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Dynamique des réseaux et des systèmes de communication des migrants sénégalais en France

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par Moda GUEYE
Université Michel de Montaigne Bordeaux 3 - Doctorat de géographie 2010
  

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1.2.1.2 Un rôle prépondérant du religieux dans la migration

Les mourides transportent avec eux leur confrérie dans presque toutes les villes du monde où ils se sont installés. Sophie Bava (2003) remarque que « par-delà leurs migrations, les disciples inscrivent le mouridisme dans une tension transnationale entre le Sénégal, le continent africain, l'Europe, et à présent les grandes villes américaines et asiatiques ». Le mouridisme s'est déployé en France grâce surtout aux commerçants et aux étudiants, à travers notamment la création des dahiras. Pour vivre leur mouridisme dans le contexte de la migration, les disciples de la confrérie mouride fondent des dahiras dans les principales villes d'implantation. Non seulement, les dahiras vont jouer un rôle essentiel dans la réorganisation des migrants, mais également elles vont beaucoup contribuer au rayonnement du mouridisme dans l'espace français. Les disciples mourides se rendent régulièrement dans les dahiras pour se retrouver et communier ensemble, nourrir et renforcer leur foi à travers les khassaïdes et les enseignements de Cheikh Ahmadou Bamba. Le dynamisme des dahiras a largement contribué à la visibilité des Mourides dans le paysage religieux français. Les cotisations régulières des membres servent d'une part à assurer le fonctionnement des dahiras, à subvenir souvent à un besoin ponctuel de l'un des membres, à acquérir une maison « keur Serigne Touba »62 si les moyens le permettent, et d'autre part à participer à la construction et au développement de la ville sainte de Touba. Ces maisons « keur Serigne Touba » ont non seulement pour vocation d'être des lieux de culte, mais aussi des lieux où l'on pourra transmettre aux enfants nés ou ayant grandi en France les valeurs traditionnelles de leur culture d'origine.

En dehors des regroupements hebdomadaires, il arrive souvent aussi que les dahiras organisent l'accueil de certains dignitaires de la confrérie. Ainsi, comme le décrit Sophie Bava (2003)63, les accueils organisés, par exemple, par le dahira des Mourides de

62 Les mourides ont implanté des « keur Serigne Touba » dans presque toutes les grandes villes occidentales, Paris, Marseille, Milan, New york...

63 BAVA, Sophie. Les Cheikhs Mourides itinérants et l'espace de la ziyara à Marseille. Anthropologie et Sociétés, 2003, vol 27 n°1.

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Marseille lors des nombreuses visites que Serigne Mourtada Mbacké64 effectuait dans la cité phocéenne, étaient des moments de rassemblement de tous les Mourides disséminés en France et dans les pays occidentaux. Ils affluaient en effet de partout. Ils quittaient les différentes villes de la France, certains provenaient des pays européens (Italie, Espagne, Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Angleterre, etc.) et d'autres venaient même des Etats-Unis pour converger vers la ville de Marseille. Ces rassemblements étaient à la fois des moments de ferveur religieuse, mais aussi des moments propices aux échanges, aux discussions et pour certains des opportunités permettant d'établir des relations d'affaires. Sophie Bava (2008) estime que « de par leur mobilité, les commerçants mourides sont devenus des figures familières sur les marchés et les places marchandes ; de New York à Naples en passant par Istanbul et Marseille, ils entretiennent ainsi des réseaux de relations multiples à travers leur filière marchande. Cependant, leur mobilité ne les éloigne pas de leur pays où, comme la majorité des trans-migrants, ils investissent dans des commerces, dans l'immobilier ou dans l'agriculture, faisant ainsi circuler des devises ».

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon