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Relation banque-entreprise et croissance économique au Cameroun.

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par Pascal Alain DZOU OMGBA
Université Yaoundé II-Soa - Master 2 en Gestion Bancaire et des Etablissements Financiers 2014
  

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III.I.1.2 - LA CONTRAINTE DES RATIOS PRUDENTIELS

Pour éviter les errements d'avant les réformes monétaires et financières de 1990, il a été créée comme cela a été souligné plus haut, la COBAC, qui est un organisme de surveillance et de contrôle de l'activité bancaire. La COBAC a mis en place des ratios prudentiels qui s'imposent aux banques et qu'elles sont tenues e respecter à titre indicatif, on peut citer :

Le but de ces ratios est de limiter la prise de risques inconsidérés par les banques (ratios de solvabilité) et de garantir aux déposants de pouvoir récupérer leurs placements dès qu'ils le désirent (ratios de liquidité). Selon le rapport d'activité de la COBAC de 1992/93, "la solvabilité s'entend comme l'aptitude d'un établissement de crédit à faire face en toutes circonstances à ses engagements au moyen de ses ressources propres". Selon le même rapport, "la liquidité d'un établissement de crédit est sa capacité à honorer ses engagements à vue ou à très court terme". Du fait de ces ratios, les banques ne peuvent transformer toutes les ressources qu'elles ont collectées.

Relation Banque-Entreprise et croissance économique au Cameroun

III.I.1.3 - L'IMPORTANCE DES CREANCES DOUTEUSES ET IRRECOUVRABLES

Bien que les banques camerounaises aient été restructurées, leurs bilans étaient en 1995 encore encombrés par les créances douteuses qui représentaient en moyenne 32 % des portefeuilles. Cette situation a même empiré, les créances douteuses ayant atteint 36 % des portefeuilles à la date du 28 février 1997, soit un montant de plus de 110 milliards. De 1997 à 1999, leur progression a été de 34 %. Bien que, entre 2000 et 2001, la tendance soit plutôt à la baisse, le niveau des créances douteuses reste préoccupant ; on a même enregistré une légère progression depuis 2003. Les ressources collectées dans le passé étaient immobilisées et ne pouvaient être dirigées vers de nouveaux investissements. Si toutes les catégories d'agents économiques sont responsables des créances douteuses, beaucoup d'entre elles proviennent de l'Etat28 et des organismes publics : selon la Banque Mondiale, en 1995, les arriérés du secteur public (Etat plus entreprises publiques) envers les banques commerciales se chiffraient à 246 milliards de FCFA129. La part des crédits accordés à l'Etat a considérablement progressé depuis les premières restructurations de 1989, passant de 10 % à 31 % des crédits totaux accordés par les banques et ce malgré l'exclusion à partir de 1991 des bilans des banques liquidées. Du point de vue des banquiers, les mesures accompagnant la dévaluation ont permis d'alléger la dette extérieure mais n'ont pas concerné la dette de l'Etat et ce sont les banques qui continuent de la financer de manière indirecte. Certes, il est vrai, le problème du financement de l'Etat est en fait beaucoup plus large que les créances douteuses qu'il a directement suscitées. Dans cette optique, PEYRARD (1992) estime en effet que l'Etat et le secteur public sont à l'origine d'une bonne part des créances douteuses du secteur privé. Les entreprises privées n'ont pu honorer leurs engagements car le secteur public n'a pas payé ses commandes. Cet aspect est fondamental même aujourd'hui, pour comprendre la frilosité actuelle des banques à l'endroit des entreprises. Il est vrai, l'Etat a certes respecté certaines des conditionnalités imposées par le FMI, mais il a masqué le déficit public en le transférant dans le système bancaire.

Il reste que malgré la restructuration, la vulnérabilité du secteur bancaire camerounais

28 Les crédits destinés à l'Etat posent également un problème d'efficacité. Selon King et Levine (1992), les pays au sein desquels le ratio "crédits destinés à l'Etat / crédits totaux " est le plus important sont ceux pour lesquels le secteur financier a peu d'effet sur la croissance économique via l'efficacité des investissements.

29 Les sources de calcul de la Banque Mondiale et du bulletin des Etudes et Statistiques de la BEAC sont différentes car selon les données BEAC, la totalité des créances (saines et douteuses) accordées à l'Etat et aux entreprises publiques n'est que de 217 milliards de FCFA au 31/12/1995.

Relation Banque-Entreprise et croissance économique au Cameroun

S'est sensiblement accrue depuis bientôt une dizaine d'année. En effet, il y a maintenant quatre banques menacées d'insolvabilité et une cinquième serait elle aussi en difficulté (contre trois à fin 2010) pour trois raisons :

y' ces banques sont confrontés à des problèmes de mauvaise gestion, dus en particulier à leurs prêts à des parties liées;

y' il demeure impossible de mettre sur pied des plans de restructuration viables pour les banques qui sont déjà en difficulté;

y' les ressources humaines de certaines banques sont mal équipées pour faire face aux exigences des conditions changeantes du marché.

Les fonds propres nets négatifs liés aux pertes sur prêts non productifs (PNP) de l'une des plus grandes banques intérieures ont été estimés à 60 milliards de francs CFA (contre des actifs évalués à 113 milliards de francs CFA), outre le montant estimé à 20 milliards de francs CFA pour les autres banques en difficulté. Le nombre des banques en difficulté et la part importante du marché de détail sous leur contrôle constituent un risque. Il est vrai que la quasi-inexistence de prêts interbancaires réduit le risque de contagion, mais la faillite d'une banque pourrait toutefois précipiter une perte de confiance dans d'autres banques sous-capitalisées. Le principal risque lié aux éventuelles fermetures bancaires serait donc de nuire à la réputation des banques en ébranlant la confiance du public dans le système bancaire et le pouvoir des instances de contrôle.

La situation ci-dessus décrite conduit à se poser la question de savoir si le système bancaire camerounais est en crise permanente et sa restructuration également permanente.

Il est clair qu'un climat bancaire et financier non assaini conduit évidemment les banques à être plus regardantes par rapport aux risques qu'elles prennent et donc à rendre plus difficile l'accès des entreprises aux différents crédits bancaires.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore