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Les organismes féminines face à  la lutte contre les violences conjugales subies par les femmes à  Dakar

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par Marieme SY NDEYE
Institut mariste d'enseignement supérieur Sénégal - Droit 2011
  

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VI. LA POSITION SOCIOLOGIQUE

Les violences conjugales sont difficilement quantifiables. Elles constituent encore un sujet tabou entouré dans la plupart des cas par la « loi du silence ». Le grand problème est que la femme victime de violence conjugale a honte de cette situation et fait tout pour le cacher afin de se conformer à la perception qu'a la société du mariage.

La société reconnait une certaine prédominance de l'homme sur la femme. La violence subie par les femmes découle essentiellement du statut inferieur octroyé à la femme dans la société et dans la famille. En effet L'inégalité et la discrimination peuvent être considérées comme les causes profondes des violences à l'endroit des femmes. Les relations entre les hommes et les femmes sont rythmés par des normes et des règles sociales. Le problème des violences subies par les femmes est un problème de rapport de force, les femmes ont des rôles prédéfinies par la société, qui les relèguent au second plan et en font des victimes nées. Malgré son omniprésence, la violence liée au genre n'est ni « naturelle » ni «  inévitable ».

La violence contre les femmes reflète des valeurs et des normes ayant une spécificité historique et culturelle. Les institutions sociales et politiques encouragent parfois la soumission des femmes et les violences dont elles sont victimes. Certaines traditions et pratiques culturelle particulièrement celles qui sont liées aux notions de chasteté, sont parfois invoquées pour expliquer ou excuser le traitement infligés aux femmes.

Des pratiques coutumières néfastes et dépassées, un système de socialisation en marge de l'évolution moderne, une mauvaise interprétation de la religion, une société patriarcale fortement influencé par des discours en déphasage avec la reconnaissance des droits humains des femmes, des croyances profondément ancrées dans la mentalité collective et selon lesquelles la femme doit une soumission totale à son mari si elle veut la réussite de ses enfants, sont entre autres des facteurs qui contribuent et même légitime la perpétuation de la violence à l'encontre des femmes.

Le comportement d'une femme est en général le reflet même de sa famille. Si une femme outre passe le rôle qui est le sien, elle déshonore toute sa famille. La violence et les menaces sont un moyen de contrôle et une sanction en cas de « désobéissance ».La conception socio culturelle est que la femme de même que ces enfants sont la propriété du mari, ce qui conduit à une banalisation des violences dont sont victimes les femmes.

Dans la société sénégalaise on recommande parfois à l'homme en âge de se marier de choisir une femme dont la mère est réputée comme étant une bonne ménagère. C'est à dire qui a endurée et surmontée des difficultés dans son foyer. Car on considère qu'elle aura de bons enfants.

En général la société sénégalaise incombe l'éducation des enfants, la réussite de ces derniers et la survie du ménage à la femme. Pour que ces enfants puissent devenir des exemples de réussite, la femme dans son foyer doit être en mesure de supporter les mauvais moments et se plier aux désirs de son mari.

La société a tendance à minimiser les violences conjugales. Parfois certaines formes de violence ne sont pas reconnues comme telle c'est le cas des violences verbales, morales, psychologiques.

Déjà au moment de rejoindre le domicile conjugale après le mariage, on dit à la femme de suivre les prescriptions de son mari à la lettre, de supporter touts les fardeaux que celui-ci lui fera porter (condition sinequanone si elle veut réussir son mariage et avoir des enfants irréprochable). La société limite le rôle de la femme dans son foyer. En effet elle ressemble plus à une subordonner de son mari qu'a une partenaire.

Dans la société sénégalaise ancienne, les femmes peulhs mais aussi d'autres ethnies se faisaient tatouer la lèvre inferieur en teinture noire ceci dans le but de dire à la femme, qu'elle n'avait pas toujours droit à la parole et qu'elle devait se taire le plus souvent à moins que son mari ne lui donne droit à la parole. La femme ne participe pas à la prise de décision même celle la concernant, elle ne participe ni aux activités économiques ni aux activités politiques. Elle ne devait s'occuper et prendre soin que du mari, de la maison et des enfants.

Ainsi il arrive des moments où la femme reste dans le ménage et supporte pas parce qu'elle est toujours amoureuse de son mari mais plutôt pour que ses enfants puissent être des modèles. Car l'on dira que leur mère a souffert dans son ménage.

A cause de cette pesanteur sociale, la femme a du mal à dénoncer les violences dont elle est victime. Elle prend toujours en compte les réalités sociales, mais aussi la réaction de sa famille et des autres membres de la société.

Même si l'ampleur du phénomène est insuffisamment connue, il est constaté que le domicile conjugal est le lieu où se sont déroulées ces trois dernières années les pires formes de violences faites aux femmes : coups et blessures entrainant souvent une incapacité, viol, abandon de famille, violence morales et psychologiques, décès. Le couple peut connaitre des cumuls de violences. La plupart des femmes tuées en 2009 étaient dans leur ménage.

CONCEPTION SOCIALE REALITE

La violence conjugale est un problème d'ordre privé. Personne ne devrait attaquer la « sainteté » de la famille.

Certains actes de violence sont de nature criminelle, qu'ils se passent à l'intérieur ou à l'extérieur du couple. Le fait de croire que la violence conjugale est privée condamne les victimes à rester sous l'emprise de leur agresseur et rend plus difficile l'intervention des autres; ce qui, par conséquent, perpétue la violence. La violence conjugale est un problème d'ordre social important.

Les femmes provoquent. Elles poussent les hommes à la violence.

Personne ne cherche ou ne provoque la violence de l'autre. C'est son comportement et lui seul qui en est responsable. Personne ne mérite de subir la violence.

Les femmes victimes de violence aiment cela, sinon elles ne resteraient pas.

Les femmes restent auprès de leur conjoint pour des raisons variées et complexes. Elles espèrent changer l'homme qu'elles aiment, croient à ses promesses, se sentent coupables de briser le foyer, ont peur des menaces, n'ont pas les ressources sociales ou économiques pour s'en sortir seules.

Aider les femmes violentées ne sert à rien, elles retourneront vers leur conjoint.

Le fait de vivre le cycle de la violence à plusieurs reprises rend souvent les femmes violentées ambivalentes, ne sachant plus si elles doivent partir ou rester. Elles partent pour voir si elles peuvent survivre en dehors de ces relations et reviennent pour voir si ces relations peuvent changer. Ce processus évolutif permet aux victimes de finir par résoudre leur situation et sortir du cycle de violence.

Les hommes exerçant de la violence conjugale sont violents dans toutes leurs relations.

Les hommes qui sont violents envers leur conjointe ne sont pas nécessairement des individus violents dans leurs relations sociales ou au travail. Souvent, les proches ne veulent pas croire qu'ils utilisent de tels comportements; ils peuvent être charmants et agréables lorsqu'on les côtoie.

Si l'homme suit une thérapie et règle son problème de violence, tout va rentrer dans l'ordre et l'harmonie va revenir au sein du couple.

La thérapie porte uniquement sur le problème de violence et ce n'est pas une cure miracle. Les conséquences et les blessures occasionnées par la violence conjugale sur la victime ne s'effacent pas par enchantement. Il est important que la victime se donne des moyens pour panser ses plaies au niveau du corps, du coeur et de l'âme.

L'homme commettant des actes de violence envers sa conjointe a un portrait type. Il est physiquement imposant et parle fort.

L'homme commettant des actes de violence envers sa conjointe, c'est monsieur Tout-le-Monde. Il peut provenir de tous les milieux, être médecin ou chômeur, peu scolarisé ou très instruit. Il n'y a pas de profil type.

La violence conjugale est une maladie.

La violence n'est pas une maladie. C'est un comportement choisi par celui qui l'exerce pour dominer et contrôler l'autre. Il est conscient des gestes qu'il fait, car il poursuit un but : tout contrôler et décider.

L'homme n'est pas le seul responsable de sa violence.

Il est responsable à 100 % de ses comportements violents. Il va cependant chercher à rendre sa conjointe responsable de sa violence pour qu'elle ne le quitte pas et ne le dénonce pas.

Après sa participation à une thérapie, l'homme a réglé son problème de violence.

La thérapie est une amorce de changement. Le conjoint ayant des comportements violents peut changer dans la mesure où il veut réellement changer et où il fournit des efforts soutenus. Pendant de longues années, il devra poursuivre un travail personnel afin de modifier ses comportements violents qu'il exerçait depuis des mois ou des années.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway