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Les transformations métropolitaines de Marseille

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par Grégoire Cizeron
Université Paris-Est Marne la vallée - Master Urbanisme, aménagement, transport spécialité stratégies métropolitaines 2013
  

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B. Un espace arrière portuaire en crise

La délocalisation d'une partie des activités du port dans le golfe de Fos va s'opérer à travers la création d'une Zone Industrialo-Portuaire (ZIP) autour de l'étang de Berre en 1966. La nécessité de développer le port aux alentours de Fos répond à un besoin d'espace pour les activités industrielles, les lieux de stockage, mais aussi pour permettre un agrandissement de la taille des bassins dans le but d'accueillir des bateaux plus grands afin de répondre aux défis de la navigation moderne.

De plus la nécessité de lier le port à son prolongement naturel le Rhône, a encouragé le développement du port à l'Ouest. L'accès à un vaste hinterland étant la condition nécessaire de tout port moderne, le Port Autonome de Marseille (PAM), créé en 1965, trouve ainsi une justification pour rester dans la compétition mondiale que se livrent les grandes places maritimes.

« Face à ses besoins, l'aire métropolitaine marseillaise offre la Crau, plaine peu cultivée, sur laquelle s'implante le complexe industrialo-portuaire de Fos (É) la perspective de liaisons aisées avec l'intérieur du pays, par le Rhône, par le fret et par la route permet d'envisager la création d'usines en grappe relativement indépendantes des industries de bases, facilitant la revitalisation d'une région plus étendue s'étendant jusqu'à Nîmes, Montélimar et la moyenne Durance » 22.

Pensée pour spécialiser Marseille comme un centre industriel et décisionnel d'échelle régionale, la création de la ZIP devait accompagner l'avènement de l'aire métropolitaine. Cependant Marseille dés-industrialisée au profit de sa périphérie va porter les stigmates du projet métropolitain et ne parvient pas à rassembler les capitaux et les autres villes. L'échec de la mise en place d'une communauté urbaine participe à ce phénomène. Une diffusion incontrôlée de l'urbanisation va se produire, celle-ci concerne aussi bien les industries que l'habitat. L'évolution de la population nous montre que la croissance de la population de l'aire urbaine Aix-Marseille, va principalement se faire dans les communes périphériques : nous pouvons remarquer une diminution de la population marseillaise au profit d'autres communes de l'aire urbaine à partir de 1975. Cette augmentation de la population dans les communes périphériques de l'aire urbaine se traduit par un étalement urbain incontrôlé.

22 Livre Blanc de l'OREAM, Perspective d'aménagement de l'aire métropolitaine marseillaise, p.19.

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Figure 9 : Croissance de la population de l'aire urbaine d'Aix-Marseille entre 1968 et 2010

Source : Rapport de l'OCDE

Bien que des activités portuaires aient été conservées dans les bassins Est du port de Marseille (voir graphique complémentaire n°4 placé annexe), la crise que connait la ville est principalement dûe à son industrie traditionnelle essentiellement commerciale. Le caractère archaïque de la relation entre port et industries aura conditionné la perte des entreprises locales.

De plus la création du PAM et de la ZIP va accentuer la dissociation entre le port et la ville, d'un coté par la délocalisation d'une partie des activités portuaires à Fos, mais aussi par la législation européenne et internationale et par les conditions qu'impose le PAM. Les petites industries locales qui étaient très présentes ne peuvent par ailleurs plus lutter contre les grandes firmes multinationales, et disparaissent peu à peu.

La délocalisation d'une partie du port entraine donc une grave crise industrielle, se traduisant par une perte massive d'emplois dans ce secteur : entre 1975 et 1982 Marseille perd 35 000 habitants et 20 000 emplois.

Cette perte d'habitants est marquée par la sortie des habitants les plus riches. La crise industrielle devient alors sociale et touche toute la ville car celle-ci s'accompagne d'une augmentation du chômage et d'une précarisation de la population. Ce qui est accentué par le retour, mal géré, de nombreux Pieds Noirs s'installant dans la ville : 15 à 20% des rapatriés de l'empire colonial français sont à Marseille. Cette arrivée massive de la population va être endiguée et traitée par la construction de logements de grands ensembles. Rencontrant de nombreux problèmes par la suite, ces logements et les quartiers dans lesquels ils sont construits vont venir alimenter la crise que connait

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Marseille. Un « apartheid » Nord-Sud va peu à peu s'installer dans la ville (voir graphique complémentaire n°5 placé en annexe)

Conscient de la crise sociale et urbaine qui guette Marseille et du désengagement des politiques locales, l'État va décider d'intervenir sur le territoire marseillais, et ceci va se concrétiser à travers un projet de redynamisation économique prenant place sur l'interface située entre la ville et le port.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus