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La protection légale des aires protégées face aux pressions des populations riveraines en droit positif congolais

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par Albéric LWANZO VAKE
Université de Goma - Graduat en droit économique et social 2005
  

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§ 2. Zones - tampons, domaines de chasse et pêcheries enclavées.

Dans la sauvegarde des droits des uns et des autres des acteurs de la sauvegarde et pour mieux faire assumer la responsabilité, le renforcement des zones de transition est une garantie. Bien que la loi précise que les aires protégées doivent être entourées d'une zone tampon de 50 km de large, les limites en sont souvent mal connues et les populations en croissance exponentielle, surtout dans le rift Albertin, l'envahissent. Il est urgent de préciser le statut légal de ces zones tampons et d'en renforcer la surveillance tout en assurant l'accès aux ressources naturelles, dans les limites légales, notamment les ressources ligneuses et agricoles.

L'envahissement des domaines de chasse par les populations en croissance exponentielle ne garantit pas la réalisation des objectifs leurs assignés. L'occupation des terres au sein des objectifs leur assignés. L'occupation des terres au sein des domaines de chasse et la colonisation des domaines de chasse entraînent le développement du braconnage et de la déforestation. Or, si l'on peut encore sous-estimer les effets de la déforestation dans les domaines de chasse, il faut tout de même craindre le « syndrome de la forêt vide », d'après les mots de BERNARDO ORTIZ VON HALLE. La surexploitation de la viande sauvage au sein des domaines de chasse peut avoir des conséquences écologiques graves, vu le rôle important des animaux dans la dissémination et la dégradation des graines, l'herbivorie, la pollinisation et la prédation. « D'autre études ont révélé que les espèces chassées par l'homme coïncident avec les principales proies des prédateurs sauvages comme les félins, les renards et certains grands rapaces. La diminution de la quantité des proies disponibles pour ces prédateurs réduit leurs chances de survie. Faute de proies naturelles, les carnivores s'attaquent aux animaux domestiques, ce qui multiplie les conflits avec l'homme qui finit par les exterminer. » 48(*)

Des chercheurs ont reconnu que les effets négatifs de la chasse sur les populations animales sont nettement plus graves lorsqu'ils s'ajoutent aux effets de la déforestation et de la fragmentation de l'habitat : plus grande vulnérabilité des animaux du fait de leur forte concentration, accessibilité accrue des forets aux chasseurs et, simultanément, réduction de l'habitat disponible, d'après MITTERMEIER et COIMBRA-FILIPO49(*). Il est urgent de renforcer la surveillance des domaines de chasse et de mieux réglementer leur accès et l'exploitation des ressources y contenues.

La question semble encore plus délicate lorsqu'il s'agit des populations toujours plus nombreuses à habiter les pêcheries enclavées dans les aires protégées. Il se pose ici un problème de sécurité alimentaire. Les restrictions légales sur l'exploitation des ressources naturelles auxquelles sont soumises ces populations peuvent avoir de graves conséquences socio-économiques. Bien que la législation est fort généreuse quant aux ressources halieutiques en ne protégeant que les poissons aveugles de Mbanza Ngungu50(*), la vulnérabilité des populations enclavées dans les pêcheries naît de la limitation excessive des ressources compensatoires. Ne pouvant y pratiquer ni agriculture, ni élevage, elles n'ont d'autre choix que de s'adonner à la pêche illicite et au braconnage. Face à cette situation, trois réactions sont possibles de la part des institutions publiques : accorder plus de tolérance à ces populations face à la rigueur de la loi, désaffecter les terres occupées et les mettre hors la réglementation sur les aires protégées, ou encore règlementer rigoureusement l'occupation humaine de ces pêcheries afin d'adoucir les pressions qu'elles peuvent exercer sur les aires protégées. En général, une réglementation déficitaire et une gestion défectueuse de ces zones tampons pose un problème de sécurité alimentaire à ces populations enclavées riveraines, notamment par la vulnérabilité des cultures et de bétail exposés aux prédations des animaux protégés. Sinon, la promotion de l'élevage de bétail et de la pisciculture dans les limites légales peut renforcer la surveillance légale en vue d'une conservation durable.

* 48 ORTIZ VON HALLE, B., « Evaluation préliminaire des effets écologiques et socio-économiques du prélèvement de la viande d'origine sauvage en Amérique du Sud » in MAINKA S. A. et TRIVEDI, M. (Editeurs), Liens entre la conservation de la diversité biologique, les moyens d'existence et la sécurité alimentaire. L'utilisation durable des animaux sauvages dans l'alimentation, UICN, Bruxelles, Gland et Cambridge, 2002, p. 73.

* 49 Cités par ORTIZ VON HALLE, B., Loc. Cit., p. 73.

* 50 Annexe I de la loi portant régime de chasse.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery