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Etude contrastive français-anglais et langue générale-langue spécialisée, de la prosodie sémantique: quelques exemples

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par Myriam Hamza Chaà¢r
Paris7 Diderot - Master 2 en langues appliquées 2010
  

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3. Peut-on parler de diachronie?

Plusieurs linguistes, notamment Whitsitt (2005), se sont penchés sur la question de la diachronie9 dans la prosodie sémantique. Cette approche vise à examiner l?évolution d?un mot au cours de son histoire, autrement dit, et dans le contexte de la prosodie sémantique, voir s?il acquiert une connotation favorable ou défavorable, à travers le temps.

En effet, selon Sinclair (1996:113) «Processes of change are inescapably obvious». Mais Whitsitt (2005 : 287-8) rejette cette idée. Pour lui, la diachronie ne peut pas être prouvée par des corpus synchroniquement organisés. Plus encore, il examine le verbe « set in » dans Oxford English Dictionary, et constate que ce mot se trouvait déjà, depuis plus de 300 ans, dans des contextes négatifs tels que : «The weather was set in to an absolute thaw and rain». Par conséquent, il note que:

«This would suggest that rather than thinking that the verb did not have a negative meaning at one point, and was in a sense, empty, but then acquired an unpleasant meaning through a history of appearing with many negative words, it would be more plausible to think that those negative connotations, or the possibility for such connotations, were always already there, «in» the verb, to begin with» (Whitsitt 2005: 296)

Il commente aussi les propos de Sinclair (1996b: 113) «In a synchronic view of language, the origins of meaning are not under scrutiny», en ajoutant que l?analyse n?aboutit pas, non pas parce que le linguiste décide ainsi, mais parce que le corpus synchronique ne le permet pas.

Louw de son côté, pense que la prosodie sémantique est intimement liée à la diachronie, comme nous pouvons le constater avec ses propos « Prosodies are undoubtedly the product of a long period of refinement through historical change » (Louw 1993 : 164)

Quant à Stubbs (1995), soutenant l?idée qu?il devrait y avoir une étude diachronique sur le phénomène de la prosodie sémantique, il argumente de la façon suivante :

9 La diachronie (# synchronie) est l?approche qui s?intéresse à l?évolution d?une langue au cours de son histoire

"The selection restrictions with «cause» are not (yet) categorical: it is not (yet) ungrammatical to collocate «cause» with explicitly positive words. But it is easy to see how an increase in frequency of use can tip the balance and change the system»

(Stubbs 1995: 50)

Par conséquent, selon Stubbs, «cause» pourrait avoir une prosodie positive si les humains l?avaient utilisé dans des contextes positifs. Ca ne serait pas grammaticalement faux, et il n?y a aucune restriction qui l?en empéche. Mais comme il l?a constaté dans son étude (Stubbs 1995), le verbe « cause " a une prosodie négative dans 90% des contextes. Il apparait en collocation avec des mots tels que cancer, crisis, accident, delay, death, damage et trouble. Peut-être que précédemment, le verbe « cause » était un mot neutre, et qu?à force de l?utiliser dans des contextes négatifs, il a acquis une connotation négative. Il pourrait être intéressant de faire des recherches plus approfondies sur ce sujet. Pourtant ici aussi, Whitsitt (2005 : 302) manifeste son désaccord. Pour lui, méme s?il est établi que « cause " a aujourd?hui endossé une connotation négative, à cause de ses perpétuelles collocations négatives depuis de nombreuses années, cela ne montre en aucun cas qu?un transfert de sens a été fait. Par conséquent, selon lui, cette hypothèse ne peut pas être prouvée.

De leurs côtés, Partington et Morley (2009), avançant des preuves du phénomène diachronique relié à la prosodie sémantique, soulignent que:

«Modern corpus evidence shows that both «fraught» and «fraught with» have overall unfavourable associations today which they seem in previous incarnations to have lacked» Partington & Morley (2009: 152-155)

Ils ajoutent que les adverbes «tremendously» et «terrifically», qui étaient précédemment définis10 comme « so as to excite terror/awe/dread ", ont été observés dans un corpus moderne11, très souvent en compagnie de mots à connotation positive tels que clever, engaging, entertaining, funny, good, successful et useful. Ici aussi nous constatons que des mots ont changé de prosodie à force de les utiliser dans le langage quotidien. Ce qui prouve que la prosodie sémantique est reliée à la diachronie. Enfin, Partington et Morley (2009)

10 Selon OED : (Oxford English Dictionary) un dictionnaire anglais, comprenant plus de 600 mille termes, anciens de plus de 10 siècles.

11 SiBol 05

concluent en insistant sur l?importance de se pencher sur la diachronie dans la prosodie sémantique :

«For a theorist of language, studying diachronic processes can be of great value in providing insights into how and why the language is in the condition it is today. Moreover, we suspect that such insights can provide strong evidence for some of the basic ideas underpinning synchronic lexical grammar theory" (Partington et Morley 2009: 156)

Stewart (2009) également, encourage les recherches approfondies de la prosodie sémantique dans le contexte de la diachronie. Pour ce dernier, ces recherches permettraient d?expliquer le changement des sens des mots à travers le temps:

«A diachronic approach, on the other hand, could try to establish how the meaning of the unit changes over the years or centuries, or it could investigate how words bestow meanings upon each other over time within that unit» Stewart (2009: 55)

Bien que le présent travail ne constitue en aucun cas une étude diachronique de la prosodie sémantique, il nous a paru nécessaire, pour la compréhension du sujet, de parler de cette approche. D?autant plus que les arguments avancés par Sinclair (1996), Louw (1993), Stubbs (1995), Partington et Morley (2009) et Stewart (2009), nous semblent convaincants.

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