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Le statut juridique de l'enfant adultérin dans le Code civil haà¯tien

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par Jennifer SYLAIRE
Université Jean Price (Haiti ) - Licence en droit 2002
  

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0.2 PROBLEMATIQUE

Le mot « enfant », selon le dictionnaire Larousse, nous vient du latin « infans », qui signifie celui qui ne parle pas. Au sens de la Convention relative aux droits de l'enfant en son article premier : « Un enfant, s'entend de tout être âgé de moins de dix huit ans, sauf si la majorité est atteinte plus tôt en vertu de la législation qui lui est applicable. » De par sa vulnérabilité et son manque de maturité physique et intellectuelle, l'enfant nécessite une protection spéciale et des soins spéciaux, notamment d'une protection juridique appropriée avant comme après la naissance.

Selon la législation française, un enfant est toute personne mineure protégée par la loi. Les diverses réformes qu'a connu le droit civil français, ont favorisé l'intégration de l'enfant au sein de la société et de la famille. Les dispositions qui régissaient la situation juridique de l'enfant adultérin dans le droit civil français antérieurement aux diverses réformes étaient rigoureuses, puisqu'il ne pouvait porter le nom de son père même si celui-ci l'a reconnu, il ne pouvait être élevé dans le domicile conjugal que si le conjoint victime de l'adultère y consentait. Conscients des frustrations que l'enfant adultérin endurait, les législateurs français sont parvenus à régulariser sa situation juridique en excluant le qualificatif d'adultérin du code civil français.

Le droit civil haïtien grandement inspiré du code civil français, n'a fait que reprendre la définition de la législation française. Les législateurs de 1836 en reprenant la doctrine et la jurisprudence française, n'ont pas songé à l'impact que pourrait avoir de telles dispositions dans une société qui était encore dans les méandres de la colonisation. En effet dans le code civil haïtien, selon les dispositions encore en vigueur, l'enfant adultérin aux cotés de l'enfant incestueux est assujetti à un régime totalement discriminatoire : Il n'a pas droit à la reconnaissance (art 306 code civil haïtien)

Retenant qu'Haïti et la France font partie des pays signataires de la Convention relative aux droits de l'enfant, il y a lieu d'établir un bilan de l'applicabilité des principes de la Convention dans leurs législations respectives : La France par les dispositions qui régissaient le statut juridique de l'enfant adultérin est parvenue à stabiliser dans une certaine mesure, grâce aux réformes opérées au sein de sa législation, le poids des discriminations affligées à l'enfant adultérin du fait de la nature des liens de ses géniteurs. Le code civil haïtien depuis 1836 date de son existence, n'a été l'objet d'aucune réforme adaptée à la réalité sociale existante. Résultat, nos législateurs n'ont pas tiré leçon de leur homologue français

Des pays signataires de la Convention aux droits de l'enfant, dont Haïti il y a-t-il lieu de parler d'une application à la lettre des principes de la dite Convention ? En analysant le texte de la Convention aux droits de l'enfant, elle tourne autour de quatre axes importants :

- Non-discrimination

- Intérêts supérieurs de l'enfant

- Droit à la vie

- Droit au développement

Or, selon les dispositions des articles 302 et 305 du code civil haïtien, en se référant aux points clés du texte de la Convention, sont elles conformes ? Quelles sont les raisons d'un tel formalisme ? L'enfant adultérin doit-il subir l'irresponsabilité de ses géniteurs ?

Bien que l'adultère soit puni par la loi pénale et constitue une faute grave pouvant entrainer le divorce, les actes d'adultère continuent d'être posés, les enfants qui en sont issus sont victimes des circonstances de leur naissance qui se solde par un déni total d'identité émanant de leurs géniteurs.

Considérant à titre comparatif les diverses réformes réalisées dans la législation française, notamment dans le droit de la famille, où le statut juridique de l'enfant adultérin s'est vu rénové, le code civil haïtien quoiqu'influencé par le code civil français tarde encore à opérer une réforme qui permettrait à l'enfant adultérin de connaitre un sort meilleur dans les conditions nécessaires à son épanouissement et à son développement. Qu'en adviendra-t-il de son sort sans une réforme adéquate sachant que notre code civil date de1836 ?

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