IX. POLITIQUE DE SENSIBILISATION DES ORGANISMES
FEMININES
a. ACTION DU CLVF
Présentation du comite de lutte contre les
violences faites aux femmes
C'est en juillet 1996, suite au cas d'une femme,
répondant au nom de Fatou DIENG, victime de violences conjugales d'une
rare atrocité, que le comité de lutte contre les violences faites
aux femmes (CLVF) a été créé.
Indignées par le traitement inhumain dont elle avait
été victime, les associations et ONG de défense des droits
humains et de promotion de la femme, soutenues par des medias et des avocats se
sont constitués en comité de soutien a Mme Fatou Dieng. Plusieurs
manifestations ont été organisés dont une marche sur les
violences conjugales à DAKAR et un forum à Diourbel ou habitait
la victime.
Il a fallu huit mois de mobilisation sans faille et de
solidarité autour de Fatou Dieng pour qu'enfin en avril 1997, le
tribunal de Diourbel rende son verdict : son époux, un colonel de
l'armée, avait été jugé et condamné à
huit mois de prison ferme et à payer un million de francs à titre
de dommage _ intérêts à sa femme. Estimant que la sanction
n'était pas à la hauteur des sévices subis par Fatou
Dieng, le Ministère public interjeta appel contre cette
décision.
A partir de cet événement déplorable et
conscientes de la nécessite de disposer d'une structure qui se chargera
de la lutte contre les violences faites aux femmes, les associations ont
spontanément décidées de transformer ce comité de
soutien à Fatou Dieng en comité national de lutte contre les
violences faites aux femmes (CLVF).
L'objectif principal du CLVF est alors de contribuer à
l'éradication de toutes les formes de violences faites aux femmes et aux
enfants.
Comme objectifs spécifiques, le CLVF se propose
de :
- Soutenir par des actions concertées les femmes et
enfants victimes de violences.
- Développer des actions stratégiques pour
l'amélioration des dispositions législatives
- Mener des actions d'information, de sensibilisation et de
plaidoyer pour la mise en application effective des lois protégeant les
groupes vulnérables.
Les associations membre du
CLVF :
ANAFA, ANHMS, APROFES, ADFES, CAEDHU, COSEF, GREF, GREFELS,
GTAF, JOC, PROFEMU, PENCUM44, RADDHO, RADI, SOS-EQUILIBRE, FEMNET/SENEGAL,
ASOCMAS, NENUPHAR, WILDAF-FEDDAF/SENEGAL
Vision du comité
« Le CLVF se veut un réseau fort, dynamique
et proactif au niveau national, régional et international pour
l'avènement d'une société de justice,
d'égalité, d'équité, de sécurité et
de paix durable »
La mission du CLVF est de « Promouvoir une culture
de respect des droits humains par le développement de stratégies
novatrices de prévention, de protection et de prise en charge tendant
à l'éradication de toutes les formes de violences )
l'égard des femmes ; des enfants et des personnes
vulnérable ».
L'action du CLVF se déroule autour des axes
stratégiques suivants :
_ Renforcement de capacité des acteurs
_ Développement institutionnel du CLVF
_ Promouvoir et protection des droits des femmes et des
enfants
_ Développement de partenariats durables
_ Plaidoyer/Lobbying
Structuration du comité
Le CLVF est structuré comme suit :
- Une assemblée générale qui se
réunit une fois tous les trois ans ;
- Un comité directeur composé de 13 membres
parmi lesquels sont élus les six membres du bureau à
savoir : la présidente, la vice présidente, la
secrétaire générale, le secrétaire
général adjoint, la secrétaire générale
adjointe, la trésorière générale, la
trésorière adjointe.
- Les antennes régionales
- Le secrétariat exécutif : une
coordinatrice et une secrétaire administrative et financière.
Quelques réalisations du CLVF
De sa création à ce jour, le CLVF à son
actif de nombreuses réalisations notamment :
v La mise en place d'un centre d'écoute pour l'accueil,
l'assistance et l'orientation des femmes et enfants victimes de violence.
v Des actions de médiation sociale sur demande de la
victime
v L'assistance juridique/judiciaire pour déclencher une
procédure en justice. Les victimes peuvent également
bénéficiers d'une assistance médicale ou psychologique par
le biais des personnes ressources du CLVF.
v L'installation de cellules régionales dans 10
régions : Thiès, Kaolack ; Diourbel, Saint louis,
Louga, Ziguinchor, Matam, Fatick, Tambacounda, Kolda.
v La formation des membres sur les techniques, de counseling,
de plaidoyer, et de lobbying ;
v Participation aux activités de lobbying et de
plaidoyer ayant abouti au vote de la loi de 1999 qui modifie le code
pénal et légifère spécifiquement sur les violences
faites aux groupes vulnérables.
v Participation à la campagne Africaine de lutte contre
les violences faites aux femmes.
v Formations de para juristes au niveau des antennes
régionales ;
v L'animation par les antennes de causeries au niveau des
groupements de femmes, centre sociaux et structures scolaire et
éducatives.
v La participation aux émissions radios et
télévision sur les thèmes de violences.
v Membre du comite de pilotage de la marche mondiale des
femmes à NEW YORK depuis 2000.
v L'organisation de la marche des femmes contre les violences
conjugales initiée par L'UNIFEM le 06 septembre 2001.
v Participation à la commission sur le statut de la
femme (CSW) à NEW YORK 2006.
v Production d'une bande dessine sur les violences sexuelles
faites aux enfants.
v L'organisation d'une campagne national de sensibilisation
sur « les violences sexuelles : viol et
pédophilie » Dakar, Thiès, Saint louis, Kaolack, Mbour,
Diourbel.
v L'organisation d'un séminaire de formation sur
« les instruments juridique de prévention et de protection
des femmes et des enfants contre le trafic et l'exploitation
sexuelle » avec la coalition Africaine contre le trafic des Femmes
« CATW- Afrique ».
v La sensibilisation des chefs de station radio et
télévision, des autorités religieuses et
coutumières pour une meilleure prise en compte de l'image de la
femme.
v Renforcement des capacités des journalistes dans le
domaine de la lutte cotre les violences faites aux femmes et aux
enfants ;
v L'élaboration d'un plan stratégique
2004-2008.
v Organisation d'une journée portes ouvertes :
exposition, consultation juridique gratuites ; journée
internationale pour l'élimination de la violence à l'égard
des femmes ;
v Organisation d'une « concertation National sur les
violences faites aux femmes »
v L'élaboration d'un plan stratégique
2010-2014.
Le CLVF est membre de plusieurs institutions nationales et de
cadres de concertation :
Au niveau institutionnel il est membre
du :
v Comité consultatif national de a femme sous
l'égide du Ministère de la famille ;
v Comité Sénégalais des droits de
l'homme ;
v Observatoire National des droits de la femme
Au niveau des cadres de concertation, le CLVF est
membre du
v Comité d'initiative des femmes (GIF) dans le cadre de
l'exécution du document de stratégie de réduction de la
pauvreté (DSRP) : responsable du groupe : personnes
vulnérable ;
v Comité d'orientation scientifique pour la mise en
place d'un projet de plan d'action national de lutte contre la traite des
personnes au Sénégal.
v Comité de réflexion sur les violences faites
aux femmes et aux enfants mis en place par le ministère de la
justice ;
v Comité d'initiative pour le vote de la loi sur la
parité.
Les antennes régionales du CLVF sont appuyées
par des comités de soutien composés des services
régionaux, des structures communautaires, des autorités
religieuses, des leaders communautaires, des medias locaux. Les comités
de soutien sont sous l'égide du gouverneur.
Le Comité de lutte s'active dans :
L'accueil, la consultation des victimes de violences, la
médiation, familial/sociale, l'accompagnement juridique, la formation
des membres l'information, la sensibilisation, l'alerte et la
dénonciation, l'orientation des victimes, le plaidoyer/lobbying.
b. ACTION DU RESEAU « SIGGIL
JIGEEN »
Le réseau « Siggil Jigeen » a
été crée en 1993 par des organisations intervenant dans le
domaine des droits humains des femmes. Il a été formalisé
en octobre 1995 avec l'acquisition du statut ONG.
Les organisations membres du « réseau
Siggil Jigeen » : ADEFAP, ADFES, ANAFA, AFEME, ANSFS, APAC,
APROFES, ASBEF, ASDES, ASP CIJ/RADI, COFDEF, CONAF, FSAPH, COSEPRAT,
ORGENS, RADDHO.
Le RSJ et les 17 organisations le composant interviennent sur
l'ensemble du territoire national et dans différents domaines.
v Lutte contre la pauvreté
v Droit des femmes
v Economie solidaire
v Alphabétisation
v Communication
v Sante de la reproduction
v Droits en sante
v Leadership des jeunes filles
v Leadership politiques des femmes
v Lutte contre les mutilations génitales
v Droits des femmes handicapées
v Droits humains
v Genre et éducation
Vision du RSJ
La vision du RSJ est d'instaurer dans la
société sénégalaise et africaine des rapports de
genre égalitaires en vue d'un développement humain durable...
Mission du RSJ
- Le réseau se fixe pour mission de contribuer à
l'amélioration et au renforcement du statut de la femme
sénégalaise :
- Jeter les bases d'un vaste mouvement alternatif des femmes
par le biais de l'esprit de solidarité et de communauté
- Créer une synergie entre les membres d'associations
ou ONG partenaires travaillant dans les domaines de la promotion et de la
défense des droits de la femme.
- Faciliter l'accès des femmes aux ressources pour un
développement durable
- Participer à l'élaboration et au
contrôle de l'application des textes nationaux et internationaux
favorables à la promotion des femmes.
- OEuvrer de manière démocratique à la
promotion et à la défense des droits de la femme ;
- Amener toutes les composantes de la société
à comprendre la nécessitée d'assurer la promotion de la
femme comme un progrès pour tous.
Cibles du RSJ
Les cibles du RSJ sont :
- Les organisations membres du réseau
- Les leaders d'opinion
- Les populations à la base, particulièrement
les femmes
Les axes stratégiques d'intervention du
réseau
§ La promotion de la mise en oeuvre de stratégies
efficaces de plaidoyer et de lobbying en faveur de la position sociale de la
femme sénégalaise ;
§ Le renforcement des capacités organisationnelles
et d'intervention du RSJ, de ses membres et des organisations de
femmes ;
§ La promotion de la synergie des efforts entre le RSJ,
ses membres, les autres organisations de femmes et de la société
civile;
§ La création et l'animation d'un espace de
communication, de concertation et de documentation.
Les sources de financement
Les ressources du réseau se composent :
§ Des cotisations des membres ;
§ Des subventions et financement de ses membres et
d'autres organisations ;
§ Des dons et legs ;
§ Du profit des services.
Les partenaires du RSJ
Les partenaires du RSJ sont :
§ L'agence canadienne de développement
international (ACDI)/ Centre Canadien d' Etude et de Coopération
Internationale (CECI)
§ Développement et Paix
§ L'USAID
§ Le CRDI
§ La coopération Belge
§ L'ambassade des Pays-Bas
§ UNIFEM
§ Global Fund for Women
§ Le Ministère de la femme, de la famille et du
Développement Social
§ Le Ministère de l'intérieur
§ Tous les autres Ministères
§ Les Organisations de droits Humains
Organisation et structure du réseau
L'association comprend trois organes :
- L'Assemble générale
- Le Conseil d'administration
- Le Bureau Exécutif
- La Direction Exécutive
Activité et réalisation
Le Réseau compte aujourd'hui beaucoup de
réalisations :
- Lobbying et plaidoyer pour l'obtention de textes de lois
favorables aux femmes
- Campagnes de vulgarisation des textes de lois
- Activités d'information d'éducation et de
Communication (IEC) sur des thèmes concernant les femmes
- Participation à la marche mondiale des femmes
- Publication trimestrielle de bulletin « Kaddu
Jigeen Ni »
- Alertes et déclarations sur les droits des femmes
- Renforcement des capacités des organisations membres
en élaboration de projet, en genre, en planification stratégique,
en technique de rédaction journalistiques etc.
- Mobilisations sociales
- Centre de ressources et de documentation sur les femmes
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