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L'école à  l'hôpital. L'école répond- elle aux besoins des enfants hospitalisés ?

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par Françoise LEDROIT
Université Lumière Lyon 2 - Licence en sciences de l'éducation 2004
  

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1.2 L'enfant malade

1.2.1 Psychologie de la santé

Pour la psychologie de la santé, les variables psychiques, sociales et biologiques sont

en interaction, il s'agit de les potentialiser. Par exemple, chez les patients atteints du

SIDA, le soutien social agirait de façon positive sur leur état de santé (atténuation des si-

27. On

gnes dépressifs et de morbidité) reconnaît plusieurs types de soutiens sociaux: affectif,

émotionnel, cognitif et matériel. M. Baumann ajoute celui d'affirmation et le soutien nor-

28

matif qui permet de trouver une place dans la société .

L'école à l'hôpital se situe dans le cadre du soutien social fort. Elle prend en compte maladie et handicap pour donner la parole au malade, lui permettre de tracer les re-

flets de son vécu. C'est un moyen de situer l'enfant dans sa maladie : un outil de mé-

*

diation et de remédiation pour dédramatiser la douleur et l'angoisse , favoriser le ques-

tionnement. Exorciser le doute (coupable secret) permet de dissiper le stress, de conjuguer

l'éducation et la santé. La parole échangée (verbale ou écrite) dissipe le sentiment de soli-

tude*29, l'impression de délaissement psychique prélude à la dépression.

L'enfant malade est reçu pour des raisons variables en pédiatrie jusqu'à l'âge de 16 ans.

En cas de traumatisme ou s'il est nécessaire de pratiquer une opération, il sera admis en chirurgie

avec des adultes. Dans le premier cas, il s'agit généralement de séjours de courte durée (4 jours),

dans le second, l'hospitalisation peut durer plusieurs mois. Il est parfois nécessaire de réitérer les admissions.

1.2.2 L'enfant malade et l'hospitalisation

Le stress accompagne toute admission en établissement hospitalier.

L'urgence caractérise le plus souvent cette admission. Il s'agit d'une situa-

tion de détresse des parents et de l'enfant, marqués par la douleur, la frayeur et l'in-

quiétude, aggravés par la nature impromptue de la séparation. L'environnement s'im-

*

pose (bruits, odeurs, étrangeté) et amplifie l'angoisse . Le souvenir d'un séjour antérieur dé-

clenche parfois l'hypersensibilité, le syndrome d'angoisse de captivité ou ravive la hantise des examens subis. L'admission est rarement prévue ou préparée.

Le séjour hospitalier peut entretenir l'angoisse. L'enfant ne différencie pas la cause et l'effet, toute douleur est pour lui d'origine exogène, qu'il s'agisse du mal qui le ronge ou des effets engendrés par les soins qu'il reçoit. Il peut se sentir maltrai-

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té, puni, persécuté, en danger. Les croyances (maladie-punition) et plus encore l'opéra-

tion chirurgicale activent les fantasmes de castration ou de viol. L'entourage (famille, per-

27 Marchand G., L'essor de la psychologie de la santé, Sciences Humaines, n° 145, janvier 2004, p. 14 -18.

28 Manderscheid J.C., Éducation à la santé, cours du CNED, p. 114-116.

29 Pouchelle M.C., Guide de l'hospitalisation de l'enfant, Apache, Antony, 2000, page 17. 3 0 On sait que les sociétés «modernes» ne sont pas immunisées contre les croyances (R. Boudon).

14

sonnel soignant, intervenant) informé peut atténuer ce syndrome. La maladie est vécue comme si elle devait durer, avec son cortège d'interdits et de privations.

31

Anna Freud et Thesis Bergmann distinguent trois attitudes chez l'enfant malade

- L'enfant docile (en apparence), sans exigence, indifférent, dépressif, vivant un

retrait émotionnel, de repli, sur son corps ou ses fantasmes, il s'abandonne au destin.

- L'enfant courageux, compréhensif, il n'ose affronter la situation. Le danger

écarté, il présente parfois des phases de régression (difficulté à manger, dormir, apprendre).

- L'enfant difficile, exigeant, tyrannique, il est en quête d'attention et d'amour.

*

Il extériorise son angoisse par des cris, il refuse le traitement et toute consolation.

Cette réaction lui permet de maîtriser la situation vécue. Son état s'améliorant, il devient docile et accepte les soins. Pour chacun de ces enfants la mère est un grand réconfort, lui permettant d'assumer la «violence hospitalière» qui prend possession du corps et limite ses libertés (motrice, alimentaire). La longueur du séjour permet à l'enfant de s'habituer à l'univers ambiant, il finit par se rapprocher du personnel et confie ses soucis. Le regain de confiance déclenche une métamorphose de comportement, le passage à la posture debout est significatif à cet égard.

La sortie est vécue comme une situation idéalisée. L'enfant tourne le dos à l'hôpital, à ses amis, à ce passé, n'envisageant que l'avenir proche.

Les exceptions visant au désir de prolongation du séjour caractérisent le cas où le rétablissement physique, ne va pas de pair avec le bien être psychique.

Réactions typiques T. Bergmann observe pour certaines affections des réactions conséquentes de la séparation (angoisse du désir de la mère, désespoir, refus des soins, révolte ou docilité superficielle) et du type de maladie :

a) Le malade orthopédique accepte limitations et contraintes.

Les équipements médicaux par leur caractère concret peuvent avoir une action apaisante. Le groupe des patients soumis aux mêmes limitations rassure, ainsi que l'espoir de recouvrer une meilleure autonomie. La contrainte reste néanmoins le facteur déclenchant des régressions notamment de l'expression verbale.

b) Le malade cardiaque déprime, limite toutes relations, dissimule sa peine, le patient se ménage en tout : émotion, mouvement, débit de parole. Cette maladie «invisible» le prive de moyens supplétifs pour fixer sa frayeur. Cette souffrance intérieure « mystérieuse », difficile à définir ne se partage pas avec l'entourage.

3 1 Freud A., Bergman Th., Les enfants malades, Privat, Toulouse, 1976, 202 p.

c)

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L'enfant arthritique est disposé à subir la douleur de ses membres. La présence de sa mère suffit à l'apaisement, mais une contrariété avive la souffrance.

d) L'enfant en danger de mort ou qui ressent une aggravation de son état a le sentiment de s'écarter de la normalité. C'est un récepteur attentif et performant de l'environnement des humains. Il est capable de lire, et d'interpréter les sons, gestes et tensions, il repère les absences et les incohérences, étalonne la gravité de son cas selon l'évolution des comportements. La diminution de ses forces physiques et la réduction de sa mobilité le rendent pleinement conscient de son état. En pareille circonstance, l'enseignant ne doit pas atténuer les repères de vie et de normalité qu'il offre à ses élèves. Aussi longtemps que possible, l'enfant doit pouvoir s'identifier au groupe, être associé à toute activité.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo