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La protection légale des aires protégées face aux pressions des populations riveraines en droit positif congolais

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par Albéric LWANZO VAKE
Université de Goma - Graduat en droit économique et social 2005
  

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§ 3. Surveillance des aires protégées et conservation.

Nous pouvons le constater, avec Olivier et Catherine BARRIERE, que l'Etat, de par la gestion domaniale des terres, est propriétaire des espaces naturels et en est le gestionnaire et le policier. Seule la jouissance limitée appartient aux populations. Malheureusement, « cette situation accable l'Etat d'une lourde fonction de gestion qu'il n'a jamais pu raisonnablement tenir et qu'il ne peut pas toujours assumer »51(*). L'inefficacité de la surveillance des aires protégées n'est pas seulement liée au caractère obsolète des lois, mais aussi à une impossibilité technique dans les mécanismes de surveillance, le nombre d'agents de surveillance et leur mauvaise rémunération. En plus, la surveillance pure suppose une gestion policière, des moyens énormes nécessitant des apports extérieurs comme c'est le cas dans le programme actuel Monitoring Application de la Loi/Law Enforcement Monitoring (MAL/LEM) financé par des agences Onusiennes pour la surveillance des aires protégées classées sites du patrimoine mondial en République Démocratique du Congo. Ici, surveiller fait référence au suivi de l'application des lois, à la surveillance de la biodiversité et à la taxonomie. Douglas SHEIL estime que « les activités de surveillance de la biodiversité peuvent entraver plutôt que promouvoir la conservation dans les pays tropicaux. Les institutions nationales de la conservation dans les pays en voie de développement ne disposent que des ressources très limitées, ce qui confère aux bailleurs de fonds et aux organisations plus riches une ample marge d'influence52(*) ». Il se remarque que ces institutions théoriquement intéressées à la conservation négligent souvent les aspects pratiques, notamment les aspects relevant des besoins des populations locales. Pourtant, comme dirait ANNE LANJOUW, « Long term conservation can only work if everybody's needs are met and their interests realised »53(*). Une conservation durable n'est possible que dans la mesure où elle rencontre les besoins de chacun et réalise ses intérêts.

On ne peut finalement parler d'une conservation équilibrée que dans la mesure où tous les partenaires, Etat, organisations non gouvernementales, associations, populations riveraines et professionnels y trouvent leur compte en terme de droits et de responsabilités. « L'enjeu le plus immédiat en matière de conservation de la biodiversité, renchérit Douglas SHEIL, consiste moins dans la bonne science que dans la bonne pratique et l'allocation efficace des ressources » Souvent, la surveillance des aires protégées fournit peu d'informations sur la gestion de ces aires au profit d'une simple taxonomie. Une richesse qui en découlerait de surcroît n'est pas nécessairement liée à la viabilité du système ou à sa santé. Mesurer est bien loin de protéger. Dresser un inventaire n'est pas une priorité. Il est parfois plus utile d'identifier les menaces et de prendre les mesures de gestion adéquate54(*). Il est vrai que plusieurs types de surveillance peuvent se révéler utiles. Cependant, ils ne doivent pas conduire à l'impossibilité de stopper les menaces insurmontables qui pèsent aujourd'hui sur les aires de conservation.

* 51 BARRIERE, O. et C., Op. Cit., p. 29.

* 52 SHEIL, D., « Pourquoi la surveillance des aires protégées ne soutient-elle pas les priorités de la conservation dans les tropiques ? » in UNASYLVA, 209, vol. 53, FAO, février 2002, p. 50.

* 53 LANJOUW, A., Préface de HITESH MEHTA et CRISS KATEE, Virunga massif Sustainable Tourism développement Plan DR Congo, Rwanda and Uganda, ICCN, ORTPN, UWA, january 2005, p. 3.

* 54 SHEIL, D., Loc. Cit., p. 50.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius