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La confiance en l'administration


par Anthony LANGOUREAU
Université Jean Moulin Lyon 3 - Droit Public fondamental 2019
  

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Paragraphe 2 : La naissance d'un droit à régularisation en cas d'erreur

Le droit à l'erreur a permis d'introduire en droit fiscal un droit à la régularisation. Le lancement d'un site internet a été annoncé par le Gouvernement pour faciliter la régularisation des erreurs des administrés (A), leur permettant ainsi d'échapper aux sanctions (B).

A- Le Lancement du site « oups.gouv.fr »

Le 4 juin 2019, Gérald DARMANIN, le ministre de l'Action et des comptes publics, a annoncé le lancement d'un site permettant de faciliter la régularisation des erreurs commises par les administrés, « oups.gouv.fr ». Ce site se présente comme un catalogue répertoriant une liste des erreurs les plus fréquentes commises par les administrés. Cette plateforme, dédiée aux particuliers mais également aux professionnels, met à disposition des administrés des guides concernant des sujets variés. On y retrouve des cas typiquement délicats pour les usagers et des explications sur la déclaration d'impôt et les démarches à faire en cas de séparation. L'objet est de faciliter la régularisation des erreurs des administrés mais également de les conseiller pour éviter qu'ils ne commettent des erreurs.

Un contribuable de bonne foi dispose de la faculté de régulariser son erreur, lui octroyant par conséquent un droit à la régularisation. Cela s'inscrit « dans une démarche globale visant à impulser une véritable relation de confiance entre le service public et les usagers autour des principes de bienveillance, de proactivité, de transparence et d'accessibilité ». Le site « oups.gouv.fr » a été créé pour symboliser cette bienveillance nouvelle de l'administration le conseil l'emportant désormais sur la sanction.

Le nouveau droit à l'erreur part du principe que l'usager est de bonne foi. Il sera donc simplement invité à régulariser sa démarche administrative. Mieux, la bonne foi du contribuable sera récompensée par une absence de sanction.

B- Les avantages d'une régularisation de bonne foi

L'objectif de la loi ESSOC est de prouver que l'administration a confiance envers ses administrés. En cas d'erreur de la part d'un usager ou d'une entreprise, ces derniers ne seront pas immédiatement sanctionnés. L'intérêt pour le contribuable est d'échapper aux sanctions financières en cas de bonne foi.

Le but est donc d'inciter les usagers à régulariser leurs erreurs de manière spontanée auprès de l'administration fiscale. La loi ESSOC réduit aussi de moitié le montant de l'intérêt de retard, en cas de rectification spontané de la part de l'administré. L'article 5 de la loi du 10 août 2018 dispose que « le montant dû au titre de l'intérêt de retard est réduit de 50 % en cas de dépôt spontané par le contribuable, avant l'expiration du délai prévu pour l'exercice par l'administration de son droit de reprise, d'une déclaration rectificative ». Toutefois, pour bénéficier de cette réduction, il faut respecter trois conditions, à savoir : la régularisation par le contribuable doit être authentiquement spontanée ; le contribuable doit corriger une omission intervenue de bonne foi ; enfin, le paiement des droits correspondants doit être effectué lors du dépôt de la déclaration rectificative.

Le taux des intérêts de retard dus par les usagers est donc passé, le 1er janvier 2018, de 0,40 % à 0,20 % par mois. Il s'agit, là encore, d'une disposition allant dans le sens de la bienveillance.

D'ailleurs, il ne s'agit pas du seul avantage fiscal octroyé par l'administration en cas de régularisation spontanée. La loi ESSOC a étendu le champ d'application de l'article L. 62 du Livre des procédures fiscales, permettant de bénéficier d'une réduction de 30 % du montant des intérêts de retard dans le cadre de la régularisation des erreurs, aux inexactitudes ou omissions au cours d'une vérification de compatibilité ou d'un examen de compatibilité. Jusqu'ici, ce dispositif était réservé aux contribuables professionnels. Désormais, il est étendu aux particuliers.

Les avantages octroyés aux administrés de bonne foi sont donc nombreux. Ils permettent d'inciter les administrés à régulariser leurs erreurs de manière spontanée. Ils témoignent d'une confiance de l'administration envers ses administrés. Le droit à l'erreur a véritablement été imaginé comme un moyen de montrer que, désormais, la relation de confiance entre l'administration et ses administrés n'est plus à sens unique. Toutefois, la loi ESSOC contient également des dispositions renforçant la transparence et la qualité du service administratif. Nous l'avons déjà vu, la transparence et la qualité du service sont des pierres angulaires d'une relation de confiance. Nous avions également analysé le fait que l'administration s'était engagée dans une démarche d'ouverture vis à vis de ses usagers. Ainsi, La loi ESSOC constitue une avancée importante concernant l'accessibilité de l'administration. C'est la raison pour laquelle il convient désormais d'analyser les évolutions instituées par la réforme du 10 août 2018.

Section 3- La volonté d'améliorer la transparence et la qualité du services

Le renforcement de la transparence de l'action administrative par la loi ESSOC n'est pas quelque chose d'étonnant. La transparence est une vertu sans arrêt mise en avant par les pouvoirs publics depuis la loi n°78-17 du 6 janvier 1978, relative à l'information, aux fichiers et aux libertés. Toutefois, la loi ESSOC va plus loin dans la reconnaissance de nouveaux droits aux usagers (Paragraphe 1). Elle permet également à l'administration d'évoluer et de renforcer sa qualité (Paragraphe 2).

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote