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Scolarisation des enfants en rupture familiale dans la maison Bakanja Ville à  Lubumbashi


par Thierry Kawaya Yuma
Université de Lubumbashi - Sociologie 2018
  

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SECTION 2 : Un petit aperçu historique du phénomène enfant de la rue en République Démocratique du Congo

Depuis plusieurs années, émerge une seconde génération d'enfants des rues ; phénomène loin d'être marginal mais qui demeure néanmoins difficile à identifier. Le phénomène « Enfant de la rue » représente un fléau réel et menace les villes de la RDC et ce phénomène des enfants de la rue est très répandu dans plusieurs villes de la République démocratique du Congo (RDC). Mais les enfants des rues sont également très présents à l'Est de la RDC, dans les régions du Nord et Sud Kivu en particulier dans la ville de Lubumbashi.

Les enfants des rues traduisent plusieurs réalités. Il peut s'agir :

Ø D'enfants seuls vivant dans la rue ;

Ø D'enfants vivant dans la rue avec leurs familles ;

Ø D'enfants travaillant dans la rue, mais ayant un foyer ;

Ø D'enfants passant de lieux d'accueil en lieux d'accueil avec des séjours intermittents dans la rue.

Si ce phénomène a des origines lointaines, la terminologie « enfant de la rue » est plutôt récente. En effet, c'est au milieu des années 1980 que le terme est apparu. En Afrique, ce terme a pris son sens au Forum d'Abidjan (Côte d'Ivoire), tenu du 25 Février au 2 Mars 1985, où plusieurs pays se sont retrouvés pour faire l'état des lieux de cette situation sociale qu'est la présence de plus en plus nombreuse des enfants dans les rues des villes africaines. Dès lors, tout enfant errant les rues et y habitant était appelé « enfant de la rue ».1(*)

La présence de ces enfants le long des grandes artères, sur les grandes places publiques devant les magasins, dans les marchés est mal vécue par la population qui paye quotidiennement les frais des comportements négatifs de ces derniers.

Les enfants qui vivent et travaillent dans les rues de Lubumbashi, sont dépourvus de l'accès aux services sociaux de base et de la protection de leurs parents. Ces enfants constituent un phénomène relativement récent en RDC, comme dans nombreux pays d'Afrique subsaharienne. Les acteurs congolais et internationaux qui luttent pour la protection des enfants affirment qu'avant les années 1970, la RDC comptait peu d'enfants vivant en permanence dans la rue.

Au cours de ces vingt dernières années, de nombreux facteurs socio-économiques associés ont contribué à l'explosion du nombre d'Enfants de la Rue. Ils vivent une situation précaire caractérisée notamment par l'insécurité et l'exclusion sociale totale. Ils ne jouissent pas de leurs droits, et par conséquent n'ont pas accès à l'éducation, aux soins de santé, à l'alimentation... Ils sont victimes de violence, tant les garçons que les filles, et sont confrontés au risque d'exploitation économique. Les bandits et les gangs usent et abusent de ces enfants. Les filles sont particulièrement exposées aux viols et aux agressions sexuelles.

Le nombre croissant d'enfants de la rue et la dégradation progressive et inquiétante de l'environnement social, culturel, économique et politique d'une part, l'incapacité des structures d'encadrement existantes de faire face au phénomène Enfants et Jeunes de la Rue, enfants dits « sorciers » d'autre part, a motivé la création de ce réseau.

A ce phénomène s'ajoute actuellement celui d'encadrement des enfants associés aux groupes et forces armés.

Suite à ce phénomène dans la ville de Lubumbashi en particulier, Bakanja Centre commença ses activités en 1994, les enfants de la rue de Lubumbashi ne venaient pas. Le centre était trop éloigné de leurs activités journalières. C'est pourquoi les Salésiens ont ouvert une nouvelle maison en plein centre-ville. Le fait que les deux centres s'appellent Bakanja n'est pas une coïncidence. Grâce à une collaboration ils se complètent. Les enfants sont accueillis à Bakanja Ville pour après éventuellement aller à l'école et à l'internat de Bakanja Centre.

En 1998, Bakanja Ville entame ses activités comme centre d'accueil. Une fois par semaine, les enfants viennent parler de leurs problèmes avec un assistant social. Fin 2009, la maison Bakanja Ville devient officiellement une maison d'accueil à accessibilité partielle pour les enfants de la rue ou défavorisés. Le but reste le même : la réintégration sociale et familiale de ces enfants de la rue. Beaucoup d'explications à ce sujet de la maison Bakanja seront données dans notre dernier chapitre qui est le quatrième.

Nous suggérons les données statistiques d'un recensement qui permettront de répondre à plusieurs préoccupations des opérateurs sociaux, décideurs politiques, bailleurs de fonds... En effet, elles fourniront les informations précises sur la situation des enfants de la rue en RDC ainsi que les moyens d'actions à mettre en oeuvre pour la planification des interventions en leur faveur.

* 1http://jeunesausoleil.overblog.com/pages/Synthese_du_recensement_des_enfants_de_la_rue_de_Kinshasa-2924288.html

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry