WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le développement de la micro assurance agricole.

( Télécharger le fichier original )
par Francis ZAMBO AMBO
Université Paris Dauphine - Master 2 assurance  2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

II.1.b Le poids de la religion: la question de la compatibilité entre l'assurance et la religion reste d'actualité.

Si on s'appesantit sur le cas de l'assurance dommages dont fait partie la micro assurance agricole, le reproche généralement fait est que celle-ci tend à se substituer à la Divinité à qui il revient de manière exclusive, de décider du futur des Hommes et donc du sort à leur réserver en cas de réalisation d'un risque. Ces croyances freinent considérablement l'essor de l'assurance au sein des communautés religieuses.

Le cas des pays et des communautés, dont la législation ou le code de conduite s'inspirent plus ou moins fortement de la loi islamique,est très illustratif de ce phénomène. En effet, l'assurance étant une opération financière où des gains d'argent sont escomptés par l'assureur (et parfois l'assuré) via un contrat assimilable à un pari, celle-ci est généralement perçue comme de la spéculation qui est interdite par la charia. Cela pourrait expliquer en partie, le retard pris par l'assurance dans les continents asiatique et africain qui comptent à eux seuls près de 96% (76% en Asie et 20% en Afrique)7(*) des musulmans dans le monde.

II.1.c Résistances rencontrées dans le marketing des produits d'assurance

L'une des difficultés contre laquelle est confrontée la commercialisation des produits d'assurance n'est pas tant la sensibilisation des populations cibles aux vertus de ceux-ci, mais plutôt les caractéristiques propres à la technique d'assurance contemporaine.

Pour les propositions à souscrire, il existe des difficultés de compréhension du principe de l'assurance par des franges de populations peu accoutumées à la vente de produits abstraits (la sécurité dans le cas des assurances). Les niveaux d'instruction relativement bas dans les pays en voie de développement contribuent à accentuer cet état de chose qui rend le message des destinateurs inaudibles par les populations cibles. Dans certains cas, des populations ne comprennent pas pourquoi à la fin d'un exercice durant lequel le sinistre visé n'est pas survenu, il ne rentre pas tout simplement en possession d'une partie ou de la totalité de la prime versée.

Un autre aspect de nature à détourner les destinataires de l'assurance dans les pays en voie de développement, est le temps relativement long entre la déclaration d'un sinistre et son règlement. Pour des populations aux ressources et capacités de refinancement limitées, cela n'est pas motivant car le temps mis dans le processus d'indemnisation est fortement pénalisant pour leurs activités. En outre, le processus d'indemnisation s'accompagne généralement de procédures parfois lourdes et couteuses qui constituent une source de dépenses supplémentaires et même d'angoisse (lorsqu'elles se rattachent à certaines garanties comme la santé, la couverture de frais funéraires, etc.). A titre d'exemple, la cadence de règlement des sinistres dans la zone CIMA est en moyenne de quatre (4) années8(*).

Aussi, des difficultés de communication subsistent. D'une part, elles découlent du fait que dans certains pays en voie de développement, les réseaux de distribution et de marketing des entreprises d'assurance exercent majoritairement leurs activités dans les centres urbains et périurbains. Ce manque de proximité avec les populations rurales est une occasion manquée par les assureurs, de susciter l'intérêt de potentiels clients pas toujours familiarisés avec ce secteur. D'autre part, les canaux de distribution des produits sont souvent assez sophistiqués (notamment ceux qui font appel à un minimum de maitrise des nouvelles technologies de l'information et de la communication) et donc très exclusifs de certaines couches sociales compte tenu de la fracture numérique existant entre les pays développés et ceux en voie de développement.

* 7 Source : Statistiques sur les musulmans dans le monde, Ralph Stehly, Professeur d'histoire des religions, Université de Strasbourg dans le site http://www.persocite.com/orient/stats.htm

* 8 Source : article intitulé « La CIMA prône la rigueur dans les assurances », paru dans « Cameroon Tribune », le journal officiel de la République du Cameroun, édition du 18 Octobre 2011, rubrique « Actualités, Economie, Société ».

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius