II. MODELE D'ANALYSE
HYPOTHESE
a) La violence conjugale constitue une violation des
droits de la femme
Les violences faites aux femmes en général et
celles conjugales en particulier constitue une violation des droits de la femme
et doit être perçues comme telles. Ces violences traduisent des
rapports de pouvoir qui freinent le développement de la femme sur tous
les plans. La conférence mondiale sur les droits de l'Homme a clairement
réaffirmé que « les droits fondamentaux des femmes,
à toutes les étapes de leur vie, font inaliénablement,
intégralement et indissociablement partie des droits universels de la
personne ».
Des textes pour la promotion et la protection de la femme afin
de lui rendre sa dignité figurent dans le droit international et sous
l'égide des nations unies. La convention pour l'élimination de
toutes les formes de discrimination contre les femmes adoptée et ouverte
à la signature, à la ratification et à l'adhésion
par l'assemblée générale des Nations Unies dans sa
résolution 34/180 du 18 décembre 1979 Affirme que « La
violence à l'égard des femmes constitue une violation des droits
de la personne humaine et des libertés fondamentale et empêchent
partiellement ou totalement les femmes de jouir des dits droits et
libertés ».
Ainsi que l'article 7 de la constitution en son alinéa
4 déclare : « Tous les êtres humains sont
égaux devant la loi. Les hommes et les femmes sont égaux devant
la loi ».
b) Les organisations féminines poussent les
femmes à oser ester en justice et dénoncer ces violences
L'impunité, généralement l'absence de
sanction, consiste à ne pas traduire en justice les auteurs de
violations de droits humains. La plupart des actes de violence contre les
femmes ne font jamais l'objet d'enquêtes, et leurs auteurs commettent
leurs crimes en sachant qu'ils ne seront jamais arrêtés,
poursuivis ou châtiés. Les femmes ne cherchent pas à
obtenir justice car, elles savent qu'elles n'y parviendront pas, et ceci
prolongent et aggravent les douleurs et souffrances initialement
provoquées par ces actes.
De plus en plus des associations de femmes et des ONG de
droits humains s'organisent et montent au créneau pour demander plus de
place et plus de considération pour la femme dans toutes les
sphères ; et plus précisément dans les organes de
décision pour sa libération et pour l'affirmation de son
identité.
Ces ONG et organismes féminins encouragent les femmes
à dénoncer les violences dont elles sont victimes à
travers des campagnes de sensibilisation. Ils leur signifient que les violences
dont elles sont victimes sont punies par la loi et constitue des violations des
droits de la personne.
Ainsi ils participent à l'éveil des consciences
des femmes, et ils les accompagnent dans leurs procédures pour pouvoir
ester en justice.
La pression exercée sur l'Etat et le plaidoyer des
associations commencent à porter leurs fruits. L'Etat
sénégalais est de plus en plus regardant sur les droits de la
femme en adoptant des mesures législatives visant à promouvoir de
plus en plus ces droits et à hisser les femmes vers les pouvoirs de
décision ( Gouvernement, Assemblée, Senat, Entreprises etc.)
c) Les violences conjugales freinent l'entrepreneuriat
féminin
La violence contre les femmes est pour la
société un facteur d'appauvrissement économique, politique
et culturel. Elle empêche en effet les femmes qui la subissent de jouer
un rôle actif dans le développement local. Le cout social de la
violence contre les femmes est difficile à évaluer avec
précision, mais elle engendre de graves conséquences
économiques, qui entrainent une diminution du temps de travail
productif, une perte de revenu et une augmentation des dépenses de
santé. Dans les pays en voie de développement sur la
totalité du temps de travail perdu par les femmes pour maladie et
incapacité de travail, on estime à 59% les pertes dues à
des violences liées au genre et à des viols*.
L'entrepreneuriat des femmes contribue à réduire
la pauvreté, à promouvoir l'égalité hommes femmes
et à émanciper les femmes. Mais il a aussi un autre impact- il
donne aux femmes les moyens d'améliorer la santé de leur famille
et de financer l'éducation de leurs enfants ainsi que développer
l'économie national.
En générale, elles s'investissent sans aucune
formation à la base, dans des activités économiques
dites « non structuré » tel le commerce et les
services (couture, coiffure, restauration, commerce etc.).
Elles regroupent généralement leurs infimes
moyens matériels dans des groupements d'intérêts
économiques (GIE) ou associations féminines ou encore dans la
micro finance. La micro finance a toujours été
présenté comme un moyen d'émancipation et de promotion de
la femme. Elle vise, entre autres, à augmenter leurs revenus, faciliter
leur indépendance financière et professionnaliser leurs
activités économiques.
Les violences conjugales constitue un frein au
développement économique de la femme dans le sens ou sa engendre
un manque de confiance en la femme d'abord, ensuite apparaissent des
problèmes psychologiques qui ne laissent pas de place à
l'épanouissement personnel de la femme. Et si on n'a pas toute sa
tête avec soi il est impensable de songer à une activité
économique. Raison pour laquelle les femmes se mobilisent pour lutter
contre la violence sous toutes ses formes, des mesures publiques sont entrain
d'être prises pour s'attaquer tant aux conséquences, qu'aux causes
de la violence. Pour ce faire, il faudra favoriser la conquête de
l'autonomie et de l'indépendance pour les femmes qui pour la grande
majorité, vivent dans l'oppression qui leur interdit toute expression
personnel.
.................................................................................................................*L'UNIFEM
estime que les salaires des femmes sont inferieures à ceux des hommes
dans touts les pays dont les données sont disponibles. Source :
Amnesty International « Dignité et droits humains »
page 68
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