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EDC ( Electricity Developpment Corporation ) et la relance du pool énergétique camerounais: enjeux et perspectives

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par Jean- Louis NDZOUDOM
Institut de formation pour le développement Yaoundé - Diplôme d'études professionnelles approfondies niveau 2 2011
  

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CHAPITRE 5 :
LE CADRE OPERATOIRE SUR L'ETUDE DE LA CRISE ENERGETIQUE AU CAMEROUN

Le sujet sur la crise énergétique est plus que d'actualité. C'est un sujet sensible, car l'énergie est au centre des enjeux économiques, politiques, sociaux et même stratégiques. Au Cameroun, la reforme du secteur de l'énergie a consacré la libéralisation de ce secteur depuis décembre 1998. Cette libéralisation n'a pas produit l'effet escompté et l'État a été obligé de s'immiscer pour assurer son rôle régalien. Ceci par la création d'EDC. Le cadre opératoire de notre étude sur la crise énergétique nous conduira à la présentation des données sur la crise et sur EDC, à l'analyse et à l'interprétation du résultat à laquelle nous sommes parvenus (section 1). L'opérationnalisation de notre étude trouvera sa pertinence dans l'élaboration du guide de suivi évaluation du plan d'indemnisation et de réinstallation du projet Lom pangar, (section 2) que nous suggérons, ceci pour l'amélioration des performances d'EDC.

SECTION I :
PRESENTATION DES DONNEES SUR LA CRISE ET EDC, ANALYSE ET INTERPRETATION DU RESULTAT

Il s'agira pour nous, de présenter les données sur la crise énergétique au Cameroun et sur cette entreprise de service public qu'est Electricity Development Corporation. Ces données ont été recueillies au moyen de l'observation participante lors du stage dans cette entreprise, de l'exploitation documentaire et d'Internet. L'analyse et l'interprétation du résultat meubleront également cette section.

I. DONNES SUR LA CRISE ENERGETIQUE AU CAMEROUN ET SUR EDC

1. Données sur la crise énergétique au Cameroun

La production d'électricité est fortement dominée par les centrales hydroélectriques (76%) qui ne représentent que 56% de la capacité totale installée. Par contre, le parc thermique qui représente 44% de la puissance totale ne fournit que 24% de production nationale d'énergie électrique. La situation est particulièrement défavorable pour la production thermique d'AES SONEL qui détient 24 % des capacités installées alors qu'elle ne produit que 5% d'énergie électrique. Le tableau ci-après fournit de plus amples détails.

Tableau 6 : Nombre d'heures d'utilisation de la puissance nominale en 2006

Désignation

Puissance

installée

(En MW)

Energie

produite en

GWh

Durée

d'utilisation

en heures

Durée

d'utilisation

en Jours

% du temps

d'utilisation

par an

1

Hydro - électricité

729

3 892

5 339

222

61%

2

Thermique

206

255

1 238

52

14%

3

Auto - production

267

959

3 592

150

41%

4

TOTALE

1 202

5 106

4 248

177

48%

Source : AES SONEL et ARSEL

Cette énergie a été produite avec un taux de disponibilité de 85% en hydroélectricité et de 80% pour les centrales thermiques du concessionnaire public d'électricité. Il ressort du tableau de puissances installées et d'énergie produite que ces différents moyens de production sont sollicités très différemment. Ainsi :

· Les installations hydroélectriques fonctionnent en moyenne 5339 heures par an contre

1238 heures seulement pour la production thermique ; ce qui démontre le faible niveau d'utilisation des « capacités immobilisées ».

· Pour les auto-producteurs, leurs installations de production d'énergie sont comparativement plus utilisées que les centrales thermiques du concessionnaire de service public.

Il ressort du constat ci-dessus que le déficit d'énergie électrique relève plus d'un calcul économique basé sur la recherche du profit que sur l'assurance du service public. Comme nous l'avons montré plus haut, la production d'énergie à partir du thermique varie entre 24F et 58F le KWh. Ce qui n'est pas assez rentable pour AESS qui dans ce cas préfère laisser les consommateurs dans le noir.

1.1. Le déficit d'énergie électrique à combler

La puissance totale installée est passée de 1104 MW en 2000 à 1192 MW42(*) en 2006, soit une augmentation de 118 MW résultant de la construction, de la réhabilitation et de la mise en service de nouvelles centrales thermiques d'urgence : Limbé (85 MW), Oyomabang 2 (16MW), Logbaba (17,6MW), Bafoussam (4,5MW), etc.

La production d'électricité est fortement dominée par les centrales hydroélectriques, soit environ 76% de la production totale du concessionnaire AES SONEL en 2006. La faible hydraulicité enregistrée durant les années sèches 2001 et 2002 a particulièrement affectée la production nationale d'électricité largement dominée par le régime de la Sanaga. L'explosion de la production thermique avec la mise en service de nouvelles centrales thermiques, principalement celle de Limbé (85 MW) en 2004 et d'autres de taille moyenne dans les villes de Yaoundé, Bafoussam et Douala, est venue en réponse aux délestages réguliers. Toutefois la prédominance de la production hydroélectrique détermine la croissance de la production totale.

La production hydroélectrique quant à elle dépend du débit en m3 /s qui lui dépend de la pluviométrie. Le débit sur la Sanaga, principal fleuve qui dessert les barrages d'Edéa et de Song loulou n'est pas uniforme. Il varie au cours de l'année et d'une année à l'autre. Les années décennales et triennales sont réputées sèches. Les études ont montré que le débit décroît de 8% de janvier à mars, croit de 13% de mars à novembre puis décroît de décembre à mars de l'année suivante.

La demande dans le RIS décroît de 8% au cours de l'année, du mois de mars, maximum annuel, au mois de juillet qui suit, minimum annuel, puis remonte jusqu'au mois de mars suivant. Pour caractériser la demande d'une année, AESS a décidé de retenir la demande en pic au mois de mars, ici p= 621MW pour l'année 2010. Par contre les variations journalières sont importantes et sont modélisées par AESS comme suit : base b pendant 20heures et pic de consommation P= 1,5b pendant 4heures. En partant plutôt du pic P, la consommation de base sera b=0,65p. Pour les projections, enfin, il faut aussi retenir une hypothèse de progression annuelle de la demande qui déterminera la variation relative des pics du mois de mars. Partant des chiffres d'AESS et de l'exploitation du PDSE volume 2, nous avons abouti aux chiffres du déficit pour l'année 2010 résumés dans le tableau 3 en annexe.

Le déficit en base au mois de mars s'explique par le fait qu'Alucam soit porté à 200MW. Dans la situation actuelle, malgré le contrat signé en 2009 avec AESS, Alucam n'est pas approvisionné à la demande (comme le stipule le contrat). Par ailleurs, l'on ne peut pas se contenter de l'absence de déficit en base, malgré le fait qu'Alucam soit porté à 200MW. AESS doit investir pour anticiper sur les années sèches et sur la demande. De plus, il faut prendre en compte la maxime célèbre en économie qui stipule que « l'offre crée sa propre demande ».

* 42 Source SIE Cameroun MINEE. Ces chiffres contrastent avec ceux d'AESS voir ci-dessus tableau p.23

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld