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Les incidences de la croissance démographique sur le niveau de pauvreté en Haà¯ti (période 1980-2003)


par Joseph Junior Guerrier
Centre de Techniques de Planification et d'Economie Appliquée - Diplome d'Etudes Supérieures en Economie 2004
  

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3.3.3.- Qualité de l'eau et qualité du service

À l'échelle nationale, il n'existe pas de normes et de standards pour la qualité de l'eau fournie, ce qui conduit souvent à adopter celles de l'OMS. Parmi les trois organismes (CAMEP, SNEP et POCHEP) distribuant de l'eau pour la consommation humaine, seule la CAMEP dispose d'un laboratoire de contrôle de la qualité de l'eau potable (Lilian Saade, 2005). Ce laboratoire est équipé pour faire des analyses bactériologiques et physico-chimiques de l'eau potable et il effectue en moyenne 22 analyses par jour. Le seul traitement en vigueur est la désinfection, à l'aide de l'hypochlorite de calcium, qui a l'inconvénient d'aggraver l'alcalinité déjà excessive de l'eau des sources captées du bassin versant du Morne de l'Hôpital (Saade, citant OPS/OMS, 2001a).

Quant à la qualité de l'eau urbaine, d'après les études de l'OMS/OPS, on peut constater que pour les réseaux de source, des paramètres tels que les bactéries totales et les coliformes totaux sont apparus comme inacceptables et pour d'autres paramètres il n'y a même pas d'informations. Par contre, il est considéré que la qualité de l'eau en zone rurale au niveau des sources est acceptable, en tenant compte des coliformes totaux, mais qu'elle ne l'est pas dans le cas des fontaines (Texeira cité par Saade, 2005).

3.3.4.- Considérations générales sur le secteur de l'eau

Le secteur de l'eau en Haïti est confronté à des écueils importants en milieu rural et urbain. Il y a des problèmes liés à la quantité et à la qualité de ce service. En milieu urbain, encore 1,5 millions d'habitants n'ont pas d'accès aux services d'approvisionnement en eau, et en milieu rural, ce chiffre est de près de 2,3 millions.

La croissance démographique et l'exode rural ont eu un impact important sur l'accès à l'eau en milieu urbain, en entraînant une bidonvilisation galopante. Pour favoriser une bonne gestion de l'eau dans les quartiers précaires de Port-au-Prince, on y installe parfois des

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comités d'eau. Mais seuls 48 d'entre eux sur environ 200 avaient en 2005 des comités d'eau (Saade, 2005).

Dans l'ensemble, le manque de coordination des différents intervenants dans le secteur de l'eau potable et le manque de données à jour sur le secteur ne facilitent pas des solutions aux problèmes de ce secteur. Malgré les efforts réalisés et les améliorations observées de 1980 à 2003, il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine.

Tableau #... : Proportion de logements ayant accès à un fournisseur d'eau courante ar milieu de résidence en 2001

Accès à un
fournisseur
d'eau courante

Milieu de résidence

Ensemble

Aire

métropolitaine

Autre urbain

Rural

Proportion de
logements

33,4

24,7

16

21,5

Source : IHSI/Enquête sur les conditions de vie en Haïti (ECVH) - 2001

3.4.- Accès aux logements

L'accès au logement est fondamental pour assurer le bien-être d'un individu. Il fait partie d'un ensemble de besoins de base dont le niveau de satisfaction permet de mieux appréhender le phénomène de la pauvreté.

Un peu partout à travers Haïti, l'accès aux logements se révèle très difficile. En dehors de plans d'urbanisme et de programmes de logements sociaux, une situation d'anarchie prend corps dans le domaine de la construction. En raison du manque de revenus, les habitats précaires pullulent dans les bidonvilles. Dans les mornes entourant la capitale, les maisons remplacent les arbres sans aucun contrôle des autorités publiques. Donc, principalement à Port-au-Prince, la question du logement est un épineux problème.

La crise économique sévissant dans le pays, depuis près de deux décennies, a un impact considérable sur le rythme d'urbanisation et sur le mode d'occupation de l'espace dans les grands centres urbains. Elle a facilité l'émergence de nombreux quartiers précaires et une augmentation de la population sous l'effet de l'exode rural vers la capitale et les autres centres urbains. Cette urbanisation sauvage engendre une forte pression sur les faibles

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infrastructures collectives d'assainissement, d'approvisionnement en eau potable et de logement de la région métropolitaine de Port-au-Prince et des villes secondaires (Emmanuel, 1997; et OPS/OMS, 1998).

Selon l'OPS/OMS, citée dans « Analyse de la Situation de l'habitat en Haïti, 1998 », la forte migration observée des zones rurales vers les villes, au cours de cette dernière décennie, a eu des conséquences néfastes sur l'accès au logement. En particulier, dans la zone métropolitaine, l'explosion démographique dans un espace limité a entraîné une dégradation importante des conditions de logement. La densité d'occupation des logements a sensiblement augmenté. S'il est généralement admis une moyenne de cinq personnes par ménage68, ce chiffre est nettement dépassé dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince où l'exiguïté du logement, particulièrement, dans les bidonvilles, est notoire.

L'anarchie dans la construction des maisons, en rapport avec l'explosion démographique, explique que bon nombre d'habitations sont érigées sur des bassins versants, dans le lit des rivières ou dans des zones protégées des sources. Les résidents sont exposés à de graves dangers en cas de pluies ou d'inondations. Le non-respect des normes de construction fait que bien souvent ces maisons constituent de véritables dangers (risque de glissement de terrain et d'écroulement des maisons) pour leurs occupants, non seulement à cause de leur localisation (à proximité des routes, dans les ravines ...), mais aussi à cause du type de matériaux utilisés (OPS/OMS, 1998).

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus