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Les organismes féminines face à  la lutte contre les violences conjugales subies par les femmes à  Dakar

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par Marieme SY NDEYE
Institut mariste d'enseignement supérieur Sénégal - Droit 2011
  

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VII. LES POSITIONS RELIGIEUSES ET JUDICIAIRES

Les pratiques coutumières et religieuses reconnaissent la primauté de l'homme sur la femme. Les conséquences liées à ce fait sont néfastes pour la femme. La soumission totale de la femme mariée à son mari étant une règle à ne pas transgresser, on ne saurait parler de viol conjugal, dans la mesure où il n'est pas reconnu à la femme le droit de se refuser à son mari.

a) Le cas de l'islam

Selon le Coran, « vos épouses sont pour vous un champ de labour, allez à votre champ comme et quand vous voulez et oeuvrez pour vous-même à l'avance » Sourate 3 verset 223 ; Un droit de correction de la femme par son mari existe dans le Coran «  Les femmes vertueuses sont obéissantes et protègent ce qui doit être protégé, (l'honneur de l'épouse et les biens de l'époux) pendant l'absence de leurs époux, avec la protection d'Allah. Et quant à celles dont vous craignez la désobéissance, exhortez les, éloignez-vous d'elles dans leurs lits et frappez-les. Si elles arrivent à vous obéir, alors ne cherchez plus de voie contre elles, car Allah est certes, Haut et Grand. » Sourate 4, verset 34. Cependant, il faut frapper sans blesser, sans faire mal, sans saigner. Les interprétations religieuses sont toujours en faveur des hommes qui souvent les interprètent de la mauvaise manière malheureusement.

b) Le cas du christianisme

Dans la religion chrétienne, la femme est un pilier fondamental de l'église. La femme est responsable et elle est partie prenante à toutes les activités de la communauté chrétienne.

Dans l'ancien testament, la femme faisait partie des biens de son mari. Dans ce système de valeurs, la polygamie était autorisée et la femme adultérine était lapidée, la femme pouvait également être répudiée. La tradition juive considérait la femme comme « tentatrice » pour avoir fait manger à l'homme le fruit défendu. Dans la religion Chrétienne, le Christ a prêché l'émancipation de la femme, proclamé l'égalité entre l'homme et la femme.

c) La position judiciaire

La femme dispose des mêmes droits que l'homme. Les violences conjugales sont punies par les juridictions sénégalaises le code pénal et le code de la famille légifère sur les violences commises à l'endroit des femmes. Les causes liées au déficit d'application effective des lois contre les violences subies par les femmes sont évoquées. Aussi, le manque de suivi de beaucoup de cas ou classés sans suite.

La méconnaissance de la loi par les hommes et les femmes est aussi évoquée. Ainsi dans beaucoup de localités, on ignore par exemple qu'aussi bien l'abandon de domicile conjugal que la répudiation sont des actes illégaux.

S'y ajoute le faible taux de cas référés au tribunal, des auteurs de violences qui se prennent pour des « intouchables », les pressions exercées sur les victimes ou leur famille qui amènent ces dernières à retirer leur plainte ou à reculer devant la justice.

Le Sénégal a adhéré aux résolutions 1325 et 1820 du conseil de sécurité des Nations Unies qui invitent les Etats parties, les gouvernements, les organisations internationales et les organisations à l'égard des femmes victimes de violences, surtout dans les zones de conflits.

La loi 99-05 du 29 janvier 99 a apporter des modifications importantes au code pénal en introduisant de nouvelle formes de violences telles que l'inceste, l'harcèlement sexuelle, la pédophilie, les mutilations génitales féminines et en sanctionnant vigoureusement les violences conjugales.

Il y'a eu la création d'un fond d'assistance judiciaire dont 25% affectés aux femmes victimes de violences. Mais aussi la mise en place d'un comité nationale de réflexion sur les violences faites aux femmes et aux enfants au niveau du Ministère de la justice en partenariat avec le Ministère de la famille et la société civile.

Le Sénégal dispose d'un arsenal juridique et de mesures importantes en ce qui concerne la condamnation et la répression des violences faites aux femmes et aux filles. La loi réprime toutes les atteintes à la vie de la personne et à son intégrité physique ou psychique.

Le code de la famille, dénonce les pratiques dégradantes telles que les mariages forcés, les mariages d'enfants, la répudiation, le déni de liberté de travail et les mauvais traitements. Il énonce aussi dans son article 166 les différents motifs de divorce. Selon l'article le divorce peut-être prononcé:

- Pour absence déclarée de l'un des époux;

- Pour adultère de l'un des époux;

- Pour condamnation de l'un des époux à une peine infamante;

- Pour défaut d'entretien de la femme par le mari;

- Pour refus de l'un des époux d'exécuter les engagements pris en vue de la conclusion du mariage

- Pour abandon de la famille ou du domicile conjugal;

- Pour mauvais traitements, excès, sévices ou injures graves rendant l'existence en commun

Impossible;

- Pour stérilité définitive médicalement établie;

- Pour maladie grave et incurable de l'un des époux découverte pendant le mariage;

- Pour incompatibilité d'humeur rendant intolérable le maintien du lien conjugal.

Le code pénal prévoit 1 à 5 ans d'emprisonnement et des amendements pour les coupables d'actes de violences. Il faut fournir un certificat médical en cas de violences physiques. Si celui-ci atteste d'une incapacité de travail de 21 jours le dossier est du ressort du tribunal départemental. Si le certificat dépasse 21 jours le dossier est du ressort du tribunal régional.

Malgré tout cela constat est fait que sur le terrain il y'a écart entre le discours et sa réalisation, entre le dispositif législatif et sa mise en application effective. En effet ces actions judiciaires manque de suivi.

Les procédures pour pouvoir ester en justice sont trop longue et peuvent aller jusqu'à des années avant d'aboutir, de plus la justice n'est pas à la portée de tout le monde car très couteux. La difficulté de fournir des témoignages concernant les violences verbales surtout dans les zones reculées est assez difficile. Il incombe à la victime de produire la preuve dans la mesure où c'est elle qui porte plainte et le prévenu bénéficie du doute. Il y'a aussi le fait que certaines femmes n'osent pas toujours dénoncer les violences dont elles sont victimes car craignant de trainer leurs maris en justice. Surtout que ces derniers risquent la prison. Ainsi à cause des pressions familiales (Il y'a des faits qui ne doivent pas sortir de la chambre ou de la cour pour aller sur la place publique à plus forte raison au tribunal) la femme a tendance à se rétracter au dernier moment.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams