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Accord cadre d'Addis-Abeba : analyse de l'incidence sur la RDC six ans après.


par Modeste Keta Ibutshi
Université Nationale Pédagogique - Licence en relations internationales  2018
  

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Section II. FAIBLESSES OU DÉFIS DE L'ACCORD CADRE

Pour mieux comprendre les faiblesses qui sont même les difficultés ou défis de l'accord, c'est-à-dire les défis qui empêcheraient l'accord de connaitre son succès. Les faiblesses de l'accord peuvent être répertoriées dans les points ci-après.

III.2.1. L'introduction : Qualification défectueuse de la situation de fait et du problème à résoudre

L'introduction comprend quatre paragraphes, du premier au quatrième. Le caractère diplomatique et général ainsi que le style édulcoré de ces 4 premiers paragraphes, sont destinés à la fois à faire avaler la pilule amère à la RDC et à ménager les États accusés d'entretenir l'insécurité et la déstabilisation. À force de vouloir ménager tout le monde et d'aboutir à un Accord consensuel, on s'est efforcé de présenter de manière positive une véritable catastrophe humanitaire. Cela aboutit à une qualification des faits à la fois édulcorée, insuffisante et contradictoire, prélude à des solutions inadéquates tout aussi paradoxales et générales. En effet, un diagnostic défectueux ne peut donner lieu à une thérapie adéquate.

Ainsi, l'évocation au §1 d'importants progrès réalisés par la RDC dans le processus de la pacification et de la stabilisation, est tout de suite contredite au § 2 par le constat de cycles de conflit récurrents et des violences persistantes dans l'est de la RDC de la part des groupes armés tant nationaux qu'étrangers. Le troisième paragraphe enfonce le clou en soulignant les conséquences dévastatrices de cette violence accompagnée de violences sexuelles et de graves violations des droits de l'homme utilisés régulièrement et quotidiennement comme des armes de guerre...du nombre des personnes déplacées qui figure parmi les plus élevés du monde et qui tourne autour de deux millions de personnes.

Bien plus, ce constat amer n'est pas suivi et complété par l'établissement des responsabilités, l'identification, le dénombrement et la localisation précise des auteurs des crimes dénoncés et la proposition des sanctions. Alors que les rapports antérieurs des experts de l'ONU ont identifié les auteurs et les responsables de l'insécurité et de l'instabilité dans l'est de la RDC, l'accord d'Addis Abeba les passe sous silence. Il évite ainsi de devoir envisager ou évoquer l'exigence de justice...et de réparation, pourtant indispensables pour la restauration d'une paix durable.

L'Accord cite en termes imprécis les groupes armés nationaux et étrangers sans préciser leur nationalité pourtant connue, ni leur modus operandi qui inclut le pillage des ressources naturelles et l'utilisation du viol et des violences sexuelles comme arme de guerre. Surtout, l'accord passe sous silence les motivations idéologiques et politiques de ces groupes armés, les ramifications internationales ou transnationales de certains d'entre eux. Il omet de mentionner les réseaux maffieux étatiques et non étatiques, nationaux et étrangers, qui tirent profit de la situation de « ni guerre ni paix » à l'est de la RDC.

L'accord semble ignorer la part d'exaction et de violence dont sont coupables et responsables les forces armées régulières et les agents de l'État congolais.

Bref, le rapport évoque en termes généraux une situation humanitaire grave et persistante, sans en expliciter les causes. Son diagnostic semble superficiel et défectueux, se limitant aux effets et ignorant les causes profondes, pourtant connues et souvent dénoncées par les rapports des experts de l'ONU. Et ce, en contradiction avec les objectifs que se fixe l'Accord en son paragraphe 4.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo