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Colostomie-ileostomie : indications et evolution a l'hopital provincial general de reference de Kananga de 2013 a 2017 (a propos de 12 cas)


par Innocent BILONDA MUKINAYI
Universié Notre-Dame du Kasayi "U.KA" - Docteur en Médecine 2018
  

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INTRODUCTION

La colostomie est une intervention chirurgicale qui permet de créer une ouverture dans le colon vers l'extérieur du corps à travers la paroi abdominale. L'iléostomie quant à elle est une intervention chirurgicale au cours de laquelle on pratique une ouverture dans l'iléon vers l'extérieur à travers la paroi abdominale (1).

L'ouverture créée lors de la colostomie ou de l'iléostomie porte le nom de stomie. On distingue les stomies d'alimentation constituées par les gastrotomies et les jéjunostomies ainsi que les stomies d'évacuation qui font l'objet de notre étude, autre fois appelées de façon impropre anus artificiel comprenant la colostomie et l'iléostomie(2). Le concept stomie est emprunté du grec « stoma » qui signifie bouche ou orifice (3,4).

La colostomie ou l'iléostomie peut être temporaire ou permanente, la temporaire étant pratiquée pour permettre à l'intestin de se reposer et de guérir après une chirurgie alors qu'elle est permanente lorsque la partie inférieure du rectum et le sphincter anal sont enlevés. On les appelle aussi dérivation intestinale ou entérostomie (5).

La réalisation de stomies était autre fois entravée par le contexte psychologique et les difficultés d'appareillage. De nos jours, elles sont devenues des gestes de réalisation courante en chirurgie digestive et la prise en charge des patients stomisés se fait de plus en plus sans difficulté(1).

En effet, près de 2 millions de personnes vivent avec une stomie digestive à travers le monde. Leur nombre exact demeure inconnu du fait que de nombreux patients vivent avec cette altération secrète.

Ainsi, en France par exemple environ 80000 personnes vivent avec une stomie, 80 % d'entre elles portent des stomies digestives et 20% de stomies urinaires. Parmi ces stomies digestives 75% sont atteints de cancers colo-rectaux, 5% d'autres cancers avec envahissement secondaire, le reste se partage entre les pathologies traumatiques, les maladies inflammatoires et les malformations congénitales (6).

L'Afrique n'est pas restée à la marge de la technique. C'est ce que révèlent entre autres les résultats de l'étude menée en Côte d'ivoire qui a porté sur 70 cas d'entérostomies réalisées dans une période de 5

- 2 -

ans dont les indications tenaient aux péritonites aigues généralisées dans 55% de cas dont l'étiologie perforative intestinale était prédominante(88%). Et dans 37% de cas les indications relevaient des occlusions intestinales aigues dans lesquelles le volvulus du côlon sigmoïde représentait environ la moitié de cas.

Le sexe masculin y prédominait avec 37 cas (52,9%) contre 33 cas (47,1%) pour les femmes. L'étude révélait également que ces entérostomies faites étaient dans 58,6% des colostomies et dans 31.4% des iléostomies et dans 10% de cas une iléostomies était associée à une colostomie. Du point de vue siège, les iléostomies siégeaient sur l'iléon distal (79,5%) et l'iléon moyen (20,5%).Les colostomies ont porté sur le côlon gauche (73%) et le colon transverse (27%).Le taux global de mortalité a été de 11,6% dont 8,3% en cas d'iléostomies (7).

Au Cameroun, une étude a porté sur 46 cas d'entérostomies dont 16 iléostomies (37,7%) et 30 colostomies(65,3%).Les indications des iléostomies étaient les péritonites typhiques chez 8 patients (19%) et les fistules digestives post opératoires (11,9%).Les indications de colostomies étaient représentées par les occlusions et les affections colo-rectales acquises chez 23 patients (54.7%) et le mégacôlon congénital chez 6 patients(14,2%).Il y a eu 4 décès (9,4%) ,toutes suite d'iléostomies compliquées de dénutrition et de troubles hydro-électrolytiques (8).

La technique est aussi pratiquée en RDC et en province du Kasaï central, tout de même parait-il qu'il n'y ait encore d'étude menée rendant ainsi difficile la disponibilité de données. Ainsi, dans la présente étude touchant à Colostomie-iléostomie : indications et évolution, nous répondrons aux questions suivantes :

? Quelles indications de colostomie et iléostomie prédominent dans notre milieu ?

? Comment évoluent les cas de colostomie et iléostomie ?

? Quelles sont les complications redoutables de ces techniques dans notre milieu d'étude ?

? Quels sont les sièges respectifs d'entérostomies réalisées dans notre milieu ?

? Quel est le sexe plus concerné dans cette technique?

- 3 -

· Quel est l'âge moyen de sujets porteurs d'entérostomie?

· Laquelle de ces deux stomies digestives est plus pratiquée dans notre milieu d'étude ?

Le choix porté sur le sujet a été motivé par le souci de s'enquérir de l'état de la question dans notre milieu en vue de comparer avec les réalisations des autres.

L'intérêt que revêtent les résultats d'une telle étude serait de

servir des traces pour des études diversifiées sur la question et contribuer à l'amélioration de la prise en charge pré et post op en vue d'une bonne évolution de cas.

L'objectif principal de cette étude est de relever les indications de colostomie et iléostomie et leur évolution dans notre milieu. Pour y arriver, nous nous sommes fixé pour objectifs spécifiques :

o Déterminer la fréquence de colostomie et iléostomie ;

o Déterminer le sexe des patients ayant subi une stomie intestinale ;

o Déterminer la tranche d'âge plus concernée ainsi que l'âge moyen de sujets ;

o Déterminer les indications de stomies les plus fréquentes ;

o Déterminer les sièges respectifs de ces stomies ;

o Déterminer le caractère temporaire ou définitif de stomies réalisées ;

o Déterminer l'évolution après la pratique d'une stomie.

Cette étude s'effectue dans la zone de santé de Kananga précisément à l'hôpital provincial général de référence de Kananga sur une période de 5 ans soit de janvier 2013 à Décembre 2017.

Hormis l'introduction et la conclusion, ce travail est scindé en 4 chapitres:

I. Revue de la littérature

II. La méthodologie

III. Les résultats

IV. La discussion

- 4 -

Chapitre I. REVUE DE LA LITTERATURE

I.1. ANATOMO-PHYSIOLOGIE DES INTESTINS

I.1.1. ANATOMIE

I.1.1.1. L'INTESTIN GRELE

L'intestin grêle est la partie du tube digestif allant du pylore au

gros intestin. Il est plus ou moins cylindrique et mesure 6 à 7 m. on lui

distingue 2 segments :

L'un proximal et fixe, le duodénum

L'autre distal et mobile, le jéjuno-iléon (9).

Fig. 1. Tube digestif

I.1.1.1.1. Le Duodénum

Le duodénum est la portion initiale de l'intestin grêle qui est composé de quatre portions : la première, le bulbe, de forme triangulaire, est suivie par la région post bulbaire qui s'étend jusqu'au genu supérius.

À ce niveau commence la 2è portion du duodénum, vertical dans lequel abouchent au niveau de la papille le canal cholédoque et le canal de Wirsung.

- 5 -

La 3ème portion du duodénum passe horizontalement devant L3, et la 4è remonte en haut à gauche derrière l'estomac pour se terminer à l'angle de Treitz ou duodéno-jéjunal.

C'est un organe profond situé en avant du rachis entre les vertèbres L1 et L4.Il fait suite à l'estomac à partir du pylore et se termine au niveau de jéjunum.Il mesure 20 à 30 cm de longueur et 3 cm de diamètre.

La muqueuse du duodénum a les caractères communs à l'ensemble de la muqueuse de l'intestin grêle. Elle présente donc : des villosités, des valvules conniventes et des follicules clos.

Les structures propres à sa muqueuse duodénale sont la grande caroncule duodénale ou papille duodénale majeure et la petite caroncule duodénale ou papille duodénale mineure.

o Rapports du duodénum

Le duodénum et la tête du pancréas forment un bloc homogène tel le pneu et la jante d'une roue. Ses rapports sont : ? En haut : l'estomac ;

? En bas : le colon transverse et les anses de l'intestin

grêle ;

? En avant : le foie (à droite) et l'estomac (à gauche)

? En arrière : l'aorte et la veine cave inferieure ;

? En dedans : le pancréas, le canal cholédoque et le pédicule rénale gauche.

o Constitution du duodénum

Le duodénum se compose, comme tout le tube digestif,

de 4 tuniques :

V' Une séreuse

V' Une musculaire : avec une couche superficielle

longitudinale ; une couche profonde circulaire

V' Une sous-muqueuse

V' Une muqueuse.

o Vaisseaux et nerfs V' Les artères

Ce sont les :

- 6 -


·
·
Artères pancréatico-duodénales supérieures et inférieures droites, branches de l'artère gastroduodénale.


·
·
Artère pancréatico-duodénale gauche, branche de la mésentérique supérieure. Celle-ci se divise en 2 branches, l'une supérieure, l'autre inférieure, qui s'anastomosent avec les pancréatico-duodénales supérieures et inférieure du pancréas.

V' Les veines

Elles sont satellites des artères mais leurs terminaisons présentent des particularités : la veine pancréatico-duodénale supérieure droit se jette dans la veine porte, la veine pancréatico-duodénale inférieure droite se jette dans la veine grande mésentérique, la veine pancréatico-duodénale gauche se termine également dans la grande mésentérique.

V' Les lymphatiques

Ils se jettent dans les ganglions duodéno-pancréatiques antérieures et postérieurs.

V' Les nerfs

Ils viennent du pneumogastrique gauche pour la 1ème portion, du ganglion semi-lunaire droit et du plexus mésentérique supérieur pour la 2ème et la 3ème portion, du ganglion semi-lunaire gauche pourla 4ème portion.

I.1.1.1.2. Le jéjunum et l'iléon

Le jéjunum-iléon est un tube lisse qui forme 15 à 16 flexuosités appelées anses intestinales. Schématiquement, les anses intestinales jéjunales sont horizontales et les anses iléales verticales.

Le calibre des anses diminue progressivement du jéjunum (3cm) vers l'iléon (2cm).L'ensemble des anses forme une masse qui occupe la partie centrale de l'abdomen, entourée par le cadre colique. V' Rapports

Le jéjuno-iléon est fixé à la paroi postérieure par les mésentères qui contiennent les vaisseaux et les nerfs de l'intestin. Les rapports de jéjuno-iléon sont étudiés par rapport aux anses isolées et par rapport à leur ensemble.

- 7 -

o Rapport des anses isolées

Chaque anse possède :

Deux faces convexes en contact avec les anses voisines ;

Un bord libre, convexe, en rapport avec la paroi ou les anses attenantes, c'est le bord anti-mésentérique ;

Un bord adhérent sur lequel s'insère le mésentère, c'est le bord mésentérique ;

La masse du jéjuno-iléon. Envisagé dans leur ensemble, les anses forment une masse qui remplit toute la cavité péritonéale, beaucoup plus à gauche qu'à droite. A droite, la cavité péritonéale est occupée par le côlon ascendant et le caecum.

Le côlon descendant est de diamètre réduit et se trouve à distance de la paroi abdominale antérieure.

o Rapport des anses assemblées

La masse jéjuno-iléale répond :

- En arrière, à la paroi abdominale postérieure, aux organes rétro-péritonéaux (gros vaisseaux, parties sous méso-coliques du duodénum, reins, uretères, colon ascendants, caecum, côlon descendant).

- En avant, à travers le grand épiploon, à la paroi abdominale antérieure.

- En haut, au mésocôlon transverse et au côlon transverse.

- En bas, au côlon iliopelvien et aux organes du petit bassin (rectum et vessie chez l'homme ; rectum, vessie, utérus et ligaments larges chez la femme)

- A gauche, à la paroi abdominale de l'abdomen

- A droite, au caecum, au côlon ascendant et à la paroi.

? Constitution

La paroi du jéjuno-iléon est constituée de 4 tuniques comme celle du duodénum. La muqueuse comporte :

- Les villosités intestinales,

- 8 -

- Les valvules conniventes dont le nombre et les dimensions diminuent de l'angle jéjuno-duodénal à la terminaison. Elles disparaissent complètement plus ou moins à 50 cm de la terminaison.

- Follicules clos nodules lymphatiques.

On trouve en outre dans le jéjuno-iléon des plaques de PEYER ou les noeuds lymphatiques iléaux. Ce sont des amas de follicules qui dessinent à la surface de la muqueuse des plaques blanchâtres, de forme elliptique, de 5-6 cm de long. Elles siègent particulièrement au jéjuno-iléon, le long du bord libre.

? Vaisseaux et nerfs

o Les artères

Elles sont les branches intestinales de l'artère mésentérique supérieure au nombre de 12 à 15. Ces branches naissent de la branche gauche de l'artère mésentérique.

o Les veines

Elles sont disposées comme les artères et se jettent dans la grande veine mésentérique.

o Les lymphatiques

Ceux qui sortent de la paroi du jéjuno-iléon sont des chylifères d'ASELIUS. Ils vont aux gros troncs intestinaux ou aux ganglions pré-aortiques gauches.

o Les nerfs

Les nerfs viennent du plexus solaire par le plexus mésentérique supérieur.

I.1.1.2. LE COLON

Appelé aussi gros intestin, s'étend du jéjuno-iléon à l'anus et se différencie de l'intestin grêle par son volume considérable, son aspect bosselé, les bandelettes qui parcourent sa surface.

Il est étendu depuis l'angle iléo-caecal à l'anus. Sa longueur est en moyenne de l, 5m. Son diamètre de 7 à 8 cm à son origine, décroît progressivement sur le côlon transverse et de 3 à 5 cm sur le côlon descendant et le côlon iliaque. Il présente une dilatation à hauteur du rectum pour former l'ampoule rectale.

- 9 -

Le côlon débute par un cul-de-sac volumineux, le caecum auquel est appendu l'appendice. On lui décrit trois parties sur le plan anatomique:

? Le côlon ascendant : Il monte verticalement à partir du caecum. Il va de la fosse iliaque droite à la face inférieure du foie. Là l'intestin se coude pour former l'angle hépatique du côlon. C'est la portion du côlon qui est fixe.

? Le côlon transverse : Il se continue avec le côlon ascendant. Il se dirige de droite à gauche de l'estomac. Il est légèrement concave en haut. Il se termine au voisinage de larate par un coude, l'angle colique gauche.

? Le côlon descendant : Il descend verticalement jusqu'au relief du psoas gauche. Il décrit en suite sous le nom de côlon pelvien (sigmoïde) ou côlon lombo-iliaque.

Histologiquement le gros intestin est constitué de 4 tuniques : une séreuse, une musculaire, une sous-muqueuse et une muqueuse (Fig. 1).

Rapports

En avant : dans son ensemble est situé occupant le flanc et

l'épigastre.

En arrière : le rein droit, la face inférieure du foie et la vésicule biliaire en haut ;

A gauche : le rein gauche, l'estomac et la rate en haut. Vascularisation du colon

Le côlon droit, organe d'absorption est vascularisé par l'artère mésentérique supérieure. Le côlon gauche, est vascularisé par l'artère mésentérique inférieure. Ces deux artères s'unissent par l'arcade de Riolan (10,11, 12, 13, 14).

- 10 -

I.1.2. LA PHYSIOLOGIE DES INTESTINS

I.1.2.1. Physiologie de la digestion intestinale

I.1.2.1.1. Au niveau du grêle: La motricité de l'intestin grêle

Elle comprend trois activités qui s'exercent à partir du tonus de base de la musculature intestinale: la segmentation rythmique, le mouvement pendulaire, l'onde péristaltique.

? La segmentation rythmique

On l'appelle encore onde stationnaire. Elle résulte des contractions localisées des fibres circulaires lorsque celles-ci sont distendues. Elle est dépourvue d'effet propulseur. La segmentation rythmique fragmente le chyme et le mélange avant que le péristaltisme le fasse progresser.

? Le mouvement pendulaire

Il est généralement considéré comme la conséquence de la contraction isolée de fibres longitudinales qui mobilisent une portion de l'anse de façon à homogénéiser son contenu. Il naît en des endroits quelconques sans liaison avec la segmentation rythmique.

? L'onde péristaltique

C'est un phénomène complexe qui coordonne et propage l'activité contractile des deux couches musculaires de l'intestin. La contraction des fibres longitudinales coïncide avec le relâchement des fibres circulaires et vice versa. Chaque mouvement péristaltique comprend la contraction de la musculature en amont du point ou cette onde est née et le relâchement de la musculature en aval de ce point. Cette alternance contraction-relâchement (excitation-inhibition) est dénommée loi de l'intestin de Bayliss et Starling. Le chyme y subit l'action des enzymes pancréatique, biliaire et du grêle même.

- 11 -

I.1.2.1.2. Au niveau du côlon

Le suc du gros intestin est essentiellement muqueux. Il enduit les résidus excrémentiels et la paroi colique d'une substance lubrifiante pour faciliter la progression des matières.

I.1.2.2. Contrôle nerveux de la motricité intestinale

L'intestin est doté sur toute sa longueur d'une innervation intrinsèque et extrinsèque. Ses tuniques sont parcourues par d'innombrables ramifications nerveuses et contiennent les plexus mésentériques d'Auerbach et sous muqueux de Meissner.

Les nerfs extrinsèques de l'intestin grêle et de la première moitié du gros intestin sont de provenance vagale et sympathique (nerf splanchnique).En ce qui concerne le côlon descendant, l'anse sigmoïde et le rectum, ils reçoivent leur innervation motrice du nerf érecteur sacré, et inhibitrice du nerf hypogastrique.

I.1.2.3. Physiologie de l'absorption intestinale

I.1.2.3.1. Au niveau du grêle

L'absorption des glucides

Les sucres sont absorbés principalement par le duodénum et la première partie du jéjunum. Cette absorption est presque terminée lorsque le chyme atteint l'iléon. Le glucose est absorbé par transport actif et il semble en être de même pour les lactoses. Quant au fructose il semblerait qu'il soit absorbé passivement.

L'absorption des protéines

La plupart des dégradations protéiniques ont lieu dans la portion supérieure de l'intestin grêle et 60% à 80 % de celles-ci sont digérées et absorbées alors que le chyme gagne l'iléon. Les dipeptides et les tripeptides sont absorbés par les cellules épithéliales intestinales grâce au transport actif. C'est à l'intérieur de ces cellules que les dipeptidases et les tripeptidases brisent les dipeptides et les tripeptides en leurs constituants que sont les acides aminés. De là les acides aminés quittent la paroi intestinale pour entrer dans le courant sanguin.

- 12 -

L'absorption des lipides

Elle a lieu dans le duodénum et le jéjunum pour s'achever dans l'iléon.

L'absorption d'eau et des électrolytes

L'eau est absorbée par la partie proximale de l'intestin grêle (5 à 10litres). Une certaine quantité d'un demi-litre est absorbée au niveau du côlon. Le sodium possède la capacité de traverser librement la paroi intestinale ; au niveau duodénal il existe un mécanisme de transport actif.

Il en est de même pour le potassium, le magnésium et les phosphates. Les ions chlores suivraient passivement les mouvements du sodium dans la partie proximale du grêle mais sont transportés activement au niveau de l'iléon. L'absorption du calcium se fait par transport actif dans tout l'intestin grêle particulièrement dans le duodénum et requiert la vitamine

L'absorption des vitamines

Les vitamines liposolubles A, D, E, K sont transformées en solution dans les micelles lors de la digestion des lipides et sont absorbés au niveau du duodénum et du jéjunum. Les vitamines hydrosolubles C et B (excepté la vitamine B12) semblent être absorbés par diffusion passive au niveau de l'intestin proximal.

La vitamine B12 se combine au facteur intrinsèque fabriqué par l'estomac et est absorbé par transport actif en des points spécifiques de la muqueuse de l'iléon.

I.1.2.3.2. Au niveau du colon

Dans sa partie proximale (caecum, côlon ascendant, première moitié du côlon transverse) s'effectue une résorption importante d'eau. Sa partie distale (côlon descendant et pelvien, rectum et la deuxième moitié du côlon transverse) sert d'entrepôt et d'évacuation des fécès (15,16, 17).

- 13 -

I.2. LES STOMIES INTESTINALES

I.2.1. Définition

Une stomie (du mot grec stoma, « bouche ») est une déviation

chirurgicale d'un conduit naturel, une sorte de `'court-circuit». Elle est

pratiquée lorsque le canal naturel ne peut plus remplir son rôle.

On parle de colostomie lorsque, c'est le côlon qui est abouché à

la peau et de l'Iléostomie quand il s'agit du grêle.

I.2.2. Les indications de colostomie et iléostomie

? Les indications d'ordre tumoral :

· Les cancers colorectaux dont 75 % siègent sur le rectum ou le sigmoïde (18)

· Le cancer de l'anus

· L'envahissement d'un cancer (de l'appareil génital ou vessie : cancer de l'ovaire)

? Les indications d'ordre médical:

· La maladie inflammatoire de l'intestin(MII) :

o Rectocolique hémorragique ulcéreuse(RCHU) ou colite ulcéreuse

o Maladie de Crohn

o Entérite nécrosante

o Sigmoïdite

o Diverticulite

· Endométriose

· Diverticulose colique

· Polypose adenomateuse familiale (PAF)

· Les perforations iléales typhiques ou non typhiques

? Les indications d'ordre traumatique et /ou mécanique:

4 Plaies graves de l'appareil digestif quel que soit l'origine

4 Colostomie de décharge pour le traitement d'escarre du

sacrum

4 Obstruction de l'intestin (occlusion intestinale, volvulus).

? Les malformations congénitales : ? Imperforation anale

- 14 -

? Absence de rectum

? Maladie de Hirschsprung ou mégacôlon

? Pseudo-occlusion intestinale chronique (POIC) (2).

? Autres indications :

? Fistule post opératoire : évoquée devant un ATCD de

chirurgie

I.2.3. Techniques chirurgicales

Les stomies iléales et coliques sont encore appelées stomies de vidange. En effet ces stomies sont une dérivation chirurgicale destinée à drainer à l'extérieur les matières fécales. On les appelle anus artificiel ou anus contre nature.

Ces anus artificiels ne doivent pas être confondus avec la fistule stercorale qui est le résultat d'une ouverture pathologique, mécanique ou inflammatoire; ils ne doivent pas être confondus non plus avec les sutures extériorisées des plaies coliques.

La décision de réaliser une stomie est souvent prévisible en pré opératoire. Dans ce cas le chirurgien doit expliquer au patient ou aux parents la nécessité de cette dérivation, le type d'opération, ses conséquences, la nature définitive ou non de la stomie.

La technique consiste à faire une incision cutanée sous forme de pastille de 2-3 centimètres de diamètre. L'orifice sous cutanée doit être excisé jusqu'au contact de l'aponévrose. La traversée musculo-aponévrotique doit être calibrée en tenant compte de l'épaisseur de l'anse à extérioriser. La traversée pariétale doit permettre le passage de l'intestin sans frottement, sans torsion. Pour qu'il en soit ainsi, la traversée pariétale doit permettre l'introduction facile de deux doigts. Le segment intestinal à extérioriser doit être bien vascularisé et mobile. L'extériorisation doit se faire à foyer fermé pour éviter toute souillure de la paroi.

En cas d'iléostomie le mésentère de l'anse extériorisée est suturé par quelques points séparés au péritoine pariétal antérieur. Cette fixation bien faite évite l'engagement transpariétal d'une anse grêle et le prolapsus de l'anse extériorisée (15,19).

- 15 -

I.2.3.1. Siège de la stomie

I.2.3.1.1. Au niveau de l'intestin

La stomie doit être réalisée sur l'intestin viable pour éviter une nécrose stomiale.

Le segment à extérioriser doit être mobilisable sans traction sur les anses sinon on risque de dévasculariser l'anse. Le siège est fonction du type de lésion intestinale (Fig. 2).

Fig. 2.Sites de colostomie

I.2.3.1.2. Au niveau de la paroi

L'emplacement cutané est fondamental car il conditionnera la vie du stomisé. Il n'y a pas de règle absolue quant à l'emplacement. Mais il faut garder à l'esprit l'application des poches collectrices. Pour cela il faut ménager des espaces suffisants entre la stomie et l'incision médiane, les drains, les reliefs osseux (crête iliaque, rebord costal).

La stomie doit être bien visible et accessible par le patient lui-même. Trop basse la stomie peut être non visible. Une stomie trop haute au niveau de la taille ou de la ceinture peut gêner l'habillage (Fig. 3).

- 16 -

Fig. 3. Emplacement de l'iléostomie sur la peau

I.2.3.2. Orifice de la stomie

L'orifice doit être adapté à la taille de l'intestin à extérioriser: trop étroite il risque d'étrangler l'intestin et son méso. Trop large le risque d'éviscération est accru. Un orifice préexistant peut être utilisé s'il est adéquat. Il faut éviter les stomies dans l'incision médiane.

I.2.3.3. Types des stomies

I.2.3.3.1. Les types d'iléostomie

V' L'iléostomie terminale

C'est une iléostomie à un orifice. Elle siège sur le grêle terminal. Elle est réalisée dans la fosse iliaque droite. Cette stomie est définitive en cas de colectomie totale pour recto-colite hémorragique (RCH), polypose adenomateuse familiale. Elle est temporaire après colectomie subtotale réalisée pour colite aiguë grave

V' L'iléostomie latérale

C'est une iléostomie à deux orifices. Elle consiste à extérioriser le segment du grêle à dériver sur une baguette et à faire une incision latérale sans sectionner totalement l'anse grêle. L'iléostomie latérale est indiquée pour protéger une anastomose entre l'iléon et le rectum si ce dernier est pathologique (RCH) ou entre l'iléon et l'anus. Toute anastomose iléo-anale doit bénéficier d'une iléostomie de protection (Fig.4 et 5).

- 17 -

Fig. 4.Iléostomie Fig.5.Iléostomie latérale(en boucle)

L'iléostomie de sauvetage est un type d'iléostomie latérale réalisée en chirurgie d'urgence. C'est une iléostomie avec deux extrémités intestinales issues d'une résection. Le rétablissement de la continuité en per opératoire n'étant pas possible à cause du milieu septique péritonéal, les bouts intestinaux sont abouchés temporairement à la peau. L'abouchement peut être possible par un même orifice (iléostomie en canon de fusil), ou l'abouchement des deux bouts nécessite la réalisation de deux incisions pariétales distinctes pour éviter la traction sur les anses.

? L'iléostomie continente

C'est une iléostomie terminale proposée par Kock et consistant à créer un réservoir intra-abdominal pour plastie iléale dont l'anse efférente abouchée à la peau, constitue une valve anti-reflux par invagination sur elle-même. Elle est contre- indiquée en cas de maladie de Crohn (20).

I.2.3.3.2. Les types de colostomie

? La colostomie terminale

C'est une stomie à un seul orifice. Elle est dite terminale car consiste à aboucher la terminaison du côlon. La colostomie terminale est

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définitive en cas d'amputation abdomino-périnéale pour cancer du bas rectum. Elle est temporaire dans l'opération de Hartmann.

Celle-ci associe une extériorisation du bout proximal et une fermeture du bout distal laissé en intra péritonéal. Elle est indiquée dans les résections coliques avec impossibilité immédiate de rétablissement de la continuité du fait des conditions septiques péritonéale (Fig. 7).

Fig. 7.Colostomie terminale

? La colostomie latérale

C'est une stomie siégeant sur n'importe quelle partie du côlon mobile: le sigmoïde, ou le côlon transverse.

Elle est le plus souvent temporaire, réalisée comme premier geste sur un cancer colique en occlusion ou pour la protection d'une anastomose colo-rectale ou colo-anale. Elle est le premier temps des interventions curatrices des maladies ano-rectales (imperforations anales et mégacôlon). Elle est définitive en cas de lésion colorectale sous-jacente inextirpable (Fig. 8).

- 19 -

Fig. 8.Colostomie latérale

? La colostomie double

Les deux extrémités coliques sont séparées et abouchées à la peau par un même orifice : on dit que c'est une colostomie en canon de fusil ou colostomie de Bouilly-Vollanann. Les deux orifices sont souvent séparés par un pont cutané. Ce type de colostomie est réalisé chaque fois que l'on resèque un segment de côlon mobile et que l'anastomose n'est plus possible en un temps (côlon non préparé, milieu septique).

? La caecostomie

C'est une colostomie latérale portant sur le caecum. Elle est rarement utilisée car n'assure qu'une dérivation incomplète des matières fécales (21,22, 23).

I.2.4. Durée de la stomie

La nature définitive ou temporaire dépend du type de lésion. En cas de stomie temporaire le rétablissement de la continuité dépend de l'évolution de la maladie.

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I.2.5. Surveillance post opératoire Elle portera sur :

· Aspect de la stomie : couleur, forme, position, oedème, saignement

· Aspect de la plaie opératoire : rougeur, écoulement

· Aspect de la peau péristomiale

· Vérifier si présence de séparation cutanéo-muqueuse. Si elle est présente à la base de la stomie, elle peut être causée tant par rupture ou par un relâchement des sutures qui lient l'intestin à la peau, que par la coupure à travers les tissus provoquée par les sutures.

· Reprise du transit : gaz, selles (type et quantité)

· Vérifier fréquemment l'étanchéité de l'appareillage et changer le sac si présence de fuite ou s'il est plein.

L'iléostomie commence à fonctionner habituellement dans les 48 heures post-op, et la colostomie dans les 96 heures. Cet intervalle peut être plus long (ad une semaine) en présence d'occlusion de longue date et/ou péritonite.

Après 48 heures post-op il faut enlever l'appareillage au complet et nettoyer la peau. Retirer la collerette avec précaution avec l'aide d'une compresse mouillée avec de l'eau du robinet. La stomie et la peau autour de la stomie doivent être nettoyées doucement avec une débarbouillette mouillée. Dans les 48-72 heures post-opératoires si le sac est rempli à moitié ou à deux tiers il faut le retirer, le vider et rincer avant de le remettre.

I.2.6.Les soins post opératoires

Ils portent sur le pansement, l'appareillage et le régime alimentaire.

I.2.6.1. Le pansement

Le pansement est constitué par des substances grasses (compresses vasélinisées imprégnées de pommade antibiotique) évitant l'adhérence de l'intestin extériorisé. Le pansement est toujours isolé de celui de la plaie opératoire de laparotomie médiane.

L'application de la poche est immédiate après l'intervention. Ceci évite de traumatiser le segment d'intestin extériorisé et de réaliser

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en même temps une protection efficace de la peau contre les selles. Chaque émission de selle doit être suivie du nettoyage de l'anus artificiel et de la région environnante.

I.2.6.2. L'appareillage

C'est l'appareillage par sa qualité qui permet au malade de supporter et d'améliorer sa condition de stomisé. Un bon appareillage doit être léger, parfaitement hermétique, inoffensif pour les téguments et l'intestin, aisé à appliquer et à retirer.

Il existe de nombreux appareils en plastique. Les uns sont munis d'une porte-poche ou support qui demeure collé sur le pourtour de la stomie pendant plusieurs jours; sur les porte-poches, des poche3 de matières plastiques sont adaptées et jetées chaque fois que cela est nécessaire. Les autres sont des sacs en matière plastique collés directement sur la peau, puis décollés et jetés chaque fois que cela est nécessaire.

I.2.6.3. Le régime

Il est souhaitable d'avoir une alimentation variée, équilibrée, avec un apport en boisson suffisant (un litre à un litre et demi d'eau par 24 heures). Il est conseillé de manger à des heures régulières, surtout bien mastiquer les aliments. Aucun aliment n'est interdit mais il faut garder à l'esprit que certains aliments provoquent la diarrhée, d'autres la constipation.

Chaque patient doit adapter son alimentation au type de réaction recherchée: supprimer les aliments accélérateurs de transit en cas de diarrhée. Notons cependant que la principale fonction du côlon étant de réabsorber l'eau contenue dans le liquide intestinal, en cas d'iléostomie il existe un risque de déshydratation. Il est conseillé au patient de boire en abondance pour éviter la déshydratation(21).

I.2.7. Evolution et complications des stomies intestinales

La technique chirurgicale et la qualité des soins et de surveillance ont un effet important sur l'évolution d'une stomie qui peut être simple ou marquée par la survenue de complications.

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I.2.7.1. Les complications non spécifiques des stomies intestinales

La fréquence des complications des stomies varie suivant la qualité de la technique opératoire, la morphologie du patient (obésité ou maigreur) et le type de stomie. Les complications des iléostomies sont à peu près les mêmes que celles des colostomies. Il existe cependant des complications spécifiques aux iléostomies.

I.2.7.2. Les complications générales

Elles sont constituées des troubles psychiques. En effet, une stomie intestinale représente une modification fondamentale de la relation du sujet avec son corps. Elle devient un nouvel organe auquel le stomisé va devoir s'adapter. Ainsi le sujet va-t-il devoir accepter la perte de sa fonction excrétrice anale.

L'incapacité à supporter la modification corporelle peut être source de dépersonnalisation, d'un état dépressif, d'une angoisse. Le risque morbide principal est celui de l'isolement du sujet. Si le sujet n'arrive pas à s'accepter aussi se sentira-t-il inacceptable par les autres.

La préparation psychologique du malade, le soutien de l'entourage peuvent favoriser une bonne réinsertion socio-familiale. Le niveau d'instruction bas, l'âge avancé, les conditions économiques et socioculturelles précaires sont des facteurs favorisant l'apparition des troubles psychologiques.

I.2.7.3. Les complications locorégionales

? L'hémorragie péristomiale

C'est la conséquence d'un défaut d'hémostase au niveau de la paroi de l'intestin et de la section du méso-côlon ou du mésentère. Dans ce dernier cas l'hémorragie ne peut être extériorisée et peut entraîner un hémopéritoine.

? La nécrose de la stomie

Elle se traduit par la modification de la couleur de celle-ci devenant noire. La nécrose est en rapport avec une stomie extériorisée sous traction ou une (compression du mésentère ou du méso-côlon par

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une ouverture insuffisante de l'aponévrose. Elle impose la réintervention.

4 La rétraction de la stomie

Elle est due à une stomie extériorisée sous tension ou mal fixée. Elle se complique de péritonite.

4 L'abcès péristomiale

Il est secondaire le plus souvent à l'hémorragie péri-stomiale ou à une stomie rétractée.

4 La fistule péristomiale

Elle a comme risque la péritonite.

4 L'éviscération parastomiale

Elle survient au cas où l'orifice aponévrotique est très large ou en cas de mauvaise fixation du mésentère au péritoine.

4 L'occlusion aiguë

Elle est due à une bride, ou à une complication de la laparotomie, engagement d'une anse dans un hiatus pariétal, ou par sténose aponévrotique.

4 Le prolapsus

Sa fréquence est d'environ vingt pour cent (20%). Le prolapsus stomial devient chirurgical s'il est volumineux, difficile à réduire. Il est favorisé par une déficience pariétale et l'hyperpression intra abdominale.

4 La sténose

Elle est favorisée par tille résection cutanée et pariétale trop petite, ou par une lésion inflammatoire cutanée péri-stomiale. Trop serrée elle peut être à l'origine de stase colique ou de fécalome. La dilatation digitale ou instrumentale peut suffire ou un geste chirurgical s'impose.

4 Les lésions cutanées péri-stomiales

Elles sont la conséquence de l'érosion de la peau par les enzymes contenus dans le suc digestif. Elles sont favorisées par plusieurs facteurs:

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> la proximité d'un relief osseux ou la situation de la stornie

dans un pli empêche un appareillage correct source de lésions

cutanées,

> le remplacement trop fréquent de l'appareillage,

> le décapage intempestif des résidus adhésifs,

> le rasage de la peau,

> l'utilisation de matériels irritants ou allergisants,

> une affection dermatologique (psoriasis).

? Autres complications rares:

> lithiase urinaire et biliaire,

> adénocarcinome sur iléostomie,

> lymphome sur iléostomie,

> un cas de lymphome non hodgkinien chez un patient

atteint de SIDA a été rapporté.

I.2.7.4. Les complications spécifiques des iléostomies

Ce sont les troubles hydroélectriques et vitaminiques. Ils sont fréquents chez les patients iléostomisés. Ces troubles sont dus à une résection d'une partie de l'iléon ou d'une modification de sa flore bactérienne; Les principaux troubles sont :

· la déshydratation,

· la déplétion sodée, potassique, magnésique, ou la carence en vitamine B12. Ces troubles sont corrigés par l'apport intraveineux de ces éléments.

· La pochite : c'est l'inflammation du réservoir iléal, traitée efficacement par antibiothérapie (25, 26,27).

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard