par contre d'autres non. En second lieu, l'État étant considéré, dans ces dernières décennies, comme l'acteur majeur du développement, ce n'est que par substitution à son rôle réel ou supposé que les ONG agissent. Autrement dit, elles agissaient dans les `'rôles'' de l'action publique : les fonctions traditionnellement dévolues à l'État en matière d'éducation, de santé publique ou d'encadrement d'agriculteur ont été alors assurées par les ONG, à la place de la puissance publique.

Les Organisations Non Gouvernementales sont tributaires de leur capacité à trouver des fonds nécessaires à leur fonctionnement, et à les gérer efficacement. Dons privés et subventions publiques constituent les deux principales sources de leur financement. La générosité privée est donc une ressource convoitée : cet état de fait entraîne une vive concurrence entre les ONG, en termes de stratégies de communication et de fidélisation des donateurs. En outre, les scandales financiers des années passées (détournements d'argent et cessations brutales d'activité) ont poussé de plus en plus d'organisations à publier de façon transparente leurs comptes et à adopter des chartes de bonne gestion.

Une grande partie de leurs interventions est cohérente et convergente avec l'action des pouvoirs publics, que ce soit dans les opérations de terrain (aide d'urgence et projets de développement) ou dans le domaine de l'éducation au développement. L'échec relatif d'un certain nombre de programmes de développement importants mis en place après les indépendances en Afrique (barrages, planification de l'industrialisation, aménagement des terres agricoles...) et le doute quant à l'efficacité des projets officiels, accusés de gigantisme et soupçonnés d'être des lieux de corruption, ont provoqué un vaste mouvement de changement.

Désormais, tout ce qui était mis au passif des États `'inefficacité de l'aide publique, visées géopolitiques/stratégiques, lourdeur des procédures d'attribution et de réalisation des projets, faible transparence des choix de moyens et de partenaires...'' a été versé, sans autre forme de procès, au crédit des ONG, devenues, au niveau de l'opinion publique, l'incarnation de l'efficacité, du désintéressement, de la proximité et du dialogue transparent. Dans le domaine de l'action non lucrative, elles semblent plus que jamais nécessaires : elles sont porteuses de sens dans un monde largement dominé par le secteur privé. Ensuite, les ONG ouvrent et expérimentent de nouveaux espaces de gouvernance. Ce qui signifie que les choix collectifs en matière de développement peuvent être le fruit d'un dialogue entre les différentes composantes de la société.

Ces opportunités qui sont offertes par la mise en place des ONG tournées vers le développement régional ou local en vue de l'amélioration des conditions de vie des communautés à la base constituent pour nous un motif d'intérêt pour le choix de ce thème : les ONG locales de développement et la question de pérennisation de leurs actions dans la Préfecture de Kankan.

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