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Partenariat et médiation commerciale: la situation de la société d'état québécoise.

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par Souhail CHALOUHI, Ing; PMP; LL. M.
Université de Sherbrooke - Maà®trise en Droit 2008
  

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2.4.3 La perception de la relation entre le partenariat et le mode de règlement des différends

Le discours de l'acteur D-04 laisse entendre que le partenariat véritable s'établisse en dehors des appels d'offres publics où on peut choisir librement les fournisseurs et les contrats seront négociés à l'amiable de gré à gré. Ainsi, les sociétés privées ont plus de marge de manoeuvre pour opérer sans craindre la pression de l'opinion publique quant à

l'apparence de conflit d'intérêt ou la justification de transactions ou des gestes administratives :

« J'ai une expérience du privé j'ai travaillé avec des clients directement et choisi par le client. Dans le domaine du privé quand tu travailles avec un entrepreneur, c'est très rare que tu vas te trouver dans une situation de réclamation devant les tribunaux. Parce que de toute façon si tu te retrouves là, tu ne peux plus travailler pour ce donneur d'ouvrage-là, parce que le monde du privé ça ne pardonne pas. Si tu fais affaires avec les tribunaux, eux vont faire affaires avec d'autres fournisseurs. » (Acteur D-04)

Selon l'acteur D-04, la relation d'Hydro-Québec avec les fournisseurs est plus contraignante que celle du secteur privé en raison du caractère public de la société d'État. Cette situation exige plus de rigueur et de transparence afin de dissiper toute apparence de conflit d'intérêt ou de favoriser un fournisseur par rapport un autre. Ainsi Hydro-Québec doit toujours rendre compte au corps social de ses décisions d'affaires :

« Dans le domaine du public et du parapublic, comme nos règles d'approvisionnement stipulent que tu vas aller en appel d'offres public, même si tu as un mauvais fournisseur, il a toujours la possibilité de soumissionner et tu as toujours l'obligation de faire affaires avec lui. Donc, comme donneur d'ouvrage, on se trouve toujours dans une situation où on fait toujours affaires avec le plus bas soumissionnaire. Tandis que si on est dans le privé, on n'a pas l'obligation de faire affaires avec lui du tout. C'est plus contraignant dans le domaine du public et parapublic de faire du partenariat en affaires. C'est beaucoup plus demandant que dans le domaine du privé. A cause de la transparence vis-à-vis des contribuables, on a des obligations de transparence, on a des obligations de démontrer que l'on ne favorise pas l'entrepreneur par rapport à un autre ou un fournisseur par rapport à un autre. Ces obligations-là on doit se donner des processus qui sont plus contraignants en termes d'équité et de transparence. » (Acteur D-04)

Il croit qu'une clause de médiation introduite dans un contrat va diminuer la possibilité de régler les réclamations en chantier entre les personnes directement concernées. Une telle situation va faire en sorte que tous les conflits seront peltés dans le court du médiateur et les administrateurs des contrats ne seront pas incités à résoudre leurs problèmes sur le terrain. Par conséquent, il n'est pas en faveur d'insérer une clause de médiation dans les contrats, il préfère garder le libre choix :

« Nous actuellement, la SEBJ/EQUIPEMENT, ce qu'on préconise, c'est on est loin d'être contre la médiation mais on ne croit pas qu'en mettant une clause dans les contrats, on va avoir plus d'ouverture à la médiation qu'actuellement. Parce lorsqu'on juge nécessaire d'utiliser la médiation on l'offre et on la met sur la table et on la fait. » (Acteur D-04)

Toutefois, ce décideur de la première ligne est d'avis que la décision de la société d'État relative au refus d'introduire une clause de médiation dans ses contrats avec les fournisseurs, qui date depuis quelques années, peut être reconsidérée et voir une possibilité de le faire à titre expérimental dans quelques contrats. Ensuite on pourra évaluer la pertinence de poursuivre ou de revenir à la position du départ. Ainsi on peut apprécier le plus valu qui sera apporté par une telle clause à la gestion des différends issus des contrats d'Hydro-Québec avec ses fournisseurs :

<< Je pense avant de mettre des clauses il faut commencer par l'expérimenter la médiation, puis si effectivement cela donne des résultats à 80 % peut être qu'on pourra mettre une clause. Mais moi je pense qu'avec la bonne volonté de toute façon pour que la médiation marche cela prend la bonne volonté. Ça fait que déjà en partant si tu n'as pas de bonne volonté, la médiation ne va pas plus loin. » (Acteur D-04)

L'ensemble du discours de l'acteur D-04 dégage une crainte pour l'introduction d'une clause de médiation dans les contrats car il croit que cela va rendre obligatoire le passage par la médiation à chaque fois qu'il se présente un conflit entre la société d'État et son fournisseur. Selon lui, une telle décision risque de créer une lourdeur administrative dans le règlement de la plupart des dossiers en litiges :

<< A un moment donné là-dessus, pas nécessairement parce que de toute façon, je dirai que le plus grand problème que l'on a, les contrats sont toujours trop épais. [...] Je pense qu'à partir du moment où il y a une volonté de régler un différend, si la médiation est un moyen, les deux parties vont adhérer à la médiation. S'il y a une clause qui oblige la médiation, ça peut aider mais ça peut d'un autre côté créer des abus, un petit différend peut se ramasser devant un médiateur, alors que ca sera pas nécessaire. » (Acteur D-04)

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