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Les nouvelles routes de la soie Chine Afrique


par Mahamadou dit N'fa Simpara
Université Sidi Mohamed Ben Abdellah - Licence 2019
  

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Section II : Les risques de l'initiative chinoise pour le continent africain

Les nombreux avantages des nouvelles routes de la soie, accompagnés de discours plaisants, occultent ses risques pour le continent africain. Les effets de l'initiative de Pékin des nouvelles routes de la soie ne se sont pas fait attendre.

En effet, cette nouvelle initiative chinoise a soulevé la question d'une dépendance économique du continent (paragraphe I) à ces généreuses aides du bienfaiteur chinois. Une question suivie d'une deuxième, avec un lien particulièrement étroit, qui est celle du slogan chinois '' gagnant-gagnant'' dans ses relations avec le continent (paragraphe II).

Paragraphe I : La question de la dépendance économique du continent

L'originalité de la nouvelle initiative chinoise réside en une collaboration réciproque, qui définit la participation de tous les acteurs. Elle est réalisée dans un cadre de coopération majeure, qui oriente les principales actions de tous les Etats et dans un esprit '' gagnant-gagnant''.

En Afrique, le projet est d'autant plus ancré dans l'économie du continent, qu'on parle d'un système. L'Afrique est un continent qui vit en grande partie grâce à son sous sol. Ce qui signifie, que son économie est largement basée sur les exportations en matières premières avec la Chine.

Cet aspect de la croissance économique de l'Afrique est intégré dans le cadre commercial entre la Chine et l'Afrique dans la nouvelle initiative.

Les nouvelles routes de la soie occupent une place considérable dans la croissance de l'économie africaine. C'est tout l'enjeu de la dépendance économique du continent à une économie étrangère.

Avec une diversification de l'activité économique chinoise sur le continent, Pékin est aujourd'hui, le partenaire idéal dans le développement du continent. Cependant, nombreux sont ces pays africains qui font états de surendettement. A un tel point que la Chine est aujourd'hui parmi les puissants créanciers du continent, pour ne par dire le premier.

Un phénomène qui s'explique par les prêts à des taux beaucoup plus avantageux à ces Etats, en contrepartie de faveurs politico-économiques. Des prêts, certes inscrits dans l'esprit d'une bonne volonté, mais dont les dessous cachent un enjeu bien plus géopolitique.

Ces prêts aux gouvernements africains sont de plus en plus une source d'inquiétude d'un surendettement alerté par le fond monétaire international. L'exemple de la Djibouti, nous parait le plus éloquent dans ce sens.

En seulement deux ans, ce pays stratégique dans la politique africaine de la Chine, placé ainsi au centre de l'initiative des nouvelles routes de la soie, a vu sa dette publique grimpée de 50 % à 85 % du PIB42(*).

Pour aller plus loin dans ce sens, selon un article publié sur Chine magazine, le géant asiatique détient aujourd'hui 55% de la dette extérieure du Kenya et 70 % de la dette publique bilatérale du Cameroun. En Angola, chacun des 28 millions d'habitants doit 745 dollars à la Chine. 43(*)

Ce constat soulève la question de la garantie de ces dettes astronomiques par les bailleurs de fond, notamment le Fond Monétaire International (FMI), la Banque mondiale et la Banque de développement africain.

Certains chefs d'Etats africains ont voulu rassurer l'opinion publique, notamment le président sénégalais Macki Sall, qui a déclaré : ''  Tout ce que nous faisons avec la Chine - j'insiste là-dessus - est parfaitement maîtrisé, y compris le volet financier, le volet de la dette''.44(*)

Des affirmations difficiles à digérer à un moment où le prix des matières premières connaît une chute sur le marché. Sachant bien que, la transaction de ces prestations chinoises, sont en contrepartie basées sur l'exportation des matières premières.

Ainsi selon Assouan Philippe Djemis, analyste en stratégie et en développement pour le cabinet ivoirien PKD Conseil à Shanghai : ''Quand la Chine réduit sa consommation de produits dérivés, cela a un impact direct sur les économies des pays du continent. Certains Etats sont déjà fragilisés par la chute des cours du pétrole, du cuivre et du manganèse. Ils payent très cher leur dépendance à la Chine''.

Il ajouta que '' la volatilité des prix des matières premières africaines a un impact important sur les finances publiques de ces Etats. Ces pays n'ont aucune influence sur la détermination des cours sur les marchés internationaux. Cela n'est donc pas une situation conjoncturelle, spécifique à la relation Chine-Afrique, mais un problème structurel. L'Afrique doit restructurer son économie.''45(*).

Ainsi l'adage selon lequel '' Quand la Chine éternue, l'Afrique s'enrhume'' fait état de plus de réalité que d'ironie.

Dans cet état d'étranglement des pays, beaucoup d'analystes, notamment occidentaux, parlent d'un néo impérialisme chinois.

Lorsque la colonne vertébrale de tout un continent, se trouve adossée à la situation économique d'un pays, l'influence dans le choix politique apparait comme une évidence dont on ne peut soustraire.

Avec l'instrumentalisation d'une relation forte et asymétrique, Pékin renforce son influence sur le continent. Une instrumentalisation qui nous pousse, à nous poser la question sur la véracité du slogan '' gagnant-gagnant'' dans la coopération sino-africaine dans le cadre des nouvelles routes de la soie.

* 42 C. Le Bech, La chine, créancier du continent africain, Franceinfo Afrique, publié le 06 septembre 2018

* 43 La Chine, créancier généreux mais indélicat de l'Afrique, Chine-magazine.com, publié le 26 juin 2018

* 44 Afrique-Chine : le plaidoyer anti-dette de Macky Sall, lepoint.fr, 05 septembre 2018

* 45 Cf., `'L'Afrique risque de payer cher sa dépendance à la Chine'', LeMonde.fr, publié le 01 décembre 2015

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams