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L'éthique face aux valeurs culturelles et le sous-développement dans la gouvernance publique. "Cas d'Haiti"

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par Claude THOMAS
Université de Nantes - Master en droit et sciences politiques 2011
  

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Section 2 Les valeurs culturelles négro-africaines et l'évolution de la sociétéhaïtienne

La situation haïtienne aujourd'hui nous incite à réfléchir sur les relations existant entre les valeurs culturelles négro-africaines et l'évolution constatée dans le développement des activités économiques, politiques et sociales. Haïti connait depuis l'année 1804 des turbulences diverses et périodiques qui l'empêchent de réaliser des exploits dans des domaines particuliers. Ce désordre affecte en grande partie les administrations publiques et les empêchent d'offrir des services et des biens correspondants aux nécessités de la population.

Les troubles politiques affectent toujours les institutions de service public et les distraient de l'amélioration. Il y a certainement une nécessité de bonne gouvernance des institutions face aux besoins de la population, mais les comportements liés aux valeurs culturelles de la société restent toujours une barrière.

Depuis plusieurs décennies, les autorités haïtiennes ont cherché à orienter et même réorienter les institutions dans le souci d'obtenir de bien meilleurs résultats, mais le blocage face à cette solution reste toujours animé. Par exemple le dernier document national DSNCRP (Document de Stratégie Nationale pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté) paru en 2007. Ce document était produit dans le but d'améliorer et d'inciter la croissance dans plusieurs secteurs d'activité, mais ces améliorations sont très difficiles à mettre en oeuvre jusqu'a présent.

Aujourd'hui la société haïtienne, après plus de 200 ans d'indépendance, reste identique aux autres sociétés négro-africaines. Il ne peut y avoir de changement considérable parce que les multiples gouvernements passés veulent toujours proposer des changements à la population, sans tenir compte des valeurs culturelles qui existent au sein de la population. Il faut sans aucun doute trouver une interrelation entre ces valeurs et les pistes de changements envisagées.

Les besoins et les demandes de biens sociaux

Le secteur social haïtien n'est pas trop bien organisé, surtout aujourd'hui suite au séisme du 12 janvier 2010, notamment en regard de la participation de l'ensemble des acteurs sociaux. La population exprime chaque jour plusieurs types de demandes de biens et services sociaux afin de tout simplement vivre au quotidien.

Sous l'effet de l'urbanisation grandissante dans les principales villes du pays, les membres de la population se rapprochent des services sociaux de base: les services de santé, les réseaux d'adduction d'eau potable, de distribution d'électricité, de transport en commun, de sécurité publique, etc. Aujourd'hui il y a un certain effort qui s'étend au travers de diverses administrations (État, institutions internationales, ONG, etc.) tant dans les zones urbaines que rurales afin de faciliter l'accès des citoyens aux biens sociaux.

Selon un rapport d'études du programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) en Haïti, il y avait avant le séisme de janvier 2010 une certaine amélioration pour la population en eau potable par une couverture qui est passée de 39.5% en 1990 à 51% en 2003. Il en est de même pour la scolarisation qui passe de 51.4% en 1994-1995 à 66.3% en 1998.

Pour trouver une solution et faire face aux problèmes sociaux, certains acteurs regroupés en organisations de base, en organisations populaires ou de jeunes, etc., s'adressent aux autorités nationales et locales ainsi qu'aux ONG pour obtenir la construction d'écoles, le financement de projets d'éducation communautaire, etc. Maintes associations de quartiers défavorisés des grandes villes et de tout l'arrière pays se mobilisent ponctuellement pour bénéficier de biens sociaux. Ces demandes s'expriment au travers de manifestations de rue, de projets écrits ou s'appuient sur des réseaux de relation. Ce sont des phénomènes courants, mais peu étudiés en Haïti.

Pour leur part, les familles haïtiennes partagent leurs ressources pour assurer la sauvegarde du capital humain. La scolarité des enfants est financée par les activités économiques menées par les parents dans le pays, ou par des envois de fonds de l'étranger. Les chômeurs sont soutenus économiquement par ces actifs. L'offre de protection vient de la famille. Cette solidarité compense les insuffisances de la protection sociale formelle

Le changement social

La société haïtienne se trouve actuellement dans un contexte très particulier qui est marqué par deux points importants et sérieux à comprendre : une centralisation de la population au sein des grandes villes du pays et un accroissement rapide qui agit sur le changement des modes de vie des individus.

Une augmentation des demandes sociales de la population est présente au sein des villes du fait qu'il existe une concentration considérable de la population paysanne dans ces grandes villes. Face à ce constat il faut une certaine redistribution des biens et services proposés par les administrations publiques et une amélioration de la conduite des acteurs vers des actions plus responsables, donc plus éthiques.

Afin de permettre aux institutions de répondre aux besoins de la population, il est nécessaire que les principes soient respectés et qu'au même moment des comportements plus responsables soient encouragés.

Ces changements de comportement de la part de la population permettent de dire qu'il est important que ;

- Les institutions publiques et privées sont a la recherche de nouveaux métiers pour inciter la croissance ;

- Le gouvernement offre l'opportunité aux jeunes de saisir une formation professionnelle pour leur intégration. ;

- Pour arriver à des résultats éthiques, il faut une nouvelle forme de gouvernance basée sur la compétence, l'esprit d'équipe.

La crise du développement

Haïti a toujours connu des moments de crise depuis 1981, date a laquelle il y a eu l'éclatement d'une crise économique caractérisée par des turbulences. Ces crises répétées donnent l'impression qu'il y a toujours une situation de désordre général au niveau du pays, au niveau des institutions et au niveau de l'Etat central. A partir de ces réflexions, on croit toujours qu'il y a un problème de personnes dans la gestion de l'Etat. A chaque fois que ces constats sont établis, le comportement des individus qui prennent les décisions est mis en jeu.

Il y a eu en 1994, après le retour de l'ordre constitutionnel, une impression de stabilité, voire de développement de la situation économique globale du pays, tout simplement parce qu'il y a eu une reprise des activités avec une certaine quiétude de la part de tous. Mais, la crise qui redémarre vers les années 1997 a fait retomber le pays dans la même situation de chute économique ou de crise de développement comme auparavant. Depuis lors c'est la même situation, avec parfois des tendances au changement sans aucun résultat satisfaisant.

Après l'installation du gouvernement de février 2005 (opérationnel en mai 2005) une tendance a la stabilité commençait à poindre, tendance qui laissait espérer une nouvelle possibilité de changement, mais après la crise de la manifestation générale pour la faim organisée par une grande majorité de la population, en avril 2008, ce fut la même situation qui se représente.

Les difficultés auxquelles est confrontée la société haïtienne sont rassemblées autour des principales contraintes suivantes4 :

4 Programme des Nations Unies pour le Développement: Situation Economique et Sociale d'Haïti, Décembre 2000


· Une gouvernance qui rend compte des inconvénients de coordonner efficacement les activités des établissements étatiques, d'administrer la coopération externe et d'inciter un partenariat social solide ;

· Une déficience de l'adaptation des socles de production des biens et des services qui détermine la prédisposition de la société à bénéficier des opportunités des nouveaux procédés ;

· Une problématique d'exclusion sociale qui s'étend à une bonne partie de la classe moyenne déjà réduite, élargissant ainsi la paupérisation à une partie de plus en plus importante de la population.

Aujourd'hui, en matière de gouvernance publique, l'Etat ne peut faire une trop grande différence entre importance et nécessité. Depuis 2008, l'élection de nouveaux sénateurs, de nouveaux députés est toujours plus importante qu'un discours basé sur les actions de développement des activités économiques au sein du pays pour le bien être de la population. A ce jour, la question de l'élection du nouveau président de la République et la gestion de la crise après le séisme du 12 janvier sont les seules priorités du gouvernement.

Toutefois, vu les exigences actuelles, nous constatons une nouvelle perception des acteurs de la vie politique, un nouveau système économique qui a tendance à s'implanter, voire une nouvelle vision sociale qui cherche à s'affirmer. Certainement, tout cela permettra dans le futur d'avoir une société plus ouverte et une gouvernance plus efficace, si normalement les principes établis pour chaque démarche sont respectés.

En partant du fait qu'une nouvelle stratégie de management public se met en place, on devrait arriver ou espérer déboucher sur une meilleure compréhension globale du processus d'intégration de l'éthique dans les institutions par le moyen d'hommes et de femmes mieux sensibilisés à la question. Ceci permettra d'obtenir en aval des décisions plus responsables qui prendront compte qu'un minimum de changement de comportement est nécessaire.

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