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Contribution à  l'éducation et aux renforcements de capacités des acteurs en comptabilité des matériels en service dans les services publics à  Madagascar. Cas de la Province de Toamasina

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par Anonyme
Université de Fianarantsoa (école normale supérieure ) - Diplôme d'études supérieures spécialisées en éducation et formation d'adultes 2010
  

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5.2.3 La communication politique : une éducation au niveau des institutions

Cette communication semble la plus difficile de toutes. Difficile dans le sens qu'elle s'adresse à ceux qui détiennent le pouvoir de changer, de décision etc. Elle touche en effet, toutes les instances du pouvoir ayant de l'influence sur le fonctionnement de l'administration. Il s'agit de la conscientisation au niveau des institutions de l'Etat, comme, le parlement, le gouvernement et les institutions juridictionnelles ; et à la limite des choses, le «Bureau Indépendant Anti-Corruption» (BIANCO). Si, en apparence, on dit que le contrôle des actes de l'Exécutif relève de la compétence du Parlement, celui-ci devra, en tant que représentant du peuple, le premier à intervenir face à ce fléau au niveau de la gestion publique. Mais, pourquoi aucune manifestation n'a été signalée de sa part? En fait, la situation est totalement inverse. Ceux ne sont pas des représentants du peuple, ils représentent leurs partis respectifs. Ils sont

élus et/ou désignés par l'exécutif. Elus par l'exécutif, dans la mesure où le chef de l'exécutif lui-même, à la fois chef du parti, qui propose et fait élire les candidats. Aussi, il est difficile de faire confiance à nos parlementaires. Comment changer cette pratique ? Depuis notre indépendance, aucun parti n'est arrivé au pouvoir par leur propre conviction, c'est le pouvoir qui a créé leur conviction. Ainsi, faire changer les hommes politiques et les politiciens, avec leur force, est presque une mission impossible. Pourtant, il ne faut pas garder les bras croisés. Comme il a été évoqué un peu plus haut, la meilleure méthode d'éduquer les membres des institutions, c'est d'éduquer les citoyens. Le grand secret de l'éducation, disait J. Life et G. Rustin, c'est de ne pas éduquer. Tous les éducateurs nationaux, ayant le sens du patriotisme, et qui sont convaincus que les lacunes au niveau de la gestion publique constituent, en une et en grande partie, les causes de notre sous développement stagnant, pour ne pas dire décroissant, devront se consacrer à la conscientisation citoyenne. Dans son chapitre XI, article 11.12, le rapport de la Conférence Internationale sur la Population et le Développement qui s'est tenu au Caire - Egypte (1994), a bien stipulé que « Des activités efficaces d'information, d'éducation et de communication sont une condition préalable à un développement humain durable et préparent la voie à une modification des mentalités et des comportements... Dans un contexte démocratique, une connaissance accrue et un engagement plus affirmé créent dans l'opinion un climat favorable à l'adoption de décisions et de comportements informés et responsables. Fait plus important encore, ils préparent aussi la voie à l'ouverture d'un débat public démocratique et permettent ainsi la mobilisation d'une ferme volonté politique et d'un solide soutien populaire en faveur de l'action nécessaire aux échelons local, national et international ». Aussi, il est toujours aux Life et Rustin de continuer que « L'éducation est donc véritablement une mission, l'éducateur représente plus que la Société ; il représente l'Humanité ; il est le principal artisan du progrès humain dans le sens que l'histoire des hommes a dégagé et qu'elle précise de plus en plus. Nous n'avons plus à nous poser de question de la légitimité de notre intervention : intervenir n'est pas seulement pour nous un droit ; c'est un devoir. » L'éducation et la communication au niveau des institutions ne seront possible que par des citoyens instruits et bien éduqués. C'est ainsi que la

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fonction éducative et délibérative de la presse devrait être respecté, en favorisant les débats objectifs et éducatifs. Ceux-ci, ne devront pas uniquement se concentrer au niveau central, mais, surtout au niveau des provinces et des régions. Le développement part toujours du local au global, d'une petite échelle à la grande. Si, au niveau central (dans la capitale), les débats sont plus ou moins ouverts, surtout dans les stations privées (comme l'exemple de l' « invité de zomà » au TV plus), les stations publiques (TVM et RNM) devront accorder une large autonomie pour leurs antennes provinciales ou régionales afin de permettre aux « provinciaux et régionaux » de comprendre les réalités locales. Il est vrai que certaines émissions comme le « vaovaom-paritra » se tendent actuellement vers cette vision, mais, celui-ci n'est qu'une séance d'information. Le décodage de cette information devrait se faire dans un cercle de débat, car à peu près la moitié de la population malgache, en général, et de la province de Tamatave, en particulier, sont analphabètes (plus de 54% en 1993). Sans ce débat éducatif, seront-elles capables de réaliser convenablement leurs devoirs de citoyens ? Aussi, cette « ferme volonté politique et d'un solide soutien populaire », prévu par le rapport de la conférence internationale sur la population et le développement, ne sera effective, tant que la politique d'éducation citoyenne n'est pas définie. Or, imposé le test d'analphabétisme comme accès à certains droits civiques (vote...), comme c'était le cas de quelques pays, n'est qu'une sorte de discrimination pure et simple, et ne fait que maintenir la distance entre les nationaux.

La campagne d'alphabétisation fonctionnelle intensive pour le développement (AFI-D), menée par le gouvernement malgache (par le biais du ministère de la population, puis de l'éducation nationale), en collaboration avec le programme des nations unies pour le développement (PNUD) et celle des autres organismes oeuvrant dans ce domaine, comme le cas du programme de promotion des revenu rural (PPRR) constituaient, certes, un espoir ; mais pour de différentes raisons, elles sont actuellement interrompues. Parmi ces raisons, on peut citer la crise politique qui a entrainé la suspension des aides financières, la fin du projet, (en ce qui concerne le cas du PPRR...), mais, aussi, l'insuffisance de mesure d'accompagnement permettant à ces néo alphabètes, l'utilisation d'une manière

permanente de leurs acquis. A coté, de ces raisons, s'ajoutent les problèmes de rendements par rapport aux résultats attendus. Selon le rapport de l'Antilin'i Madagasikara (ECAR Sacré-Coeur Toamasina), en juin 2008, après onze (11) mois de campagne dans la commune rurale de Tanananifololahy (District d'Andilamena- Région Alaotra Mangoro), il n'y que onze (11) personnes, qui sont alphabétisés. Pourtant, on est entièrement conscient, que celle-ci (campagne d'alphabétisation), est à la base de cette prise de responsabilité citoyenne. Parmi les explications qu'on peut avancer, c'est toujours l'incompatibilité des acquis (économiques...) par rapport au processus de changement ou aux approches adoptées. Ainsi, par exemple, le District d'Andilamena (CR Tanananifololahy), considéré comme «zone rouge » à l'époque, en matière de sécurité, est l'un des districts riche en bovidés et en « or ». Au lieu d'assister au cours d'alphabétisation, les analphabètes continuent à profiter de cette opportunité. D'autant plus que l'indemnité, accordée aux alphabétiseurs varie entre 30 000 à 40 000 Ariary par phase pédagogique (environ deux semaines, le minimum). Alors que dans d'autres secteurs d'activités (local), ils peuvent gagner cette somme, en une ou deux journées seulement. Cette question de compatibilité entre activités économiques, et l'alphabétisation devra être prise en considération, pour que la campagne d'alphabétisation deviennent efficace et motivante, aussi bien pour les analphabètes que pour les alphabétiseurs. Et ceci, pour devenir de bons acteurs de changement afin de pouvoir participer objectivement à la modification et à l'amélioration de notre système.

En plus, toutes les communes ne sont pas couvertes par des radios ou stations locales, et encore moins par les projets d'alphabétisation. Ainsi, il est nécessaire que les organisations paysannes soient devenues un véritable cercle d'échanges, d'éducation et de débat, en milieu rural.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo