INTRODUCTION
L'IMES (Institut Mariste d'Enseignement Supérieur) a
fait une innovation de taille en proposant à ses étudiants la
rédaction d'un mémoire dés la première année
de licence. L'étudiant a le choix de son projet de recherches. Il
choisit le sujet de son mémoire et est accompagné dans son
travail par un tuteur, que l'imes met à sa disposition jusqu'à la
réalisation du travail demandé.
C'est dans ce contexte que nous avons choisi comme sujet de
mémoire, portant « les violences conjugales subies par les
femmes à Dakar ».
En effet c'est un euphémisme de dire que la situation
des droits de l'homme reste toujours précaire dans le monde. Plusieurs
violations des droits de l'homme, comme les violences subies par les femmes, au
sein des ménages sont de facto autant d'atteintes aux droits
fondamentaux des femmes.
Dans le passé, et pour la plupart des
sociétés le respect des droits des femmes n'a pas toujours
été une question prioritaire. Elle à toujours
été relégué au second plan, dans la mesure
où la femme a toujours été considérée comme
naturellement inferieur à l'homme. La femme au sein de son
ménage, est parfois sujette à de multiples violences, soit de la
part de son conjoint, soi de la part de sa belle famille.
Ces violences subies par les femmes au sein de leur
ménage, découlent essentiellement de comportements culturels,
religieuses, traditionnelles, renforcées par les pressions sociales et
le manque d'information. Les violations des droits de la femme perdurent, et
ceci fait que la femme a du mal à s'affirmer, et à atteindre un
haut niveau managérial favorable à son développement
économique et social.
De nos jours les femmes se sont mobilisées, et ont
criées leur détresse et leur révolte à titre
individuel ou en groupe. Elles ont une plus ample connaissance de leurs droits
et devoirs et ont, pris conscience du fait qu'il n'existe pas de
supériorité naturelle réservé aux hommes, et
qu'elles doivent être en mesure de pouvoir jouir de leurs droits.
Dans se sens, de nombreux protocoles, chartes, conventions,
ont été ratifiés par des pays en vue de diminuer ou
d'éradiquer ces violences subies par les femmes. EX :
(déclaration sur l'élimination de la violence à
l'égard des femmes assemblée générale des nations
unies adopté en 1993.)
Ainsi ce sujet sera traité en trois parties. Dans la
première partie nous exposerons notre problématique, ainsi que
nos différentes hypothèses que nous avons eu à
élaborer, nous essaierons aussi de définir ce problème de
violence conjugale et d'en donner les différents types. Nous analyserons
enfin les causes et conséquences de ces violences à Dakar.
Dans la deuxième partie nous aborderons les positions
sociologiques, religieuses, judiciaires, ainsi que la législation
sénégalaise concernant ce phénomène. Et enfin dans
la troisième partie nous tenterons de voir les campagnes menées
par certains comités et ONG qui luttent contre ces violences conjugales
à Dakar.
I. PROBLEMATIQUE
Présente dans toutes les sociétés, la
violence contre les femmes reste l'une des atteintes aux droits humains les
plus graves et les plus répandues de nos jours.
C'est un phénomène qui est universel. La
violence envers les femmes existe dans tous les pays, sous toutes les
latitudes, dans toutes les communautés, dans toutes les villes et dans
tous les villages.
La violence subie par les femmes est rarement un but en soi,
mais elle est pratiquée avec l'objectif de démontrer la puissance
masculine sur la femme et de replacer celle-ci dans son rôle social
traditionnel. Cet objectif est malheureusement souvent atteint. La violence
conjugale, en particulier celle causée par le mari et les membres de la
belle-famille, peut avoir de multiples conséquences sur les femmes. Elle
limite la liberté de mouvement des victimes et les empêche ainsi
de jouer un rôle actif dans la société. Beaucoup de femmes
éprouvent des difficultés à sortir de ce cercle vicieux
fait de violence et de discrimination. Une violence qui reste dans
l'inconscient collectif et perpétué par les enfants qui en ont
été témoins. Et ses conséquences économiques
peuvent être considérables.
Malheureusement, ces violences spécifiques au sexe
féminin ont longtemps été niées ou
minimisées, que ce soit par les gouvernements ou par les organisations
internationales. Partout dans le monde, les fonctions et les rôles
sociaux des femmes sont préétablies. Chaque culture
possède une façon caractéristique de définir les
rôles de chacun des deux sexes.
Les femmes sont presque toujours cantonnées, dans des
rôles secondaires par rapport à ceux des hommes. Par ailleurs on
trouve dans toutes les cultures un certains degré de violence contre les
femmes, mais cette violence est difficilement perceptible car elle est
considérée comme normal. Le rôle d'une femme est dans de
nombreux pays le reflet de sa famille. Si une femme outre passe le rôle
qui est le sien, elle déshonore tous les siens. La violence et les
menaces sont un moyen de contrôle et une sanction en cas de
« désobéissance ».
L'impunité c'est-à-dire l'absence de sanction
pour les actes dont sont victimes les femmes contribue, à créer
un climat dans lequel ces actes sont considérés comme normaux et
acceptables, plus tôt que criminel. Un climat qui fait que les femmes ne
cherchent pas à établir justice, car elles savent qu'elles n'y
parviendront pas et ceci prolonge et aggrave les douleurs et les souffrances
initialement provoqués par ces actes.
Les conséquences des violences subies par les femmes
dépassent de loin les dommages corporels immédiats
infligés à la victime. Les atteintes psychologiques et la menace
de futures violences détruisent l'image que la femme avait d'elle
même et souvent l'empêche d'ester en justice l'auteur de ces
sévices. Ces violences freinent leurs ambitions pour leur futur et
entrainent un manque de confiance en soi. La discrimination basée sur le
sexe a fait que les femmes ne bénéficient pas des droits et
principes fondamentaux consacrant l'égalité, la
sécurité, l'intégrité, la liberté et la
dignité dont elles doivent se faire valoir.
Dans la lutte contre ce phénomène,
l'état du Sénégal a ratifié tous les instruments de
protection de la femme et nos institutions accordent beaucoup de place pour la
promotion du genre. L'article 7 de la constitution
sénégalaise en son alinéa 4 déclare
« Tous les êtres sont égaux devant la loi. Les hommes et
les femmes sont égaux devant la loi. »
La quinzaine de la femme célébrée chaque
année est un moment fort, pour rappeler ce principe, sensibiliser
davantage les femmes et pour faire un plaidoyer envers l'Etat pour une
meilleure prise en compte des femmes, dans le discours et dans la pratique.
Malgré tous ces efforts, cette couche qui
représente 52 pour cent de la population continue, de subir des
violations de leurs droits liées à leur statut de femme. La
violence au sein du couple en constitue un des plus graves.
Ces différentes situations constatées nous ont
amenés, dans le cadre de nos recherches à nous interroger sur la
portée réelle des organisations féminines face aux
violences conjugales subies par les femmes a Dakar ?
_ Qu'est ce que la violence conjugale et quels sont les
types ?
_ Quelles en sont les causes et les
conséquences ?
_ Quelles est la conception sociologique, judiciaire et
religieuse de ce phénomène ?
_ Quel rôle joue les organismes féminines dans la
gestion de ce phénomène ?
_ Comment ces organismes s'organisent pour défendre ces
femmes violentées ?
Autant d'interrogations qui nous ont amené à
vouloir faire cette étude. Ainsi nous tenterons d'apporter des
réponses à ces questions de par des recherches, que l'on aura
à faire à travers la lecture de document concernant le sujet, des
entretiens avec les acteurs du milieu en l'occurrence les coordonnatrice des
réseaux féminines et les associations de femmes, les journalistes
et sociologues et les leaders d'opinion.
Ainsi la question qui va guider notre recherche est la
suivante :
_ Quelles est l'influence des organismes féminines
contre les violences conjugales subies par les femmes à Dakar ?
Le cas du CLVF et du réseau « SIGGIL
JIGEEN »
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