WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le droit de l'homme à  l'alimentation en République du Bénin

( Télécharger le fichier original )
par Innocentia Gertruide APOVO
Université d'Abomey- Calavi (Bénin) - DEA 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B- Le libéralisme économique international

La libéralisation économique internationale, ou globalisation ou encore mondialisation, n'a pas commencé aujourd'hui, mais s'est progressivement installée. Elle présente beaucoup d'avantages certes, mais pas moins de désavantages. « Nous habitons un monde où il est infiniment plus grave de violer une règle de commerce international qu'un droit de l'homme296(*) ». Voila qui exprime les rapports de force horribles et inéquitables qui existent entre D.H et intérêts économiques. Cela étouffe certainement la réalisation des D.H en général et du droit à l'alimentation en particulier.

Si l'on ne connaît que trop mal les inconvénients d'un monde globalisé, on sait toutefois que les P.V.D y subissent les effets des fluctuations des cours mondiaux et sont victimes des variations du marché international des produits alimentaires et des pénuries dues à une baisse de la production internationale ou une baisse des exportations des pays étrangers pour des raisons stratégiques. Cela implique pour ces pays, qui n'ont pas l'autosuffisance alimentaire, une insécurité des approvisionnements297(*) en denrées indispensables, pour l'alimentation de leur population, qui ne peuvent produire à cause des subventions agricoles pratiquées par les pays riches298(*). De même, la libéralisation des échanges mondiaux accentue la problématique de l'accès aux aliments et à la terre. D'une part, elle conduit à rechercher l'équilibre entre l'offre et la demande d'aliments non plus par des politiques nationales d'auto-approvisionnement, mais par un développement des échanges commerciaux entre pays excédentaires et pays déficitaires. D'autre part, elle conduit à abandonner une gestion étatique des structures agraires à des fins d'autosuffisance au profit de la promotion d'exploitations privées plutôt tournées vers le marché extérieur que vers la satisfaction des besoins alimentaires d'individus démunis299(*). Par le biais de l'aide alimentaire, rendue indispensable par conséquent, ce sont les pays riches qui dictent à ces « pays de la faim », à faible capacité d'importation et quasiment dépossédés de toute maîtrise politique de leur système agraire et alimentaire car la mondialisation se caractérise essentiellement par une dépendance croissante des Etats, surtout des P.V.D, à l'égard d'un marché mondial déréglementé, une liberté maximale des échanges et un rôle prédominant du marché financier international régenté par l'O.M.C, le F.M.I et la Banque Mondiale.300(*)

Actuellement, la libéralisation des échanges mondiaux est un phénomène qui paraît de toute façon irréversible. Cependant, sans nécessairement remettre en cause cette mondialisation, nous pensons qu'elle devrait plutôt signifier une responsabilité globale dans la garantie d'une jouissance universelle et constante des D.H, et prioritairement du D.H à l'alimentation. Le processus de globalisation tel qu'il se répercute sur le droit à l'alimentation, présente des caractéristiques nombreuses et complexes et l'on commence probablement à en comprendre les effets à long terme. C'est conscient de la gravité de cet état de choses et en vue d'y remédier que les acteurs du S.M.A se sont engagés à « faire en sorte que les politiques concernant le commerce des denrées alimentaires et agricoles et les échanges en général contribuent à renforcer la sécurité alimentaire pour tous, grâce à un système commercial mondial à la fois juste et axé sur le marché »301(*). Cela exige une réduction de la misère de l'ordre international, par un meilleur réajustement global des revenus et un équilibrage des systèmes alimentaires nationaux et mondiaux.

* 296- Warren Allemand, Président de l'ONG canadienne Right and democracy ; cité par J. ZIEGLER, Op. Cit., p. 179

* 297- L'année 2008, les pays en voie de développement dont le Bénin sont victimes de la cherté de la vie qui n'est rein d'autre que la répercussion de la crise économique mondiale.

* 298- Les pays riches accordant des subventions estimées annuellement à 251 milliards de dollars à la production et à l'exportation de 72% de leurs produits agricoles. Ces subventions maintiennent le coût des denrées à un prix tel qu'il revient plus cher aux P.V.D. de les produire que de les importer. Cela freine la production nationale et accroît la dépendance à l'égard du marché mondial. Leur conventionalité est actuellement contestée par les P.V.D. au sein de l'O.M.C. Lors des débats de Hong Kong de décembre 2005, ces pays se sont engagés à entreprendre des discussions en 2006 en vue de les supprimer à l'horizon 2013.

* 299- Courade Georges et Haubert Maxime, Sécurité alimentaire et question agraire : les risques de la libéralisation, in Rev. Tiers Monde, Paris, P.U.F., n° 153, 1998, p. 9 et ss.

* 300- Sous-commission des D.H. des N.U. (Eide Asbjorn), « Le droit à l'alimentation suffisante et le droit d'être à l'abri de la faim : Mise à jour de l'étude sur le droit à l'alimentation », op.cit., para. 114-125.

* 301- voir D.S.A.M/ P.A, engagement 4, para 37 à 41.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci