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Les organismes féminines face à  la lutte contre les violences conjugales subies par les femmes à  Dakar

( Télécharger le fichier original )
par Marieme SY NDEYE
Institut mariste d'enseignement supérieur Sénégal - Droit 2011
  

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III. DEFINITION ET TYPES DE VIOLENCES CONJUGALES

a) DEFINITION

Les violences conjugales se définissent comme étant les violences entre un homme et une femme, unis par les liens du mariage. Mais c'est aussi touts actes causant ou pouvant causés a l'un des conjoints un préjudice, ou des souffrances physiques, sexuelles, psychologiques ou économiques, y compris la menace d'entreprendre de tels actes. La restriction ou la privation arbitraire des libertés fondamentales, que ce soit dans la vie privée ou dans la vie publique. Nous nous intéresseront aux violences conjugales subies par les femmes

Les violences conjugales sont un phénomène qui existe au Sénégal et qui gagne de plus en plus de l'ampleur. La réalité est qu'elle est tolérée par la société sénégalaise, qui accepte l'ascendance de l'homme sur la femme.

Les violences conjugales sont classées dans la rubrique des faits divers par la presse alors que c'est une affaire grave car étant une violation des droits de la femme. Elles freinent le développement du pays car une partie de la population que sont les femmes ne jouissent pas de leurs pleins droits.

Les violences conjugales peuvent prendre plusieurs formes. En effet un conjoint ayant des comportements violents peut abuser de sa victime en gérant ses revenus et ses dépenses afin de lui enlever son autonomie. L'emprise du conjoint peut s'exercer sur le plan psychologique en essayant de s'immiscer même dans les pensées de sa victime, en cherchant à contrôler ses paroles et ses gestes ou en surveillant ses allers et venues en cherchant à contrôler ses paroles et ses gestes.

Cette violence leur est souvent infligée par ceux auxquels elles ont eu à faire confiance, qu'elles ont appris à respecter, qu'elles aiment. Les violences conjugales subies par les femmes ne connaissent aucune barrière sociale, culturelle, politique, économique, ou religieuse. C'est un problème réel dont beaucoup de femmes subissent quotidiennement les conséquences. La population ne semble pas cependant comprendre vraiment les effets à long termes, ni comment l'expérience et la peur de la violence peuvent marquer la vie d'une femme.

b) LES DIFFERENTS TYPES DE VIOLENCES

Ø Les violences physiques

Le code pénal définit les violences physiques comme «  des atteintes à l'intégrité physique d'une personne ». Les violences physiques se manifestent par des coups et blessures volontaires, des mutilations, des tortures, des traitements, des assassinats et meurtres.

Les violences physiques sont les violences les plus connues par les femmes. Ce sont les cas les plus reçues par le CLVF : coups de poing au visage, coups de pied au niveau d'une zone vulnérable pour la femme (ventre, poitrine, reins), coups portés avec un couteau, une paire de ciseaux, une machette. Les coups donnés occasionnent souvent des fractures, des avortements, des mutilations à vie, des dents arrachés ou la perte d'un oeil. La mort peut également survenir suite à des coups violents reçus par une femme.

Voici le cas d'une femme faisant partie de l'échantillon étudié, composé des femmes ayant déjà subies une des formes de violences conjugales citées et qui ont eu à recourir à l'un des organismes féminines (CLVF ; RSJ).

(La jeune Awa sy, âgée de 18 ans est décapité par son mari Abdou Ndiaye, juste après 4mois de mariage. «  C'était l'horreur samedi dernier, au quartier Biram Kann, à Yeumbeul : vers 22heures, Abdou Ndiaye, tailleur de son état, a tue sa femme avant de la trainer toute nue devant leur maison, et demander aux voisins d'appeler les parents de la victime qui portait une grossesse de trois mois. »)

(SOURCE LE QUOTIDIEN FEVRIER 2009)

- Le meurtre est le fait de donner volontairement la mort. Il s'suppose que le coupable, non seulement inflige volontairement des violences mais a pleine conscience de provoquer la mort de la victime.

- L'assassinat est le fait de tuer une personne avec préméditation ou guet apens.

- La préméditation est le fait de bien réfléchir sur le projet de tuer quelqu'un et de le faire effectivement.

- Le guet apens est le fait d'attendre plus ou moins longtemps un individu, en un ou plusieurs endroits, soit pour donner la mort, soit pour exercer sur lui des actes de violences.

Ø Les violences verbales

A travers la parole, les violences verbales se traduisent de plusieurs manières. Ce sont les insultes, les injures, les cris, les éclats de voix, les parole déshonorants, dévalorisant, vexantes, le dénigrement. Ce sont aussi les moqueries et paroles blessantes. A partir de la quarantaine, des femmes ont témoignés subir des violences verbales de la part de leurs maris qui commencent à ne plus les trouver à leur gout. Les violences verbales comprennent aussi l'évitement par la parole. Elles sont nombreuses les femmes à qui on n'adresse plus la parole depuis longtemps sinon pour menacer, intimider, insulter ou donner des ordres. Des femmes ont rapporté que des paroles violentes et offensantes leur sont adressées quand elles se trouvent dans l'impossibilité d'entretenir des relations sexuelles avec leur mari pour cause de maladie en général ou dans l'impossibilité de procréer.

Généralement les violences physiques s'accompagnent de violences verbales.

Les femmes sont péniblement affectées par les violences verbales caractérisées par leur invisibilité. Certaines femmes ont avouées avoir été plus blessées par les violences verbales que par celles physiques. L'auteur de violence verbale l'utilise comme arme pour humilier, intimider, offenser, dévaloriser, et souvent il réussit à atteindre sa cible.

« Je suis une jeune femme qui habite dans la banlieue dakaroise. Je suis régulièrement insulté par mon mari et ceci devant mes enfants. Quand je me plains auprès de mes parents, ils me disent de supporter car il y va de la réussite de mes enfants. »

(Témoignage échantillon) source (CLVF)

Ø La retraite conjugale

Cette forme de violence est de plus en plus vécue par les femmes qui ont dépassées la quarantaine. Et c'est d'ailleurs les femmes qui ont sorties cette expression «  retraite conjugale ». A l'occasion d'un témoignage à Factick, une femme âgée de plus de 45ans l'a émise vite reprise par d'autres. Le CLVF l'a intégré dans les nouvelles formes de violences subies par les femmes.

Entrain de devenir un phénomène courant, des maris qui n'entretiennent plus de relations sexuelles avec leurs femmes jugées vielles des l'atteinte de la quarantaine.

Le CLVF est témoin de cas de femmes dont les maris ont déserté depuis longtemps le lit conjugal et ont épousé des femmes plus jeunes.

Les conséquences sont à prendre avec considération surtout lorsque l'adultère s'y mêle, pour ces femmes maintenue dans les liens du mariage et privées de relations sexuelles légitimes. La prostitution clandestine avec tous les risques est aussi évoquée.

Ø Les violences affectives, morales et psychologiques

C'est « tous actes qui implique des tourments et des souffrances d'ordre mental sur la personne ». Ce sont les formes de violence les plus pernicieuses commises à l'encontre des femmes.

Elles constituent une atteinte à l'honneur et à la dignité de l'individu.

Les cas reçues par le CLVF sont relatifs à l'injure, l'abandon moral, la stigmatisation, la marginalisation, le refus de paternité, le dénigrement, la destruction morale, l'accusation de sorcellerie ou de porte- malheur.

« Mon mari et moi sommes devenus deux étrangers dans la maison. Cela fait trois ans que nous ne nous adressons plus la parole. »

(Témoignage échantillon) SOURCE : CLVF

· Les cas de sorcellerie sont rares mais quand elle se produit, c'est toujours une femme qui est accusée, entrainant du coup la marginalisation de toute la famille.

· Quand un homme n'a pas les moyens de subvenir aux besoins de sa famille ou quand il est renvoyé de son travail, la faute revient aussitôt à la femme qui est accusé de porter la guigne. Des femmes sont accusées de porter mal chance à leurs maris simplement parce que celui-ci ne parvient pas à percer économiquement. Des fois on recommande même au mari de divorcer ou de prendre une autre épouse pour attirer la chance.

· Le CLVF a noté dans certaines localités la fugue d'enfants victimes de violences ou témoins de la violence de leurs parents.

Ø Les violences économiques

Les violences économiques sont parmi les plus fréquentes. L'article 19 de la constitution signifie que « la femme à le droit d'avoir son patrimoine comme son mari elle à le droit de gestion personnel de ses biens ». En effet nombre de femmes ne dénoncent pas les violences dont elles sont victimes, juste pour ne pas perdre les avantages économiques qu'elles tirent du mariage. En général se sont les femmes qui n'ont aucune activité génératrice de revenue ou qui viennent de famille démunie. Elles sont à la charge totale du mari.

Ainsi dépendant économiquement du mari elles sont souvent dans l'incapacité de dénoncer les violences dont elles sont victimes de peur de se retrouver à la rue avec leurs enfants. Les violences économiques sont constituées par «  le fait de délaisser une personne, un bien ou une activité au mépris d'un devoir ». (Lexique des termes juridiques). Les violences économiques font parties des violences les plus fréquentes et les organismes féminines sont particulièrement sollicités pour les cas :

- D'abandon de foyer ; le mari déserte le foyer et laisse les enfants à l'entière charge de leur maman et dans le dénuement total si la femme ne travaille pas.

- Le refus de payer la pension alimentaire en cas de divorce.

- Le cas de refus de contribuer correctement aux charges du ménage alors que l'époux en a les moyens.

« Depuis qu'on a divorcé mon mari refuse de verser la pension alimentaire à ses cinq enfants et a fini par émigrer. »

(Témoignage échantillon) SOURCE : CLVF

- L'abandon de la femme enceinte

- Le fait d'entraver l'activité économique de la femme

« Quand j'ai voulu répliquer, les coups ont plu sur moi. Je suis restée pendant 3 jours avant Je suis vendeuse de cacahuètes. Mon mari dit qu'il a honte de mon activité et pourtant il ne me donne rien pour compenser les maigres revenues que j'en tire. Il s'est remarié. Un jour il m'a dit de choisir entre le ménage et la vente de cacahuètes de me rendre au comité de lutte. »

(Témoignage échantillon) SOURCE : CLVF

Les agressions commises dans un contexte conjugal surviennent à l'intérieur de ce qu'on appelle le « cycle de la violence conjugale ». Ce cycle, qui est mis en place et orchestré par l'agresseur, permet à celui-ci de maintenir sa domination sur sa conjointe. Dans une relation conjugale marquée par la violence, ce cycle se répète plusieurs fois et s'accélère avec le temps.

CYCLE DES VIOLENCES CONJUGALES

PHASE 1 : Climat de tension

L'agresseur a des accès de colère, menace l'autre personne du regard, fait peser de lourds silences.

La victime se sent inquiète, tente d'améliorer le climat, fait attention à ses propres gestes et paroles

PHASE 2 : Crise

L'agresseur violente l'autre personne sur les plans verbal, psychologique, physique, sexuel ou économique.

La victime se sent humiliée, triste, a le sentiment que la situation est injuste.

PHASE 3 : Justification

L'agresseur trouve des excuses pour justifier son comportement.

La victime tente de comprendre ses explications, l'aide à changer, doute de ses propres perceptions, se sent responsable de la situation.

PHASE 4 : Lune de miel

L'agresseur demande pardon, parle de thérapie ou de suicide.

La victime lui donne une chance, lui apporte son aide, constate ses efforts, change ses propres habitudes.

LES AUTEURS DE VIOLENCES SUBIES PAR LES FEMMES

L'auteur des violences est d'abord une personne violente.

Le plus souvent se sont des hommes, mais aussi des femmes.

Ø Des hommes

- Le mari : c'est la plus grande fréquence et pour touts les types de violences conjugales.

- Le beau frère

Ø Des femmes

- La belle mère

- La coépouse

- La belle - soeur

Elles ont citées dans les cas de discrimination conjugal, incitation à l'abandon de l'épouse, exploitation domestique, coups et blessure, violences verbales.

· Profil des auteurs de violences

L'expérience de terrain des deux organismes féminines à travers la médiation sociale , l'accompagnement psychologique des victimes, les témoignages recueillis, la consultation juridique et l'entretien avec certains auteurs de violences, les entretiens aves les juristes, médecins, psychologues, éducateurs sociaux, enseignants, ont permis de dresser un tableau des auteurs de violences envers les femmes. Ces auteurs hommes ou femmes partagent un certain nombre de caractéristiques.

- L'autorité exacerbée : cette caractéristique est constatée chez la plupart des maris auteurs de violences. Très autoritaires, ils n'acceptent pas la contradiction ou le fait qu'une femme puisse élever le ton. Pour peu que la femme donne son avis sans son autorisation les coups pleuvent. La personne autoritaire n'a pas le sens de la communication, elle détient le monopole de la parole et ne donne que des informations au lieu de communiquer.

- Le sentiment d'infériorité : les auteurs de violences marques par le complexe d'infériorité ont l'impression que leurs épouses les sous estiment, les minimisent. Ils pensent qu'ils ont perdus une parcelle de leur pouvoir et compense par la violence.

- L'ignorance de la loi : c'est en général des auteurs qui refusent le changement. Ils considèrent que la femme et les enfants sont la propriété de l'homme, qui peut disposer d'eux comme bon lui semble.

- La toxicomanie : l'usage d'alcool et de drogue par des auteurs est au coeur des violences faites aux femmes.

Le CLVF a constaté lors de ses entretiens avec des auteurs de violences que la plupart, ont eu à regretter leurs gestes une fois commis et souffrent de leurs situation de violences. Beaucoup de personnes violentes ont eu à être témoin des scènes de violences entre leurs parents. C'est comme s'ils avaient hérité de la violence. Les auteurs des violences qui ont eu à s'entretenir avec le CLVF adoptent un comportement d'apparence qui trompe souvent : sobriété, courtoisie, ouverture d'esprit, galanterie dans le geste et la parole. On a des difficultés pour croire que ce sont eux les auteurs des actes dont ils sont accusés.

La violence entre coépouse ont comme soubassement la jalousie et la promiscuité. Certaines tensions sont provoquées par le comportement discriminatoire de l'époux et l'attitude de la belle famille qui marque une préférence pour l'une des épouses.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius