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Les ONG locales de développement et la question de pérennisation de leurs acquis dans la préfecture de Kankan ( Guinée).

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par Mamadou Sounoussy DIALLO
Université de Kankan ( Guinée) - Master II recherche en sociologie 2012
  

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Professionnalisation des ONG

Depuis la fin des années 1990, on a assisté à une montée en puissance des ONG : médiatisation des besoins, recours à l' humanitaire après des opérations armées...Les ONG disposent de plus en plus de compétences techniques, qui les rendent crédibles et leur permettent d'être consultées et écoutées lors des grandes réunions internationales.

Depuis les années 2000, de grandes entreprises privées signent en partenariats avec des ONG locales de développement de façon à acquérir une vision plus globale de l'environnement mondialisé, et afin de disposer de compétences les aidant à mieux percevoir les attentes des consommateurs et des marchés. Ceci est plus perceptible dans le monde britannique et japonais.

Relations entre ONG et autres institutions

La Banque mondiale constate non seulement que « les ONG prennent de plus en plus part aux processus de développement économique et social, et que les lois et règlements des États concernant les ONG sont très divers et parfois susceptibles d'étouffer leurs activités et leur croissance ». Afin d'encourager le développement des ONG et de leurs « activités de coopération, facteurs d'amélioration et d'élargissement de l'aide au développement ». La Banque mondiale propose « une série de recommandations générales aux États en matière juridique, destinées à garantir aux ONG une existence et un fonctionnement sans entrave, indépendamment de l'État et de manière transparente et responsable »

Les ONG doivent répondre encore plus professionnellement que par le passé. Certaines organisations françaises se sont un peu rapprochées du système anglais (emploi salarié alors qu'avant le volontariat était la règle), et se tournent vers des candidats qui présentent des connaissances professionnelles dans différents secteurs. Il est devenu impératif, au moins pour des ONG de taille moyenne et grande, de présenter une expérience professionnelle avant de postuler. Parmi les profils recherchés, se trouvent des médecins et autres professionnels de la santé, des agronomes, des ingénieurs et techniciens en traitement de l'eau (ingénieurs Watsan), des professionnels des travaux publics (routes, constructions), des logisticiens, des administrateurs et comptables...

Afin de répondre à ce besoin de professionnalisation des ONG, de plus en plus d'universités et écoles mettent en place des formations spécifiques aux ONG, en plus des formations existantes (cursus d'une ou plusieurs années dans des écoles dédiées, telles que Bioforce à Lyon ou encore l'Institut de Formation et d'Appui aux Initiatives de Développement, à Bordeaux, ou encore la Licence professionnelle mention conduite de projets internationaux de co-développement à Besançon).

Cependant, compte tenu des évolutions en cours et de certaines remises en question concernant les liens officiels et/ou officieux entre ONG, Banque Mondiale et FMI (voir François Charles : L'Afrique des ONG) apparaissent également des formations spécialisées dans l'observation des ONG, telle celle proposée à l'école des hautes études des sciences économiques et sociales de Montpellier (ONG : Audit et contrôle de gestion).

1.2. Notion de développement local

Dans le parler populaire, on mêle souvent croissance et développement. Or, ce ne sont pas des synonymes. Le développement implique accroissement de bien-être et changement dans la structure économique et sociale. Il engage une société sous tous ses aspects. La croissance est une notion plus simple. Elle se réfère à un accroissement des activités de production de biens et services mais n'implique pas nécessairement des changements dans la structure, ni n'engage une société sous tous ses aspects. Le concept de développement contiendrait donc l'idée de croissance Ainsi, la notion de développement englobe une multitude de composantes économiques, sociales et politiques et doit tenir compte des valeurs et attitudes d'une population.

Pour les fins de ce document, disons que, dans une perspective de développement, le niveau local, plus près de la réalité et des gens, serait ainsi le lieu de définition des besoins et de réalisation des actions. Alors que le niveau régional serait plutôt le lieu de concertation des stratégies de développement local, de partage de programmes et services supérieurs (ex. commissariat à l'exportation, université) et de concertation des politiques gouvernementales à effet régional (ex. application régionale de politiques des ministères à vocation sectorielle).

Bien que le niveau provincial ait souvent pris en charge dans le passé une grande variété de besoins de la population, il semble, pour sa part, plutôt vouloir se définir aujourd'hui comme le lieu réservé à la conception de politiques et programmes cadres de développement. Il devient partenaire et accompagnateur d'initiative de développement.

L'OCDE définit le niveau local en ces termes:

«  Le niveau local est l'environnement immédiat dans lequel la plupart des entreprises et en particulier les petites - se créent et se développent, trouvent des services et des ressources, dont dépend leur dynamisme et dans lequel elles se raccordent à des réseaux d'échange d'information et de relations techniques ou commerciales... Le niveau local, c'est-à-dire une communauté d'acteurs publics et privés offre un potentiel de ressources humaines, financières et physiques, d'infrastructures éducatives et institutionnelles dont la mobilisation et la valorisation engendrent des idées et des projets de développement. »

Le développement local est aussi appelé " développement à la base" est prôné dans les pays en voie de développement en complément des mesures macroéconomiques et des grands projets. Dans ces pays, le développement local repose sur des actions mobilisant les initiatives locales au niveau des petites collectivités et des habitants eux-mêmes.

Eventuellement avec une aide technique ou financière extérieure, comme : mini infrastructures : creusement d'un puits, installation de cellules solaires pour alimenter un village, création d'une école) ; mise en place de micro coopératives ou d'associations de micro crédit ; initiative de certains habitants à titre personnel ou familial au niveau d'exploitations agricoles, commerciales, artisanales, tirant partie des ressources et du marché locaux et utilisant des méthodes performantes. Le concept est apparu au milieu des années 1960 en France, en réaction aux pratiques dirigistes de l' aménagement du territoire fondées sur des logiques sectorielles. Pour l'État, l'aménagement du territoire peut être considéré comme le volet spatial de la planification.

Quand l'État, au début des années soixante, veut mener une "ardente" politique d'aménagement du territoire, il développe d'abord une critique vigoureuse du maillage territorial hérité, celui des départements : mal découpés, trop étriqués, trop dominés par ce que le général De Gaulle appelait "les petits notables de sous-préfectures", inadéquats pour une grande action nationale. Il est à peu près certain que la fortune récente du mot " territoire" est liée simultanément à une réflexion de type planiste, c'est-à-dire à la recherche de l'espace optimal pour mener une action publique "descendante", volontariste, et à une réflexion de type autogestionnaire, donc la recherche de l'espace optimal pour conduire un projet "ascendant" de développement, lié à une mobilisation sociale (Gontcharoff, in revue Territoires).

La vision « descendante de l'État » (les décisions sont prises en haut lieu sans concertation avec les populations concernées) est contestée au début des années 1970 par de nombreux acteurs locaux qui considèrent que le développement d'un territoire doit prendre en compte les besoins et les aspirations de ses habitants. Le développement part en bas prôné par le « mouvement des Pays », dont le slogan « vivre, travailler et décider au Pays » résume bien la logique d'autonomie vis-à-vis des centres décisionnels, qu'ils soient politiques ou économiques. C'est pourquoi, les acteurs locaux engagés dans des démarches de développement local ont été apparentés dans les années 1970 comme des « militants d'un autre développement » (on parlerait aujourd'hui des alternatifs.)

Pour mieux cerner la notion de développement local, on peut citer une définition qui a fait date : "Le développement local n'est pas la croissance, c'est un mouvement culturel, économique, social qui tend à augmenter le bien-être d'une société. Il doit commencer au niveau local et se propager au niveau supérieur. Il doit valoriser les ressources d'un territoire par et pour les groupes qui occupent ce territoire. Il doit être global et multidimensionnel, recomposant ainsi les logiques sectorielles".

Les lois Defferre de 1982-1983 de décentralisation, donnent plus de responsabilités aux collectivités territoriales pour mener des actions locales et une politique d'aménagement plus pertinente car adaptée à chaque territoire. La loi des libertés et responsabilités locales (2004), appelée le deuxième acte de la décentralisation, poursuit cette volonté de l'État d'accorder plus de responsabilités et d'autonomie aux pouvoirs locaux. La fin des années 1990 a été marquée par une série de réformes importantes dans le domaine de l'aménagement du territoire. Elles correspondent à des logiques nouvelles reposant sur la prise en compte des territoires vécus par les habitants qui, du fait de leur mobilité, rendent caducs les découpages institutionnels du passé.

Cette période marque aussi la consolidation des acteurs apparus au cours des années 1980 : l'Europe, à travers la politique régionale de l'UE, les collectivités locales, les Régions. Enfin, cette période voit apparaître de nouveaux enjeux tels que le développement durable. Il convient donc de bien saisir les mécanismes des politiques d'aménagement du territoire en France. La décentralisation de ces vingt dernières années a permis aux collectivités locales et territoriales de devenir des acteurs essentiels du développement territorial. L'émergence de nouveaux territoires de projets le montre pleinement lorsque l'on connaît le rôle porteur des collectivités locales.

Aujourd'hui, après la période des pionniers, après celle des contrats de Pays, après celle des chartes intercommunales d'aménagement et de développement, on peut identifier environ 500 territoires de projet, dont 180 agglomérations ( communautés urbaines et communautés d'agglomérations), à travers la France. Conséquence de cette décentralisation, de nouvelles dynamiques territoriales se sont créées pour mettre en place des ONG locales de développant des stratégies intercommunales voire métropolitaines. En définitive, le développement local est plus qu'un concept, c'est un mandat politique.

Il serait facile de conclure que le développement local est celui qui s'exprime sur un territoire donné, en l'occurrence ici, le niveau local. Le phénomène est toutefois plus complexe. Le développement local est un concept relativement nouveau dans le vocabulaire des développeurs québécois. Pour bien en comprendre toutes les dimensions et saisir l'intérêt qu'il suscite, il faut introduire quelques notions nouvelles telles, communauté locale, autorités locales et dimension humaine. Il faut réaliser aussi que c'est d'abord un phénomène émergent, endogène.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway